SECTEUR DU FRET

Qu’est-ce qui fait bouger le sec­teur du fret? Dif­fér­ents fac­teurs ont un impact sur le sec­teur du trans­port de mar­chan­di­ses. En tant que voix de l’é­co­no­mie des char­geurs, nous nous enga­ge­ons pour un sys­tème fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses com­pé­ti­tif. Pour cela, nous obser­vons entre aut­res le trans­fert modal et nous nous enga­ge­ons auprès des poli­ti­ques pour un rail non discriminatoire.

L’avenir du trafic intérieur de marchandises

Déve­lo­p­pe­ment du fret fer­ro­vi­ai­re: les vari­an­tes du Con­seil fédé­ral sont insuffisantes

Compétition DANS LE FRET FERROVIAIRE

Interopérabilité

L’opti­mi­sa­ti­on des pro­ces­sus et des inter­faces et le lien avec le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE.

​Durabilité

La moti­on du con­seil­ler aux Etats Josef Ditt­li deman­de un con­cept glo­bal sur la maniè­re dont le fret fer­ro­vi­ai­re et les solu­ti­ons logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les peu­vent con­tri­buer à rédui­re les émis­si­ons de CO2.

Digitalisation

Qu’est-ce qui con­tri­bue à faire pas­ser le fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en à la pro­chai­ne dimen­si­on de la modernisation?

Flyer Fret ferroviaire 2050

INFORMATIF

Avenir du fret ferroviaire en surface / trafic par wagons complets
 
Crise de l’énergie

 

Vision

 

Résumé d’une étude réalisée pour le compte du secteur des chargeurs

 

Rapport sur le transfert modal 2021

 

Transport de marchandises dangereuses

 

Juridique

 

Études de base de la Confédération

 

​Transport soterrain de marchandises
Archives
Le trafic de marchandises pendant la crise Covid-19

 

Rapport sur le transfert 2019 – mesures supplémentaires sont nécessaires

Exploitation

Entreprises de transport ferroviaire

DB Cargo GATX  Hupac rail­Ca­re
 
SRT swiss rail traffic TR Trans Rail WRS  
DB Cargo GATX  Hupac
SRT swiss rail traffic TR Trans Rail WRS
   
rail­Ca­re    

Loueurs de wagons

VTG was­co­sa erme­wa Grou­pe Millet
VTG was­co­sa erme­wa
   
Grou­pe Millet  

Chargeurs (exemples)

Holcim Logo
Die Post Hol­cim Pan­log Has­tag
Holcim Logo
Die Post Hol­cim Pan­log
   
Has­tag    

Sites

Premier et dernier kilomètre

En Suis­se, plus de 850 voies de rac­cor­de­ment sont uti­li­sées. Mal­heu­reu­se­ment, on con­sta­te un déclin con­stant. Vous trou­verez dans le cha­pit­re Sites com­ment la VAP s’en­ga­ge pour la pré­ser­va­ti­on des sites et d’au­t­res infor­ma­ti­ons utiles.

Réseau

Le réseau est une ques­ti­on d’ac­cès aux voies fer­rées, aux sil­lons. Pour une uti­li­sa­ti­on opti­ma­le, il faut une pla­ni­fi­ca­ti­on des travaux pré­voy­an­te, des prix équi­ta­bles et une bonne organisation.

Vous trou­verez sur le lien sui­vant com­ment nous nous enga­ge­ons dans ce sens et d’au­t­res infor­ma­ti­ons utiles.

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Par le passé, le trans­fert des mar­chan­di­ses sur le rail a été non seu­le­ment sou­tenu par la poli­tique, mais aussi approu­vé à plu­s­ieurs repri­ses dans les urnes par les élec­tri­ces et élec­teurs. Dans la ligne de la devi­se «Pour les mar­chan­di­ses, le train». Pour­tant, il y a un fossé entre la thé­o­rie et la pra­tique. Seu­le­ment deux semain­es après l’annonce de l’arrêt de la chaus­sée rou­lan­te, voilà qu’arrive une autre opti­mi­sa­ti­on aux dépens du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. La situa­ti­on des chan­tiers – notam­ment chez notre voi­sin du nord – est source de sou­cis sup­p­lé­men­tai­res pour les presta­tai­res de trans­port com­bi­né. Il est désor­mais grand temps d’amorcer un retour­ne­ment de ten­dance afin de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du rail.


Les enjeux:

  • Deux mau­vai­ses nou­vel­les en seu­le­ment deux semaines
  • Libé­rer la voie et des fonds pour de nou­vel­les offres
  • Les chan­tiers, un énor­me casse-tête pour le TC transfrontalier
  • Le sec­teur reg­or­ge de bon­nes idées
  • La poli­tique a mon­tré la voie à plu­s­ieurs reprises
  • La Suis­se est cham­pion­ne d’Europe des réseaux ferroviaires
  • Il est grand temps de poser de nou­veaux jalons
Deux mauvaises nouvelles en seulement deux semaines

La chaus­sée rou­lan­te (RoLa) avait été con­çue dès le départ comme une offre com­plé­men­tai­re pour le tra­fic com­bi­né (TC) tran­sal­pin. Ainsi, même les cami­ons sans semi-remor­que gruta­ble, et donc non adap­tés au trans­port non accom­pa­gné pou­vai­ent tra­ver­ser les Alpes par le rail. Or cette page dev­rait se refer­mer dès la fin 2025, soit trois ans plus tôt que prévu. Comme si ces actua­li­tés néga­ti­ves ne suf­fi­sai­ent pas, CFF Cargo a annon­cé seu­le­ment un peu plus de deux semain­es plus tard qu’il allait réo­ri­en­ter le TC. Tout anodi­ne que puis­se paraît­re cette infor­ma­ti­on, ses con­sé­quen­ces seront pro­ba­blem­ent très gra­ves: CFF Cargo envi­sa­ge de fer­mer huit ter­minaux de TC dont l’exploitation n’est pas ren­ta­ble. Sont con­cer­nés les sites de Oen­sin­gen, Bâle, Gos­sau, Wid­nau, Renens, Saint-Tri­phon, Caden­az­zo et Luga­no. Cette nou­vel­le, pas­sée pres­que inaper­çue dans le bour­don­ne­ment média­tique de l’actualité, pour­rait s’avérer dou­lou­reu­se pour cer­tai­nes régions. Le ter­mi­nal de Caden­az­zo, par exemp­le, est un point névral­gi­que du Tes­sin où tran­sit­ent entre aut­res des mar­chan­di­ses essentielles.

Libérer la voie et des fonds pour de nouvelles offres

D’un point de vue de ges­ti­on­n­aire, l’arrêt de ces deux off­res peut sem­bler tout à fait per­ti­nent. En effet, main­te­nir arti­fi­ci­el­le­ment en vie des off­res non ren­ta­bles ne peut se jus­ti­fier que dans des con­di­ti­ons très par­ti­cu­liè­res. Tou­te­fois, l’évolution future veut que le fret fer­ro­vi­ai­re con­ser­ve à la fois les res­sour­ces finan­ciè­res déb­lo­quées et les infra­struc­tures de char­ge­ment. Cela per­met­tra de créer de nou­vel­les off­res et de ren­forcer fon­da­men­ta­le­ment la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Dans un mar­ché qui fon­c­tion­ne, l’arrêt des off­res non ren­ta­bles garan­tit en géné­ral qu’il en appa­raî­tra de nou­vel­les, la plu­part du temps plus compétitives.

Les chantiers, un énorme casse-tête pour le TC transfrontalier

Tout urgent que soit l’aménagement de l’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, notam­ment en Alle­ma­gne, les innom­bra­bles chan­tiers qui jalon­nent le tra­fic nord-sud com­pli­quent la tâche des acteurs du TC. Par exemp­le, il est pour cer­ta­ins presta­tai­res indis­pensable que les travaux aient lieu pen­dant le «Fer­ra­gos­to», la gran­de pause esti­vale du 15 août en Ita­lie. Lors de ces semain­es, l’économie et le trans­port de mar­chan­di­ses sont pra­ti­quement à l’arrêt. Pour ces presta­tai­res, il est impé­ra­tif de déci­der de la pla­ni­fi­ca­ti­on et du moment des travaux en con­cer­ta­ti­on transfrontalière.

Le secteur regorge de bonnes idées

Déci­dé­ment, les idées pour ren­forcer le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et sa rési­li­ence ne man­quent pas. Mais la plu­part du temps, ce qui fait défaut, c’est la volon­té et les fonds. Pour le tra­fic inter­mo­dal, Hupac a détail­lé à l’occasion de l’«Inter­mo­dal Forum» du 16 mai 2025 cinq mesu­res clés sus­cep­ti­bles de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du fret ferroviaire:

  • Pla­ni­fi­ca­ti­on coor­don­née des travaux sur le réseau fer­ro­vi­ai­re avec suf­fi­sam­ment de capa­ci­tés de dévia­ti­on et sans fer­me­tures complètes
  • Finance­ment par la Suis­se de l’aménagement des tun­nels vos­gi­ens, élé­ments d’un nou­veau cor­ri­dor de 4 mètres sur la rive gau­che du Rhin
  • Sou­ti­en de l’utilisation des loco­mo­ti­ves hybri­des sur la ligne Wörth-Strasbourg
  • Pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons suis­ses à l’exploitation pour le TC au-delà de 2030
  • Rôle actif de la Suis­se comme lea­der dans le domaine du cor­ri­dor de fret mer du Nord–Rhin–mer Méditerranée
La politique a montré la voie à plusieurs reprises

La gran­de prio­ri­té qui revi­ent au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses a été recon­nue depuis déjà long­temps non seu­le­ment par l’économie, mais aussi par la poli­tique, qui l’encourage en con­sé­quence. La loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses adop­tée en mars par le Par­le­ment déb­lo­que des con­tri­bu­ti­ons finan­ciè­res con­sé­quen­tes pour le ren­force­ment du tra­fic par wagons com­plets iso­lés sur le ter­ri­toire suis­se. Le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li et la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen deman­dent ensem­ble dans leurs inter­pel­la­ti­ons 25.3540 («Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») et 25.3541 («Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gèrera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») que le Con­seil fédé­ral pren­ne posi­ti­on sur la ques­ti­on de savoir com­ment l’avalanche sup­p­lé­men­tai­re de cami­ons résul­tant de l’arrêt de la RoLa doit être gérée à court terme. À moyen terme, il est urgent de mett­re en place des inci­ta­ti­ons effi­caces pour que la con­ver­si­on des cami­ons en semi-remor­ques grut­a­bles se fasse rapi­de­ment et que la capa­ci­té néces­saire soit créée dans le TC pour absor­ber le volu­me de mar­chan­di­ses supplémentaire.

La Suisse est championne d’Europe des réseaux ferroviaires

Pour ce qui est de son infra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re, la Suis­se a au cours des der­niè­res années sage­ment fait ses devoirs, con­trai­re­ment à cer­ta­ins pays voi­sins. Pour le tra­fic tran­sal­pin, elle a inves­ti près de 20 mil­li­ards de francs dans les tun­nels fer­ro­vi­ai­res de base du Lötsch­berg, du Saint-Got­hard et du Ceneri. La qua­li­té suis­se en matiè­re d’infrastructure est ainsi iné­ga­lée en Euro­pe. Pour se main­te­nir à la pre­miè­re place du podi­um, la Suis­se devra tou­te­fois aussi dans l’avenir se con­cen­trer clai­re­ment sur la main­ten­an­ce et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire.

En ce qui con­cer­ne le trans­fert sur le rail du trans­port de mar­chan­di­ses tran­sal­pin, la Suis­se cara­co­le en tête de liste avec une part de 70 %, res­tant ainsi cham­pion­ne incon­tes­tée en Euro­pe. C’est prin­ci­pa­le­ment le long des lignes d’apport sept­en­trio­na­les que les presta­tai­res de TC suis­ses con­s­tat­ent des pro­blè­mes dans le tra­fic de tran­sit transfrontalier.

Il est grand temps de poser de nouveaux jalons

Avant ces deux mau­vai­ses nou­vel­les, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses était déjà for­te­ment sous pres­si­on. Cela s’est notam­ment mani­fes­té par l’augmentation du retrans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route. Vu sous cet angle, il n’y a plus une seule minu­te à perd­re pour poser de nou­veaux jalons en matiè­re de fret ferroviaire.

Venu pour rester: le fret ferroviaire

Venu pour rester: le fret ferroviaire

L’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re fait actu­el­le­ment l’objet de débats très ani­més. Il était éga­le­ment au cœur du forum Fret fer­ro­vi­ai­re qui s’est tenu le 14 mai 2025 au Glo­cken­hof à Zurich. Dans cet artic­le de blog, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, affi­ne les prin­ci­pa­les con­clu­si­ons de ce forum en par­ta­geant ses réfle­xi­ons sur la vites­se, le tracé des lignes et la signa­li­sa­ti­on dans le cadre de l’évolution struc­tu­rel­le et tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses vers l’avenir.


Les enjeux:

  • Le retrans­fert ne fon­c­tion­ne pas
  • Crois­sance cont­re progrès
  • Un énor­me bond en avant grâce au DAC
  • Main­ten­ant ou jamais!
Le retransfert ne fonctionne pas

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est véri­ta­blem­ent poly­va­lent: assi­du, prin­ci­pa­le­ment noc­turne, dyna­mi­que. Nous le remar­quons à peine, mais notre pro­spé­ri­té serait ini­ma­gi­nable sans lui. Il con­sti­tue ainsi l’épine dor­sa­le de notre éco­no­mie natio­na­le: effi­cace, respec­tueux de l’environnement et indis­pensable. La ques­ti­on n’est donc pas de savoir si l’on peut ren­forcer le fret fer­ro­vi­ai­re, mais com­ment le faire afin qu’il puis­se répond­re à l’augmentation du volu­me des mar­chan­di­ses. Car un trans­fert vers la route ne fon­c­tion­ner­ait pas, même si on le vou­lait. Les rou­tes suis­ses sont déjà encom­brées et le sont de plus en plus chaque jour.

Croissance contre progrès

Pour mieux com­prend­re l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re, pre­nons l’exemple sta­tis­tique sui­vant: il fau­drait envi­ron 650 000 cour­ses de cami­on sup­p­lé­men­tai­res pour com­pen­ser le volu­me annu­el de mar­chan­di­ses trans­por­tées par wagons com­plets iso­lés (TWCI) en Suis­se par la route. Un nombre tel de cami­ons sup­p­lé­men­tai­res pro­vo­quer­ait des embou­teil­la­ges per­ma­nents et le sys­tème rou­tier s’effondrerait pure­ment et sim­ple­ment.
Dans ses «Per­spec­ti­ves d’évolution du trans­port 2050», l’Office fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al pré­voit une aug­men­ta­ti­on de 31 % du tra­fic de mar­chan­di­ses en ton­nes-kilo­mè­tres d’ici 2050. Il table tou­te­fois sur un léger recul de la part de la route au pro­fit du rail. À l’heure actu­el­le l’importance du rail et l’état tech­no­lo­gi­que dans lequel il se trouve con­tras­tent for­te­ment. Depuis le 19e siè­cle, les wagons sont dotés d’un cou­pla­ge méca­ni­que et d’un sys­tème de frei­na­ge pneu­ma­tique, et fon­c­tion­nent donc selon le prin­ci­pe ana­lo­gi­que: marche/arrêt. Dans le même temps, les déve­lo­p­pe­ments tech­no­lo­gi­ques dans le domaine des loco­mo­ti­ves avan­cent à gran­de vitesse.

Un énorme bond en avant grâce au DAC

Les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re s’accordent à dire qu’il n’y a pas d’alternative à la trans­for­ma­ti­on (numé­ri­que) du maté­ri­el rou­lant existant. Les avan­cées tech­no­lo­gi­ques doi­vent enfin avoir le champ libre, et ce, le plus tôt pos­si­ble. C’est la seule maniè­re de rele­ver les défis à venir et d’éviter un retrans­fert vers la route.

L’introduction du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) per­met de faire un véri­ta­ble bond en avant. Pour sa mise en place, les respons­ables poli­ti­ques ont pro­mis à la bran­che une sub­ven­ti­on uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses à par­tir de 2026. Les 260 mil­li­ons de francs suis­ses all­oués pour les quat­re pre­miè­res années pour­suivent le même objec­tif. Ce sou­ti­en finan­cier doit con­tri­buer à rend­re le TWCI ren­ta­ble (cf. artic­le du blog «Ses­si­on de prin­temps 2025: peut-être la der­niè­re chan­ce pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés»).

Maintenant ou jamais!

Tout cela mont­re que, pour une fois, les par­tis poli­ti­ques de gau­che et de droi­te s’accordent sur l’importance et la trans­for­ma­ti­on tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Reste à savoir si le sec­teur sera en mesu­re de tirer parti de cette oppor­tu­ni­té pen­dant les quat­re ou huit années que durera l’aide tem­po­rai­re. Si le TWCI est tou­jours défi­ci­taire au-delà de cette péri­ode, les appels en faveur d’une sub­ven­ti­on illi­mi­tée devi­en­dront iné­vi­ta­bles. Pour la VAP, ce n’est tou­te­fois pas une opti­on via­ble à long terme. Elle met­tra plu­tôt tout en œuvre pour que les acteurs du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses se rappro­chent de l’autosuffisance finan­ciè­re au cours des pro­chai­nes années, kilo­mèt­re après kilomètre.

Retrou­vez ici l’intégralité du Dis­cours d’ouverture du Dr Simon Wey pro­non­cé à l’occasion du forum Fret fer­ro­vi­ai­re du 14 mai 2025 (en allemand).

Forum Fret ferroviaire 2025: le long chemin vers une ère nouvelle

Forum Fret ferroviaire 2025: le long chemin vers une ère nouvelle

Le 14 mai 2025, près de 120 acteurs de la bran­che se sont réunis au Glo­cken­hof à Zurich à l’occasion de l’édition 2025 du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re de l’Association des char­geurs (VAP). Des exper­tes et experts répu­tés ont échan­gé sur les thè­mes poli­ti­ques actuels et à venir et sur les pro­grès tech­no­lo­gi­ques dans le fret fer­ro­vi­ai­re. Vous trou­verez ici un résu­mé des inter­ven­ti­ons ainsi que tous les docu­ments des expo­sés dis­po­nibles en téléchargement.
Les enjeux::
  • Le Dr Simon Wey a mis le sec­teur du fret face à ses responsabilités
  • Mar­tin von Känel appel­lier­te an die Branchenakteure
  • Erwin Wie­land a poin­té la situa­ti­on de la route: «Ça va être serré.»
  • Peter Wes­ten­ber­ger a parlé de la lacu­ne de l’Allemagne en matiè­re d’investissement
  • Un panel de par­le­men­tai­res a débat­tu de la per­ti­nence du cadre juridique
  • Chris­ti­an von Nor­mann a récla­mé des solu­ti­ons individuelles
  • Jür­gen Maier-Gyom­lay a esquis­sé le statu quo et le quo vadis de l’IDM et de la LIDMo
  • Gil­les Peter­hans a décrit la dyna­mi­sa­ti­on de la trans­for­ma­ti­on fer­ro­vi­ai­re dans l’UE
  • Lars Dei­ter­ding a pré­sen­té une appro­che sys­té­mi­que de l’intégration mul­ti­mo­da­le parfaite
  • Mar­kus Sch­in­ko a qua­li­fié les chem­ins de fer de moteurs de la logis­tique dura­ble de la ferraille
  • Les experts ont donné un éclai­ra­ge sur la capa­ci­té d’innovation, le prix et la qua­li­té du trans­port de marchandises
  • Merci, et à l’année prochaine!
Le Dr Simon Wey a mis le secteur du fret face à ses responsabilités
Le Forum Fret fer­ro­vi­ai­re a été inau­gu­ré par l’intervention du nou­veau direc­teur de la VAP, le DSimon Wey. Évo­quant un scé­na­rio cau­che­mar­des­que de retrans­fert total vers la route, il a souli­g­né l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’approvisionnement de la Suis­se par une constatation: «
Le fret fer­ro­vi­ai­re est la che­ville ouvriè­re de notre éco­no­mie natio­na­le: il est effi­ci­ent, éco­lo­gi­que et indis­pensable.» À titre de mise à jour rapide, 
il a passé en revue les évè­ne­ments sur­ve­nus ces der­niers mois. À la suite du rejet par les élec­tri­ces et élec­teurs suis­ses de l’aménagement des rou­tes natio­na­les en novembre 2024, le Par­le­ment suis­se a adop­té lors de la ses­si­on de prin­temps 2025 la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Fin avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution en deman­dant au sec­teur de prend­re posi­ti­on d’ici la mi-août 2025. Le Dr Simon Wey a qua­li­fié la mise en œuvre rapi­de de la LTM révi­sée d’aubaine qui s’offre au sec­teur. Il con­sidè­re que celui-ci se doit de tirer parti de cette chan­ce et pense que la VAP sera amenée à jouer un rôle de lea­der dans ce con­tex­te: «Pour nous, à la VAP, il est important que les solu­ti­ons soi­ent lar­ge­ment sou­te­nues par le sec­teur, pour per­mett­re d’atteindre les objec­tifs ambi­ti­eux de la LTM révisée.»
 
Martin von Känel a lancé un appel aux acteurs du secteur
Mar­tin von Känel, direc­teur sup­p­lé­ant de l’Office fédé­ral des trans­ports OFT, a sou­le­vé la ques­ti­on de savoir ce qu’il advi­en­drait du trans­port mul­ti­mo­dal et de la logis­tique glo­ba­le en Suis­se après la révi­si­on tota­le de la LTM et la vota­ti­on sur les rou­tes natio­na­les. Pour y répond­re, il a donné des expli­ca­ti­ons sur la genè­se de la révi­si­on tota­le de la LTM. À ses yeux, pour sur­vi­v­re, le trans­port fer­ro­vi­ai­re a beso­in de sou­ti­en main­ten­ant. Le but de la révi­si­on tota­le est de poser des bases juri­di­ques soli­des sans tom­ber dans le favo­ri­tis­me. Selon Mar­tin von Känel, la chaî­ne logis­tique de demain sera mul­ti­mo­da­le, ce qui sup­po­se une col­la­bo­ra­ti­on elle aussi mul­ti­mo­da­le. Et d’en appe­l­er aux repré­sen­tants de l’OFT et aux per­son­nes pré­sen­tes: «Les bases sont posées, c’est main­ten­ant au tour des acteurs de jouer.»  
Erwin Wieland a pointé la situation de la route: «Ça va être serré.»
Dans son expo­sé intro­duc­tif, Erwin Wie­land, direc­teur sup­p­lé­ant de l’Office fédé­ral des rou­tes (OFROU), a donné un bref aper­çu de l’évolution de la répar­ti­ti­on moda­le et des coûts au cours des der­niè­res décen­nies, qui a mis en évi­dence la gran­de importance des rou­tes natio­na­les pour l’approvisionnement de la Suis­se. Selon les pré­vi­si­ons sur le trans­port, on s’attend à une crois­sance de 30 % du tra­fic de mar­chan­di­ses à l’horizon 2050. La distance par­cou­rue par les véhi­cu­les de liv­rai­son con­tin­uera d’augmenter sen­si­blem­ent, en par­ti­cu­lier pour les cami­on­net­tes. Cela va deve­nir un défi pour les vil­les et se tra­dui­re par une mul­ti­pli­ca­ti­on des embou­teil­la­ges. En 2040, les rou­tes natio­na­les seront pro­ba­blem­ent eng­or­gées sur plus de 450 km plu­s­ieurs heu­res chaque jour. D’après Erwin Wie­land, la marge de manœu­vre est lar­ge­ment épui­sée en ce qui con­cer­ne les rou­tes (natio­na­les). Quel­les seront les réper­cus­sions de cette évo­lu­ti­on sur le trans­port de mar­chan­di­ses, la com­pé­ti­ti­vi­té des acteurs et l’approvisionnement? L’expert de l’OFROU a avoué l’ignorer. Il s’est con­ten­té de con­stater sobre­ment: «Ça va être serré. Il se pose à pré­sent la ques­ti­on de savoir si le trans­fert du tra­fic vers le rail réus­si­ra en fin de comp­te à s’imposer grâce aux nou­vel­les mesu­res et à un ren­force­ment du sou­ti­en du rail.»

Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on d’Erwin Wie­land (OFROU).

Peter Westenberger a parlé de la lacune de l’Allemagne en matière d’investissement
Peter Wes­ten­ber­ger, direc­teur de l’association alle­man­de DIE GÜTERBAHNEN, a pro­po­sé une per­spec­ti­ve d’expert sur l’Allemagne. Ce spé­cia­lis­te du fret fer­ro­vi­ai­re che­vron­né a com­men­cé son expo­sé par un clin d’œil: «À ce con­grès, je suis le pré­po­sé au cha­pit­re des hor­reurs.» Peter Wes­ten­ber­ger a expli­qué pour­quoi le fret fer­ro­vi­ai­re alle­mand avait lui aussi plon­gé dans la crise, sur­tout après la pan­dé­mie de coro­na­vi­rus. À par­tir de 2022, la pro­duc­ti­vi­té de la Deut­sche Bahn (DB) AG dans l’exploitation du tra­fic fer­ro­vi­ai­re s’est lit­té­ra­le­ment effon­drée. Par­lant de l’aménagement des lignes, l’intervenant évo­que le «com­ple­xe de Cen­dril­lon» dont souf­fre le rail. Depuis la réfor­me des chem­ins de fer de 1994, on a créé ou amé­na­gé 250 000 km de rou­tes en Alle­ma­gne. Mais seu­le­ment 2180 km de voies fer­rées. Les fonds fédé­raux aut­re­fois pré­vus pour la con­s­truc­tion ou l’aménagement de voies fer­ro­vi­ai­res font actu­el­le­ment à nou­veau l’objet de cou­pes bud­gé­tai­res dra­co­ni­en­nes. Le minis­tère des Trans­ports suit le prin­ci­pe «pré­ser­ver avant de con­strui­re». L’accord de «gran­de coali­ti­on» ne men­ti­on­ne pas la con­cur­rence entre les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re. La pro­cé­du­re d’aide d’État de l’UE enga­gée récem­ment pré­voit des con­di­ti­ons stric­tes et un pro­gram­me d’assainissement rigou­reux pour DB Cargo, ce qui ren­force la con­cur­rence.
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Peter Wes­ten­ber­ger (DIE GÜTERBAHNEN).
 
Un panel de parlementaires a débattu de la pertinence du cadre juridique
Au cours de la mati­née du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re, cinq mem­bres de la Com­mis­si­on des trans­ports du Par­le­ment fédé­ral ont débat­tu du cours poli­tique actuel et à venir du fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se. Andy Mül­ler, réd­ac­teur de SRF TV au Palais fédé­ral, a animé un panel de repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants de pre­mier plan des com­mis­si­ons des trans­ports du Con­seil natio­nal et du Con­seil des États (CTT‑N, CTT‑E). Étai­ent prés­ents pour répond­re aux questions: 
  • la con­seil­lè­re natio­na­le Min Li Marti (PS/Zurich),
  • la con­seil­lè­re natio­na­le Bar­ba­ra Schaff­ner (PVL/Zurich),
  • le con­seil­ler natio­nal Mar­tin Can­di­nas, (Le Centre/Grisons) et pré­si­dent de la LITRA – Ser­vice d’information pour les trans­ports publics,
  • le con­seil­ler natio­nal Chris­ti­an Imark (UDC/Soleure) ainsi que
  • le con­seil­ler aux États Josef Ditt­li (PLR/Uri et pré­si­dent de la VAP – Asso­cia­ti­on des chargeurs).
La dis­cus­sion du panel a porté sur la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM) et la chan­ce qu’elle repré­sen­te pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés ainsi que sur la décis­i­on de mett­re fin à la chaus­sée rou­lan­te (Rola). Les invité·e·s du panel ont débat­tu sur le but et le volu­me des sub­ven­ti­ons accor­dées et les aut­res mesu­res de sou­ti­en en faveur du trans­fert du tra­fic. Ils ont expo­sé le potentiel des inno­va­tions tech­no­lo­gi­ques tel­les que le DAC et mis en balan­ce les avan­ta­ges et les incon­vé­ni­ents d’autres instru­ments poli­ti­ques tels que la tari­fi­ca­ti­on de la mobi­li­té.   L’après-midi du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re était placé sous le signe de l’innovation et de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re et des aut­res modes de trans­port.
Christian von Normann a réclamé des solutions individuelles
Chris­ti­an von Nor­mann, Chief Tech­ni­cal Offi­cer de la socié­té de con­seil Otimon GmbH et exami­na­teur auprès de l’Union des trans­ports publics (UTP), a expli­qué com­ment aug­men­ter l’attractivité du fret fer­ro­vi­ai­re suis­se. Il a énu­mé­ré une série de rai­sons pour les­quel­les le rail est sou­vent con­sidé­ré comme un mode de trans­port peu attrac­tif par les trans­por­teurs: retards, sup­pres­si­ons, lignes mal reliées, haus­ses des prix. Chris­ti­an von Nor­mann a décrit les cau­ses de cette situa­ti­on en expli­quant que les exi­gen­ces très diver­ses des usa­gers du rail ne sau­rai­ent être cou­ver­tes par une solu­ti­on géné­ri­que. «La solu­ti­on que nous avons aujourd’hui en matiè­re de fret fer­ro­vi­ai­re n’est pas adap­tée au pro­blè­me actuel.» Le fret fer­ro­vi­ai­re ne joue ainsi qu’un rôle de second plan au niveau de la pla­ni­fi­ca­ti­on et de l’exploitation. L’expert en pla­ni­fi­ca­ti­on a donc récla­mé des solu­ti­ons indi­vi­du­el­les pour les beso­ins spé­ci­fi­ques des acteurs du sec­teur. Tou­te­fois, Chris­ti­an von Nor­mann s’est per­mis de remar­quer: «Nous pour­ri­ons aujourd’hui réa­li­ser un fret bien meil­leur en uti­li­sant mieux l’infrastructure existan­te et en col­la­bo­rant avec le tra­fic de voy­a­ge­urs. Et pour cela, il y a beso­in de vous!»  
Jürgen Maier-Gyomlay a esquissé le statu quo et le quo vadis de l’IDM et de la LIDMo
Jür­gen Maier-Gyom­lay, de la VAP, a expli­qué les der­niers déve­lo­p­pe­ments et le statu quo de l’infrastructure publi­que de don­nées sur la mobi­li­té (IDM) et de la loi cor­re­spond­an­te (LIDMo). Le Con­seil fédé­ral avait ini­tié celle-ci afin d’améliorer le flux d’informations entre les explo­itants d’infrastructures, les ent­re­pri­ses de trans­port, les presta­tai­res pri­vés et les usa­gers des trans­ports. La LIDMo se trouve en plein pro­ces­sus légis­la­tif. Le Con­seil fédé­ral dev­rait publier son mes­sa­ge au Par­le­ment avant la fin du deu­xiè­me tri­mest­re 2025 avec pour objec­tif que la LIDMo entre en vigueur en 2027. Dans son inter­ven­ti­on au forum, Jür­gen Maier-Gyom­lay a décrit com­ment réa­gir à des défis tels que les silos de don­nées, la com­ple­xi­té ou le man­que d’orientation vers les objec­tifs. Il a appelé les invité·e·s du forum à par­ti­ci­per à ces efforts: «Vous aussi, aidez à con­strui­re un éco­sys­tème de don­nées avec des don­nées de base et des frontaux pour le trans­port de mar­chan­di­ses.»  
Gilles Peterhans a décrit la dynamisation de la transformation ferroviaire dans l’UE
Gil­les Peter­hans, secré­tai­re géné­ral de l’International Union of Wagon Kee­pers UIP, a mon­tré pour­quoi et com­ment l’Europe doit dyna­mi­ser la trans­for­ma­ti­on numé­ri­que dans le fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en – et pour­quoi elle doit le faire main­ten­ant. Cela s’avère néces­saire du fait des nou­vel­les tech­no­lo­gies et des trains à gran­de vites­se. Mais pas seu­le­ment. Selon Gil­les Peter­hans, les ris­ques géo­po­li­ti­ques ont des réper­cus­sions con­sidé­ra­bles sur les per­spec­ti­ves éco­no­mi­ques et influen­cent la crois­sance éco­no­mi­que, l’inflation, les mar­chés finan­ciers et les chaî­nes d’approvisionnement. La logis­tique est en train de deve­nir un fac­teur clé pour la crois­sance éco­no­mi­que. Pour l’intervenant, la pre­miè­re étape du défi numé­ri­que est la créa­ti­on d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re tota­le­ment interopé­ra­ble au sein de l’UE. La deu­xiè­me et prin­ci­pa­le par­tie de la trans­for­ma­ti­on est la tâche de rend­re le sys­tème fer­ro­vi­ai­re de l’UE entiè­re­ment numé­ri­que, auto­ma­ti­sé, con­nec­té et ori­en­té vers le cli­ent. Gil­les Peter­hans a donc appelé les acteurs du sec­teur à four­nir des idées et des efforts. Il a con­clu son expo­sé par une cita­ti­on de Johann Wolf­gang von Goe­the: «Le suc­cès tient en cinq let­t­res: faire.»
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Gil­les Peter­hans (UIP) en anglais.
 
Lars Deiterding a présenté une approche systémique de l’intégration multimodale parfaite
Lars Dei­ter­ding, Exe­cu­ti­ve Direc­tor de IT-Pio­nie­rin HaCon, a parlé des évo­lu­ti­ons inno­van­tes pour un trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses par­fai­te­ment inté­g­ré à l’échelle de l’Europe. Il a axé son expo­sé sur la ques­ti­on fon­da­men­ta­le sui­van­te: «Com­ment faire en sorte qu’en Euro­pe, les sys­tè­mes de pla­ni­fi­ca­ti­on et de ges­ti­on des trans­ports négo­ci­ent direc­te­ment les uns avec les aut­res?» Avec son appro­che SEAMLESS, HaCon, filia­le de Sie­mens, a trans­for­mé le nom en con­cept. L’expert en digi­ta­li­sa­ti­on a pré­sen­té la solu­ti­on basée sur des don­nées de pla­ni­fi­ca­ti­on sans inter­face et de pré­pa­ra­ti­on de dif­fér­ents mode de trans­port pour une logis­tique trans­fron­ta­liè­re en Euro­pe. Cette appro­che sys­té­mi­que repo­sant sur la tech­no­lo­gie per­met une inter­ac­tion flui­de des acteurs et une pla­ni­fi­ca­ti­on inté­g­rée des trans­ports mul­ti­mo­daux et repo­sant sur le rail. Les uti­li­sa­teurs tels que les char­geurs, les trans­por­teurs et les aut­res acteurs du sec­teur peu­vent ainsi maxi­mi­ser la répar­ti­ti­on moda­le en faveur du rail. L’intégration de pré­vi­si­ons ultra­mo­der­nes per­met de cor­ri­ger proac­ti­ve­ment les err­eurs et de mieux infor­mer les par­ties pren­an­tes et les cli­ents de la logis­tique.
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Lars Dei­ter­ding (HaCon) en allemand.
 
Markus Schinko a qualifié les chemins de fer de moteurs de la logistique durable de la ferraille
Dans son expo­sé intro­duc­tif, Mar­kus Sch­in­ko, direc­teur de Logis­tik Ser­vice GmbH (Log­Serv), a pré­sen­té les chem­ins de fer comme des élé­ments per­met­tant de réa­li­ser une logis­tique dura­ble de la fer­raille. D’ici 2040, l’UE dev­rait avoir beso­in de 36,2 mil­li­ons de ton­nes de fer­raille sup­p­lé­men­tai­res. La sidérur­gie tra­vail­le d’arrache-pied à un chan­ge­ment de tech­no­lo­gie pour l’utilisation d’acier pre­mi­um de haute qua­li­té à émis­si­ons en CO2 rédui­tes. Cette trans­for­ma­ti­on est en pre­mier lieu un défi logis­tique. Mar­kus Sch­in­ko esti­me le potentiel pour le fret fer­ro­vi­ai­re à 1,2 mil­li­on de ton­nes pour l’Allemagne et la Suis­se pour l’année 2027. Le rail est con­sidé­ré comme le prin­ci­pal mode de trans­port de la fer­raille. Avec des exemp­les pra­ti­ques impres­si­on­nants tels que le Bay­ern-Schutt­le, le pro­to­ty­pe de wagon de char­ge­ment Trans­ANT, le cent­re logis­tique pour la fer­raille d’Ennsdorf et une instal­la­ti­on de «Visu­al Train Ana­ly­sis», Mar­kus Sch­in­ko a illus­tré con­crè­te­ment la maniè­re dont les chem­ins de fer his­sent la ten­dance à l’économie cir­cu­lai­re dura­ble à un nou­veau niveau dans le sec­teur de la fer­raille. Et de con­clure sur un appel for­mulé ainsi: «Il est important que tous col­la­bo­rent. N’attendons pas, allons‑y.»
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Mar­kus Sch­in­ko (Log­Serv).
 
Les experts ont donné un éclairage sur la capacité d’innovation, le prix et la qualité du transport de marchandises
Sous la modé­ra­ti­on d’Andy Mül­ler, réd­ac­teur de SRF TV au Palais fédé­ral, les inter­venants de l’après-midi ont répon­du aux ques­ti­ons du plé­num. On a retrou­vé sur l’estrade Lars Dei­ter­ding, de HaCon, Jür­gen Maier, de la VAP, Gil­les Peter­hans, de l’International Union of Wagon Kee­pers (UIP), Mar­kus Sch­in­ko, de Logis­tik Ser­vice GmbH (Log­Serv) et Chris­ti­an von Nor­mann, d’Otimon GmbH. Ils ont débat­tu de l’avancée du numé­ri­que dans un sec­teur for­te­ment carac­té­ri­sé par l’analogique. Les invi­tés du panel se sont expri­més sur la mise en œuvre et sur le ryth­me de la digi­ta­li­sa­ti­on, l’efficacité et la force du DAC dans l’avenir, le prix et la qua­li­té des off­res de fret et sur­tout sur la col­la­bo­ra­ti­on des acteurs, que l’on récla­me de toute part.
Merci, et à l’année prochaine!
Pour con­clure le Forum Fret fer­ro­vi­ai­re 2025, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, a réca­pi­tulé les points prin­ci­paux. Voici sa con­clu­si­on per­son­nel­le: «Les grands défis du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses nous sti­mu­lent tous pour accom­plir des per­for­man­ces de très haut niveau. Et ce, comme la réa­li­té l’a prou­vé, avec un suc­cès remar­quable.» Pour Simon Wey, ce sont les repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants du sec­teur qui sont eux-mêmes au cœur des évè­ne­ments. Ce sont eux qui sont tout feu tout flam­me pour le fret fer­ro­vi­ai­re et qui font avan­cer le sec­teur grâce à leurs inno­va­tions et leur pas­si­on. Et qui, «en cas de revers, ne s’enfouissent pas la tête dans le sable». Le direc­teur de la VAP a donc expri­mé ses remer­cie­ments pour leur impli­ca­ti­on, leurs efforts inlas­sa­bles et sur­tout leur par­ti­ci­pa­ti­on à l’édition 2025 du forum. Pour finir, il a indi­qué la date de la pro­chai­ne édi­ti­on du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re: le mer­cre­di 13 mai 2026.
Retrou­vez ici la gale­rie de pho­tos avec des impres­si­ons du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re 2025.
Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le 30 avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution de la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Il con­cré­ti­se ainsi le man­dat du Par­le­ment qui, lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, s’était pro­non­cé en faveur d’un ren­force­ment du fret fer­ro­vi­ai­re. La VAP et d’autres acteurs du sec­teur s’exprimeront con­join­te­ment sur ce dos­sier clé.


Darum geht’s:

  • Le Con­seil fédé­ral suit une feuille de route ambitieuse
  • Feu vert pour divers instru­ments d’encouragement
  • Les exi­gen­ces ne doi­vent pas deve­nir une pierre d’achoppement
  • Pas de déla­ya­ge des inci­ta­ti­ons au trans­fert du tra­fic sur le rail
  • Entre le suc­cès et l’échec, il n’y a qu’un pas
Le Conseil fédéral suit une feuille de route ambitieuse

Dans sa der­niè­re séan­ce d’avril, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on le pro­jet d’ordonnance sur le trans­port de mar­chan­di­ses (OTM) ainsi que d’autres dis­po­si­ti­ons d’exécution. Cette con­sul­ta­ti­on durera jusqu’au 12 août 2025. Selon ce cal­en­drier, le gou­ver­ne­ment con­cré­ti­se à la vites­se grand V les mesu­res déci­dées par le Par­le­ment. Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États avai­ent éli­mi­né leurs diver­gen­ces et adop­té défi­ni­ti­ve­ment la LTM révi­sée. Le Par­le­ment s’est ainsi pro­non­cé en faveur d’un fret fer­ro­vi­ai­re ren­for­cé et com­pé­ti­tif. La LTM et les dis­po­si­ti­ons d’exécution dev­rai­ent ent­rer en vigueur dès le 1er jan­vier 2026.

Feu vert pour divers instruments d’encouragement

Le pro­jet de con­sul­ta­ti­on com­prend une série de mesu­res desti­nées à ren­forcer le trans­port de mar­chan­di­ses par train et par bateau. Voici un résu­mé de ses prin­ci­paux élé­ments per­tin­ents pour notre secteur:

  1. Con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res de trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI)
  2. Ver­se­ment des con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment aux explo­itants ou aux uti­li­sa­teurs d’installations
  3. Ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons à l’investissement aux instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à mett­re en place le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)
Les exigences ne doivent pas devenir une pierre d’achoppement

Des con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons pas­sées entre la Con­fé­dé­ra­ti­on et les four­nis­seurs pré­voi­ent le ver­se­ment de 260 mil­li­ons de francs de sub­ven­ti­ons aux ent­re­pri­ses de TWCI. Le gou­ver­ne­ment a pour l’instant limi­té cet encou­ra­ge­ment finan­cier à huit ans, sach­ant que celui-ci sera mis en œuvre en deux temps de quat­re ans. L’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) va émett­re une direc­ti­ve pour déter­mi­ner la procédure.

Parmi les can­di­dats à ces sub­ven­ti­ons, on retrouve un poids lourd du mar­ché: CFF Cargo. Le ris­que est que les exi­gen­ces pour l’obtention des sub­ven­ti­ons soi­ent si éle­vées qu’elles devi­en­nent une bar­riè­re à l’entrée sur le mar­ché de potentiels nou­veaux four­nis­seurs de TWCI. Or on a vu par le passé que les con­di­ti­ons d’entrée sur ce mar­ché sont déjà dra­co­ni­en­nes aujourd’hui. Il ne faut pas faire des con­di­ti­ons d’obtention de cette sub­ven­ti­on une pierre d’achoppement sup­p­lé­men­tai­re pour les prestataires.

Pas de délayage des incitations au transfert du trafic sur le rail

Les con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment doi­vent être finan­cées par une sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons (RPLP) dans les par­cours initiaux et ter­minaux du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA). À cet égard, le casse-tête con­sis­te à déter­mi­ner les exi­gen­ces pour l’obtention de ces con­tri­bu­ti­ons de maniè­re à inci­ter au maxi­mum les desti­na­tai­res à opter pour un char­ge­ment des mar­chan­di­ses sur le rail. Dans le cadre de la prise de posi­ti­on, nous exami­nerons l’utilité des limi­tes infé­ri­eu­res et supé­ri­eu­res dans ce contexte.

Entre le succès et l’échec, il n’y a qu’un pas

La VAP et ses mem­bres feront ensem­ble tout leur pos­si­ble pour dépo­ser une prise de posi­ti­on bien étayée auprès de l’Office fédé­ral des trans­ports. Les ques­ti­ons au cœur de ce débat sont les con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires accor­dées, la con­ven­ti­on de pre­sta­ti­ons pour les presta­tai­res de TWCI ainsi que le ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons aux pro­prié­tai­res de voies de rac­cor­de­ment et aux explo­itants d’installations. En effet, la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP dans les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA n’entraînera pas le déblo­ca­ge de nou­vel­les sub­ven­ti­ons, mais en chan­ge­ra sim­ple­ment les destinataires.

Nous nous féli­ci­tons que 180 mil­li­ons de francs aient été pré­vus pour la migra­ti­on vers le DAC. Non seu­le­ment la mise en place de celui-ci aug­m­en­te­ra for­te­ment la pro­duc­ti­vi­té de l’ensemble du sys­tème de TWCI, mais elle per­met­tra aussi de se rappro­cher de l’objectif d’autofinancement. En défi­ni­ti­ve, cela vaut la peine d’examiner pré­cis­é­ment les dis­po­si­ti­ons d’exécution, car la dif­fé­rence entre le suc­cès et l’échec de la révi­si­on de la loi peut se jouer sur modi­fi­ca­ti­ons mineures.

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Ques­ti­ons pour David Zindo: PDG de Streem et Pré­si­dent de l’UIP

Lors de sa visi­te chez Erme­wa à Paris, David Zindo, CEO du grou­pe STREEM et pré­si­dent de l’UIP, l’as­so­cia­ti­on inter­na­tio­na­le des déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses, a répon­du aux ques­ti­ons de notre direc­teur Simon Wey. Au cours de l’en­tre­ti­en, David Zindo expli­que non seu­le­ment sa visi­on du fret fer­ro­vi­ai­re de demain et les obs­ta­cles à sur­mon­ter, mais aussi à quel point son tra­vail, les gens et les thè­mes de la bran­che lui tien­nent à cœur.

À pro­pos de David Zindo:
  • CEO du grou­pe STREEM
  • Plus de 15 ans d’expé­ri­ence dans le sec­teur ferroviaire.
  • Chez STREEM depuis 2015.
  • Employ­eurs pré­cé­dents : EY, Grou­pe Veo­lia SNCF
  • Pré­si­dent de l’UIP – Inter­na­tio­nal Union of Wagon Keepers
Vous êtes président de l’Union Internationale des Détenteurs de Wagons. Quel parcours professionnel vous a conduit à votre poste actuel ?

David Zindo: J’ai com­men­cé comme audi­teur finan­cier chez EY en 1996, puis j’ai occu­pé des pos­tes finan­ciers chez Geo­dis, Veo­lia et SNCF avant de rejoind­re Erme­wa en 2015 comme Direc­teur Géné­ral et puis, comme Pré­si­dent. J’ai rejoint le Con­seil d’Ad­mi­nis­tra­ti­on de l’UIP en décembre 2015 et j’en ai pris la pré­si­dence en juin 2023.

Qu’est-ce qui vous fascine dans le transport du fret ferroviaire ? Qu’est-ce qui vous frustre ?

Je suis fasci­né par le potentiel d’ef­fi­ca­ci­té, de sécu­ri­té et de décar­bo­na­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re, et frus­tré par le fait que nous ne soyons pas en mesu­re d’ex­ploi­ter ce potentiel concrètement.

Comment motiveriez-vous un candidat à se lancer dans une carrière dans le fret ferroviaire ?

C’est un domaine dans lequel vous pou­vez avoir un impact réel. D’une part, parce que le sec­teur pré­sen­te un fort potentiel d’a­mé­lio­ra­ti­on, et d’aut­re part, parce que l’a­mé­lio­ra­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re a un impact con­sidé­ra­ble sur nos vies.

Quels sont les défis principaux du transport fret ferroviaire en général et des détenteurs de wagons spécifiquement ?

A) Est-ce-que vous pen­sez que les indus­tries sont prêtes à y faire face ?
Je pour­rais vous don­ner une liste de défis, mais res­tons con­cen­trés. Le fret fer­ro­vi­ai­re fait par­tie inté­gran­te du sys­tème fer­ro­vi­ai­re et souf­fre d’un « héri­ta­ge en patch­work ». Chaque pays en Euro­pe pos­sè­de ses pro­pres régle­men­ta­ti­ons natio­na­les, nor­mes et pro­cé­du­res en matiè­re d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, d’exploitation des trains et de signa­li­sa­ti­on. Cette frag­men­ta­ti­on ent­raî­ne de nombreu­ses inef­fi­ca­ci­tés. Le fret fer­ro­vi­ai­re pro­gres­se vers la moder­ni­sa­ti­on, mais le sys­tème dans son ensem­ble doit accé­lé­rer son uni­for­mi­sa­ti­on afin d’assurer une meil­leu­re inté­gra­ti­on entre les réseaux fer­ro­vi­ai­res nationaux.

Je pense que les par­ties pren­an­tes pren­nent de plus en plus con­sci­ence de la néces­si­té d’une appro­che glo­ba­le. Des initia­ti­ves euro­pé­en­nes, por­tées par des pro­gram­mes de recher­che et d’innovation tels que Europe’s Rail, con­tri­buent à accé­lé­rer la trans­for­ma­ti­on coll­ec­ti­ve dont nous avons besoin.

Les déten­teurs de wagons sou­hai­tent voir le sys­tème fer­ro­vi­ai­re glo­bal deve­nir plus com­pé­ti­tif et plus rési­li­ent. Le dif­fi­ci­le con­tex­te éco­no­mi­que et géo­po­li­tique des der­niè­res années pèse déjà lour­de­ment sur leur acti­vi­té. De plus, si l’offre glo­ba­le de fret fer­ro­vi­ai­re ne répond pas aux beso­ins des cli­ents, cela ne fait qu’aggraver la situa­ti­on. Les déten­teurs de wagons peu­vent amé­lio­rer leurs pro­duits, mais ils sup­port­ent des coûts qui ne leur apportent pas direc­te­ment de béné­fices. Il est dif­fi­ci­le de faire com­prend­re cette pro­blé­ma­tique aux déci­deurs poli­ti­ques et au grand public.

B) L’industrie du trans­port rou­tier évo­lue rapi­de­ment vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique, ce qui signi­fie qu’un avan­ta­ge con­cur­rentiel important du fret fer­ro­vi­ai­re dis­pa­raît. Quel­les pos­si­bi­li­tés voyez-vous pour amé­lio­rer la posi­ti­on du rail par rap­port à la route ?
La tran­si­ti­on du trans­port rou­tier vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique repré­sen­te un défi pour le fret fer­ro­vi­ai­re, mais c’est aussi une oppor­tu­ni­té d’accélérer sa pro­pre trans­for­ma­ti­on. L’amélioration de la posi­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re par rap­port au trans­port rou­tier repo­se sur la mise en avant de ses atouts, notam­ment son effi­ca­ci­té éner­gé­tique supé­ri­eu­re et ses émis­si­ons de CO² plus fai­bles. Une numé­ri­sa­ti­on accrue du réseau fer­ro­vi­ai­re ainsi qu’une meil­leu­re inté­gra­ti­on du rail dans les chaî­nes logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les sont des leviers essentiels de cette trans­for­ma­ti­on. Le rail doit se posi­ti­onner non seu­le­ment comme l’option la plus éco­lo­gi­que, mais aussi comme un mode de trans­port plus fia­ble, plus ren­ta­ble et tour­né vers l’avenir.

Je voudrais focaliser sur les deux jalons, l’attelage automatique numérique et la digitalisation dans l’industrie du fret ferroviaire. Pensez-vous que l’un de ces éléments, voire les deux combinés, pourraient être le tournant nécessaire pour rendre le fret ferroviaire plus attractif ?

Abso­lu­ment, et le DAC eng­lo­be déjà ces deux aspects.

L’attelage auto­ma­tique répond à un enjeu majeur du fret fer­ro­vi­ai­re : l’obsolescence et l’inefficacité du sys­tème de l’attelage manu­el. En auto­ma­tis­ant ce pro­ces­sus, nous pou­vons con­sidé­ra­blem­ent rédui­re la char­ge opé­ra­ti­on­nel­le, amé­lio­rer la sécu­ri­té et dimi­n­uer les coûts, ren­for­çant ainsi la com­pé­ti­ti­vi­té glo­ba­le du trans­port fer­ro­vi­ai­re de marchandises.

Le “D” du DAC intro­duit une dimen­si­on sup­p­lé­men­tai­re en inté­grant la digi­ta­li­sa­ti­on et la trans­mis­si­on d’énergie. Grâce à l’échange de don­nées en temps réel et à la dis­tri­bu­ti­on d’énergie tout au long du train de fret, nous pou­vons mieux inté­grer le maté­ri­el rou­lant avec l’infrastructure, les opé­ra­ti­ons et les aut­res modes de trans­port. Le DAC per­met ainsi d’atteindre de nou­veaux niveaux d’efficacité et de fle­xi­bi­li­té. Il trans­for­me­ra les beso­ins en main‑d’œuvre et ouvr­i­ra le mar­ché de l’emploi. La digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te d’un train de fret nous offri­ra la capa­ci­té de répond­re aux exi­gen­ces des cli­ents et de deve­nir une véri­ta­ble solu­ti­on pour une logis­tique opti­mi­sée. L’introduction du DACC : Opé­ra­ti­ons Digi­ta­les, Auto­ma­ti­sées, Con­nec­tées et Ori­en­tées Cli­ent (DACC) fera du fret fer­ro­vi­ai­re un mode de trans­port plus rapi­de, plus fia­ble et plus adap­ta­ble aux évo­lu­ti­ons des deman­des cli­ents, ren­for­çant ainsi son attrac­ti­vi­té en tant que solu­ti­on moder­ne et écologique.

L’UE vise à déployer le DAC d’ici 2030. Pensez-vous que cet horizon temporel soit réaliste ? Si ce n’est pas le cas, quels sont les principaux obstacles à l’atteinte de cet objectif ?

L’objectif de pas­ser à des opé­ra­ti­ons fer­ro­vi­ai­res de fret entiè­re­ment digi­ta­li­sées (FDFTO) avec le DAC d’ici 2030 est ambi­ti­eux, mais il reste réa­li­sable. Adop­tons une appro­che pro­gres­si­ve : fina­li­ser le déve­lo­p­pe­ment et les tests d’une tech­no­lo­gie euro­pé­en­ne uni­fiée, vali­der la faisa­bi­li­té et les béné­fices éco­no­mi­ques du FDFTO avec le DAC en explo­itant des trains de fret com­mer­ciaux, éva­luer la faisa­bi­li­té de la migra­ti­on en ten­ant comp­te du parc existant, des wagons, des loco­mo­ti­ves et du tra­fic, et garan­tir un finance­ment public adé­quat. Chaque étape est essen­ti­el­le pour un déploie­ment réus­si à l’échelle euro­pé­en­ne et il prend du temps, c’est pour­quoi nous devons res­ter ambi­ti­eux. Bien que le cal­en­drier soit serré, l’urgence de respec­ter les objec­tifs du Pacte Vert pour l’Europe (Euro­pean Green Deal) doit insuff­ler la dyna­mi­que néces­saire pour att­eind­re cet objectif.

Lors de notre entretien préliminaire, nous avons évoqué le défi de rassembler tous les acteurs de l’industrie du fret ferroviaire autour d’une solution commune. Pourriez-vous expliquer cela plus en détail, peut-être avec un exemple ?

Le défi de mett­re tous les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re en accord peut être illus­tré par l’exemple du déploie­ment du DAC. Alors que cer­ta­ins pays ou ent­re­pri­ses sou­hai­tent mett­re en place le DAC rapi­de­ment, d’autres adoptent une appro­che plus pru­den­te en rai­son des coûts asso­ciés ou parce qu’ils don­nent la prio­ri­té à d’autres inves­tis­se­ments, comme la moder­ni­sa­ti­on des infra­struc­tures. La com­ple­xi­té d’aligner tou­tes ces par­ties pren­an­tes autour d’une visi­on et d’une stra­té­gie com­mu­nes con­sti­tue un obs­ta­cle majeur à la mise en œuvre har­mo­ni­sée de cette inno­va­ti­on à l’échelle euro­pé­en­ne. Pour sur­mon­ter ce défi, il est essentiel de mett­re en place un cadre de gou­ver­nan­ce soli­de ainsi qu’un sou­ti­en finan­cier à la fois au niveau de l’UE et des États mem­bres, afin de garan­tir que tous les acteurs restent enga­gés envers un objec­tif commun.

Une question sur Ermewa : Pourriez-vous nous parler d’une innovation actuelle d’Ermewa qui a le potentiel d’être adaptée avec succès par le reste de l’industrie ?

Il serait pré­ten­ti­eux de pré­tendre que nous som­mes les seuls à avoir de bon­nes idées. Je crois fer­me­ment au potentiel de main­ten­an­ce 4.0 et au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses palet­ti­sées. Le pre­mier sujet eng­lo­be tout ce que les tech­no­lo­gies numé­ri­ques et l’IA peu­vent nous offrir, tan­dis que le second con­cer­ne le con­cept logis­tique (et le wagon) qui per­met­tra de favo­ri­ser le trans­fert modal au-delà des pro­duits en vrac soli­des et liquides.

Et enfin, une question personnelle : Comment vous détendez-vous pendant votre temps libre pour être de nouveau plein d’énergie et de pouvoir au travail ?

La répon­se est très bana­le. Je passe du temps avec ma famil­le, je fais un peu de sport, je vais au ciné­ma, au thé­ât­re ou au restau­rant… J’ai­me mon tra­vail, j’ai­me ce sec­teur, j’ai­me les gens avec les­quels je tra­vail­le, et je ne com­par­ti­men­te pas stric­te­ment ma vie pro­fes­si­on­nel­le et per­son­nel­le. Cela me man­quera quand vien­dra le moment de pas­ser à autre chose.

LTM: Le cap est le bon, mais le chemin reste parsemé d’embûches.

LTM: Le cap est le bon, mais le chemin reste parsemé d’embûches.

Le 28 février 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a accu­eil­li à une table ronde des repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants du sec­teur du fret. Le débat por­tait sur la mise en œuvre de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM) entiè­re­ment révi­sée, avant même son adop­ti­on défi­ni­ti­ve par le Par­le­ment. La LTM con­sti­tue le fon­de­ment de l’autofinancement dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Tou­te­fois, les défis restent immenses.

Les enjeux:

  • Le cap est mis sur une mise en œuvre «spor­ti­ve» en 2026
  • Les mesu­res de finance­ment se précisent
  • Les sub­ven­ti­ons sti­mu­lent les acteurs
  • Un sou­ti­en finan­cier sup­p­lé­men­tai­re en faveur de la demande
  • Le DAC per­met de s’affranchir de nombreu­ses contraintes
  • L’avenir s’annonce très sinueux
 
Le cap est mis sur une mise en œuvre «sportive» en 2026

L’OFT a pré­sen­té aux per­son­nes qui par­ti­ci­pai­ent aux débats une feuille de route «spor­ti­ve» pour la mise en œuvre de la LTM. L’office part du prin­ci­pe que le Par­le­ment adop­te­ra la LTM entiè­re­ment révi­sée lors de son vote final du 21 mars 2025. Les dis­po­si­ti­ons d’exécution seront mises en con­sul­ta­ti­on au plus tard en mai 2025. La loi, tout comme les dis­po­si­ti­ons d’exécution, dev­rait ent­rer en vigueur le 1er jan­vier 2026. Après la mise en con­sul­ta­ti­on des dis­po­si­ti­ons d’exécution, l’OFT sou­hai­te con­vo­quer une nou­vel­le table ronde afin de cla­ri­fier les ques­ti­ons des repré­sen­tants du sec­teur enco­re en atten­te de réponse.

Les mesures de financement se précisent

En men­ti­on­nant des sub­ven­ti­ons dans la LTM, le régu­la­teur vise à ce que le TWCI att­eig­ne l’autofinancement. Il pré­voit à cet effet des sub­ven­ti­ons pour dif­fér­ents grou­pes d’intérêt:

  1. Accords de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res du TWCI
  2. Con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment desti­nées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations et finan­cées par la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP en pré- et posta­che­mi­ne­ment du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA)
  3. Con­tri­bu­ti­ons à l’investissement pour les instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à encou­ra­ger le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)

Les accords de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res du TWCI doi­vent cou­vr­ir les éven­tuels frais d’exploitation non cou­verts durant la tran­si­ti­on de l’automatisation et de la digi­ta­li­sa­ti­on. Une fois les mesu­res d’encouragement ache­vées, le TWCI devra fon­c­tion­ner de maniè­re auto­no­me sur le plan finan­cier. Pour cela, le TWCI devra deve­nir plus pro­duc­tif en tant que sys­tème glo­bal, par exemp­le en moder­nisant les off­res et en en cré­ant de nou­vel­les ou en amé­lio­rant la qua­li­té de la struc­tu­re de ser­vice. De plus, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met d’automatiser, de sim­pli­fier et de débu­reau­cra­tis­er les pro­ces­sus; et ce avant même que le DAC ne soit opé­ra­ti­on­nel. Grâce à ces adapt­a­ti­ons, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses devi­en­dra plus attra­yant non seu­le­ment pour les cli­ents existants, mais aussi pour les nou­veaux cli­ents potentiels.

Les subventions stimulent les acteurs

Le finance­ment tran­si­toire envi­sa­gé durera deux fois quat­re ans. Il don­nera aux par­ties pren­an­tes le temps néces­saire pour rele­ver les défis. Pour cela, une cer­taine «sym­é­trie des sacri­fices» est néces­saire entre les grou­pes d’intérêt, ce qui passe aussi par des aug­men­ta­ti­ons modé­rées des prix appli­qués par les char­geurs. Ces aug­men­ta­ti­ons de prix devront tou­te­fois aussi se jus­ti­fier par des amé­lio­ra­ti­ons de la qua­li­té au sein du sys­tème. Les aug­men­ta­ti­ons de prix importan­tes et à court terme ainsi que les rest­ric­tions de l’offre vont à l’encontre de l’autofinancement. En effet, elles amè­nent les char­geurs à se détour­ner du TWCI, rendant ainsi l’autofinancement de celui-ci enco­re plus dif­fi­ci­le à att­eind­re.
Les con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons sont à juste titre liées à la réd­ac­tion de rap­ports régu­liers, au moni­to­rage des indi­ca­teurs clés et à un méca­nis­me de sanc­tion se déclen­chant si les objec­tifs ne sont pas att­eints. Ces con­di­ti­ons garan­tis­sent de maniè­re con­vain­can­te que le sub­ven­ti­on­ne­ment – autre­ment dit l’argent des con­tri­bu­ables – aide le TWCI à se rappro­cher de l’autofinancement.

Un soutien financier supplémentaire en faveur de la demande

Avec les con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ver­sées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations et les con­tri­bu­ti­ons à l’investissement mobi­li­sées pour les instal­la­ti­ons de fret pri­vées, le légis­la­teur sou­ti­ent éga­le­ment le TWCI côté deman­de et les four­nis­seurs de points de des­ser­te. C’est important, car sur le che­min de l’autofinancement, il fau­dra aussi sta­bi­li­ser le côté de la deman­de. Un recul des volu­mes trans­por­tés dans le sys­tème fer­ro­vi­ai­re affai­bl­i­rait le TWCI. Les con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ver­sées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations sont finan­cées par la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP pour les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA. En con­sé­quence, la Con­fé­dé­ra­ti­on ne déb­lo­que pas d’argent sup­p­lé­men­tai­re, mais chan­ge seu­le­ment de béné­fi­ci­ai­re pour ses subventions.

Le DAC permet de s’affranchir de nombreuses contraintes

Le Par­le­ment a aussi l’intention d’instaurer dans la LTM révi­sée des con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement pour le DAC. Ces con­tri­bu­ti­ons dev­rai­ent don­ner au TWCI l’impulsion tech­no­lo­gi­que dont il a beso­in pour att­eind­re l’autofinancement. En effet, le DAC rend pos­si­ble la moder­ni­sa­ti­on et l’automatisation de la pro­duc­tion dans le fret fer­ro­vi­ai­re, tant atten­dues, le sec­teur ne pou­vant pas por­ter à lui seul la mise en œuvre de cette inno­va­ti­on. D’une part, les mar­ges du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sont déjà étroi­tes aujourd’hui. D’autre part, il y a un pro­blè­me de coor­di­na­ti­on, car les atouts du DAC ne pro­fi­tent en majeu­re par­tie pas aux pro­prié­tai­res de wagons, qui sont con­traints de pro­cé­der au réé­qui­pe­ment, mais aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re. Ce sont pour­tant les pro­prié­tai­res de wagons qui doi­vent sup­port­er la tota­li­té des coûts de réé­qui­pe­ment. Les char­geurs doi­vent pour leur part adap­ter la con­s­truc­tion de leurs voies de rac­cor­de­ment et leurs véhi­cu­les moteurs et finan­cer la digi­ta­li­sa­ti­on de leurs pro­ces­sus. Les char­geurs et les pro­prié­tai­res de wagons apportent donc une con­tri­bu­ti­on tout aussi per­ti­nen­te à l’assainissement du sys­tème de TWCI que les ent­re­pri­ses de fret ferroviaire.

L’avenir s’annonce très sinueux

La LTM entiè­re­ment révi­sée offre au sec­teur un fon­de­ment bien­venu pour remett­re sur la bonne voie le TWCI en l’espace de seu­le­ment quel­ques années. Le Par­le­ment voit le TWCI d’un œil favorable, y com­pris parce qu’il sait que l’on ne peut pas se per­mett­re un échec, pour des rai­sons ten­ant tant à la tech­no­lo­gie des trans­ports qu’à l’écologie. Néan­mo­ins, l’objectif n’est pas enco­re att­eint, et le sec­teur doit prend­re posi­ti­on. Dans ce con­tex­te, les for­tes haus­ses de prix et les limi­ta­ti­ons sub­stan­ti­el­les de l’offre ne seront pas béné­fi­ques pour les char­geurs. En effet, elles repous­sent enco­re davan­ta­ge l’objectif à att­eind­re, déjà ambitieux.

«Les technologies numériques soutiennent et soulagent nos collaborateurs»

«Les technologies numériques soutiennent et soulagent nos collaborateurs»

Inter­view avec Tho­mas Küch­ler, direc­teur des SOB

Depuis des années, les chem­ins de fer du Sud-Est (SOB) font figu­re de pré­cur­seur en matiè­re de digi­ta­li­sa­ti­on dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re. Tho­mas Küch­ler, pré­si­dent de la direc­tion, expli­que dans un ent­re­ti­en avec la VAP pour­quoi les SOB sont con­vain­cus du pro­ces­sus de chan­ge­ment fon­da­men­tal de la digi­ta­li­sa­ti­on, com­ment les pro­ces­sus numé­ri­sés devi­en­nent plus trans­par­ents, com­ment l’exploitation fer­ro­vi­ai­re peut être (par­ti­el­le­ment) auto­ma­ti­sée, com­ment les pro­fils pro­fes­si­on­nels actuels évo­lu­ent, quels ens­eig­ne­ments les SOB tirent des don­nées d’état, et pour­quoi il est important d’échanger des don­nées dans des éco­sys­tè­mes de données.

Monsieur Küchler, tout le monde parle de digitalisation à l’heure actuelle. Quel est votre avis sur le sujet?

Tho­mas Küch­ler: C’est vrai. Je vous mont­re volon­tiers les con­nais­sances pra­ti­ques que les SOB ont acqui­ses au cours des der­niè­res années. Tou­te­fois, je ne sou­hai­te pas par­ler de tech­no­lo­gies tel­les que la ges­ti­on des trains basée sur la com­mu­ni­ca­ti­on. Nous devons plu­tôt con­sidé­rer le thème de la digi­ta­li­sa­ti­on de maniè­re fondamentale.

Aujourd’hui, beau­coup de cho­ses sont repré­sen­tées sous forme numé­ri­que dans le sec­teur fer­ro­vi­ai­re. Mais il s’agit la plu­part du temps de solu­ti­ons iso­lées. Le flux d’informations n’est pas con­tinu: dif­fér­ents lieux de stocka­ge, divers for­mats, niveaux d’actualité diver­gents. Lorsqu’il s’agit de gérer des pro­ces­sus qui répon­dent aux exi­gen­ces en vigueur en matiè­re de «sécu­ri­té» et de «sûre­té», on s’aperçoit rapi­de­ment que cela n’est que dif­fi­ci­le­ment réa­li­sable avec des dépen­ses rai­sonn­ables. En effet, le suc­cès d’une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re repo­se sur un haut niveau de sécu­ri­té et la recher­che per­ma­nen­te d’une plus gran­de effi­ca­ci­té. Les mesu­res de digi­ta­li­sa­ti­on doi­vent con­tri­buer de façon tan­gi­ble à garan­tir un fon­c­tion­ne­ment sûr, et à aug­men­ter l’efficacité.

Par con­sé­quent, nous avons beso­in d’une appro­che tota­le­ment nou­vel­le pour la digi­ta­li­sa­ti­on. Une ges­ti­on basée sur un logi­ciel est indis­pensable. Un tel sys­tème doit être modu­lai­re et modulable, et les dif­fé­ren­tes fon­c­tions doi­vent être reliées entre elles.

En tant que précurseurs dans ce domaine, qu’est-ce que les SOB entendent par digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: Heu­reu­se­ment, la direc­tion des SOB a iden­ti­fié le potentiel de la digi­ta­li­sa­ti­on voilà des années.
Pour nous, il ne s’agit pas de repro­dui­re numé­ri­quement des pro­ces­sus manu­els. La struc­tu­re actu­el­le des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res repo­se sur des pro­ces­sus du siè­cle der­nier. Dans le sec­teur fer­ro­vi­ai­re, les sous-sys­tè­mes existants ont géné­ra­le­ment été réa­li­sés à l’aide de logi­ciels. Le man­que de con­ti­nui­té dans l’information est l’un des prin­ci­paux obstacles.

Comment les SOB ont-t-ils surmonté la digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: La direc­tion a com­pris très tôt que notre ent­re­pri­se devait évo­luer vers la digi­ta­li­sa­ti­on, et qu’elle avait beso­in d’un sou­ti­en com­pé­tent pour y par­ve­nir. Nous avons fait appel à des experts tech­ni­ques exter­nes qui ont appor­té une per­spec­ti­ve exté­ri­eu­re dans notre monde fer­ro­vi­ai­re. Nous avons ainsi com­pris que la réus­si­te de la digi­ta­li­sa­ti­on néces­si­te un pro­ces­sus de chan­ge­ment fon­da­men­tal. De plus, ce chan­ge­ment pro­fond doit se faire sans inter­rup­ti­on de l’activité. Une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re ne peut pas, comme une ent­re­pri­se indus­tri­el­le, se débar­ras­ser de son anci­en pro­duit et en lan­cer un nou­veau sur le mar­ché. En outre, il est essentiel que l’ensemble du per­son­nel suive le mou­ve­ment. Chaque col­la­bora­tri­ce et chaque col­la­bo­ra­teur doit se con­fron­ter à la digi­ta­li­sa­ti­on dans son pro­pre environnement.

Comment avez-vous concrétisé vos connaissances conceptuelles?

Tho­mas Küch­ler: Nous avons iden­ti­fié quat­re élé­ments pour une digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te: don­nées, orga­ni­sa­ti­on, sys­tème, pro­ces­sus. Ces quat­re élé­ments doi­vent être adres­sés de maniè­re syn­chro­ne, et sont au cœur de la mise en œuvre. Nous avons conçu, au sens figu­ré, un bâti­ment SOB com­mun à toute l’entreprise. Nous avons défi­ni les don­nées par­ta­gées qui doi­vent être dis­po­nibles pour tous les uti­li­sa­teurs auto­ri­sés. Ensuite, nous avons instal­lé les unités orga­ni­sa­ti­on­nel­les dans les éta­ges de notre bâti­ment SOB. Elles sont respons­ables de l’aménagement de leur étage et libres de l’organiser comme elles l’entendent. Mais elles doi­vent respec­ter les struc­tures de don­nées supérieures.

Comment avez-vous impliqué vos collaborateurs?

Tho­mas Küch­ler: C’est l’un des prin­ci­paux fac­teurs de réus­si­te. La tran­si­ti­on ne vaut pas seu­le­ment pour les cad­res. Tous les col­la­bo­ra­teurs sont con­cer­nés. Nous avons donc fait des per­son­nes con­cer­nées des par­ties pren­an­tes. En tant que tel­les, elles doi­vent jouer un rôle actif et répond­re aux ques­ti­ons sui­van­tes: quel­le amé­lio­ra­ti­on sim­pli­fie mon tra­vail de telle sorte que l’efficacité aug­men­te avec un niveau de sécu­ri­té élevé? Nous avons con­sta­té que ce sont jus­tem­ent les jeu­nes col­la­bo­ra­teurs qui apportent de nou­vel­les idées qui peu­vent être habi­le­ment asso­ciées à l’expérience des col­la­bo­ra­teurs plus anciens.

La digitalisation apporte donc des changements dans toute l’entreprise?

Tho­mas Küch­ler: Bien sûr. Les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res sont for­te­ment influen­cées par l’expérience de leurs col­la­bo­ra­teurs. Aupa­ra­vant, nous avi­ons une très forte pro­por­ti­on de col­la­bo­ra­teurs de longue date qui, grâce à leur expé­ri­ence, con­sti­tuai­ent l’épine dor­sa­le de notre ent­re­pri­se, et con­tri­buai­ent de maniè­re déci-sive à la qua­li­té de notre pro­duc­tion. Entre-temps, la durée moy­enne des cont­rats de tra­vail s’est rac­cour­cie; nous avons aujourd’hui une fluc­tua­ti­on plus éle­vée. Nous devons donc tra­vail­ler acti­ve­ment à la con­ser­va­ti­on des con­nais­sances. De plus, les pro­fils pro­fes­si­on­nels chan­gent davan­ta­ge. En tant qu’entreprise, nous devons éga­le­ment sui­v­re cette tendance.

Quels sont les liens entre le changement et la digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: Il en exis­te deux. Pre­miè­re­ment, la digi­ta­li­sa­ti­on accé­lè­re la trans­for­ma­ti­on des pro­fils pro­fes­si­on­nels. L’effet est tout à fait inté­res­sant, car dans de nombreux cas, les pro­fils pro­fes­si­on­nels devi­en­nent plus attra­yants. Il est important de faire par­ti­ci­per les col­la­bo­ra­teurs de longue date à cette aven­ture. Deu­xiè­me­ment, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met de con­trô­ler le sys­tème. Ce con­trô­le est décisif pour garan­tir le pro­ces­sus. Il nous aide à mett­re en œuvre un sys­tème de ges­ti­on de la sécu­ri­té adap­té à la pra-tique et répond­ant à tou­tes les exi­gen­ces. Enfin, cela nous per­met d’éviter de dépend­re de cer­ta­ins collaborateurs.

Le changement n’est toutefois pas perçu uniquement de manière positive. Qu’en pensez-vous? 

Tho­mas Küch­ler: Celui qui, après des années de tra­vail fruc­tueux, maî­tri­se son métier, peut aussi réa­gir de maniè­re cri­tique aux chan­ge­ments. Mais nous devri­ons tenir comp­te d’une par­ti­cu­la­ri­té du sec­teur fer­ro­vi­ai­re: de nombreux travaux tra­di­ti­onnels dans le quo­ti­di­en des chem­ins de fer sont phy­si­quement éprou­vants. Il faut les effec­tuer de maniè­re fia­ble et sûre à tout moment de la jour­née, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Nous avons aujourd’hui de plus en plus de mal à recru­ter de nou­veaux col­la­bo­ra­teurs pour ces tâches. Je con­sidè­re donc comme posi­tif le fait que la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation modi­fi­ent les «métiers de che­mi­nots» tra­di­ti­onnels et cré­ent de nou­veaux pro­fils pro­fes­si­on­nels.
La sécu­ri­té en est un bon exemp­le. Aut­re­fois, de nombreu­ses acti­vi­tés dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re étai­ent direc­te­ment déter­mi­nan­tes pour la sécu­ri­té. Le col­la­bo­ra­teur véri­fi­ait que la voie était libre et don­nait l’ordre de cir­cu­ler. Aujourd’hui, il est assis­té par des sys­tè­mes de gui­da­ge qui garan­tis­sent une con­duite sûre. Avec l’ancienne métho­de, la den­si­té des horai­res actuels serait impos­si­ble à at-teind­re de maniè­re sûre et efficace.

Comment les technologies peuvent-elles aider vos collaborateurs?

Tho­mas Küch­ler: Les tests ont mon­tré que nous ne visons pas un fon­c­tion­ne­ment entiè­re­ment auto­ma­ti­sé sans per­son­nel. Les tech­no­lo­gies numé­ri­ques doi­vent plu­tôt sou­te­nir et sou­la­ger nos col­la­bo­ra­teurs en opti­mi­sant en per­ma­nence l’utilisation des sil­lons, sur­tout en cas d’écarts.

Et dans quelle mesure la digitalisation améliore-t-elle l’exploitation?

Tho­mas Küch­ler: Pour notre tra­fic voy­a­ge­urs, nous uti­li­sons en gran­de par­tie des rames auto­mo­tri­ces moder­nes. Ce sont de véri­ta­bles cen­tri­fu­geu­ses de don­nées, elles coll­ec­tent en per­ma­nence des don­nées d’état pen­dant leur fon­c­tion­ne­ment. Nous tra­vail­lons ici en col­la­bo­ra­ti­on avec le fabri­cant Stad­ler. Stad­ler coll­ec­te les don­nées pour nous. Nous avons la maî­tri­se des don­nées, nous rep­re­nons une gran­de par­tie des don­nées bru­tes, et nous les ana­ly­sons en par­tie nous-mêmes. Grâce à l’évaluation dite de l’état, nous pou­vons iden­ti­fier les ten­dan­ces en temps réel, prend­re des mesu­res effi­caces et les mett­re en œuvre en temps voulu. La digi­ta­li­sa­ti­on nous aide à réa­gir rapidement.

Qu’est-ce qui pousse les SOB à faire leur transition numérique?

Tho­mas Küch­ler: Une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re doit s’orienter vers les cli­ents. Leurs beso­ins évo­lu­ent con­stam­ment. Nous devons pou­voir iden­ti­fier rapi­de­ment les ten­dan­ces, et réa­gir cor­rec­te­ment grâce aux indi­ca­teurs cor­re­spond­ants. Les chif­fres clés sai­sis nous per­met­tent d’évaluer l’impact de nos mesu­res. Pour que notre modè­le com­mer­cial reste per­for­mant, nous devons amé­lio­rer l’efficacité tout en garan­tis­sant la sécu­ri­té. De cette maniè­re, nous assur­ons la via­bi­li­té com­mer­cia­le de notre ent­re­pri­se. La digi­ta­li­sa­ti­on est un outil idéal pour mener à bien notre activité.

Monsieur Küchler, merci beaucoup pour cet entretien intéressant.
Session d’hiver 2024: des décisions qui feront date

Session d’hiver 2024: des décisions qui feront date

Du 2 au 20 décembre 2024, le Con­seil des États et le Con­seil natio­nal se sont réunis pour le der­nier tour de déli­bé­ra­ti­ons par­le­men­tai­res de l’année 2024. D’importants sujets de poli­tique des trans­ports étai­ent à l’ordre du jour des deux conseils.

 

Les enjeux

  • 16,4 mil­li­ards de francs pour l’exploitation fer­ro­vi­ai­re et la pro­mo­ti­on des voies de raccordement
  • Débat enflam­mé à pro­pos des beso­ins sup­p­lé­men­tai­res pour l’étape d’aménagement 2035
  • Refus d’un ren­force­ment de la responsa­bi­li­té des déten­teurs de wagons de marchandises

 

16,4 milliards de francs pour l’exploitation ferroviaire et la promotion des voies de raccordement

Après le Con­seil natio­nal, c’est au tour du Con­seil des États de vali­der le cadre finan­cier pour l’exploitation et le main­ti­en de la qua­li­té des instal­la­ti­ons fer­ro­vi­ai­res pour les années 2025 à 2028, à hauteur de 16,4 mil­li­ards de francs. Le Con­seil des États a ainsi approu­vé deux aut­res arrêtés fédé­raux portant sur 185 mil­li­ons de francs pour la pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons aux inves­tis­se­ments dans les instal­la­ti­ons pri­vées de fret.

Débat enflammé à propos des besoins supplémentaires pour l’étape d’aménagement 2035

L’étape d’aménagement n’a rien à voir avec le finance­ment de l’exploitation fer­ro­vi­ai­re évo­qué plus haut. Le Con­seil des États a néan­mo­ins mené un débat hou­leux sur les coûts sup­p­lé­men­tai­res, qui ont été lar­ge­ment thé­ma­ti­sés dans les médi­as. La pro­po­si­ti­on de ren­voy­er le pro­jet à la com­mis­si­on d’examen pré­alable pour cette rai­son a fina­le­ment été reti­rée. Le fait que les CFF soi­ent respons­ables de la pla­ni­fi­ca­ti­on des étapes d’aménagement sur man­dat de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) n’a pas été men­ti­onné dans la discussion.

Refus d’un renforcement de la responsabilité des détenteurs de wagons de marchandises

Avec la moti­on 24.3823 «Responsa­bi­li­té en matiè­re de ris­que des déten­teurs de wagons. Révi­si­on», la Com­mis­si­on des trans­ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal vou­lait obli­ger le Con­seil fédé­ral à intro­dui­re une responsa­bi­li­té pour ris­que et une obli­ga­ti­on d’assurance. Le Con­seil natio­nal a reje­té la moti­on par 91 voix cont­re 89 et 4 abst­en­ti­ons, ce qui équiv­aut à une décis­i­on de bon sens. Une majo­ri­té de con­seil­lè­res et con­seil­lers nati­on­aux a mis de côté les émo­ti­ons liées à l’accident du 10 août 2023 dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard, et s’est pro­non­cée en faveur d’une poli­tique cli­ma­tique et de trans­fert réussie.

Nos argu­ments en tant que voix de l’économie des char­geurs ont appa­rem­ment réus­si à con­vain­cre: les déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses sont déjà respons­ables aujourd’hui dans le cadre de la responsa­bi­li­té pour faute avec ren­ver­se­ment de la char­ge de la preuve à leur dépens. Ils dis­po­sent actu­el­le­ment de cou­ver­tures d’assurance éle­vées, et inves­tis­sent des som­mes importan­tes dans l’entretien et l’acquisition de nou­veaux wagons con­for­mes aux der­niè­res avan­cées tech­no­lo­gi­ques. La moti­on aurait for­te­ment com­pli­qué le fret fer­ro­vi­ai­re tout en le rendant plus cher. Une adop­ti­on de la moti­on aurait remis en ques­ti­on la poli­tique cli­ma­tique et de trans­fert réus­sie de la Suisse.

La CTT‑N renforce le fret ferroviaire grâce à une concurrence et une transparence accrues

La CTT‑N renforce le fret ferroviaire grâce à une concurrence et une transparence accrues

Dans le cadre de l’objet 24.0017, la com­mis­si­on d’examen pré­alable du Con­seil natio­nal (CTT‑N) deman­de à son con­seil d’entrer en matiè­re et d’approuver les cré­dits desti­nés au déploie­ment du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) ainsi que l’indemnisation limi­tée dans le temps du trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI) ainsi que la com­man­de du trans­port de mar­chan­di­ses. Elle effec­tue éga­le­ment quel­ques pré­cis­i­ons décisi­ves dans le texte de loi: la con­cur­rence doit être davan­ta­ge encou­ra­gée et des finance­ments croi­sés entre les pre­sta­ti­ons sub­ven­ti­onnées et cel­les auto­fi­nan­cées doi­vent être empê­chés en publi­ant des chif­fres-clés et des flux finan­ciers dans les rap­ports d’activité des ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re. Par ail­leurs, la CTT‑N veut ancrer expres­sé­ment la navi­ga­ti­on inté­ri­eu­re dans le pro­jet de loi afin de créer davan­ta­ge de sécu­ri­té juridique.

En revan­che, l’objectif com­plé­té dans la loi d’augmenter la part du fret fer­ro­vi­ai­re est moins per­ti­nent. Ce mes­sa­ge dev­rait plu­tôt être adres­sé à la com­pa­gnie éta­tique CFF domi­nant le mar­ché qui con­ti­nue de chas­ser des trans­ports du rail de par sa poli­tique actu­el­le en matiè­re d’offre et de prix. Cela enterre la der­niè­re con­fi­ance des cli­ents dans la com­pé­ti­ti­vi­té et la volon­té des chem­ins de fer publics. En fait, les mesu­res pré­vues dans le pro­jet de loi sont plus effi­caces que des objec­tifs ambi­ti­eux: le fret fer­ro­vi­ai­re peut gagner des parts de mar­ché grâce à la digi­ta­li­sa­ti­on pré­vue et à la muta­ti­on d’un sys­tème du 19e siè­cle vers le 21e siè­cle. L’encouragement désor­mais enco­re ren­for­cé de la con­cur­rence entre les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re, com­bi­né à l’indemnisation limi­tée dans le temps du TWCI pour­rait bien­tôt ent­raî­ner une offre élar­gie et des parts de mar­ché crois­san­tes pour le rail. Les pro­po­si­ti­ons de la CTT‑N, qui apportent des pré­cis­i­ons, dev­rai­ent à cet égard être bien plus effi­caces que des objec­tifs de trans­fert non con­traignants, qui sont en outre con­trai­res à la Constitution.

Mal­heu­reu­se­ment, les deman­des pour plus de trans­pa­rence et de con­cur­rence lors de la con­s­truc­tion et l’exploitation d’installations de trans­bor­de­ment n’ont pas trou­vé de majorité.

No results found.