La VAP promouvoit le fret ferroviaire.

La VAP Asso­cia­ti­on des char­geurs s’en­ga­ge en faveur de con­di­ti­ons-cad­res adap­tées au mar­ché et d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re suis­se pour le trans­port de mar­chan­di­ses per­for­mant. Thè­mes actuels:

SECTEUR DU FRET

  • Com­ment con­ce­voir l’a­ve­nir du trans­port de mar­chan­di­ses?
  • Qu’est-ce qui fait bouger le sec­teur du fret?
  • Un aper­çu des acteurs du fret ferroviaire.

RÉSEAU

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons uti­les sur les voies fer­rées, leur orga­ni­sa­ti­on et l’ac­cès au réseau.

FINANCEMENT

Infor­ma­ti­ons sur les aides finan­ciè­res et les taxes dans le trans­port de marchandises.

SITES

Tout sur le char­ge­ment libre, les ter­minaux, les instal­la­ti­ons de voies de rac­cor­de­ment ou enco­re les hubs logis­ti­ques mul­ti­mo­daux.

INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge à har­mo­nis­er les con­di­ti­ons-cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler sans dif­fi­cul­té sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

DURABILITÉ

Pour un ave­nir clair­voy­ant, il con­vi­ent de con­ce­voir dif­fér­ents domain­es de maniè­re durable.

Innovation

Com­ment pou­vons-nous faire avan­cer l’in­no­va­ti­on dans le trans­port de marchandises?

EXPLOITATION

En faveur d’une con­cur­rence loya­le, nous vou­lons uti­li­ser la force de tous les modes de trans­port et les com­bi­ner de maniè­re opti­ma­le. Car c’est ainsi que le tra­jet sera plus court – et plus éco­no­mi­que – pour chacun d’ent­re nous.

ÉVÉNEMENTS

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons com­plé­men­tai­res et de la docu­men­ta­ti­on sur nos mani­fes­ta­ti­ons Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re, notre Assem­blée géné­ra­le et autres.

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Par le passé, le trans­fert des mar­chan­di­ses sur le rail a été non seu­le­ment sou­tenu par la poli­tique, mais aussi approu­vé à plu­s­ieurs repri­ses dans les urnes par les élec­tri­ces et élec­teurs. Dans la ligne de la devi­se «Pour les mar­chan­di­ses, le train». Pour­tant, il y a un fossé entre la thé­o­rie et la pra­tique. Seu­le­ment deux semain­es après l’annonce de l’arrêt de la chaus­sée rou­lan­te, voilà qu’arrive une autre opti­mi­sa­ti­on aux dépens du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. La situa­ti­on des chan­tiers – notam­ment chez notre voi­sin du nord – est source de sou­cis sup­p­lé­men­tai­res pour les presta­tai­res de trans­port com­bi­né. Il est désor­mais grand temps d’amorcer un retour­ne­ment de ten­dance afin de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du rail.


Les enjeux:

  • Deux mau­vai­ses nou­vel­les en seu­le­ment deux semaines
  • Libé­rer la voie et des fonds pour de nou­vel­les offres
  • Les chan­tiers, un énor­me casse-tête pour le TC transfrontalier
  • Le sec­teur reg­or­ge de bon­nes idées
  • La poli­tique a mon­tré la voie à plu­s­ieurs reprises
  • La Suis­se est cham­pion­ne d’Europe des réseaux ferroviaires
  • Il est grand temps de poser de nou­veaux jalons
Deux mauvaises nouvelles en seulement deux semaines

La chaus­sée rou­lan­te (RoLa) avait été con­çue dès le départ comme une offre com­plé­men­tai­re pour le tra­fic com­bi­né (TC) tran­sal­pin. Ainsi, même les cami­ons sans semi-remor­que gruta­ble, et donc non adap­tés au trans­port non accom­pa­gné pou­vai­ent tra­ver­ser les Alpes par le rail. Or cette page dev­rait se refer­mer dès la fin 2025, soit trois ans plus tôt que prévu. Comme si ces actua­li­tés néga­ti­ves ne suf­fi­sai­ent pas, CFF Cargo a annon­cé seu­le­ment un peu plus de deux semain­es plus tard qu’il allait réo­ri­en­ter le TC. Tout anodi­ne que puis­se paraît­re cette infor­ma­ti­on, ses con­sé­quen­ces seront pro­ba­blem­ent très gra­ves: CFF Cargo envi­sa­ge de fer­mer huit ter­minaux de TC dont l’exploitation n’est pas ren­ta­ble. Sont con­cer­nés les sites de Oen­sin­gen, Bâle, Gos­sau, Wid­nau, Renens, Saint-Tri­phon, Caden­az­zo et Luga­no. Cette nou­vel­le, pas­sée pres­que inaper­çue dans le bour­don­ne­ment média­tique de l’actualité, pour­rait s’avérer dou­lou­reu­se pour cer­tai­nes régions. Le ter­mi­nal de Caden­az­zo, par exemp­le, est un point névral­gi­que du Tes­sin où tran­sit­ent entre aut­res des mar­chan­di­ses essentielles.

Libérer la voie et des fonds pour de nouvelles offres

D’un point de vue de ges­ti­on­n­aire, l’arrêt de ces deux off­res peut sem­bler tout à fait per­ti­nent. En effet, main­te­nir arti­fi­ci­el­le­ment en vie des off­res non ren­ta­bles ne peut se jus­ti­fier que dans des con­di­ti­ons très par­ti­cu­liè­res. Tou­te­fois, l’évolution future veut que le fret fer­ro­vi­ai­re con­ser­ve à la fois les res­sour­ces finan­ciè­res déb­lo­quées et les infra­struc­tures de char­ge­ment. Cela per­met­tra de créer de nou­vel­les off­res et de ren­forcer fon­da­men­ta­le­ment la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Dans un mar­ché qui fon­c­tion­ne, l’arrêt des off­res non ren­ta­bles garan­tit en géné­ral qu’il en appa­raî­tra de nou­vel­les, la plu­part du temps plus compétitives.

Les chantiers, un énorme casse-tête pour le TC transfrontalier

Tout urgent que soit l’aménagement de l’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, notam­ment en Alle­ma­gne, les innom­bra­bles chan­tiers qui jalon­nent le tra­fic nord-sud com­pli­quent la tâche des acteurs du TC. Par exemp­le, il est pour cer­ta­ins presta­tai­res indis­pensable que les travaux aient lieu pen­dant le «Fer­ra­gos­to», la gran­de pause esti­vale du 15 août en Ita­lie. Lors de ces semain­es, l’économie et le trans­port de mar­chan­di­ses sont pra­ti­quement à l’arrêt. Pour ces presta­tai­res, il est impé­ra­tif de déci­der de la pla­ni­fi­ca­ti­on et du moment des travaux en con­cer­ta­ti­on transfrontalière.

Le secteur regorge de bonnes idées

Déci­dé­ment, les idées pour ren­forcer le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et sa rési­li­ence ne man­quent pas. Mais la plu­part du temps, ce qui fait défaut, c’est la volon­té et les fonds. Pour le tra­fic inter­mo­dal, Hupac a détail­lé à l’occasion de l’«Inter­mo­dal Forum» du 16 mai 2025 cinq mesu­res clés sus­cep­ti­bles de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du fret ferroviaire:

  • Pla­ni­fi­ca­ti­on coor­don­née des travaux sur le réseau fer­ro­vi­ai­re avec suf­fi­sam­ment de capa­ci­tés de dévia­ti­on et sans fer­me­tures complètes
  • Finance­ment par la Suis­se de l’aménagement des tun­nels vos­gi­ens, élé­ments d’un nou­veau cor­ri­dor de 4 mètres sur la rive gau­che du Rhin
  • Sou­ti­en de l’utilisation des loco­mo­ti­ves hybri­des sur la ligne Wörth-Strasbourg
  • Pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons suis­ses à l’exploitation pour le TC au-delà de 2030
  • Rôle actif de la Suis­se comme lea­der dans le domaine du cor­ri­dor de fret mer du Nord–Rhin–mer Méditerranée
La politique a montré la voie à plusieurs reprises

La gran­de prio­ri­té qui revi­ent au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses a été recon­nue depuis déjà long­temps non seu­le­ment par l’économie, mais aussi par la poli­tique, qui l’encourage en con­sé­quence. La loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses adop­tée en mars par le Par­le­ment déb­lo­que des con­tri­bu­ti­ons finan­ciè­res con­sé­quen­tes pour le ren­force­ment du tra­fic par wagons com­plets iso­lés sur le ter­ri­toire suis­se. Le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li et la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen deman­dent ensem­ble dans leurs inter­pel­la­ti­ons 25.3540 («Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») et 25.3541 («Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gèrera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») que le Con­seil fédé­ral pren­ne posi­ti­on sur la ques­ti­on de savoir com­ment l’avalanche sup­p­lé­men­tai­re de cami­ons résul­tant de l’arrêt de la RoLa doit être gérée à court terme. À moyen terme, il est urgent de mett­re en place des inci­ta­ti­ons effi­caces pour que la con­ver­si­on des cami­ons en semi-remor­ques grut­a­bles se fasse rapi­de­ment et que la capa­ci­té néces­saire soit créée dans le TC pour absor­ber le volu­me de mar­chan­di­ses supplémentaire.

La Suisse est championne d’Europe des réseaux ferroviaires

Pour ce qui est de son infra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re, la Suis­se a au cours des der­niè­res années sage­ment fait ses devoirs, con­trai­re­ment à cer­ta­ins pays voi­sins. Pour le tra­fic tran­sal­pin, elle a inves­ti près de 20 mil­li­ards de francs dans les tun­nels fer­ro­vi­ai­res de base du Lötsch­berg, du Saint-Got­hard et du Ceneri. La qua­li­té suis­se en matiè­re d’infrastructure est ainsi iné­ga­lée en Euro­pe. Pour se main­te­nir à la pre­miè­re place du podi­um, la Suis­se devra tou­te­fois aussi dans l’avenir se con­cen­trer clai­re­ment sur la main­ten­an­ce et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire.

En ce qui con­cer­ne le trans­fert sur le rail du trans­port de mar­chan­di­ses tran­sal­pin, la Suis­se cara­co­le en tête de liste avec une part de 70 %, res­tant ainsi cham­pion­ne incon­tes­tée en Euro­pe. C’est prin­ci­pa­le­ment le long des lignes d’apport sept­en­trio­na­les que les presta­tai­res de TC suis­ses con­s­tat­ent des pro­blè­mes dans le tra­fic de tran­sit transfrontalier.

Il est grand temps de poser de nouveaux jalons

Avant ces deux mau­vai­ses nou­vel­les, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses était déjà for­te­ment sous pres­si­on. Cela s’est notam­ment mani­fes­té par l’augmentation du retrans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route. Vu sous cet angle, il n’y a plus une seule minu­te à perd­re pour poser de nou­veaux jalons en matiè­re de fret ferroviaire.

Venu pour rester: le fret ferroviaire

Venu pour rester: le fret ferroviaire

L’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re fait actu­el­le­ment l’objet de débats très ani­més. Il était éga­le­ment au cœur du forum Fret fer­ro­vi­ai­re qui s’est tenu le 14 mai 2025 au Glo­cken­hof à Zurich. Dans cet artic­le de blog, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, affi­ne les prin­ci­pa­les con­clu­si­ons de ce forum en par­ta­geant ses réfle­xi­ons sur la vites­se, le tracé des lignes et la signa­li­sa­ti­on dans le cadre de l’évolution struc­tu­rel­le et tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses vers l’avenir.


Les enjeux:

  • Le retrans­fert ne fon­c­tion­ne pas
  • Crois­sance cont­re progrès
  • Un énor­me bond en avant grâce au DAC
  • Main­ten­ant ou jamais!
Le retransfert ne fonctionne pas

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est véri­ta­blem­ent poly­va­lent: assi­du, prin­ci­pa­le­ment noc­turne, dyna­mi­que. Nous le remar­quons à peine, mais notre pro­spé­ri­té serait ini­ma­gi­nable sans lui. Il con­sti­tue ainsi l’épine dor­sa­le de notre éco­no­mie natio­na­le: effi­cace, respec­tueux de l’environnement et indis­pensable. La ques­ti­on n’est donc pas de savoir si l’on peut ren­forcer le fret fer­ro­vi­ai­re, mais com­ment le faire afin qu’il puis­se répond­re à l’augmentation du volu­me des mar­chan­di­ses. Car un trans­fert vers la route ne fon­c­tion­ner­ait pas, même si on le vou­lait. Les rou­tes suis­ses sont déjà encom­brées et le sont de plus en plus chaque jour.

Croissance contre progrès

Pour mieux com­prend­re l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re, pre­nons l’exemple sta­tis­tique sui­vant: il fau­drait envi­ron 650 000 cour­ses de cami­on sup­p­lé­men­tai­res pour com­pen­ser le volu­me annu­el de mar­chan­di­ses trans­por­tées par wagons com­plets iso­lés (TWCI) en Suis­se par la route. Un nombre tel de cami­ons sup­p­lé­men­tai­res pro­vo­quer­ait des embou­teil­la­ges per­ma­nents et le sys­tème rou­tier s’effondrerait pure­ment et sim­ple­ment.
Dans ses «Per­spec­ti­ves d’évolution du trans­port 2050», l’Office fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al pré­voit une aug­men­ta­ti­on de 31 % du tra­fic de mar­chan­di­ses en ton­nes-kilo­mè­tres d’ici 2050. Il table tou­te­fois sur un léger recul de la part de la route au pro­fit du rail. À l’heure actu­el­le l’importance du rail et l’état tech­no­lo­gi­que dans lequel il se trouve con­tras­tent for­te­ment. Depuis le 19e siè­cle, les wagons sont dotés d’un cou­pla­ge méca­ni­que et d’un sys­tème de frei­na­ge pneu­ma­tique, et fon­c­tion­nent donc selon le prin­ci­pe ana­lo­gi­que: marche/arrêt. Dans le même temps, les déve­lo­p­pe­ments tech­no­lo­gi­ques dans le domaine des loco­mo­ti­ves avan­cent à gran­de vitesse.

Un énorme bond en avant grâce au DAC

Les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re s’accordent à dire qu’il n’y a pas d’alternative à la trans­for­ma­ti­on (numé­ri­que) du maté­ri­el rou­lant existant. Les avan­cées tech­no­lo­gi­ques doi­vent enfin avoir le champ libre, et ce, le plus tôt pos­si­ble. C’est la seule maniè­re de rele­ver les défis à venir et d’éviter un retrans­fert vers la route.

L’introduction du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) per­met de faire un véri­ta­ble bond en avant. Pour sa mise en place, les respons­ables poli­ti­ques ont pro­mis à la bran­che une sub­ven­ti­on uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses à par­tir de 2026. Les 260 mil­li­ons de francs suis­ses all­oués pour les quat­re pre­miè­res années pour­suivent le même objec­tif. Ce sou­ti­en finan­cier doit con­tri­buer à rend­re le TWCI ren­ta­ble (cf. artic­le du blog «Ses­si­on de prin­temps 2025: peut-être la der­niè­re chan­ce pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés»).

Maintenant ou jamais!

Tout cela mont­re que, pour une fois, les par­tis poli­ti­ques de gau­che et de droi­te s’accordent sur l’importance et la trans­for­ma­ti­on tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Reste à savoir si le sec­teur sera en mesu­re de tirer parti de cette oppor­tu­ni­té pen­dant les quat­re ou huit années que durera l’aide tem­po­rai­re. Si le TWCI est tou­jours défi­ci­taire au-delà de cette péri­ode, les appels en faveur d’une sub­ven­ti­on illi­mi­tée devi­en­dront iné­vi­ta­bles. Pour la VAP, ce n’est tou­te­fois pas une opti­on via­ble à long terme. Elle met­tra plu­tôt tout en œuvre pour que les acteurs du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses se rappro­chent de l’autosuffisance finan­ciè­re au cours des pro­chai­nes années, kilo­mèt­re après kilomètre.

Retrou­vez ici l’intégralité du Dis­cours d’ouverture du Dr Simon Wey pro­non­cé à l’occasion du forum Fret fer­ro­vi­ai­re du 14 mai 2025 (en allemand).

Forum Fret ferroviaire 2025: le long chemin vers une ère nouvelle

Forum Fret ferroviaire 2025: le long chemin vers une ère nouvelle

Le 14 mai 2025, près de 120 acteurs de la bran­che se sont réunis au Glo­cken­hof à Zurich à l’occasion de l’édition 2025 du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re de l’Association des char­geurs (VAP). Des exper­tes et experts répu­tés ont échan­gé sur les thè­mes poli­ti­ques actuels et à venir et sur les pro­grès tech­no­lo­gi­ques dans le fret fer­ro­vi­ai­re. Vous trou­verez ici un résu­mé des inter­ven­ti­ons ainsi que tous les docu­ments des expo­sés dis­po­nibles en téléchargement.
Les enjeux::
  • Le Dr Simon Wey a mis le sec­teur du fret face à ses responsabilités
  • Mar­tin von Känel appel­lier­te an die Branchenakteure
  • Erwin Wie­land a poin­té la situa­ti­on de la route: «Ça va être serré.»
  • Peter Wes­ten­ber­ger a parlé de la lacu­ne de l’Allemagne en matiè­re d’investissement
  • Un panel de par­le­men­tai­res a débat­tu de la per­ti­nence du cadre juridique
  • Chris­ti­an von Nor­mann a récla­mé des solu­ti­ons individuelles
  • Jür­gen Maier-Gyom­lay a esquis­sé le statu quo et le quo vadis de l’IDM et de la LIDMo
  • Gil­les Peter­hans a décrit la dyna­mi­sa­ti­on de la trans­for­ma­ti­on fer­ro­vi­ai­re dans l’UE
  • Lars Dei­ter­ding a pré­sen­té une appro­che sys­té­mi­que de l’intégration mul­ti­mo­da­le parfaite
  • Mar­kus Sch­in­ko a qua­li­fié les chem­ins de fer de moteurs de la logis­tique dura­ble de la ferraille
  • Les experts ont donné un éclai­ra­ge sur la capa­ci­té d’innovation, le prix et la qua­li­té du trans­port de marchandises
  • Merci, et à l’année prochaine!
Le Dr Simon Wey a mis le secteur du fret face à ses responsabilités
Le Forum Fret fer­ro­vi­ai­re a été inau­gu­ré par l’intervention du nou­veau direc­teur de la VAP, le DSimon Wey. Évo­quant un scé­na­rio cau­che­mar­des­que de retrans­fert total vers la route, il a souli­g­né l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’approvisionnement de la Suis­se par une constatation: «
Le fret fer­ro­vi­ai­re est la che­ville ouvriè­re de notre éco­no­mie natio­na­le: il est effi­ci­ent, éco­lo­gi­que et indis­pensable.» À titre de mise à jour rapide, 
il a passé en revue les évè­ne­ments sur­ve­nus ces der­niers mois. À la suite du rejet par les élec­tri­ces et élec­teurs suis­ses de l’aménagement des rou­tes natio­na­les en novembre 2024, le Par­le­ment suis­se a adop­té lors de la ses­si­on de prin­temps 2025 la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Fin avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution en deman­dant au sec­teur de prend­re posi­ti­on d’ici la mi-août 2025. Le Dr Simon Wey a qua­li­fié la mise en œuvre rapi­de de la LTM révi­sée d’aubaine qui s’offre au sec­teur. Il con­sidè­re que celui-ci se doit de tirer parti de cette chan­ce et pense que la VAP sera amenée à jouer un rôle de lea­der dans ce con­tex­te: «Pour nous, à la VAP, il est important que les solu­ti­ons soi­ent lar­ge­ment sou­te­nues par le sec­teur, pour per­mett­re d’atteindre les objec­tifs ambi­ti­eux de la LTM révisée.»
 
Martin von Känel a lancé un appel aux acteurs du secteur
Mar­tin von Känel, direc­teur sup­p­lé­ant de l’Office fédé­ral des trans­ports OFT, a sou­le­vé la ques­ti­on de savoir ce qu’il advi­en­drait du trans­port mul­ti­mo­dal et de la logis­tique glo­ba­le en Suis­se après la révi­si­on tota­le de la LTM et la vota­ti­on sur les rou­tes natio­na­les. Pour y répond­re, il a donné des expli­ca­ti­ons sur la genè­se de la révi­si­on tota­le de la LTM. À ses yeux, pour sur­vi­v­re, le trans­port fer­ro­vi­ai­re a beso­in de sou­ti­en main­ten­ant. Le but de la révi­si­on tota­le est de poser des bases juri­di­ques soli­des sans tom­ber dans le favo­ri­tis­me. Selon Mar­tin von Känel, la chaî­ne logis­tique de demain sera mul­ti­mo­da­le, ce qui sup­po­se une col­la­bo­ra­ti­on elle aussi mul­ti­mo­da­le. Et d’en appe­l­er aux repré­sen­tants de l’OFT et aux per­son­nes pré­sen­tes: «Les bases sont posées, c’est main­ten­ant au tour des acteurs de jouer.»  
Erwin Wieland a pointé la situation de la route: «Ça va être serré.»
Dans son expo­sé intro­duc­tif, Erwin Wie­land, direc­teur sup­p­lé­ant de l’Office fédé­ral des rou­tes (OFROU), a donné un bref aper­çu de l’évolution de la répar­ti­ti­on moda­le et des coûts au cours des der­niè­res décen­nies, qui a mis en évi­dence la gran­de importance des rou­tes natio­na­les pour l’approvisionnement de la Suis­se. Selon les pré­vi­si­ons sur le trans­port, on s’attend à une crois­sance de 30 % du tra­fic de mar­chan­di­ses à l’horizon 2050. La distance par­cou­rue par les véhi­cu­les de liv­rai­son con­tin­uera d’augmenter sen­si­blem­ent, en par­ti­cu­lier pour les cami­on­net­tes. Cela va deve­nir un défi pour les vil­les et se tra­dui­re par une mul­ti­pli­ca­ti­on des embou­teil­la­ges. En 2040, les rou­tes natio­na­les seront pro­ba­blem­ent eng­or­gées sur plus de 450 km plu­s­ieurs heu­res chaque jour. D’après Erwin Wie­land, la marge de manœu­vre est lar­ge­ment épui­sée en ce qui con­cer­ne les rou­tes (natio­na­les). Quel­les seront les réper­cus­sions de cette évo­lu­ti­on sur le trans­port de mar­chan­di­ses, la com­pé­ti­ti­vi­té des acteurs et l’approvisionnement? L’expert de l’OFROU a avoué l’ignorer. Il s’est con­ten­té de con­stater sobre­ment: «Ça va être serré. Il se pose à pré­sent la ques­ti­on de savoir si le trans­fert du tra­fic vers le rail réus­si­ra en fin de comp­te à s’imposer grâce aux nou­vel­les mesu­res et à un ren­force­ment du sou­ti­en du rail.»

Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on d’Erwin Wie­land (OFROU).

Peter Westenberger a parlé de la lacune de l’Allemagne en matière d’investissement
Peter Wes­ten­ber­ger, direc­teur de l’association alle­man­de DIE GÜTERBAHNEN, a pro­po­sé une per­spec­ti­ve d’expert sur l’Allemagne. Ce spé­cia­lis­te du fret fer­ro­vi­ai­re che­vron­né a com­men­cé son expo­sé par un clin d’œil: «À ce con­grès, je suis le pré­po­sé au cha­pit­re des hor­reurs.» Peter Wes­ten­ber­ger a expli­qué pour­quoi le fret fer­ro­vi­ai­re alle­mand avait lui aussi plon­gé dans la crise, sur­tout après la pan­dé­mie de coro­na­vi­rus. À par­tir de 2022, la pro­duc­ti­vi­té de la Deut­sche Bahn (DB) AG dans l’exploitation du tra­fic fer­ro­vi­ai­re s’est lit­té­ra­le­ment effon­drée. Par­lant de l’aménagement des lignes, l’intervenant évo­que le «com­ple­xe de Cen­dril­lon» dont souf­fre le rail. Depuis la réfor­me des chem­ins de fer de 1994, on a créé ou amé­na­gé 250 000 km de rou­tes en Alle­ma­gne. Mais seu­le­ment 2180 km de voies fer­rées. Les fonds fédé­raux aut­re­fois pré­vus pour la con­s­truc­tion ou l’aménagement de voies fer­ro­vi­ai­res font actu­el­le­ment à nou­veau l’objet de cou­pes bud­gé­tai­res dra­co­ni­en­nes. Le minis­tère des Trans­ports suit le prin­ci­pe «pré­ser­ver avant de con­strui­re». L’accord de «gran­de coali­ti­on» ne men­ti­on­ne pas la con­cur­rence entre les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re. La pro­cé­du­re d’aide d’État de l’UE enga­gée récem­ment pré­voit des con­di­ti­ons stric­tes et un pro­gram­me d’assainissement rigou­reux pour DB Cargo, ce qui ren­force la con­cur­rence.
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Peter Wes­ten­ber­ger (DIE GÜTERBAHNEN).
 
Un panel de parlementaires a débattu de la pertinence du cadre juridique
Au cours de la mati­née du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re, cinq mem­bres de la Com­mis­si­on des trans­ports du Par­le­ment fédé­ral ont débat­tu du cours poli­tique actuel et à venir du fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se. Andy Mül­ler, réd­ac­teur de SRF TV au Palais fédé­ral, a animé un panel de repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants de pre­mier plan des com­mis­si­ons des trans­ports du Con­seil natio­nal et du Con­seil des États (CTT‑N, CTT‑E). Étai­ent prés­ents pour répond­re aux questions: 
  • la con­seil­lè­re natio­na­le Min Li Marti (PS/Zurich),
  • la con­seil­lè­re natio­na­le Bar­ba­ra Schaff­ner (PVL/Zurich),
  • le con­seil­ler natio­nal Mar­tin Can­di­nas, (Le Centre/Grisons) et pré­si­dent de la LITRA – Ser­vice d’information pour les trans­ports publics,
  • le con­seil­ler natio­nal Chris­ti­an Imark (UDC/Soleure) ainsi que
  • le con­seil­ler aux États Josef Ditt­li (PLR/Uri et pré­si­dent de la VAP – Asso­cia­ti­on des chargeurs).
La dis­cus­sion du panel a porté sur la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM) et la chan­ce qu’elle repré­sen­te pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés ainsi que sur la décis­i­on de mett­re fin à la chaus­sée rou­lan­te (Rola). Les invité·e·s du panel ont débat­tu sur le but et le volu­me des sub­ven­ti­ons accor­dées et les aut­res mesu­res de sou­ti­en en faveur du trans­fert du tra­fic. Ils ont expo­sé le potentiel des inno­va­tions tech­no­lo­gi­ques tel­les que le DAC et mis en balan­ce les avan­ta­ges et les incon­vé­ni­ents d’autres instru­ments poli­ti­ques tels que la tari­fi­ca­ti­on de la mobi­li­té.   L’après-midi du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re était placé sous le signe de l’innovation et de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re et des aut­res modes de trans­port.
Christian von Normann a réclamé des solutions individuelles
Chris­ti­an von Nor­mann, Chief Tech­ni­cal Offi­cer de la socié­té de con­seil Otimon GmbH et exami­na­teur auprès de l’Union des trans­ports publics (UTP), a expli­qué com­ment aug­men­ter l’attractivité du fret fer­ro­vi­ai­re suis­se. Il a énu­mé­ré une série de rai­sons pour les­quel­les le rail est sou­vent con­sidé­ré comme un mode de trans­port peu attrac­tif par les trans­por­teurs: retards, sup­pres­si­ons, lignes mal reliées, haus­ses des prix. Chris­ti­an von Nor­mann a décrit les cau­ses de cette situa­ti­on en expli­quant que les exi­gen­ces très diver­ses des usa­gers du rail ne sau­rai­ent être cou­ver­tes par une solu­ti­on géné­ri­que. «La solu­ti­on que nous avons aujourd’hui en matiè­re de fret fer­ro­vi­ai­re n’est pas adap­tée au pro­blè­me actuel.» Le fret fer­ro­vi­ai­re ne joue ainsi qu’un rôle de second plan au niveau de la pla­ni­fi­ca­ti­on et de l’exploitation. L’expert en pla­ni­fi­ca­ti­on a donc récla­mé des solu­ti­ons indi­vi­du­el­les pour les beso­ins spé­ci­fi­ques des acteurs du sec­teur. Tou­te­fois, Chris­ti­an von Nor­mann s’est per­mis de remar­quer: «Nous pour­ri­ons aujourd’hui réa­li­ser un fret bien meil­leur en uti­li­sant mieux l’infrastructure existan­te et en col­la­bo­rant avec le tra­fic de voy­a­ge­urs. Et pour cela, il y a beso­in de vous!»  
Jürgen Maier-Gyomlay a esquissé le statu quo et le quo vadis de l’IDM et de la LIDMo
Jür­gen Maier-Gyom­lay, de la VAP, a expli­qué les der­niers déve­lo­p­pe­ments et le statu quo de l’infrastructure publi­que de don­nées sur la mobi­li­té (IDM) et de la loi cor­re­spond­an­te (LIDMo). Le Con­seil fédé­ral avait ini­tié celle-ci afin d’améliorer le flux d’informations entre les explo­itants d’infrastructures, les ent­re­pri­ses de trans­port, les presta­tai­res pri­vés et les usa­gers des trans­ports. La LIDMo se trouve en plein pro­ces­sus légis­la­tif. Le Con­seil fédé­ral dev­rait publier son mes­sa­ge au Par­le­ment avant la fin du deu­xiè­me tri­mest­re 2025 avec pour objec­tif que la LIDMo entre en vigueur en 2027. Dans son inter­ven­ti­on au forum, Jür­gen Maier-Gyom­lay a décrit com­ment réa­gir à des défis tels que les silos de don­nées, la com­ple­xi­té ou le man­que d’orientation vers les objec­tifs. Il a appelé les invité·e·s du forum à par­ti­ci­per à ces efforts: «Vous aussi, aidez à con­strui­re un éco­sys­tème de don­nées avec des don­nées de base et des frontaux pour le trans­port de mar­chan­di­ses.»  
Gilles Peterhans a décrit la dynamisation de la transformation ferroviaire dans l’UE
Gil­les Peter­hans, secré­tai­re géné­ral de l’International Union of Wagon Kee­pers UIP, a mon­tré pour­quoi et com­ment l’Europe doit dyna­mi­ser la trans­for­ma­ti­on numé­ri­que dans le fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en – et pour­quoi elle doit le faire main­ten­ant. Cela s’avère néces­saire du fait des nou­vel­les tech­no­lo­gies et des trains à gran­de vites­se. Mais pas seu­le­ment. Selon Gil­les Peter­hans, les ris­ques géo­po­li­ti­ques ont des réper­cus­sions con­sidé­ra­bles sur les per­spec­ti­ves éco­no­mi­ques et influen­cent la crois­sance éco­no­mi­que, l’inflation, les mar­chés finan­ciers et les chaî­nes d’approvisionnement. La logis­tique est en train de deve­nir un fac­teur clé pour la crois­sance éco­no­mi­que. Pour l’intervenant, la pre­miè­re étape du défi numé­ri­que est la créa­ti­on d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re tota­le­ment interopé­ra­ble au sein de l’UE. La deu­xiè­me et prin­ci­pa­le par­tie de la trans­for­ma­ti­on est la tâche de rend­re le sys­tème fer­ro­vi­ai­re de l’UE entiè­re­ment numé­ri­que, auto­ma­ti­sé, con­nec­té et ori­en­té vers le cli­ent. Gil­les Peter­hans a donc appelé les acteurs du sec­teur à four­nir des idées et des efforts. Il a con­clu son expo­sé par une cita­ti­on de Johann Wolf­gang von Goe­the: «Le suc­cès tient en cinq let­t­res: faire.»
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Gil­les Peter­hans (UIP) en anglais.
 
Lars Deiterding a présenté une approche systémique de l’intégration multimodale parfaite
Lars Dei­ter­ding, Exe­cu­ti­ve Direc­tor de IT-Pio­nie­rin HaCon, a parlé des évo­lu­ti­ons inno­van­tes pour un trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses par­fai­te­ment inté­g­ré à l’échelle de l’Europe. Il a axé son expo­sé sur la ques­ti­on fon­da­men­ta­le sui­van­te: «Com­ment faire en sorte qu’en Euro­pe, les sys­tè­mes de pla­ni­fi­ca­ti­on et de ges­ti­on des trans­ports négo­ci­ent direc­te­ment les uns avec les aut­res?» Avec son appro­che SEAMLESS, HaCon, filia­le de Sie­mens, a trans­for­mé le nom en con­cept. L’expert en digi­ta­li­sa­ti­on a pré­sen­té la solu­ti­on basée sur des don­nées de pla­ni­fi­ca­ti­on sans inter­face et de pré­pa­ra­ti­on de dif­fér­ents mode de trans­port pour une logis­tique trans­fron­ta­liè­re en Euro­pe. Cette appro­che sys­té­mi­que repo­sant sur la tech­no­lo­gie per­met une inter­ac­tion flui­de des acteurs et une pla­ni­fi­ca­ti­on inté­g­rée des trans­ports mul­ti­mo­daux et repo­sant sur le rail. Les uti­li­sa­teurs tels que les char­geurs, les trans­por­teurs et les aut­res acteurs du sec­teur peu­vent ainsi maxi­mi­ser la répar­ti­ti­on moda­le en faveur du rail. L’intégration de pré­vi­si­ons ultra­mo­der­nes per­met de cor­ri­ger proac­ti­ve­ment les err­eurs et de mieux infor­mer les par­ties pren­an­tes et les cli­ents de la logis­tique.
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Lars Dei­ter­ding (HaCon) en allemand.
 
Markus Schinko a qualifié les chemins de fer de moteurs de la logistique durable de la ferraille
Dans son expo­sé intro­duc­tif, Mar­kus Sch­in­ko, direc­teur de Logis­tik Ser­vice GmbH (Log­Serv), a pré­sen­té les chem­ins de fer comme des élé­ments per­met­tant de réa­li­ser une logis­tique dura­ble de la fer­raille. D’ici 2040, l’UE dev­rait avoir beso­in de 36,2 mil­li­ons de ton­nes de fer­raille sup­p­lé­men­tai­res. La sidérur­gie tra­vail­le d’arrache-pied à un chan­ge­ment de tech­no­lo­gie pour l’utilisation d’acier pre­mi­um de haute qua­li­té à émis­si­ons en CO2 rédui­tes. Cette trans­for­ma­ti­on est en pre­mier lieu un défi logis­tique. Mar­kus Sch­in­ko esti­me le potentiel pour le fret fer­ro­vi­ai­re à 1,2 mil­li­on de ton­nes pour l’Allemagne et la Suis­se pour l’année 2027. Le rail est con­sidé­ré comme le prin­ci­pal mode de trans­port de la fer­raille. Avec des exemp­les pra­ti­ques impres­si­on­nants tels que le Bay­ern-Schutt­le, le pro­to­ty­pe de wagon de char­ge­ment Trans­ANT, le cent­re logis­tique pour la fer­raille d’Ennsdorf et une instal­la­ti­on de «Visu­al Train Ana­ly­sis», Mar­kus Sch­in­ko a illus­tré con­crè­te­ment la maniè­re dont les chem­ins de fer his­sent la ten­dance à l’économie cir­cu­lai­re dura­ble à un nou­veau niveau dans le sec­teur de la fer­raille. Et de con­clure sur un appel for­mulé ainsi: «Il est important que tous col­la­bo­rent. N’attendons pas, allons‑y.»
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Mar­kus Sch­in­ko (Log­Serv).
 
Les experts ont donné un éclairage sur la capacité d’innovation, le prix et la qualité du transport de marchandises
Sous la modé­ra­ti­on d’Andy Mül­ler, réd­ac­teur de SRF TV au Palais fédé­ral, les inter­venants de l’après-midi ont répon­du aux ques­ti­ons du plé­num. On a retrou­vé sur l’estrade Lars Dei­ter­ding, de HaCon, Jür­gen Maier, de la VAP, Gil­les Peter­hans, de l’International Union of Wagon Kee­pers (UIP), Mar­kus Sch­in­ko, de Logis­tik Ser­vice GmbH (Log­Serv) et Chris­ti­an von Nor­mann, d’Otimon GmbH. Ils ont débat­tu de l’avancée du numé­ri­que dans un sec­teur for­te­ment carac­té­ri­sé par l’analogique. Les invi­tés du panel se sont expri­més sur la mise en œuvre et sur le ryth­me de la digi­ta­li­sa­ti­on, l’efficacité et la force du DAC dans l’avenir, le prix et la qua­li­té des off­res de fret et sur­tout sur la col­la­bo­ra­ti­on des acteurs, que l’on récla­me de toute part.
Merci, et à l’année prochaine!
Pour con­clure le Forum Fret fer­ro­vi­ai­re 2025, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, a réca­pi­tulé les points prin­ci­paux. Voici sa con­clu­si­on per­son­nel­le: «Les grands défis du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses nous sti­mu­lent tous pour accom­plir des per­for­man­ces de très haut niveau. Et ce, comme la réa­li­té l’a prou­vé, avec un suc­cès remar­quable.» Pour Simon Wey, ce sont les repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants du sec­teur qui sont eux-mêmes au cœur des évè­ne­ments. Ce sont eux qui sont tout feu tout flam­me pour le fret fer­ro­vi­ai­re et qui font avan­cer le sec­teur grâce à leurs inno­va­tions et leur pas­si­on. Et qui, «en cas de revers, ne s’enfouissent pas la tête dans le sable». Le direc­teur de la VAP a donc expri­mé ses remer­cie­ments pour leur impli­ca­ti­on, leurs efforts inlas­sa­bles et sur­tout leur par­ti­ci­pa­ti­on à l’édition 2025 du forum. Pour finir, il a indi­qué la date de la pro­chai­ne édi­ti­on du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re: le mer­cre­di 13 mai 2026.
Retrou­vez ici la gale­rie de pho­tos avec des impres­si­ons du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re 2025.
Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le 30 avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution de la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Il con­cré­ti­se ainsi le man­dat du Par­le­ment qui, lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, s’était pro­non­cé en faveur d’un ren­force­ment du fret fer­ro­vi­ai­re. La VAP et d’autres acteurs du sec­teur s’exprimeront con­join­te­ment sur ce dos­sier clé.


Darum geht’s:

  • Le Con­seil fédé­ral suit une feuille de route ambitieuse
  • Feu vert pour divers instru­ments d’encouragement
  • Les exi­gen­ces ne doi­vent pas deve­nir une pierre d’achoppement
  • Pas de déla­ya­ge des inci­ta­ti­ons au trans­fert du tra­fic sur le rail
  • Entre le suc­cès et l’échec, il n’y a qu’un pas
Le Conseil fédéral suit une feuille de route ambitieuse

Dans sa der­niè­re séan­ce d’avril, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on le pro­jet d’ordonnance sur le trans­port de mar­chan­di­ses (OTM) ainsi que d’autres dis­po­si­ti­ons d’exécution. Cette con­sul­ta­ti­on durera jusqu’au 12 août 2025. Selon ce cal­en­drier, le gou­ver­ne­ment con­cré­ti­se à la vites­se grand V les mesu­res déci­dées par le Par­le­ment. Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États avai­ent éli­mi­né leurs diver­gen­ces et adop­té défi­ni­ti­ve­ment la LTM révi­sée. Le Par­le­ment s’est ainsi pro­non­cé en faveur d’un fret fer­ro­vi­ai­re ren­for­cé et com­pé­ti­tif. La LTM et les dis­po­si­ti­ons d’exécution dev­rai­ent ent­rer en vigueur dès le 1er jan­vier 2026.

Feu vert pour divers instruments d’encouragement

Le pro­jet de con­sul­ta­ti­on com­prend une série de mesu­res desti­nées à ren­forcer le trans­port de mar­chan­di­ses par train et par bateau. Voici un résu­mé de ses prin­ci­paux élé­ments per­tin­ents pour notre secteur:

  1. Con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res de trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI)
  2. Ver­se­ment des con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment aux explo­itants ou aux uti­li­sa­teurs d’installations
  3. Ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons à l’investissement aux instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à mett­re en place le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)
Les exigences ne doivent pas devenir une pierre d’achoppement

Des con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons pas­sées entre la Con­fé­dé­ra­ti­on et les four­nis­seurs pré­voi­ent le ver­se­ment de 260 mil­li­ons de francs de sub­ven­ti­ons aux ent­re­pri­ses de TWCI. Le gou­ver­ne­ment a pour l’instant limi­té cet encou­ra­ge­ment finan­cier à huit ans, sach­ant que celui-ci sera mis en œuvre en deux temps de quat­re ans. L’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) va émett­re une direc­ti­ve pour déter­mi­ner la procédure.

Parmi les can­di­dats à ces sub­ven­ti­ons, on retrouve un poids lourd du mar­ché: CFF Cargo. Le ris­que est que les exi­gen­ces pour l’obtention des sub­ven­ti­ons soi­ent si éle­vées qu’elles devi­en­nent une bar­riè­re à l’entrée sur le mar­ché de potentiels nou­veaux four­nis­seurs de TWCI. Or on a vu par le passé que les con­di­ti­ons d’entrée sur ce mar­ché sont déjà dra­co­ni­en­nes aujourd’hui. Il ne faut pas faire des con­di­ti­ons d’obtention de cette sub­ven­ti­on une pierre d’achoppement sup­p­lé­men­tai­re pour les prestataires.

Pas de délayage des incitations au transfert du trafic sur le rail

Les con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment doi­vent être finan­cées par une sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons (RPLP) dans les par­cours initiaux et ter­minaux du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA). À cet égard, le casse-tête con­sis­te à déter­mi­ner les exi­gen­ces pour l’obtention de ces con­tri­bu­ti­ons de maniè­re à inci­ter au maxi­mum les desti­na­tai­res à opter pour un char­ge­ment des mar­chan­di­ses sur le rail. Dans le cadre de la prise de posi­ti­on, nous exami­nerons l’utilité des limi­tes infé­ri­eu­res et supé­ri­eu­res dans ce contexte.

Entre le succès et l’échec, il n’y a qu’un pas

La VAP et ses mem­bres feront ensem­ble tout leur pos­si­ble pour dépo­ser une prise de posi­ti­on bien étayée auprès de l’Office fédé­ral des trans­ports. Les ques­ti­ons au cœur de ce débat sont les con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires accor­dées, la con­ven­ti­on de pre­sta­ti­ons pour les presta­tai­res de TWCI ainsi que le ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons aux pro­prié­tai­res de voies de rac­cor­de­ment et aux explo­itants d’installations. En effet, la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP dans les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA n’entraînera pas le déblo­ca­ge de nou­vel­les sub­ven­ti­ons, mais en chan­ge­ra sim­ple­ment les destinataires.

Nous nous féli­ci­tons que 180 mil­li­ons de francs aient été pré­vus pour la migra­ti­on vers le DAC. Non seu­le­ment la mise en place de celui-ci aug­m­en­te­ra for­te­ment la pro­duc­ti­vi­té de l’ensemble du sys­tème de TWCI, mais elle per­met­tra aussi de se rappro­cher de l’objectif d’autofinancement. En défi­ni­ti­ve, cela vaut la peine d’examiner pré­cis­é­ment les dis­po­si­ti­ons d’exécution, car la dif­fé­rence entre le suc­cès et l’échec de la révi­si­on de la loi peut se jouer sur modi­fi­ca­ti­ons mineures.

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États ont éli­mi­né les diver­gen­ces qui les oppo­sai­ent dans leurs efforts pour révi­ser la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). À la VAP, nous nous féli­ci­tons de l’adoption défi­ni­ti­ve de ce dos­sier. Le Par­le­ment ouvre ainsi la voie à l’autofinancement, à davan­ta­ge de mar­ché et à plus de con­cur­rence dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Il appar­tient désor­mais à tous les acteurs de sai­sir cette chan­ce, qui est peut-être la dernière.

 

Les enjeux:

  • Le Par­le­ment déb­lo­que des sub­ven­ti­ons conséquentes
  • Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences
  • Un pas décisif vers plus de trans­pa­rence et de con­cur­rence est franchi
  • Tous les acteurs du TWCI sont sol­li­ci­tés – tout par­ti­cu­liè­re­ment l’un d’entre eux
Le Parlement débloque des subventions conséquentes

Le 17 mars 2025, les deux cham­bres ont ache­vé leurs déli­bé­ra­ti­ons sur la révi­si­on de la LTM. En révi­sa­nt inté­gra­le­ment la loi, le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment sou­hai­tent sou­te­nir le sec­teur du fret fer­ro­vi­ai­re pour une durée limi­tée dans le temps (cf. artic­le du blog «LTM: le cap est le bon, mais le che­min reste par­se­mé d’embûches.») En déb­lo­quant 260 mil­li­ons de CHF sur quat­re ans à comp­ter 2026, l’organe légis­la­tif donne au sec­teur du temps pour aug­men­ter son effi­ca­ci­té avec de nou­veaux instru­ments. L’encouragement du TWCI est limi­té à huit ans.

Des sub­ven­ti­ons seront éga­le­ment all­ouées au cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC), dont l’instauration sera sou­te­nue par un cré­dit uni­que de 180 mil­li­ons de CHF. Les mesu­res pré­vues ne dev­rai­ent pas peser davan­ta­ge sur le bud­get, car elles sont finan­cées par des fonds pro­ven­ant de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds.

Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences

Un objec­tif de trans­fert pro­po­sé au Con­seil natio­nal par le cent­re gau­che a été peu de temps après à nou­veau sup­p­ri­mé par le Con­seil des États. Une pro­po­si­ti­on mino­ri­taire, qui visa­it une sta­bi­li­sa­ti­on de la part des trans­ports de mar­chan­di­ses par le rail, n’a elle non plus pas obtenu la majo­ri­té. À l’instar du Con­seil des États, une majo­ri­té de cent­re droit a aussi sup­p­ri­mé le 16 mars 2025 au Con­seil natio­nal cet objec­tif du pro­jet de loi, qui est ainsi défi­ni­ti­ve­ment aban­don­né. Le Con­seil fédé­ral a actu­el­le­ment déjà un man­dat de trans­fert du tra­fic route-rail pour le fret tran­sal­pin, mais pas pour le TWCI.

Un pas décisif vers plus de transparence et de concurrence est franchi

Fort heu­reu­se­ment, le Par­le­ment a approu­vé d’autres pro­po­si­ti­ons du Con­seil des États desti­nées à ren­forcer la con­cur­rence dans le TWCI, encou­ra­ger la trans­pa­rence et limi­ter les dépen­ses. Il fau­dra ainsi empê­cher les sub­ven­ti­on­ne­ments trans­ver­saux pro­ven­ant de l’offre de TWCI sou­te­nue par l’État vers les domain­es non sub­ven­ti­onnés des ent­re­pri­ses ainsi que les aut­res dis­tor­si­ons du mar­ché de la part des four­nis­seurs de TWCI. À cet effet, la Con­fé­dé­ra­ti­on défi­ni­ra et sur­veil­lera les mesu­res orga­ni­sa­ti­on­nel­les cor­re­spond­an­tes. Par ail­leurs, CFF Cargo devra offrir les pre­sta­ti­ons four­nies en TWCI à des con­di­ti­ons de mar­ché et publier chaque année dans son rap­port d’activité les flux finan­ciers, l’évolution des coûts et des recet­tes dans le TWCI ainsi que des indi­ca­teurs d’autofinancement. C’est l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) qui sera responsable de mett­re en place les dis­po­si­ti­ons néces­saires pour le suivi de la réa­li­sa­ti­on des objectifs.

Tous les acteurs du TWCI sont sollicités – tout particulièrement l’un d’entre eux

Le DAC ne pour­ra mener à lui seul le TWCI à l’autofinancement. Pour que la LTM révi­sée déploie ses effets, il est néces­saire que tou­tes les forces impli­quées con­tri­buent à l’augmentation de la pro­duc­ti­vi­té. La responsa­bi­li­té prin­ci­pa­le de la réus­si­te de la réa­li­sa­ti­on des objec­tifs incom­be à CFF Cargo. En effet, la filia­le de fret du grou­pe CFF dis­po­se sans aucun doute du plus puis­sant levier per­met­tant d’atteindre l’autofinancement dans le TWCI.

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Ques­ti­ons pour David Zindo: PDG de Streem et Pré­si­dent de l’UIP

Lors de sa visi­te chez Erme­wa à Paris, David Zindo, CEO du grou­pe STREEM et pré­si­dent de l’UIP, l’as­so­cia­ti­on inter­na­tio­na­le des déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses, a répon­du aux ques­ti­ons de notre direc­teur Simon Wey. Au cours de l’en­tre­ti­en, David Zindo expli­que non seu­le­ment sa visi­on du fret fer­ro­vi­ai­re de demain et les obs­ta­cles à sur­mon­ter, mais aussi à quel point son tra­vail, les gens et les thè­mes de la bran­che lui tien­nent à cœur.

À pro­pos de David Zindo:
  • CEO du grou­pe STREEM
  • Plus de 15 ans d’expé­ri­ence dans le sec­teur ferroviaire.
  • Chez STREEM depuis 2015.
  • Employ­eurs pré­cé­dents : EY, Grou­pe Veo­lia SNCF
  • Pré­si­dent de l’UIP – Inter­na­tio­nal Union of Wagon Keepers
Vous êtes président de l’Union Internationale des Détenteurs de Wagons. Quel parcours professionnel vous a conduit à votre poste actuel ?

David Zindo: J’ai com­men­cé comme audi­teur finan­cier chez EY en 1996, puis j’ai occu­pé des pos­tes finan­ciers chez Geo­dis, Veo­lia et SNCF avant de rejoind­re Erme­wa en 2015 comme Direc­teur Géné­ral et puis, comme Pré­si­dent. J’ai rejoint le Con­seil d’Ad­mi­nis­tra­ti­on de l’UIP en décembre 2015 et j’en ai pris la pré­si­dence en juin 2023.

Qu’est-ce qui vous fascine dans le transport du fret ferroviaire ? Qu’est-ce qui vous frustre ?

Je suis fasci­né par le potentiel d’ef­fi­ca­ci­té, de sécu­ri­té et de décar­bo­na­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re, et frus­tré par le fait que nous ne soyons pas en mesu­re d’ex­ploi­ter ce potentiel concrètement.

Comment motiveriez-vous un candidat à se lancer dans une carrière dans le fret ferroviaire ?

C’est un domaine dans lequel vous pou­vez avoir un impact réel. D’une part, parce que le sec­teur pré­sen­te un fort potentiel d’a­mé­lio­ra­ti­on, et d’aut­re part, parce que l’a­mé­lio­ra­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re a un impact con­sidé­ra­ble sur nos vies.

Quels sont les défis principaux du transport fret ferroviaire en général et des détenteurs de wagons spécifiquement ?

A) Est-ce-que vous pen­sez que les indus­tries sont prêtes à y faire face ?
Je pour­rais vous don­ner une liste de défis, mais res­tons con­cen­trés. Le fret fer­ro­vi­ai­re fait par­tie inté­gran­te du sys­tème fer­ro­vi­ai­re et souf­fre d’un « héri­ta­ge en patch­work ». Chaque pays en Euro­pe pos­sè­de ses pro­pres régle­men­ta­ti­ons natio­na­les, nor­mes et pro­cé­du­res en matiè­re d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, d’exploitation des trains et de signa­li­sa­ti­on. Cette frag­men­ta­ti­on ent­raî­ne de nombreu­ses inef­fi­ca­ci­tés. Le fret fer­ro­vi­ai­re pro­gres­se vers la moder­ni­sa­ti­on, mais le sys­tème dans son ensem­ble doit accé­lé­rer son uni­for­mi­sa­ti­on afin d’assurer une meil­leu­re inté­gra­ti­on entre les réseaux fer­ro­vi­ai­res nationaux.

Je pense que les par­ties pren­an­tes pren­nent de plus en plus con­sci­ence de la néces­si­té d’une appro­che glo­ba­le. Des initia­ti­ves euro­pé­en­nes, por­tées par des pro­gram­mes de recher­che et d’innovation tels que Europe’s Rail, con­tri­buent à accé­lé­rer la trans­for­ma­ti­on coll­ec­ti­ve dont nous avons besoin.

Les déten­teurs de wagons sou­hai­tent voir le sys­tème fer­ro­vi­ai­re glo­bal deve­nir plus com­pé­ti­tif et plus rési­li­ent. Le dif­fi­ci­le con­tex­te éco­no­mi­que et géo­po­li­tique des der­niè­res années pèse déjà lour­de­ment sur leur acti­vi­té. De plus, si l’offre glo­ba­le de fret fer­ro­vi­ai­re ne répond pas aux beso­ins des cli­ents, cela ne fait qu’aggraver la situa­ti­on. Les déten­teurs de wagons peu­vent amé­lio­rer leurs pro­duits, mais ils sup­port­ent des coûts qui ne leur apportent pas direc­te­ment de béné­fices. Il est dif­fi­ci­le de faire com­prend­re cette pro­blé­ma­tique aux déci­deurs poli­ti­ques et au grand public.

B) L’industrie du trans­port rou­tier évo­lue rapi­de­ment vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique, ce qui signi­fie qu’un avan­ta­ge con­cur­rentiel important du fret fer­ro­vi­ai­re dis­pa­raît. Quel­les pos­si­bi­li­tés voyez-vous pour amé­lio­rer la posi­ti­on du rail par rap­port à la route ?
La tran­si­ti­on du trans­port rou­tier vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique repré­sen­te un défi pour le fret fer­ro­vi­ai­re, mais c’est aussi une oppor­tu­ni­té d’accélérer sa pro­pre trans­for­ma­ti­on. L’amélioration de la posi­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re par rap­port au trans­port rou­tier repo­se sur la mise en avant de ses atouts, notam­ment son effi­ca­ci­té éner­gé­tique supé­ri­eu­re et ses émis­si­ons de CO² plus fai­bles. Une numé­ri­sa­ti­on accrue du réseau fer­ro­vi­ai­re ainsi qu’une meil­leu­re inté­gra­ti­on du rail dans les chaî­nes logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les sont des leviers essentiels de cette trans­for­ma­ti­on. Le rail doit se posi­ti­onner non seu­le­ment comme l’option la plus éco­lo­gi­que, mais aussi comme un mode de trans­port plus fia­ble, plus ren­ta­ble et tour­né vers l’avenir.

Je voudrais focaliser sur les deux jalons, l’attelage automatique numérique et la digitalisation dans l’industrie du fret ferroviaire. Pensez-vous que l’un de ces éléments, voire les deux combinés, pourraient être le tournant nécessaire pour rendre le fret ferroviaire plus attractif ?

Abso­lu­ment, et le DAC eng­lo­be déjà ces deux aspects.

L’attelage auto­ma­tique répond à un enjeu majeur du fret fer­ro­vi­ai­re : l’obsolescence et l’inefficacité du sys­tème de l’attelage manu­el. En auto­ma­tis­ant ce pro­ces­sus, nous pou­vons con­sidé­ra­blem­ent rédui­re la char­ge opé­ra­ti­on­nel­le, amé­lio­rer la sécu­ri­té et dimi­n­uer les coûts, ren­for­çant ainsi la com­pé­ti­ti­vi­té glo­ba­le du trans­port fer­ro­vi­ai­re de marchandises.

Le “D” du DAC intro­duit une dimen­si­on sup­p­lé­men­tai­re en inté­grant la digi­ta­li­sa­ti­on et la trans­mis­si­on d’énergie. Grâce à l’échange de don­nées en temps réel et à la dis­tri­bu­ti­on d’énergie tout au long du train de fret, nous pou­vons mieux inté­grer le maté­ri­el rou­lant avec l’infrastructure, les opé­ra­ti­ons et les aut­res modes de trans­port. Le DAC per­met ainsi d’atteindre de nou­veaux niveaux d’efficacité et de fle­xi­bi­li­té. Il trans­for­me­ra les beso­ins en main‑d’œuvre et ouvr­i­ra le mar­ché de l’emploi. La digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te d’un train de fret nous offri­ra la capa­ci­té de répond­re aux exi­gen­ces des cli­ents et de deve­nir une véri­ta­ble solu­ti­on pour une logis­tique opti­mi­sée. L’introduction du DACC : Opé­ra­ti­ons Digi­ta­les, Auto­ma­ti­sées, Con­nec­tées et Ori­en­tées Cli­ent (DACC) fera du fret fer­ro­vi­ai­re un mode de trans­port plus rapi­de, plus fia­ble et plus adap­ta­ble aux évo­lu­ti­ons des deman­des cli­ents, ren­for­çant ainsi son attrac­ti­vi­té en tant que solu­ti­on moder­ne et écologique.

L’UE vise à déployer le DAC d’ici 2030. Pensez-vous que cet horizon temporel soit réaliste ? Si ce n’est pas le cas, quels sont les principaux obstacles à l’atteinte de cet objectif ?

L’objectif de pas­ser à des opé­ra­ti­ons fer­ro­vi­ai­res de fret entiè­re­ment digi­ta­li­sées (FDFTO) avec le DAC d’ici 2030 est ambi­ti­eux, mais il reste réa­li­sable. Adop­tons une appro­che pro­gres­si­ve : fina­li­ser le déve­lo­p­pe­ment et les tests d’une tech­no­lo­gie euro­pé­en­ne uni­fiée, vali­der la faisa­bi­li­té et les béné­fices éco­no­mi­ques du FDFTO avec le DAC en explo­itant des trains de fret com­mer­ciaux, éva­luer la faisa­bi­li­té de la migra­ti­on en ten­ant comp­te du parc existant, des wagons, des loco­mo­ti­ves et du tra­fic, et garan­tir un finance­ment public adé­quat. Chaque étape est essen­ti­el­le pour un déploie­ment réus­si à l’échelle euro­pé­en­ne et il prend du temps, c’est pour­quoi nous devons res­ter ambi­ti­eux. Bien que le cal­en­drier soit serré, l’urgence de respec­ter les objec­tifs du Pacte Vert pour l’Europe (Euro­pean Green Deal) doit insuff­ler la dyna­mi­que néces­saire pour att­eind­re cet objectif.

Lors de notre entretien préliminaire, nous avons évoqué le défi de rassembler tous les acteurs de l’industrie du fret ferroviaire autour d’une solution commune. Pourriez-vous expliquer cela plus en détail, peut-être avec un exemple ?

Le défi de mett­re tous les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re en accord peut être illus­tré par l’exemple du déploie­ment du DAC. Alors que cer­ta­ins pays ou ent­re­pri­ses sou­hai­tent mett­re en place le DAC rapi­de­ment, d’autres adoptent une appro­che plus pru­den­te en rai­son des coûts asso­ciés ou parce qu’ils don­nent la prio­ri­té à d’autres inves­tis­se­ments, comme la moder­ni­sa­ti­on des infra­struc­tures. La com­ple­xi­té d’aligner tou­tes ces par­ties pren­an­tes autour d’une visi­on et d’une stra­té­gie com­mu­nes con­sti­tue un obs­ta­cle majeur à la mise en œuvre har­mo­ni­sée de cette inno­va­ti­on à l’échelle euro­pé­en­ne. Pour sur­mon­ter ce défi, il est essentiel de mett­re en place un cadre de gou­ver­nan­ce soli­de ainsi qu’un sou­ti­en finan­cier à la fois au niveau de l’UE et des États mem­bres, afin de garan­tir que tous les acteurs restent enga­gés envers un objec­tif commun.

Une question sur Ermewa : Pourriez-vous nous parler d’une innovation actuelle d’Ermewa qui a le potentiel d’être adaptée avec succès par le reste de l’industrie ?

Il serait pré­ten­ti­eux de pré­tendre que nous som­mes les seuls à avoir de bon­nes idées. Je crois fer­me­ment au potentiel de main­ten­an­ce 4.0 et au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses palet­ti­sées. Le pre­mier sujet eng­lo­be tout ce que les tech­no­lo­gies numé­ri­ques et l’IA peu­vent nous offrir, tan­dis que le second con­cer­ne le con­cept logis­tique (et le wagon) qui per­met­tra de favo­ri­ser le trans­fert modal au-delà des pro­duits en vrac soli­des et liquides.

Et enfin, une question personnelle : Comment vous détendez-vous pendant votre temps libre pour être de nouveau plein d’énergie et de pouvoir au travail ?

La répon­se est très bana­le. Je passe du temps avec ma famil­le, je fais un peu de sport, je vais au ciné­ma, au thé­ât­re ou au restau­rant… J’ai­me mon tra­vail, j’ai­me ce sec­teur, j’ai­me les gens avec les­quels je tra­vail­le, et je ne com­par­ti­men­te pas stric­te­ment ma vie pro­fes­si­on­nel­le et per­son­nel­le. Cela me man­quera quand vien­dra le moment de pas­ser à autre chose.

LTM: Le cap est le bon, mais le chemin reste parsemé d’embûches.

LTM: Le cap est le bon, mais le chemin reste parsemé d’embûches.

Le 28 février 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a accu­eil­li à une table ronde des repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants du sec­teur du fret. Le débat por­tait sur la mise en œuvre de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM) entiè­re­ment révi­sée, avant même son adop­ti­on défi­ni­ti­ve par le Par­le­ment. La LTM con­sti­tue le fon­de­ment de l’autofinancement dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Tou­te­fois, les défis restent immenses.

Les enjeux:

  • Le cap est mis sur une mise en œuvre «spor­ti­ve» en 2026
  • Les mesu­res de finance­ment se précisent
  • Les sub­ven­ti­ons sti­mu­lent les acteurs
  • Un sou­ti­en finan­cier sup­p­lé­men­tai­re en faveur de la demande
  • Le DAC per­met de s’affranchir de nombreu­ses contraintes
  • L’avenir s’annonce très sinueux
 
Le cap est mis sur une mise en œuvre «sportive» en 2026

L’OFT a pré­sen­té aux per­son­nes qui par­ti­ci­pai­ent aux débats une feuille de route «spor­ti­ve» pour la mise en œuvre de la LTM. L’office part du prin­ci­pe que le Par­le­ment adop­te­ra la LTM entiè­re­ment révi­sée lors de son vote final du 21 mars 2025. Les dis­po­si­ti­ons d’exécution seront mises en con­sul­ta­ti­on au plus tard en mai 2025. La loi, tout comme les dis­po­si­ti­ons d’exécution, dev­rait ent­rer en vigueur le 1er jan­vier 2026. Après la mise en con­sul­ta­ti­on des dis­po­si­ti­ons d’exécution, l’OFT sou­hai­te con­vo­quer une nou­vel­le table ronde afin de cla­ri­fier les ques­ti­ons des repré­sen­tants du sec­teur enco­re en atten­te de réponse.

Les mesures de financement se précisent

En men­ti­on­nant des sub­ven­ti­ons dans la LTM, le régu­la­teur vise à ce que le TWCI att­eig­ne l’autofinancement. Il pré­voit à cet effet des sub­ven­ti­ons pour dif­fér­ents grou­pes d’intérêt:

  1. Accords de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res du TWCI
  2. Con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment desti­nées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations et finan­cées par la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP en pré- et posta­che­mi­ne­ment du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA)
  3. Con­tri­bu­ti­ons à l’investissement pour les instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à encou­ra­ger le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)

Les accords de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res du TWCI doi­vent cou­vr­ir les éven­tuels frais d’exploitation non cou­verts durant la tran­si­ti­on de l’automatisation et de la digi­ta­li­sa­ti­on. Une fois les mesu­res d’encouragement ache­vées, le TWCI devra fon­c­tion­ner de maniè­re auto­no­me sur le plan finan­cier. Pour cela, le TWCI devra deve­nir plus pro­duc­tif en tant que sys­tème glo­bal, par exemp­le en moder­nisant les off­res et en en cré­ant de nou­vel­les ou en amé­lio­rant la qua­li­té de la struc­tu­re de ser­vice. De plus, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met d’automatiser, de sim­pli­fier et de débu­reau­cra­tis­er les pro­ces­sus; et ce avant même que le DAC ne soit opé­ra­ti­on­nel. Grâce à ces adapt­a­ti­ons, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses devi­en­dra plus attra­yant non seu­le­ment pour les cli­ents existants, mais aussi pour les nou­veaux cli­ents potentiels.

Les subventions stimulent les acteurs

Le finance­ment tran­si­toire envi­sa­gé durera deux fois quat­re ans. Il don­nera aux par­ties pren­an­tes le temps néces­saire pour rele­ver les défis. Pour cela, une cer­taine «sym­é­trie des sacri­fices» est néces­saire entre les grou­pes d’intérêt, ce qui passe aussi par des aug­men­ta­ti­ons modé­rées des prix appli­qués par les char­geurs. Ces aug­men­ta­ti­ons de prix devront tou­te­fois aussi se jus­ti­fier par des amé­lio­ra­ti­ons de la qua­li­té au sein du sys­tème. Les aug­men­ta­ti­ons de prix importan­tes et à court terme ainsi que les rest­ric­tions de l’offre vont à l’encontre de l’autofinancement. En effet, elles amè­nent les char­geurs à se détour­ner du TWCI, rendant ainsi l’autofinancement de celui-ci enco­re plus dif­fi­ci­le à att­eind­re.
Les con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons sont à juste titre liées à la réd­ac­tion de rap­ports régu­liers, au moni­to­rage des indi­ca­teurs clés et à un méca­nis­me de sanc­tion se déclen­chant si les objec­tifs ne sont pas att­eints. Ces con­di­ti­ons garan­tis­sent de maniè­re con­vain­can­te que le sub­ven­ti­on­ne­ment – autre­ment dit l’argent des con­tri­bu­ables – aide le TWCI à se rappro­cher de l’autofinancement.

Un soutien financier supplémentaire en faveur de la demande

Avec les con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ver­sées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations et les con­tri­bu­ti­ons à l’investissement mobi­li­sées pour les instal­la­ti­ons de fret pri­vées, le légis­la­teur sou­ti­ent éga­le­ment le TWCI côté deman­de et les four­nis­seurs de points de des­ser­te. C’est important, car sur le che­min de l’autofinancement, il fau­dra aussi sta­bi­li­ser le côté de la deman­de. Un recul des volu­mes trans­por­tés dans le sys­tème fer­ro­vi­ai­re affai­bl­i­rait le TWCI. Les con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ver­sées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations sont finan­cées par la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP pour les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA. En con­sé­quence, la Con­fé­dé­ra­ti­on ne déb­lo­que pas d’argent sup­p­lé­men­tai­re, mais chan­ge seu­le­ment de béné­fi­ci­ai­re pour ses subventions.

Le DAC permet de s’affranchir de nombreuses contraintes

Le Par­le­ment a aussi l’intention d’instaurer dans la LTM révi­sée des con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement pour le DAC. Ces con­tri­bu­ti­ons dev­rai­ent don­ner au TWCI l’impulsion tech­no­lo­gi­que dont il a beso­in pour att­eind­re l’autofinancement. En effet, le DAC rend pos­si­ble la moder­ni­sa­ti­on et l’automatisation de la pro­duc­tion dans le fret fer­ro­vi­ai­re, tant atten­dues, le sec­teur ne pou­vant pas por­ter à lui seul la mise en œuvre de cette inno­va­ti­on. D’une part, les mar­ges du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sont déjà étroi­tes aujourd’hui. D’autre part, il y a un pro­blè­me de coor­di­na­ti­on, car les atouts du DAC ne pro­fi­tent en majeu­re par­tie pas aux pro­prié­tai­res de wagons, qui sont con­traints de pro­cé­der au réé­qui­pe­ment, mais aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re. Ce sont pour­tant les pro­prié­tai­res de wagons qui doi­vent sup­port­er la tota­li­té des coûts de réé­qui­pe­ment. Les char­geurs doi­vent pour leur part adap­ter la con­s­truc­tion de leurs voies de rac­cor­de­ment et leurs véhi­cu­les moteurs et finan­cer la digi­ta­li­sa­ti­on de leurs pro­ces­sus. Les char­geurs et les pro­prié­tai­res de wagons apportent donc une con­tri­bu­ti­on tout aussi per­ti­nen­te à l’assainissement du sys­tème de TWCI que les ent­re­pri­ses de fret ferroviaire.

L’avenir s’annonce très sinueux

La LTM entiè­re­ment révi­sée offre au sec­teur un fon­de­ment bien­venu pour remett­re sur la bonne voie le TWCI en l’espace de seu­le­ment quel­ques années. Le Par­le­ment voit le TWCI d’un œil favorable, y com­pris parce qu’il sait que l’on ne peut pas se per­mett­re un échec, pour des rai­sons ten­ant tant à la tech­no­lo­gie des trans­ports qu’à l’écologie. Néan­mo­ins, l’objectif n’est pas enco­re att­eint, et le sec­teur doit prend­re posi­ti­on. Dans ce con­tex­te, les for­tes haus­ses de prix et les limi­ta­ti­ons sub­stan­ti­el­les de l’offre ne seront pas béné­fi­ques pour les char­geurs. En effet, elles repous­sent enco­re davan­ta­ge l’objectif à att­eind­re, déjà ambitieux.

«Les technologies numériques soutiennent et soulagent nos collaborateurs»

«Les technologies numériques soutiennent et soulagent nos collaborateurs»

Inter­view avec Tho­mas Küch­ler, direc­teur des SOB

Depuis des années, les chem­ins de fer du Sud-Est (SOB) font figu­re de pré­cur­seur en matiè­re de digi­ta­li­sa­ti­on dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re. Tho­mas Küch­ler, pré­si­dent de la direc­tion, expli­que dans un ent­re­ti­en avec la VAP pour­quoi les SOB sont con­vain­cus du pro­ces­sus de chan­ge­ment fon­da­men­tal de la digi­ta­li­sa­ti­on, com­ment les pro­ces­sus numé­ri­sés devi­en­nent plus trans­par­ents, com­ment l’exploitation fer­ro­vi­ai­re peut être (par­ti­el­le­ment) auto­ma­ti­sée, com­ment les pro­fils pro­fes­si­on­nels actuels évo­lu­ent, quels ens­eig­ne­ments les SOB tirent des don­nées d’état, et pour­quoi il est important d’échanger des don­nées dans des éco­sys­tè­mes de données.

Monsieur Küchler, tout le monde parle de digitalisation à l’heure actuelle. Quel est votre avis sur le sujet?

Tho­mas Küch­ler: C’est vrai. Je vous mont­re volon­tiers les con­nais­sances pra­ti­ques que les SOB ont acqui­ses au cours des der­niè­res années. Tou­te­fois, je ne sou­hai­te pas par­ler de tech­no­lo­gies tel­les que la ges­ti­on des trains basée sur la com­mu­ni­ca­ti­on. Nous devons plu­tôt con­sidé­rer le thème de la digi­ta­li­sa­ti­on de maniè­re fondamentale.

Aujourd’hui, beau­coup de cho­ses sont repré­sen­tées sous forme numé­ri­que dans le sec­teur fer­ro­vi­ai­re. Mais il s’agit la plu­part du temps de solu­ti­ons iso­lées. Le flux d’informations n’est pas con­tinu: dif­fér­ents lieux de stocka­ge, divers for­mats, niveaux d’actualité diver­gents. Lorsqu’il s’agit de gérer des pro­ces­sus qui répon­dent aux exi­gen­ces en vigueur en matiè­re de «sécu­ri­té» et de «sûre­té», on s’aperçoit rapi­de­ment que cela n’est que dif­fi­ci­le­ment réa­li­sable avec des dépen­ses rai­sonn­ables. En effet, le suc­cès d’une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re repo­se sur un haut niveau de sécu­ri­té et la recher­che per­ma­nen­te d’une plus gran­de effi­ca­ci­té. Les mesu­res de digi­ta­li­sa­ti­on doi­vent con­tri­buer de façon tan­gi­ble à garan­tir un fon­c­tion­ne­ment sûr, et à aug­men­ter l’efficacité.

Par con­sé­quent, nous avons beso­in d’une appro­che tota­le­ment nou­vel­le pour la digi­ta­li­sa­ti­on. Une ges­ti­on basée sur un logi­ciel est indis­pensable. Un tel sys­tème doit être modu­lai­re et modulable, et les dif­fé­ren­tes fon­c­tions doi­vent être reliées entre elles.

En tant que précurseurs dans ce domaine, qu’est-ce que les SOB entendent par digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: Heu­reu­se­ment, la direc­tion des SOB a iden­ti­fié le potentiel de la digi­ta­li­sa­ti­on voilà des années.
Pour nous, il ne s’agit pas de repro­dui­re numé­ri­quement des pro­ces­sus manu­els. La struc­tu­re actu­el­le des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res repo­se sur des pro­ces­sus du siè­cle der­nier. Dans le sec­teur fer­ro­vi­ai­re, les sous-sys­tè­mes existants ont géné­ra­le­ment été réa­li­sés à l’aide de logi­ciels. Le man­que de con­ti­nui­té dans l’information est l’un des prin­ci­paux obstacles.

Comment les SOB ont-t-ils surmonté la digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: La direc­tion a com­pris très tôt que notre ent­re­pri­se devait évo­luer vers la digi­ta­li­sa­ti­on, et qu’elle avait beso­in d’un sou­ti­en com­pé­tent pour y par­ve­nir. Nous avons fait appel à des experts tech­ni­ques exter­nes qui ont appor­té une per­spec­ti­ve exté­ri­eu­re dans notre monde fer­ro­vi­ai­re. Nous avons ainsi com­pris que la réus­si­te de la digi­ta­li­sa­ti­on néces­si­te un pro­ces­sus de chan­ge­ment fon­da­men­tal. De plus, ce chan­ge­ment pro­fond doit se faire sans inter­rup­ti­on de l’activité. Une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re ne peut pas, comme une ent­re­pri­se indus­tri­el­le, se débar­ras­ser de son anci­en pro­duit et en lan­cer un nou­veau sur le mar­ché. En outre, il est essentiel que l’ensemble du per­son­nel suive le mou­ve­ment. Chaque col­la­bora­tri­ce et chaque col­la­bo­ra­teur doit se con­fron­ter à la digi­ta­li­sa­ti­on dans son pro­pre environnement.

Comment avez-vous concrétisé vos connaissances conceptuelles?

Tho­mas Küch­ler: Nous avons iden­ti­fié quat­re élé­ments pour une digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te: don­nées, orga­ni­sa­ti­on, sys­tème, pro­ces­sus. Ces quat­re élé­ments doi­vent être adres­sés de maniè­re syn­chro­ne, et sont au cœur de la mise en œuvre. Nous avons conçu, au sens figu­ré, un bâti­ment SOB com­mun à toute l’entreprise. Nous avons défi­ni les don­nées par­ta­gées qui doi­vent être dis­po­nibles pour tous les uti­li­sa­teurs auto­ri­sés. Ensuite, nous avons instal­lé les unités orga­ni­sa­ti­on­nel­les dans les éta­ges de notre bâti­ment SOB. Elles sont respons­ables de l’aménagement de leur étage et libres de l’organiser comme elles l’entendent. Mais elles doi­vent respec­ter les struc­tures de don­nées supérieures.

Comment avez-vous impliqué vos collaborateurs?

Tho­mas Küch­ler: C’est l’un des prin­ci­paux fac­teurs de réus­si­te. La tran­si­ti­on ne vaut pas seu­le­ment pour les cad­res. Tous les col­la­bo­ra­teurs sont con­cer­nés. Nous avons donc fait des per­son­nes con­cer­nées des par­ties pren­an­tes. En tant que tel­les, elles doi­vent jouer un rôle actif et répond­re aux ques­ti­ons sui­van­tes: quel­le amé­lio­ra­ti­on sim­pli­fie mon tra­vail de telle sorte que l’efficacité aug­men­te avec un niveau de sécu­ri­té élevé? Nous avons con­sta­té que ce sont jus­tem­ent les jeu­nes col­la­bo­ra­teurs qui apportent de nou­vel­les idées qui peu­vent être habi­le­ment asso­ciées à l’expérience des col­la­bo­ra­teurs plus anciens.

La digitalisation apporte donc des changements dans toute l’entreprise?

Tho­mas Küch­ler: Bien sûr. Les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res sont for­te­ment influen­cées par l’expérience de leurs col­la­bo­ra­teurs. Aupa­ra­vant, nous avi­ons une très forte pro­por­ti­on de col­la­bo­ra­teurs de longue date qui, grâce à leur expé­ri­ence, con­sti­tuai­ent l’épine dor­sa­le de notre ent­re­pri­se, et con­tri­buai­ent de maniè­re déci-sive à la qua­li­té de notre pro­duc­tion. Entre-temps, la durée moy­enne des cont­rats de tra­vail s’est rac­cour­cie; nous avons aujourd’hui une fluc­tua­ti­on plus éle­vée. Nous devons donc tra­vail­ler acti­ve­ment à la con­ser­va­ti­on des con­nais­sances. De plus, les pro­fils pro­fes­si­on­nels chan­gent davan­ta­ge. En tant qu’entreprise, nous devons éga­le­ment sui­v­re cette tendance.

Quels sont les liens entre le changement et la digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: Il en exis­te deux. Pre­miè­re­ment, la digi­ta­li­sa­ti­on accé­lè­re la trans­for­ma­ti­on des pro­fils pro­fes­si­on­nels. L’effet est tout à fait inté­res­sant, car dans de nombreux cas, les pro­fils pro­fes­si­on­nels devi­en­nent plus attra­yants. Il est important de faire par­ti­ci­per les col­la­bo­ra­teurs de longue date à cette aven­ture. Deu­xiè­me­ment, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met de con­trô­ler le sys­tème. Ce con­trô­le est décisif pour garan­tir le pro­ces­sus. Il nous aide à mett­re en œuvre un sys­tème de ges­ti­on de la sécu­ri­té adap­té à la pra-tique et répond­ant à tou­tes les exi­gen­ces. Enfin, cela nous per­met d’éviter de dépend­re de cer­ta­ins collaborateurs.

Le changement n’est toutefois pas perçu uniquement de manière positive. Qu’en pensez-vous? 

Tho­mas Küch­ler: Celui qui, après des années de tra­vail fruc­tueux, maî­tri­se son métier, peut aussi réa­gir de maniè­re cri­tique aux chan­ge­ments. Mais nous devri­ons tenir comp­te d’une par­ti­cu­la­ri­té du sec­teur fer­ro­vi­ai­re: de nombreux travaux tra­di­ti­onnels dans le quo­ti­di­en des chem­ins de fer sont phy­si­quement éprou­vants. Il faut les effec­tuer de maniè­re fia­ble et sûre à tout moment de la jour­née, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Nous avons aujourd’hui de plus en plus de mal à recru­ter de nou­veaux col­la­bo­ra­teurs pour ces tâches. Je con­sidè­re donc comme posi­tif le fait que la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation modi­fi­ent les «métiers de che­mi­nots» tra­di­ti­onnels et cré­ent de nou­veaux pro­fils pro­fes­si­on­nels.
La sécu­ri­té en est un bon exemp­le. Aut­re­fois, de nombreu­ses acti­vi­tés dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re étai­ent direc­te­ment déter­mi­nan­tes pour la sécu­ri­té. Le col­la­bo­ra­teur véri­fi­ait que la voie était libre et don­nait l’ordre de cir­cu­ler. Aujourd’hui, il est assis­té par des sys­tè­mes de gui­da­ge qui garan­tis­sent une con­duite sûre. Avec l’ancienne métho­de, la den­si­té des horai­res actuels serait impos­si­ble à at-teind­re de maniè­re sûre et efficace.

Comment les technologies peuvent-elles aider vos collaborateurs?

Tho­mas Küch­ler: Les tests ont mon­tré que nous ne visons pas un fon­c­tion­ne­ment entiè­re­ment auto­ma­ti­sé sans per­son­nel. Les tech­no­lo­gies numé­ri­ques doi­vent plu­tôt sou­te­nir et sou­la­ger nos col­la­bo­ra­teurs en opti­mi­sant en per­ma­nence l’utilisation des sil­lons, sur­tout en cas d’écarts.

Et dans quelle mesure la digitalisation améliore-t-elle l’exploitation?

Tho­mas Küch­ler: Pour notre tra­fic voy­a­ge­urs, nous uti­li­sons en gran­de par­tie des rames auto­mo­tri­ces moder­nes. Ce sont de véri­ta­bles cen­tri­fu­geu­ses de don­nées, elles coll­ec­tent en per­ma­nence des don­nées d’état pen­dant leur fon­c­tion­ne­ment. Nous tra­vail­lons ici en col­la­bo­ra­ti­on avec le fabri­cant Stad­ler. Stad­ler coll­ec­te les don­nées pour nous. Nous avons la maî­tri­se des don­nées, nous rep­re­nons une gran­de par­tie des don­nées bru­tes, et nous les ana­ly­sons en par­tie nous-mêmes. Grâce à l’évaluation dite de l’état, nous pou­vons iden­ti­fier les ten­dan­ces en temps réel, prend­re des mesu­res effi­caces et les mett­re en œuvre en temps voulu. La digi­ta­li­sa­ti­on nous aide à réa­gir rapidement.

Qu’est-ce qui pousse les SOB à faire leur transition numérique?

Tho­mas Küch­ler: Une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re doit s’orienter vers les cli­ents. Leurs beso­ins évo­lu­ent con­stam­ment. Nous devons pou­voir iden­ti­fier rapi­de­ment les ten­dan­ces, et réa­gir cor­rec­te­ment grâce aux indi­ca­teurs cor­re­spond­ants. Les chif­fres clés sai­sis nous per­met­tent d’évaluer l’impact de nos mesu­res. Pour que notre modè­le com­mer­cial reste per­for­mant, nous devons amé­lio­rer l’efficacité tout en garan­tis­sant la sécu­ri­té. De cette maniè­re, nous assur­ons la via­bi­li­té com­mer­cia­le de notre ent­re­pri­se. La digi­ta­li­sa­ti­on est un outil idéal pour mener à bien notre activité.

Monsieur Küchler, merci beaucoup pour cet entretien intéressant.
Session d’hiver 2024: des décisions qui feront date

Session d’hiver 2024: des décisions qui feront date

Du 2 au 20 décembre 2024, le Con­seil des États et le Con­seil natio­nal se sont réunis pour le der­nier tour de déli­bé­ra­ti­ons par­le­men­tai­res de l’année 2024. D’importants sujets de poli­tique des trans­ports étai­ent à l’ordre du jour des deux conseils.

 

Les enjeux

  • 16,4 mil­li­ards de francs pour l’exploitation fer­ro­vi­ai­re et la pro­mo­ti­on des voies de raccordement
  • Débat enflam­mé à pro­pos des beso­ins sup­p­lé­men­tai­res pour l’étape d’aménagement 2035
  • Refus d’un ren­force­ment de la responsa­bi­li­té des déten­teurs de wagons de marchandises

 

16,4 milliards de francs pour l’exploitation ferroviaire et la promotion des voies de raccordement

Après le Con­seil natio­nal, c’est au tour du Con­seil des États de vali­der le cadre finan­cier pour l’exploitation et le main­ti­en de la qua­li­té des instal­la­ti­ons fer­ro­vi­ai­res pour les années 2025 à 2028, à hauteur de 16,4 mil­li­ards de francs. Le Con­seil des États a ainsi approu­vé deux aut­res arrêtés fédé­raux portant sur 185 mil­li­ons de francs pour la pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons aux inves­tis­se­ments dans les instal­la­ti­ons pri­vées de fret.

Débat enflammé à propos des besoins supplémentaires pour l’étape d’aménagement 2035

L’étape d’aménagement n’a rien à voir avec le finance­ment de l’exploitation fer­ro­vi­ai­re évo­qué plus haut. Le Con­seil des États a néan­mo­ins mené un débat hou­leux sur les coûts sup­p­lé­men­tai­res, qui ont été lar­ge­ment thé­ma­ti­sés dans les médi­as. La pro­po­si­ti­on de ren­voy­er le pro­jet à la com­mis­si­on d’examen pré­alable pour cette rai­son a fina­le­ment été reti­rée. Le fait que les CFF soi­ent respons­ables de la pla­ni­fi­ca­ti­on des étapes d’aménagement sur man­dat de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) n’a pas été men­ti­onné dans la discussion.

Refus d’un renforcement de la responsabilité des détenteurs de wagons de marchandises

Avec la moti­on 24.3823 «Responsa­bi­li­té en matiè­re de ris­que des déten­teurs de wagons. Révi­si­on», la Com­mis­si­on des trans­ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal vou­lait obli­ger le Con­seil fédé­ral à intro­dui­re une responsa­bi­li­té pour ris­que et une obli­ga­ti­on d’assurance. Le Con­seil natio­nal a reje­té la moti­on par 91 voix cont­re 89 et 4 abst­en­ti­ons, ce qui équiv­aut à une décis­i­on de bon sens. Une majo­ri­té de con­seil­lè­res et con­seil­lers nati­on­aux a mis de côté les émo­ti­ons liées à l’accident du 10 août 2023 dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard, et s’est pro­non­cée en faveur d’une poli­tique cli­ma­tique et de trans­fert réussie.

Nos argu­ments en tant que voix de l’économie des char­geurs ont appa­rem­ment réus­si à con­vain­cre: les déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses sont déjà respons­ables aujourd’hui dans le cadre de la responsa­bi­li­té pour faute avec ren­ver­se­ment de la char­ge de la preuve à leur dépens. Ils dis­po­sent actu­el­le­ment de cou­ver­tures d’assurance éle­vées, et inves­tis­sent des som­mes importan­tes dans l’entretien et l’acquisition de nou­veaux wagons con­for­mes aux der­niè­res avan­cées tech­no­lo­gi­ques. La moti­on aurait for­te­ment com­pli­qué le fret fer­ro­vi­ai­re tout en le rendant plus cher. Une adop­ti­on de la moti­on aurait remis en ques­ti­on la poli­tique cli­ma­tique et de trans­fert réus­sie de la Suisse.

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