DURABILITÉ

La VAP entend par dura­bi­li­té le déve­lo­p­pe­ment dura­ble des trois aspects sui­vants: une pro­duc­tion éco­lo­gi­que, des con­di­ti­ons de tra­vail socia­les et une éco­no­mie por­teu­se d’a­ve­nir. Ce n’est que lors­que des solu­ti­ons dur­a­bles sont trou­vées que l’a­ve­nir est assuré.

Production durable

Un tiers des émis­si­ons sont dues aux trans­ports. Nous nous som­mes fixé des objec­tifs éle­vés pour rédui­re ces émis­si­ons. Le trans­port fer­ro­vi­ai­re est déjà un moyen de trans­port très respec­tueux de l’environnement.

 

Des conditions de travail durables

La sécu­ri­té et la santé des ouvriers de la manœu­vre sont mises à rude épreuve par la lour­deur des pro­cé­du­res et du tra­vail phy­si­que. Dans un ave­nir pro­che, il man­quera de nombreux tra­vail­leurs dans ce sec­teur, en rai­son du man­que d’at­trait du tra­vail. Nous pou­vons chan­ger cela et assu­mer une responsa­bi­li­té sociale.

  • L’em­bra­ya­ge auto­ma­tique numé­ri­que (DAK) réduit con­sidé­ra­blem­ent les ris­ques pour la santé et la sécurité.

 

Économie durable

Seul un sys­tème qui génè­re des béné­fices est via­ble à long terme. Pour res­ter com­pé­ti­tif, le fret fer­ro­vi­ai­re doit rend­re ses pro­ces­sus plus effi­caces, aug­men­ter sa pro­duc­ti­vi­té et mieux uti­li­ser ses capa­ci­tés. C’est important, entre aut­res, pour mieux absor­ber la crois­sance pré­vue de 30% de plus du tra­fic de mar­chan­di­ses d’ici 2050.

  • Avec l’au­to­ma­tis­a­ti­on et la numé­ri­sa­ti­on du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses, il y a une pous­sée dura­ble qui aug­men­te la com­pé­ti­ti­vi­té du rail sur le mar­ché et dimi­nue éga­le­ment les coûts de production.
Titus Bütler de La Poste Suisse appelle de ses vœux des trains de marchandises rapides et ponctuels

Titus Bütler de La Poste Suisse appelle de ses vœux des trains de marchandises rapides et ponctuels

Titus Büt­ler est responsable Trans­port de la Poste Suis­se SA, et depuis début 2022 en char­ge de l’ensemble des trans­ports de let­t­res, colis et jour­naux par le rail et la route en Suis­se. Il a aupa­ra­vant diri­gé pen­dant plus de 20 ans le cent­re de colis de Frau­en­feld, où sont trai­tés chaque jour jusqu’à un demi-mil­li­on de colis. Il a par ail­leurs conçu le déve­lo­p­pe­ment du réseau avec les nou­veaux cen­tres de colis de Caden­az­zo, Vétroz, Unter­vaz et Oster­mun­di­gen. Dans son inter­view avec la VAP, il expli­que l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re pour la Poste. 

Les enjeux:

  • Quel­le est la part du rail dans le split modal de la Poste?
  • La deman­de des cli­ents en solu­ti­ons de liv­rai­son rapi­de est en augmentation.
  • «Pain Points» ou le potentiel d’optimisation dans le fret ferroviaire
  • La Poste Suis­se est le lea­der du trans­port de mar­chan­di­ses par rail en Europe.
VAP: Monsieur Bütler, les trains jaunes de la Poste attirent l’attention. Mais on voit aussi de plus en plus de camions jaunes sur les routes. Est-ce seulement une impression? 

Titus Büt­ler: Nos cami­ons qui trans­portent les con­teneurs jau­nes atti­rent effec­ti­ve­ment l’attention. Nos cli­entes et cli­ents exi­gent de plus en plus une liv­rai­son rapi­de: ramas­sa­ge le soir et dis­tri­bu­ti­on le len­de­main matin. Nous ne par­lons donc pas d’une liv­rai­son dans les 24 heu­res, mais en env. 15 à 20 heu­res – et ce dans n’importe quel­le loca­li­té suis­se, que ce soit en ville ou à la cam­pa­gne. Tout au long de la chaî­ne d’approvisionnement, nous nous trou­vons donc sous pres­si­on en ter­mes de temps. Cela rend dif­fi­ci­le le regrou­pe­ment des quan­ti­tés de colis néces­saires pour rem­plir des trains entiers. Nous optons donc pour le rail dans tous les cas où cela fait sens éco­lo­gi­quement et éco­no­mi­quement. Quel­que 50 % de l’ensemble des let­t­res et colis par­cou­rent aujourd’hui au moins une par­tie de leur tra­jet par le train. Un train court d’un ou de deux wagons n’a pas de sens – y com­pris écologiquement.

Qu’est-ce qui empêche la Poste de réaliser les transports que nous voyons sur la route par le rail? 

Avec notre par­ten­aire de trans­port CFF-Cargo, nous som­mes en train de retrans­fé­rer davan­ta­ge de trans­ports de colis sur le rail. Nous avons beso­in de lignes express rapi­des et régu­liè­res. La vites­se moy­enne des trains de la Poste est par­fois infé­ri­eu­re à 50 km/h, bien que nous ayons du maté­ri­el rou­lant rapi­de et fas­si­ons cir­cu­ler des trains légers. C’est trop lent.

Comment envisagez-vous l’avenir de la logistique de la Poste: verra-t-on encore plus de marchandises sur le rail ou sur la route?

Nous vou­lons clai­re­ment mett­re plus de quan­ti­tés sur le rail, sur­tout sur l’axe Ouest-Est.

Les centres de la Poste en préparation ne disposeront pas de raccord ferroviaire. Pourquoi?

Au cours de ces der­niè­res années, nous avons mis en ser­vice plu­s­ieurs petits cen­tres de colis. Les ter­minaux ont beso­in de ter­rain, ils ren­dent le pro­jet plus cher et ralen­tis­sent la réa­li­sa­ti­on. La pla­ni­fi­ca­ti­on et la con­s­truc­tion se font sous pres­si­on tem­po­rel­le: entre la décis­i­on sur le choix du site et l’ouverture, il s’est par­fois écoulé moins de 2 ans. Nous uti­li­sons par­tout où nous le pou­vons des ter­minaux à pro­xi­mi­té, p. ex. dans le cas de Caden­az­zo, le ter­mi­nal des CFF. Les colis pro­ven­ant du sud de la Suis­se ou qui y vont rou­lent sur le rail.

Les colis et les lettres ne sont pas considérés comme ce qu’on appelle des marchandises «adaptées au rail». De quelles compétences disposez-vous à la Poste en tant que chargeur pour que ces marchandises soient tout de même transportées par rail?

Nous som­mes la seule poste d’Europe à trans­por­ter ce genre de mar­chan­di­ses en si gran­des quan­ti­tés par le rail. La con­di­ti­on est que l’implication du rail soit prise en comp­te dès le stade de la con­cep­ti­on et – plus important enco­re – qu’il exis­te une infra­struc­tu­re de natu­re à per­mett­re les trains de mar­chan­di­ses rapi­des ayant une gran­de pon­c­tua­li­té. Nous avons dans notre équi­pe des spé­cia­lis­tes très com­pé­tents sur les ques­ti­ons de fret ferroviaire.

La Poste a le même propriétaire que CFF Cargo. Est-ce pour vous plutôt une chance, une simplification? Comment décririez-vous cette relation?

Les trans­ports ont fait l’objet d’un appel d’offres public. Le pro­prié­tai­re ne joue aucun rôle. Nous avons une rela­ti­on cli­ent-four­nis­seur aussi clai­re que dans toute autre ent­re­pri­se de trans­port. Nos exi­gen­ces en matiè­re de pon­c­tua­li­té et de fia­bi­li­té sont très éle­vées, et nous som­mes très satis­faits des pre­sta­ti­ons de CFF Cargo.

Si une bonne fée pouvait vous exaucer un vœu logistique, lequel serait-ce?

Je sou­hai­terais des lignes régu­liè­res et rapi­des sur l’axe Ouest-Est.

Comment décririez-vous la VAP?

Nous som­mes l’un des plus grands pro­prié­tai­res de voies de rac­cor­de­ment et l’un des plus grands char­geurs fer­ro­vi­ai­res de Suis­se. La VAP défend leurs inté­rêts légiti­mes à dif­fér­ents niveaux et met les acteurs en réseau.

Quels sont à votre avis les points forts de la VAP? 

La VAP est indis­pensable pour le tra­vail poli­tique de tous les acteurs du fret ferroviaire.

À qui conseilleriez-vous de collaborer avec la VAP?

Chaque ent­re­pri­se qui pos­sè­de des voies ou des wagons ou est acti­ve dans le fret fer­ro­vi­ai­re – que ce soit en tant que cli­ent ou qu’ETF – pro­fi­te de la VAP.

Ce qui n’a pas été encore dit:

Nos trains post­aux sont importants pour nous. Ils nous per­met­tent de reli­er la Suis­se rapi­de­ment, en toute fia­bi­li­té et éco­lo­gi­quement. C’est pour­quoi il nous tient à cœur que l’image des trains de mar­chan­di­ses lents et même sou­vent cou­verts de graf­fi­tis ne dét­eig­ne par sur nos trains postaux.

 

Monsieur Bütler, nous vous remercions pour cet entretien et les aperçus intéressants.
Pénurie d’électricité (partie 4): concrétisation des mesures d’urgence

Pénurie d’électricité (partie 4): concrétisation des mesures d’urgence

La sécu­ri­té éner­gé­tique est et reste l’un de nos sujets prio­ri­taires. Le Con­seil fédé­ral est actu­el­le­ment en train de con­cré­ti­ser les mesu­res de ges­ti­on d’une pénurie d’électricité en pré­parant des ordon­nan­ces. Il pré­voit des dis­po­si­ti­ons par­ti­cu­liè­res pour les ent­re­pri­ses con­ces­si­on­n­aires de trans­ports publics, y com­pris cel­les du fret fer­ro­vi­ai­re. En col­la­bo­ra­ti­on avec le grou­pe de tra­vail des asso­cia­ti­ons du sec­teur, l’OFT prépa­re un pro­jet d’ordonnance pour les trans­ports publics; la VAP y repré­sen­te les inté­rêts du trans­port de marchandises. 

L’enjeu:
  • Le Con­seil fédé­ral fait éla­bo­rer un plan de mesu­res pour la sécu­ri­té de l’approvisionnement en électricité.
  • Le con­tin­gen­te­ment par paliers a pour but d’éviter les déles­ta­ges critiques.
  • Étape sui­van­te: éla­bo­ra­ti­on de pro­jets d’ordonnances spécifiques.
  • Le prix du cou­rant fer­ro­vi­ai­re va aug­men­ter l’année prochaine.

 

Lors de sa séan­ce du 23 novembre 2022, le Con­seil fédé­ral a trai­té les mesu­res de ges­ti­on pour le cas d’une pénurie d’électricité. Pour les pro­jets d’ordonnances avec mesu­res gra­du­el­les, il a réa­li­sé une con­sul­ta­ti­on jusqu’au 12 décembre 2022. Le lea­der du sys­tème «rail» a pris posi­ti­on pour le secteur.

Chaque palier de mesures permet d’éviter une situation pire

Avec les mesu­res déci­dées jusqu’ici, le Con­seil fédé­ral ren­force la sécu­ri­té de l’approvisionnement en élec­tri­ci­té: mise en place de réser­ves hydro­élec­tri­ques, mise à dis­po­si­ti­on de cen­tra­les ther­mi­ques de réser­ve et aug­men­ta­ti­on des capa­ci­tés des réseaux de trans­port d’électricité. Le CF veut en outre prépa­rer des mesu­res gra­du­el­les desti­nées à rédui­re la con­som­ma­ti­on d’électricité. Des appels à une con­som­ma­ti­on d’électricité éco­no­me et l’Alliance pour les éco­no­mies d’énergie de l’économie se pro­po­sent de sen­si­bi­li­ser les ent­re­pri­ses sur ce sujet sur l’ensemble du territoire.

Si une pénurie devait mal­gré tout se pro­dui­re en hiver, le Con­seil fédé­ral règ­lerait l’approvisionnement en élec­tri­ci­té au moyen de mesu­res limi­tées dans le temps. En cas de crise, il pren­drait des décis­i­ons afin d’imposer des rest­ric­tions de con­som­ma­ti­on ciblées. Cela per­met­tra de garan­tir la sta­bi­li­té du réseau et donc l’approvisionnement en élec­tri­ci­té. Chaque palier de mesu­res vise à évi­ter des mesu­res plus drastiques.

Le contingentement vise à éviter les délestages

Le Con­seil fédé­ral con­sidè­re le con­tin­gen­te­ment comme une mesu­re clé pour évi­ter les déles­ta­ges cri­ti­ques. Afin de garan­tir son effi­ca­ci­té, il ne veut en exclure aucun con­som­ma­teur de courant.

Pour les ent­re­pri­ses con­ces­si­on­n­aires de trans­ports publics (TP), il pré­voit néan­mo­ins des dis­po­si­ti­ons par­ti­cu­liè­res. Les TP, ser­vice fon­da­men­tal, doi­vent être assu­rés aussi long­temps que pos­si­ble. Pour que leur fon­c­tion­ne­ment puis­se être assu­ré même en cas de pénurie d’électricité, on met­tra en œuvre des mesu­res cor­re­spond­ant au «modè­le de ges­ti­on des TP».

Mesures de gestion pour les TP 

Dans le cadre d’un grou­pe de tra­vail impli­quant l’UTP, les CFF, l’OFT et la VAP, nous avons éla­bo­ré au cours de ces der­niers mois les mesu­res gra­du­el­les pour le tra­fic de voy­a­ge­urs et pour le trans­port de mar­chan­di­ses. En cas de con­tin­gen­te­ment de l’électricité, la logis­tique des mar­chan­di­ses devra tou­jours être main­te­nue de maniè­re gra­du­el­le en fon­c­tion de l’évolution de la deman­de. Le sec­teur doit se prépa­rer à réa­gir rapi­de­ment. En effet, il est impos­si­ble de préd­ire aujourd’hui dans quels domain­es on assis­te­ra à des reculs ou à des aug­men­ta­ti­ons de la deman­de. Sur la base du «modè­le de ges­ti­on des TP», notre grou­pe de tra­vail rédi­ge­ra un pro­jet d’ordonnance cor­re­spond­ant sur les mesu­res de ges­ti­on gra­du­el­les pour les TP. À la VAP, nous sou­te­nons la pro­cé­du­re éla­bo­rée, prin­ci­pa­le­ment les mesu­res spé­cia­les appli­ca­bles aux TP.

Le prix du courant de traction va augmenter

Le cou­rant de trac­tion n’est lui non plus pas exempt de tur­bu­len­ces sou­da­i­nes: c’est ce que mont­re le récent com­mu­ni­qué des CFF. La divi­si­on Éner­gie y annon­ce un lourd défi­cit de 180 mil­li­ons de CHF pour l’année 2022. Les CFF indi­quent que du fait de la sécher­es­se per­sistan­te de l’été der­nier, il n’a pas été pos­si­ble de pro­dui­re comme d’habitude 90 % du cou­rant fer­ro­vi­ai­re à par­tir des cen­tra­les hydro­élec­tri­ques de l’entreprise. Les CFF ont dû ache­ter à court terme de l’électricité chère sur le marché.

Après des négo­cia­ti­ons avec l’OFT, les CFF aug­m­en­te­ront pour 2023 le prix de l’électricité de 3 cen­ti­mes, le portant ainsi à 13,5 cen­ti­mes par kilo­watt-heure. L’OFT envi­sa­ge de réper­cu­ter l’augmentation du prix de l’électricité con­tenu dans le prix du sil­lon de maniè­re dif­fé­ren­te selon les sec­teurs de trans­port. Les gran­des lignes se ver­ront réper­cu­ter l’intégralité du mon­tant, à savoir 3 cen­ti­mes, alors que les trans­ports régi­on­aux et le fret ne devront en sup­port­er qu’une par­tie, à savoir 1 cen­ti­me. Le fait que l’OFT n’ait pas accé­dé à la deman­de des CFF, qui récla­mai­ent une cou­ver­tu­re inté­gra­le du défi­cit par un sup­p­lé­ment de 10 cen­ti­mes, est peut-être dans un pre­mier temps une bonne nou­vel­le pour les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res. Mais l’incertitude con­cer­nant d’autres sup­p­lé­ments à venir per­du­re, et elle influen­cera aussi le futur cal­cul des offres.

Un besoin de transparence

Nous som­mes d’avis que la mise à dis­po­si­ti­on de l’énergie élec­tri­que à un taux de coûts per­met­tant des pla­ni­fi­ca­ti­ons est cru­cia­le pour l’organisation future des off­res. Les récen­tes tur­bu­len­ces de prix sem­blent vrai­ment déjà très fan­tai­sis­tes; et ce d’autant plus si l’on con­sidè­re a pos­te­rio­ri les nombreu­ses années clô­tu­rées sur un bilan posi­tif. Nous atten­dons un trai­te­ment trans­pa­rent des évè­ne­ments récents.

Pénurie d’électricité (partie 3): soutenons les appels réduire la consommation

Pénurie d’électricité (partie 3): soutenons les appels réduire la consommation

La pénurie d’électricité est une ques­ti­on urgen­te pour la poli­tique et l’économie. Il nous tient donc à cœur d’informer nos mem­bres au plus près de l’actualité. Dans ce troi­siè­me volet de notre blog, nous expli­quons com­ment le sec­teur fer­ro­vi­ai­re peut appli­quer les appels du Con­seil fédé­ral à prend­re des mesu­res volon­tai­res d’économie d’énergie.

La Con­fé­dé­ra­ti­on a fixé les tâches de maî­tri­se d’une éven­tu­el­le crise éner­gé­tique. En fon­c­tion de la maniè­re dont la situa­ti­on éner­gé­tique évo­luera, elle pour­ra recour­ir à des mesu­res d’économie de l’énergie. Cel­les-ci pré­voi­ent quat­re niveaux pos­si­bles. Nous nous trou­vons actu­el­le­ment au niveau 1, inti­tulé «appels à rédui­re volon­tai­re­ment la con­som­ma­ti­on». La coor­di­na­ti­on cen­tra­le des pré­oc­cu­pa­ti­ons rela­ti­ves aux trans­ports est prise en char­ge par l’Office fédé­ral des trans­ports. Le Dépar­te­ment fédé­ral de l’environnement, des trans­ports, de l’énergie et de la com­mu­ni­ca­ti­on (DETEC) a créé une «Alli­ance pour les éco­no­mies d’énergie» qui s’accompagne d’une vaste cam­pa­gne. Cette alli­ance deman­de aux orga­ni­sa­ti­ons de la Suis­se entiè­re de sou­te­nir les efforts pour assurer l’approvisionnement durant l’hiver en pren­ant des mesu­res d’économies de l’énergie. L’objectif doit con­sis­ter à mett­re en œuvre à l’échelle du sec­teur des mesu­res aussi uni­for­mes que pos­si­ble en Suis­se. C’est ce qui sera le plus com­pré­hen­si­ble pour les béné­fi­ci­ai­res de pre­sta­ti­ons de transports.

La VAP emboîte le pas

À la VAP, nous sou­te­nons la recom­man­da­ti­on d’adhérer à l’«Alliance pour les éco­no­mies d’énergie». Nous trans­met­tons donc à nos mem­bres l’appel à une prise de con­sci­ence émis par l’Union des trans­ports publics (UTP). Lors de sa réuni­on du 9 sep­tembre 2022, le comi­té a publié son docu­ment de recom­man­da­ti­ons pour le sec­teur fer­ro­vi­ai­re, dans lequel il recom­man­de à celui-ci de se prépa­rer acti­ve­ment à des scé­na­ri­os pos­si­bles de pénurie d’électricité et de réa­li­ser rapi­de­ment de pre­miè­res mesu­res con­crè­tes de mise en œuvre de ceux-ci.

Afin de pou­voir mett­re en œuvre de maniè­re har­mo­ni­sée les mesu­res d’économie de l’énergie de tous les acteurs de la bran­che, la coor­di­na­ti­on de cette mesu­re a été prise en char­ge par le grou­pe de tra­vail «Pénurie d’électricité dans les TP». Nous par­ti­ci­pons acti­ve­ment à celui-ci. Le grou­pe de tra­vail col­la­bo­re étroi­te­ment avec les CFF et Car­Pos­tal Suis­se SA, qui jouent le rôle de maî­tres d’œuvre. L’objectif com­mun con­sis­te à évi­ter toute limi­ta­ti­on de l’exploitation tant dans le domaine du trans­port de per­son­nes que de celui du fret. Les capa­ci­tés ne doi­vent être rédui­tes qu’en répon­se à un recul de la deman­de. Nous nous pré­pa­rons inten­si­ve­ment à d’autres niveaux d’escalade dans plu­s­ieurs grou­pes de tra­vail. Notre sec­teur doit faire preuve vis-à-vis des pou­voirs publics de sa com­pé­tence et de sa pro­pen­si­on à coopérer.

L’énergie est limitée

«L’énergie est limi­tée. Ne la gas­pil­lons pas.» C’est sous cette devi­se que le DETEC a com­pilé des con­seils d’économies à l’intention des par­ti­cu­liers et des ent­re­pri­ses. Le sec­teur fer­ro­vi­ai­re doit lui aussi faire des éco­no­mies volon­tai­res d’énergie. Cet appel com­prend des mesu­res de mise en œuvre appli­ca­bles aux nombreux bâti­ments uti­li­sés par les chem­ins de fer. Ces mesu­res ne limi­tent pas l’offre de fret fer­ro­vi­ai­re. L’attention se con­cent­re actu­el­le­ment sur la baisse de la tempé­ra­tu­re de chauf­fa­ge ainsi que sur la réduc­tion de l’eau chau­de et de l’éclairage. Par ail­leurs, chaque ent­re­pri­se de trans­port est appelée à effec­tuer des opti­mi­sa­ti­ons d’exploitation éner­gé­ti­ques dans ses bâti­ments de bureaux et d’exploitation. Des mesu­res d’économies for­mulées de maniè­re adap­tée aux col­la­bora­tri­ces et col­la­bo­ra­teurs (con­duc­tri­ces et con­duc­teurs de train, per­son­nel des bureaux et des ate­liers) vien­dront com­plé­ter le train de mesures.

«Qui manque de courage a perdu d’emblée.»

«Qui manque de courage a perdu d’emblée.»

Le Dr Heiko Fischer est pré­si­dent de l’International Union of Wagon Kee­pers UIP. Dans son ent­re­ti­en avec la VAP, l’ancien PDG de VTG parle de l’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en et de la trans­for­ma­ti­on numé­ri­que du sec­teur fer­ro­vi­ai­re. Il sou­hai­te que ce sec­teur sus­ci­te davan­ta­ge d’enthousiasme et expli­que pour­quoi il con­sidè­re comme fatal l’abandon du tra­fic par wagons com­plets iso­lés en Suisse.

 

Monsieur le Dr Fischer, quels sont à votre avis les principaux défis et outils de régulation concernant le marché ferroviaire?

Ils sont nombreux. L’infrastructure fer­ro­vi­ai­re est obsolè­te ou est deve­nue en de nombreux end­roits un patch­work au fil du temps. Il y a enco­re des fron­tiè­res entre les sous-sys­tè­mes. Chaque année d’inaction aggra­ve le pro­blè­me, car le vieil­lis­se­ment du sys­tème se pour­su­it. C’est à cet égard que je vois un outil de régu­la­ti­on: dans la coor­di­na­ti­on en Euro­pe cen­tra­le des plans d’aménagement, des itin­é­rai­res de déles­ta­ge et des mesu­res de con­s­truc­tion cor­re­spond­an­tes. Effec­ti­ve­ment, les réseaux trans­eu­ro­pé­ens sui­vent cette appro­che inté­gra­ti­ve. Mais les lignes second­ai­res et les réseaux de dis­tri­bu­ti­on fine ne doi­vent pas être mis de côté lorsqu’il s’agit des allo­ca­ti­ons d’investissements, de la pla­ni­fi­ca­ti­on de l’aménagement et des réno­va­tions, des sys­tè­mes de com­man­de des trains ainsi que de la règlementation.

Un autre instru­ment de régu­la­ti­on est à mes yeux la digi­ta­li­sa­ti­on inté­gra­le du sec­teur fer­ro­vi­ai­re, de la mise en réseau de l’infrastructure à l’exploitation opé­ra­ti­on­nel­le en pas­sant par le maté­ri­el rou­lant. Il dev­rait à cet égard y avoir une logi­que uni­fiée avec des inter­faces cor­re­spond­an­tes. On pour­ra ensuite réa­li­ser une élec­tri­fi­ca­ti­on mesu­rée et ciblée. Les lignes peu sol­li­ci­tées pour­rai­ent aussi être opé­rées par des loco­mo­ti­ves hybri­des à hydrogène.

«Pour cer­tai­nes urgen­ces, le fret fer­ro­vi­ai­re est tri­bu­tai­re des fonds publics, par exemp­le pour la digi­ta­li­sa­ti­on de base, le déve­lo­p­pe­ment de l’infrastructure, l’électrification, la mise en œuvre du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal DAC et d’autres inno­va­tions dis­rup­ti­ves ayant un carac­tère urgent. »

Le capi­tal dis­po­nible est lui aussi un point clé. Le mar­ché fer­ro­vi­ai­re n’a pas seu­le­ment beso­in de suf­fi­sam­ment de capi­taux pri­vés. Pour cer­tai­nes urgen­ces, il est tri­bu­tai­re des fonds publics, par exemp­le pour la digi­ta­li­sa­ti­on de base, le déve­lo­p­pe­ment de l’infrastructure, l’électrification, la mise en œuvre du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal DAC et d’autres inno­va­tions dis­rup­ti­ves ayant un carac­tère urgent. Ces inves­tis­se­ments dépas­sent les forces finan­ciè­res du sec­teur privé et de la plu­part des ent­re­pri­ses de chem­ins de fer publi­ques. Enfin, per­son­ne ne sou­hai­te inves­tir dans des tech­no­lo­gies qui ne por­te­ront leurs fruits qu’à la décen­nie sui­van­te, et ce peut-être même chez d’autres acteurs du sys­tème fer­ro­vi­ai­re. Cela m’amène à abor­der un autre outil de régu­la­ti­on: il faut aussi que les gou­ver­ne­ments, régu­la­teurs et poli­ti­ci­ens aient une com­pré­hen­si­on éco­no­mi­que pro­fon­de des méca­nis­mes de fon­c­tion­ne­ment du fret fer­ro­vi­ai­re. Cela passe par un chan­ge­ment de men­ta­li­té de tous les acteurs du système.

Dans quelle mesure?

Le sec­teur fer­ro­vi­ai­re n’est pas pré­cis­é­ment renom­mé pour pen­ser de maniè­re proac­ti­ve ni pour mett­re en place les nou­veau­tés rapi­de­ment. Beau­coup se con­sidè­rent comme des vic­ti­mes, que ce soit du passé, de mau­vai­ses décis­i­ons, de la route, de la météo ou d’autre chose enco­re. À mon avis, cela doit abso­lu­ment chan­ger. Après tout, nous ne fai­sons pas cir­cu­ler des trains de mar­chan­di­ses pour notre plai­sir, mais dans le but de géné­rer une valeur ajou­tée pour les char­geurs et pour notre coll­ec­ti­vi­té. Les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re doi­vent repla­cer le cli­ent au cent­re de leurs pré­oc­cu­pa­ti­ons et prend­re aujourd’hui en comp­te ses beso­ins futurs. Pour que la muta­ti­on qui s’impose puis­se réel­le­ment avoir lieu, il faut que se déve­lo­p­pent une men­ta­li­té de chan­ge­ment, une atti­tu­de du «can do».

Quelles innovations avez-vous fait avancer au cours des dernières années chez VTG, et lesquelles étaient révolutionnaires? 

Spon­ta­né­ment, il me vient à l’esprit VTG Con­nect. Cette tech­no­lo­gie télé­ma­tique coll­ec­te les don­nées per­ti­nen­tes de l’ensemble de la flot­te et de nombreux trans­ports. Elle crée la base d’une ges­ti­on numé­ri­que effi­cace de la flot­te, car elle rend les don­nées uti­li­sables pour les cli­ents et les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re et à des fins de main­ten­an­ce. Avec cette inno­va­ti­on, nous avons pour ainsi dire mis sur les rails le pas­sa­ge à la trans­mis­si­on de don­nées en temps réel dans le fret, à l’instar de ce que vise le DAC.

Quelle importance voyez-vous pour le DAC dans l’avenir?

Le DAC est un cata­ly­seur de la trans­for­ma­ti­on numé­ri­que du sec­teur fer­ro­vi­ai­re. Il per­met de repro­dui­re une nou­vel­le logi­que de com­man­de et des flux de don­nées en temps réel. Aujourd’hui, nous en som­mes enco­re bien loin. Le DAC fait plus qu’automatiser le pro­ces­sus de cou­pla­ge. Il met en réseau le con­duc­teur de loco­mo­ti­ve, le char­ge­ment, les sup­ports de char­ge­ment et l’énergie, c’est-à-dire l’électricité. Com­bi­né avec les nou­vel­les tech­no­lo­gies numé­ri­ques, le potentiel qui en résul­te est immense. Le DAC n’est pas seu­le­ment un sys­tème intel­li­gent de com­man­de des trains et des char­ge­ments, il rend éga­le­ment pos­si­ble d’autres offen­si­ves de digi­ta­li­sa­ti­on, comme par exemp­le les pla­te­for­mes numé­ri­ques de don­nées, de com­man­de des trains et de réservation.

«Il y aura cer­tai­ne­ment plu­s­ieurs pla­te­for­mes, car chaque ent­re­pri­se con­tin­uera à coll­ec­ter des infor­ma­ti­ons qu’elle ne peut ou ne doit pas par­ta­ger. Une ou même plu­s­ieurs de ces pla­te­for­mes s’avèreront jouer le rôle de plaques tour­nan­tes cen­tra­les qui gère­ront l’exploitation fer­ro­vi­ai­re opérationnelle.»

Quel rôle joueront celles-ci dans l’avenir?

Il y aura cer­tai­ne­ment plu­s­ieurs pla­te­for­mes, car chaque ent­re­pri­se con­tin­uera à coll­ec­ter des infor­ma­ti­ons qu’elle ne peut ou ne doit pas par­ta­ger. Une ou même plu­s­ieurs de ces pla­te­for­mes s’avèreront jouer le rôle de plaques tour­nan­tes cen­tra­les qui gère­ront l’exploitation fer­ro­vi­ai­re opé­ra­ti­on­nel­le. En tant que tel­les, elles four­niront aux acteurs du fret des infor­ma­ti­ons fia­bles qui per­mettront de rédui­re les distances entre les trains, de cal­cu­ler les cré­neaux horai­res et de mett­re sur le rail davan­ta­ge de ton­na­ge par unité de temps. Un sys­tème élec­tro­ni­que de ges­ti­on du trans­port de mar­chan­di­ses à l’échelle euro­pé­en­ne ne doit pas pro­ve­nir d’un géant de la tech­no­lo­gie du genre de Goog­le, mais dev­rait se déve­lo­p­per à par­tir du sec­teur fer­ro­vi­ai­re lui-même. Nous démon­tre­rons ainsi que nous avons une capa­ci­té d’innovation supé­ri­eu­re à celle des aut­res modes de transport.

Peut-être y aura-t-il même dans l’avenir une ins­tance supé­ri­eu­re du type d’Eurocontrol, qui assu­re la coor­di­na­ti­on cen­tra­le du con­trô­le du tra­fic aéri­en. Un cock­pit de ce genre pour­rait com­man­der le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses à l’échelle de l’Europe, don­ner cer­tai­nes direc­ti­ves aux con­duc­teurs de loco­mo­ti­ves, le cas éché­ant inter­ve­nir et un jour faire cir­cu­ler des trains auto­no­mes. Des bonds en avant d’une telle ampleur ne seront tou­te­fois pos­si­bles que si les tech­no­lo­gies numé­ri­ques dotées de l’intelligence arti­fi­ci­el­le sont mises en œuvre et fon­c­tion­nent. Elles seu­les appor­te­ront une dyna­mi­que et garan­ti­ront le ryth­me néces­saire, qui est abso­lu­ment essentiel pour la réus­si­te de la trans­for­ma­ti­on numérique.

Comment le fret ferroviaire pourrait-il se développer dans le sens de la durabilité en Europe?

Avec quel­que chose qui mette tout le monde d’accord sur l’impact éco­no­mi­que du fret et sur lequel tous les acteurs s’engagent. Je peux ima­gi­ner qu’il y aura un jour un plan direc­teur à long terme sous forme de décla­ra­ti­on d’intention auto­ré­gu­la­tri­ce et néan­mo­ins con­traignan­te. Elle dev­rait être cosi­gnée par tou­tes les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res publi­ques et non publi­ques impli­quées. Ce plan direc­teur pour­rait sti­pu­ler que l’on œuvre con­join­te­ment à un trans­fert du tra­fic. Je rap­pel­le le Cont­rat uni­fié d’utilisation (CUU) de 2006, qui règle­men­te l’interaction entre les déten­teurs de wagons et les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res en tant qu’exploitants de wagons. L’avantage d’une con­ven­ti­on supra­na­tio­na­le sans carac­tère légal est qu’elle peut être com­plé­tée ou adap­tée rapi­de­ment et faci­le­ment. Les voies d’accès à la NLFA sont le meil­leur exemp­le de ce qui ne dev­rait pas se pro­dui­re: la com­mun­au­té des États fer­ro­vi­ai­res, Suis­se com­pri­se, s’est enga­gée à déve­lo­p­per l’axe nord-sud. Lors­que la Suis­se a ouvert le tun­nel de la NLFA, d’autres États n’avaient même pas enco­re com­men­cé la pla­ni­fi­ca­ti­on. Un plan direc­teur pour le trans­port de mar­chan­di­ses en Euro­pe pour­rait rend­re cette inten­ti­on plus con­traignan­te et mon­trer clai­re­ment que le Pacte vert pour l’Europe et les objec­tifs de trans­fert sont pris au sérieux. Mais ce plan n’est pour l’instant qu’une uto­pie. Tout le monde est en géné­ral d’accord sur les reven­dica­ti­ons fon­da­men­ta­les. Mais dès qu’il s’agit d’élaborer quel­que chose de con­cret et d’un seul ten­ant, les avis divergent.

Que pensez-vous du rapport du Conseil fédéral sur le «transport ferroviaire de marchandises sur l’ensemble du territoire»? Que cela signifierait-il que le Conseil fédéral le supprime?

À mon avis, ce serait là la plus gran­de err­eur en matiè­re de poli­tique des trans­ports depuis des décen­nies. La Suis­se prouve que le trans­port par wagons com­plets fon­c­tion­ne. Mais il est enco­re trop cher. Tou­te­fois, si la for­ma­ti­on et la sépa­ra­ti­on des trains se font auto­ma­ti­quement, si la com­po­si­ti­on des trains est com­man­dée numé­ri­quement et si le mar­ché pro­fi­te des nombreux avan­ta­ges des off­res numé­ri­ques, alors, logi­quemen­tes coûts bais­se­ront – et les beso­ins de sub­ven­ti­on­ne­ment avec. Le Con­seil fédé­ral dev­rait réflé­chir à la maniè­re de rend­re les off­res plus attra­yan­tes pour les cli­ents du fret fer­ro­vi­ai­re. Aban­don­ner tout cela avant même que la numé­ri­sa­ti­on ne porte ses fruits serait cri­mi­nel. Trans­fé­rer du fret fer­ro­vi­ai­re sur des cami­ons coûte de l’argent aussi, et il n’est pas pos­si­ble de con­teneu­ri­ser n’importe quel fret pour obte­nir des trains com­plets. À cet égard, le gou­ver­ne­ment suis­se dev­rait à mon avis se mon­trer plus con­fi­ant. Qui man­que de cou­ra­ge a perdu d’emblée.

À la VAP, nous sommes membres de l’UIP. Comment décririez-vous la VAP?

C’est une pré­cieu­se asso­cia­ti­on membre de notre famil­le euro­pé­en­ne de déten­teurs de wagons. Je la per­çois comme inno­van­te et por­teu­se d’une opi­ni­on affir­mée. La struc­tu­re uni­que de ses mem­bres lui con­fè­re un poids par­ti­cu­lier chez nous. La VAP repré­sen­te non seu­le­ment les cinq plus grands déten­teurs de wagons suis­ses, mais aussi les inté­rêts des char­geurs, des embran­chés et des repré­sen­tants des chaî­nes logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les. Cette diver­si­té génè­re chez nous un impact et une rich­es­se d’idées que je con­sidè­re comme un atout pré­cieux. Grâce à la diver­si­té de ses mem­bres, la VAP peut ori­en­ter ses reven­dica­ti­ons de maniè­re plus glo­ba­le sur les uti­li­sa­teurs et les por­ter avec une plus gran­de auto­ri­té. Je sou­ti­ens l’approche cen­trée sur le cli­ent qui est celle la VAP et qui intèg­re l’utilisateur final dans le pro­ces­sus de dis­cus­sion et de décis­i­on. L’Europe peut pro­fi­ter de l’expérience suis­se en matiè­re de tra­fic de mar­chan­di­ses par wagons com­plets ou de rede­van­ce sur le tra­fic de poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons. Nous la con­sidé­rons sou­vent comme un labo­ra­toire minia­tu­re qui nous ren­voie des thè­mes. Par ail­leurs, la VAP nous fait la démons­tra­ti­on écla­tan­te de la maniè­re dont on peut con­vain­cre la popu­la­ti­on ou dont on orga­ni­se quel­que chose sur un mode posi­tif en tant que collectivité.

En quoi la VAP pourrait-elle s’améliorer?

On peut tou­jours s’améliorer. L’appel que je fais ne s’adresse pas uni­quement à la VAP, mais à tou­tes les asso­cia­ti­ons et per­son­nes impli­quées dans la poli­tique des trans­ports. Nous avons beso­in de per­son­nes enga­gées prêtes à for­mu­ler les inté­rêts en regar­dant de l’avant. Ceux qui pen­sent en ter­mes de bil­ans tri­mestri­els sont légion. Mais ce n’est pas ainsi que l’on maî­tri­se­ra l’avenir.

Que souhaitez-vous justement pour cet avenir?

Davan­ta­ge d’intérêt, davan­ta­ge de con­fi­ance. Davan­ta­ge d’enthousiasme. Les char­geurs dev­rai­ent être impa­ti­ents de mett­re enco­re plus de ton­nes sur le rail. Ce n’est qu’ainsi que nous pour­rons att­eind­re les ambi­ti­eux objec­tifs fixés en matiè­re de trans­fert et de cli­mat. La popu­la­ti­on dev­rait avoir con­sci­ence de l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re – et du fait que cela a un prix. En effet, un défer­le­ment incon­trôlé de cami­ons n’est pas une alter­na­ti­ve. Je sou­hai­te que vous, à la VAP, et nous, à l’UIP, con­ti­nui­ons à nous enga­ger jour après jour pour ce changement.

Monsieur le Dr Fischer, merci beaucoup pour cet entretien intéressant.

Dr Heiko Fischer

Le Dr Heiko Fischer a été jusqu’en 2021 au total plus de 25 ans au ser­vice de VTG, dont 17 ans en qua­li­té de PDG. Depuis 2015, il est – comme déjà entre 2004 et 2007 – pré­si­dent de l’association faî­tiè­re de déten­teurs de wagons UIP, Inter­na­tio­nal Union of Wagon Kee­pers UIP, dont le siège se trouve à Bru­xel­les. L’UIP repré­sen­te plus de 250 déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses et ser­vices de main­ten­an­ce eng­lo­bant 223 000 wagons, qui effec­tu­ent 50 % des ton­nes-kilo­mè­tres par­cou­rues par le fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. VTG AG, l’ancien employ­eur du Dr Heiko Fischer, exploi­te la plus gran­de flot­te de wagons de mar­chan­di­ses d’Europe, à savoir 88 500 wagons fer­ro­vi­ai­res de mar­chan­di­ses. Outre la loca­ti­on de wagons de mar­chan­di­ses et de con­teneurs-citer­nes, VTG offre des pre­sta­ti­ons de ser­vices logis­ti­ques mul­ti­mo­daux et des solu­ti­ons numé­ri­ques intégrées.

Pénurie d’électricité (partie 2): se préparer maintenant pour plus tard

Pénurie d’électricité (partie 2): se préparer maintenant pour plus tard

Si la Suis­se devait elle aussi être con­cer­née par une pénurie d’électricité impu­ta­ble à la crise géo­po­li­tique et aux dif­fi­cul­tés d’approvisionnement, les cli­ents du trans­port de mar­chan­di­ses doi­vent impé­ra­ti­ve­ment pou­voir con­tin­uer à être ser­vis. Cela impli­que que les ent­re­pri­ses de trans­port cla­ri­fi­ent leurs beso­ins en éner­gie en cas de pénurie et répon­dent aujourd’hui à cer­tai­nes ques­ti­ons clés.

Les chem­ins de fer suis­ses con­tri­buent de maniè­re signi­fi­ca­ti­ve à maî­tri­ser la forte deman­de dans le tra­fic de voy­a­ge­urs et le trans­port de mar­chan­di­ses. Ils dépen­dent d’un appro­vi­si­on­ne­ment garan­ti en éner­gie électrique.

Assurer l’approvisionnement par rail

Si le cou­rant de trac­tion dis­po­nible ne suf­fi­sait plus à un moment donné pour tous les trains pré­vus, des tra­jets dev­rai­ent être sup­p­ri­més. Reste à savoir les­quels. La VAP s’engage réso­lu­ment pour que ses mem­bres puis­sent con­tin­uer à ser­vir tous les cli­ents du trans­port de mar­chan­di­ses. La popu­la­ti­on et l’économie sont tri­bu­tai­res de chaî­nes de trans­port fia­bles. C’est pour­quoi, même en situa­ti­on de pénurie d’électricité, les trains du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses doi­vent con­tin­uer à cir­cu­ler aussi long­temps que pos­si­ble, comme ils l’ont d’ailleurs fait dans l’horaire allé­gé pen­dant la pan­dé­mie de Covid-19.

Nécessité d’une direction politique

Le sys­tème fer­ro­vi­ai­re suis­se fon­c­tion­ne pres­que sans excep­ti­on à l’électricité. Le cou­rant de trac­tion néces­saire (16,7 Hz) pro­vi­ent en gran­de par­tie de nos pro­pres cen­tra­les hydro­élec­tri­ques. Trans­fé­rer les trans­ports du rail vers la route lors­que le cou­rant de trac­tion se fait rare n’est guère pro­met­teur. En effet, en cas de pénurie grave, les car­bu­rants fos­si­les se raré­fierai­ent éga­le­ment. Pour que les chaî­nes de trans­port en fon­c­tion­ne­ment puis­sent être main­te­nues, les ent­re­pri­ses impli­quées dans le trans­port fer­ro­vi­ai­re ont éga­le­ment beso­in de cou­rant indus­tri­el (50 Hz). Ici aussi, il faut veil­ler à la sécu­ri­té de l’approvisionnement. La sécu­ri­té et la fia­bi­li­té sont de mise: le sec­teur des trans­ports et le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses doi­vent pou­voir comp­ter sur la direc­tion poli­tique en cas de crise. Car même dans ce cas, les trains de mar­chan­di­ses doi­vent cir­cu­ler tant qu’une deman­de exis­te. Nous sou­hai­tons ren­forcer cette prise de con­sci­ence chez les décideurs.

Un manque d’énergie n’est pas exclu

Ne nous leur­rons pas: une con­jon­c­tion défa­vorable d’évolutions réel­le­ment néga­ti­ves pour­rait pla­cer la Suis­se dans une situa­ti­on de grave pénurie éner­gé­tique dès l’hiver pro­chain. Comme l’ont expli­qué des repré­sen­tants du sec­teur de l’électricité et de l’industrie gaziè­re lors du web­i­n­aire d’Economiesuisse du 9 août 2022, la mobi­li­sa­ti­on d’énergie est très com­ple­xe et dépend de nombreu­ses influences.

La Confédération prend ses responsabilités

La Con­fé­dé­ra­ti­on est con­sci­en­te de sa responsa­bi­li­té. Elle prend des mesu­res pour garan­tir l’approvisionnement en éner­gie et se prépa­re à des scé­na­ri­os cri­ti­ques de pénurie aiguë d’électricité. Cel­les-ci pré­voi­ent des mesu­res éche­lon­nées selon la situa­ti­on, allant d’appels aux éco­no­mies volon­tai­res et spé­ci­fi­ques à la bran­che à des mesu­res ordon­nées de ges­ti­on régle­men­tée (con­tin­gen­te­ment).

Identifier les besoins et le potentiel d’économie

Réflé­chir dès main­ten­ant à ses beso­ins en éner­gie per­met de se prépa­rer à une réel­le pénurie d’électricité et d’être moins sur­pris. Il est donc temps d’évaluer les beso­ins en éner­gie, les réser­ves, les alter­na­ti­ves et le potentiel d’économie. Cette éva­lua­ti­on aide à déci­der com­ment, en cas de pénurie d’électricité, il est pos­si­ble de rédui­re la con­som­ma­ti­on con­for­mé­ment aux direc­ti­ves supé­ri­eu­res tout en con­tri­buant à l’approvisionnement en biens essentiels. Les ques­ti­ons con­crè­tes en ent­re­pri­se sont par exemple:

  • Quel­le quan­ti­té d’énergie néces­si­te telle ou telle acti­vi­té? Quel­le est l’im­portance de chaque acti­vi­té dans la production?
  • Quel est le potentiel d’économie d’énergie le plus efficace?
  • De quel­les réser­ves dis­po­se-t-on? De quel­le quan­ti­té d’énergie peut-on se pas­ser et pen­dant com­bien de temps?
  • Où peut-on pas­ser à d’autres agents éner­gé­ti­ques et à quel­le vitesse?
  • La com­mu­ni­ca­ti­on dans les chaî­nes de pro­duc­tion est-elle bonne? Les cont­acts sont-ils à jour?
  • Quel­les rest­ric­tions met­tons-nous en œuvre pour satis­fai­re à un contingentement?
Coopération et communication

Les ent­re­pri­ses dev­rai­ent mener cette réfle­xi­on de maniè­re ouver­te. En effet, il est impos­si­ble de pré­voir quels scé­na­ri­os se pro­dui­ront réel­le­ment et quand ils se pro­dui­ront. Les acteurs du sec­teur peu­vent main­te­nir au mieux l’approvisionnement en biens essentiels s’ils col­la­bo­rent entre ent­re­pri­ses et com­mu­ni­quent acti­ve­ment. C’est pour­quoi, en tant que repré­sen­tants des char­geurs, la VAP s’implique déjà acti­ve­ment dans divers comi­tés et grou­pes de travail.

Les atouts d’un secteur de fret ferroviaire compétitif pour l’économie nationale

Les atouts d’un secteur de fret ferroviaire compétitif pour l’économie nationale

Le fret joue un rôle décisif pour l’économie natio­na­le, car il rend pos­si­bles les éch­an­ges de mar­chan­di­ses et de ser­vices. Comp­te tenu des dif­fi­cul­tés tel­les que la capa­ci­té limi­tée des rou­tes et le chan­ge­ment cli­ma­tique, le trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses sur le rail devi­ent de plus en plus important. Nous vous expli­quons ci-après quels sont les atouts d’un trans­fert du tra­fic pour l’économie nationale.

Capacité limitée des routes:

L’infrastructure rou­tiè­re est rest­rein­te et se heur­te déjà à ses limi­tes dans de nombreu­ses régions. L’utilisation accrue de cami­ons dans le trans­port de mar­chan­di­ses ent­raî­ne une aug­men­ta­ti­on de la cir­cu­la­ti­on rou­tiè­re, ce qui se solde par des embou­teil­la­ges, des retards et une hausse des prix des trans­ports. Le trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses sur le rail déseng­or­ge la route. Cela per­met d’utiliser l’infrastructure existan­te de maniè­re plus effi­ci­en­te et réduit la néces­si­té de pro­cé­der à de coû­teux élar­gis­se­ments de chaussées.

Changement climatique et pollution:

Le sec­teur des trans­ports con­tri­bue de maniè­re con­sidé­ra­ble aux émis­si­ons de CO2 et à d’autres nui­sances envi­ron­ne­men­ta­les. Par rap­port au trans­port rou­tier, le trans­port fer­ro­vi­ai­re est beau­coup plus éco­lo­gi­que, car les trains génè­rent en moy­enne moins d’émissions par tonne-kilo­mèt­re. Par ail­leurs, le trans­port fer­ro­vi­ai­re réduit le niveau de bruit et limi­te la pol­lu­ti­on atmo­sphé­ri­que dans les zones urbai­nes, ce qui se tra­duit par une meil­leu­re qua­li­té de vie pour la population.

Efficience et rentabilité:

Le rail pré­sen­te une haute effi­ci­ence dans le trans­port de mar­chan­di­ses, car les trains peu­vent trans­por­ter des char­ges plus importan­tes que les cami­ons. Le recours aux trains de mar­chan­di­ses per­met de trans­por­ter de gran­des quan­ti­tés de mar­chan­di­ses en une seule fois et donc d’optimiser les coûts de trans­port. Cela per­met aux ent­re­pri­ses d’améliorer leurs pro­ces­sus logis­ti­ques et d’augmenter l’efficacité de leurs chaî­nes d’approvisionnement. Une des­ser­te plus effi­cace du trans­port de mar­chan­di­ses se tra­duit par une baisse des coûts de trans­port, ce qui accroît la com­pé­ti­ti­vi­té des ent­re­pri­ses et a des réper­cus­sions posi­ti­ves sur l’économie natio­na­le. Grâce à la digi­ta­li­sa­ti­on, les wagons de mar­chan­di­ses néces­saires peu­vent être inter­con­nec­tés de maniè­re effi­cace, ce qui per­met d’économiser sur les coûts fixes.

Sécurité et prévention des accidents:

Le trans­fert du tra­fic de mar­chan­di­ses sur le rail con­tri­bue à l’amélioration de la sécu­ri­té rou­tiè­re. Par rap­port au tra­fic rou­tier, les acci­dents du tra­fic fer­ro­vi­ai­re sont plus rares et génè­rent en géné­ral un impact plus fai­ble sur la vie, la santé et l’environnement. La réduc­tion du trans­port par cami­ons sur les rou­tes limi­te les sources de dan­gers potentiels et amé­lio­re la sécu­ri­té pour les aut­res usa­gers de la route.

Des experts logisticiens chevronnés sont indispensables

Il est néces­saire d’avoir des experts indé­pen­dants appar­ten­ant pré­cis­é­ment à ce sec­teur éco­no­mi­que et spé­cia­li­sés dans des pro­duits spé­ci­fi­ques. Les chem­ins de fer dev­rai­ent donc se con­cen­trer sur l’exploitation des trains, alors que la logis­tique glo­ba­le repo­se entre les mains spé­cia­li­sées des logisticiens.

Pénurie d’électricité: prévention et développement de scénarios

Pénurie d’électricité: prévention et développement de scénarios

Tran­si­ti­on éner­gé­tique, cri­ses géo­po­li­ti­ques, dif­fi­cul­tés d’approvisionnement: voici quel­ques-uns des fac­teurs qui pour­rai­ent débou­ch­er sur une pénurie d’électricité. Les grands con­som­ma­teurs sont tenus de mett­re au point des scé­na­ri­os pour le cas d’un con­tin­gen­te­ment. À la VAP, nous tra­vail­lons d’arrache-pied sur la question.

Il y a de l’électricité: voilà qui pen­dant des décen­nies était con­sidé­ré en Suis­se comme une évi­dence. Une évi­dence aujourd’hui remi­se en cause: d’une part, le rem­pla­ce­ment des sources d’énergie fos­si­les par des éner­gies dur­a­bles limi­te les res­sour­ces éner­gé­ti­ques dis­po­nibles pour les années à venir. D’autre part, des con­flits géo­po­li­ti­ques et des dif­fi­cul­tés d’approvisionnement ris­quent d’avoir en plus un effet néga­tif sur la dis­po­ni­bi­li­té de ces sources d’énergie, comme nous le mont­re l’actualité.

Une participation active s’impose

Dans ce con­tex­te, la Con­fé­dé­ra­ti­on a deman­dé à tous les grands con­som­ma­teurs de par­ti­ci­per aux pré­pa­ra­tifs à l’éventualité d’une pénurie d’électricité. Si l’on en arri­ve effec­ti­ve­ment à un con­tin­gen­te­ment de l’électricité, le sec­teur fer­ro­vi­ai­re devra limi­ter l’offre de trans­port de voy­a­ge­urs. Le tra­fic fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses devra être main­tenu en fon­c­tion de la demande.

Le fret joue un rôle-clé

Avec le tra­fic inté­ri­eur, d’import et d’export, les chem­ins de fer jouent un rôle sys­té­mi­que essentiel pour l’approvisionnement de l’économie et de la socié­té. Si une pénurie mas­si­ve d’électricité se pré­sen­te, la capa­ci­té logis­tique de fret devra tou­jours être pré­ser­vée. Elle devra tou­te­fois s’adapter aux modi­fi­ca­ti­ons de la demande.

Or cette der­niè­re est la gran­de incon­nue. Il n’est actu­el­le­ment pas pos­si­ble d’élaborer des scé­na­ri­os sûrs con­cer­nant l’évolution de la deman­de en cas de pénurie d’électricité. Tant en Suis­se que dans les pays voi­sins, la deman­de évo­luera sans doute de maniè­re nota­ble en fon­c­tion de la capa­ci­té de trans­port. Mais d’un sec­teur à l’autre, elle pour­ra aussi bien aug­men­ter que diminuer.

Considérer le service ferroviaire comme un système

Pour que le fret fer­ro­vi­ai­re puis­se con­tin­uer à rou­ler même dans une situa­ti­on de crise, il faut que le sec­teur réa­gis­se à temps aux évo­lu­ti­ons des deman­des en pro­po­sant une offre de trans­port adap­tée. Cela n’est pos­si­ble que si l’on con­sidè­re l’ensemble du ser­vice fer­ro­vi­ai­re comme un sys­tème. En d’autres ter­mes, tou­tes les fon­c­tions per­ti­nen­tes pour l’exploitation doi­vent res­ter à même de fonctionner.

Des scénarios en cours d’élaboration

Afin de limi­ter la con­som­ma­ti­on d’énergie en cas de crise, le tra­fic de voy­a­ge­urs s’oriente sur les horai­res réduits déjà éla­bo­rés et réa­li­sés durant la pan­dé­mie de l’année 2020. Dans le trans­port de mar­chan­di­ses, des scé­na­ri­os pos­si­bles sont en cours d’élaboration en dia­lo­gue étroit avec le sec­teur de la logis­tique dans le but d’assurer l’approvisionnement éco­no­mi­que du pays. Con­for­mé­ment à la mis­si­on impar­tie, des scé­na­ri­os devront être pro­po­sés d’ici la fin 2022. À la VAP, nous con­tri­buons à ce pro­ces­sus avec nos con­nais­sances et notre expérience.

La VAP devient membre de SWISS SUPPLY

La VAP devient membre de SWISS SUPPLY

La VAP, un nouveau partenaire compétent

Avec l’association SWISS SUPPLY, les prin­ci­pa­les orga­ni­sa­ti­ons de logis­tique, d’approvisionnement et de trans­port de Suis­se veu­lent pro­mou­voir l’image de la logis­tique, de la chaî­ne d’approvisionnement et du trans­port ainsi qu’informer et for­mer la popu­la­ti­on. En tant que repré­sen­tan­te de l’industrie des char­geurs dans le fret fer­ro­vi­ai­re, la VAP a adhé­ré à l’organisation de pro­mo­ti­on au mois d’août 2021, afin de con­tri­buer à la réa­li­sa­ti­on de ces objec­tifs. Nous cré­ons ainsi pour nos mem­bres les con­di­ti­ons idéa­les pour un envi­ron­ne­ment éco­no­mi­quement propi­ce et leur assur­ons une large com­pré­hen­si­on du public pour un appro­vi­si­on­ne­ment per­for­mant. À l’avenir, nous coor­don­ne­r­ons nos acti­vi­tés liées à la poli­tique des trans­ports au sein de Cargo Forum Suis­se avec les initia­ti­ves de SWISS SUPPLY, afin d’avoir enco­re plus de poids.

Comment est-ce arrivé?

L’idée de SWISS SUPPLY est apparue début 2020 dans le cadre de la nou­vel­le et gran­de expo­si­ti­on «Vivre la logis­tique!» au Musée suis­se des trans­ports à Lucer­ne. Il s’agissait de réa­li­ser sur le long terme des pro­jets de pro­mo­ti­on de l’image de ce genre et des initia­ti­ves cor­re­spond­an­tes désor­mais sous les auspi­ces d’une orga­ni­sa­ti­on natio­na­le à but non lucra­tif et en unis­sant ses forces. C’est ainsi que l’Association suis­se pour la for­ma­ti­on pro­fes­si­on­nel­le en logis­tique (ASFL SVBL), l’Association suis­se des trans­ports rou­tiers ASTAG, l’Association pro­fes­si­on­nel­le des réseaux de valeur dura­ble GS1 Switz­er­land, l’Association pro­fes­si­on­nel­le pour la ges­ti­on des achats et des appro­vi­si­on­ne­ments procure.ch, l’Association Suis­se des tran­si­taires et des ent­re­pri­ses de logis­tique SPEDLOGSWISS, l’Association suis­se du réseau logis­tique VNL Schweiz ainsi que la Fon­da­ti­on suis­se pour la logis­tique ont fondé la nou­vel­le asso­cia­ti­on SWISS SUPPLY le 26 mars 2021. L’organisation est pré­si­dée par Jörg Mathis, CEO de GS1 Switz­er­land. Les mem­bres de l’organisation con­sti­tu­ent éga­le­ment le par­rai­na­ge de l’association et repré­sen­tent ensem­ble bien plus de 10 000 membres.

Renforcer l’approvisionnement, la logistique et le transport en Suisse

Beau­coup l’ignorent: l’approvisionnement du pays, avec les domain­es de l’acquisition, de la logis­tique, du stocka­ge, du trans­port, de l’expédition, de l’emballage ainsi que de l’élimination et du recy­cla­ge, con­sti­tue la colon­ne ver­té­bra­le incon­tournable de l’économie suis­se. Les auteurs de l’initiative SWISS SUPPLY veu­lent amé­lio­rer dura­blem­ent la répu­ta­ti­on de ces domain­es en Suis­se et sus­ci­ter l’intérêt ainsi que la com­pré­hen­si­on du public. Dans ce but, les initia­ti­ves existan­tes sont ren­for­cées, et de nou­vel­les acti­vi­tés sont lan­cées. L’association veut éga­le­ment sus­ci­ter très tôt l’enthousiasme des jeu­nes pour la bran­che. SWISS SUPPLY pré­sen­te aux étu­di­ants et aux per­son­nes en réo­ri­en­ta­ti­on pro­fes­si­on­nel­le de vastes pos­si­bi­li­tés de car­ri­è­re, avec des pos­si­bi­li­tés de déve­lo­p­pe­ment dans dif­fé­ren­tes directions.

Les chemins de fer plus attractifs grâce à la réduction du bruit et à l’automatisation

Les chemins de fer plus attractifs grâce à la réduction du bruit et à l’automatisation

La lutte cont­re le bruit recè­le un potentiel énor­me pour plus de dura­bi­li­té dans le fret fer­ro­vi­ai­re. Le niveau de bruit doit enco­re être bais­sé de sorte qu’une aug­men­ta­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re soit pos­si­ble sans une aug­men­ta­ti­on sub­stan­ti­el­le du bruit. Ce qui sera béné­fi­que pour l’environnement et la popu­la­ti­on. Les inter­venants au forum Recher­che en matiè­re de bruit fer­ro­vi­ai­re 2021 ont pré­sen­té les con­cepts et les mesu­res qui sont actu­el­le­ment à l’étude et qui sont prometteurs.

Le forum Recher­che en matiè­re de bruit fer­ro­vi­ai­re 2021 a porté prin­ci­pa­le­ment sur un aspect essentiel du fret fer­ro­vi­ai­re dura­ble: l’automatisation. Afin que les chem­ins de fer soi­ent plus attrac­tifs pour le trans­port de mar­chan­di­ses, ils doi­vent gagner en effi­ca­ci­té et dura­bi­li­té. L’attelage auto­ma­tique numé­ri­que (Digi­tal Auto­ma­tic Cou­pling ou DAC) en est un exemp­le. Il con­sti­tue une étape importan­te pour l’automatisation et aug­men­te con­sidé­ra­blem­ent l’efficacité dans le fret fer­ro­vi­ai­re. Si le fret fer­ro­vi­ai­re devi­ent meil­leur mar­ché, la pro­por­ti­on des chem­ins de fer dans l’ensemble du tra­fic aug­m­en­te­ra, ce qui favo­ri­se­ra la réduc­tion des émis­si­ons de CO2.

Le con­trô­le de l’infrastructure et du tra­fic éga­le­ment doi­vent être davan­ta­ge auto­ma­ti­sés et numé­ri­sés. Les infor­ma­ti­ons en temps réel pour les cli­ents sur le trans­port ou l’exploitation sûre des wagons uti­li­sés et le char­ge­ment cor­rect ainsi que la com­man­de semi-auto­no­me des voies de rac­cor­de­ment ren­for­cent le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Un finance­ment initi­al faci­li­terait la trans­for­ma­ti­on numé­ri­que tout en per­met­tant une sup­pres­si­on des subventions.

La VAP con­tri­bue acti­ve­ment à accroît­re la force d’innovation et la volon­té de trans­for­ma­ti­on de ses mem­bres. C’est la seule maniè­re de rend­re plus attrac­tif le fret fer­ro­vi­ai­re et de lui per­mett­re de deve­nir une alter­na­ti­ve valable à la route. Dans ce but, la VAP aide ses mem­bres à mett­re en oeu­vre l’automatisation en Suis­se, tou­jours en con­for­mi­té avec les évo­lu­ti­ons et les exi­gen­ces en Europe.

Informations détaillées du forum Recherche en matière de bruit ferroviaire 2021

Rudolf Sper­lich, vice-direc­teur de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT), est revenu dans son mot de bien­ve­nue sur l’évolution de l’assainissement pho­ni­que, pour repla­cer le forum dans son con­tex­te. Il a jus­ti­fié le rôle pré­cur­seur de la Suis­se en Euro­pe et a retenu qu’il a été pos­si­ble de mett­re en oeu­vre avec un grand suc­cès le pro­gram­me, tant sur le plan des coûts que sur celui du cal­en­drier. L’objectif légal de l’assainissement ayant tou­te­fois été man­qué de peu, le Par­le­ment a déci­dé à l’unanimité des mesu­res sup­p­lé­men­tai­res en 2013. Les aides à l’innovation et la recher­che spé­ci­fi­que sont deux de ces instru­ments com­plé­men­tai­res, qui pren­dront fin en 2025. Pour cette rai­son, on a enco­re beso­in de créa­ti­vi­té, d’interconnexion et de volon­té d’innover, afin de per­mett­re le suc­cès ou une uti­li­sa­ti­on plus large des nou­vel­les appro­ches intéressantes.

Paul Stef­fen, vice-direc­teur de l’Office fédé­ral de l’environnement (OFEV), a rap­pelé dans son mot de bien­ve­nue la néces­si­té d’autres inno­va­tions dans les chem­ins de fer. L’innovation reste néces­saire, non seu­le­ment pour la santé des riverains, mais éga­le­ment pour ren­forcer l’atout éco­lo­gi­que du rail par rap­port à la route et con­ser­ver ainsi des parts de mar­ché pour le fret.

Det­lef Schli­ckel­mann, repré­sen­tant de la VAP Asso­cia­ti­on des char­geurs, a expli­qué que le pro­jet d’assainissement pho­ni­que s’est ache­vé en 2016 avec la mise en ser­vice des quel­que 4000 der­niers wagons assai­nis. La bran­che a orga­ni­sé à la per­fec­tion l’ensemble du pro­ces­sus – ingé­nie­rie de série, homo­lo­ga­ti­on, trans­for­ma­ti­on, y com­pris pool de maté­ri­el et finance­ment – sous la direc­tion de la VAP. Schli­ckel­mann a ajou­té que le pro­jet de l’attelage auto­ma­tique numé­ri­que (Digi­tal Auto­ma­tic Cou­pling ou DAC) per­met­tra d’augmenter for­te­ment l’efficacité dans le fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en et que la VAP sou­hai­terait écr­i­re une deu­xiè­me his­toire à suc­cès pour l’avancée du fret fer­ro­vi­ai­re, avec la mise en oeu­vre rapi­de du pro­jet DAK.

Recher­che en matiè­re de bruit fer­ro­vi­ai­re selon la loi fédé­ra­le rela­ti­ve à la réduc­tion du bruit émis par les chem­ins de fer (LBCF)
Fredy Fischer, chef adjoint de la sec­tion Bruit et RNI à l’OFEV, a souli­g­né dans son allo­cu­ti­on d’ouverture, com­bien il est important que les chem­ins de fer devi­en­nent enco­re plus silen­cieux. Il a exigé de la part des repré­sen­tants de la bran­che de con­ce­voir une visi­on com­mu­ne pour des chem­ins de fer silen­cieux. S’il faut pour cela des mesu­res de recher­che et de déve­lo­p­pe­ment, la Con­fé­dé­ra­ti­on se dit prête à sou­te­nir des projets.

Le train de démons­tra­ti­on «5L»
Jens-Erik Gal­diks, responsable Tech­ni­que de flot­te chez CFF Cargo, a mon­tré à l’aide du pro­jet Train de démons­tra­ti­on «5L», qu’il est pos­si­ble de rédui­re le bruit des wagons de mar­chan­di­ses de 6 dB sup­p­lé­men­tai­res avec les tech­no­lo­gies actu­el­les. Il s’agit ici de ne pas perd­re de vue le rap­port coûts-avan­ta­ges et de le sur­veil­ler. Il faut éga­le­ment prend­re en con­sidé­ra­ti­on d’autres effets comme la réduc­tion de l’usure. Ces effets com­mer­ciaux ne pro­fi­tent pas obli­ga­toire­ment à l’investisseur. Il faut donc trou­ver un juste équi­lib­re entre les explo­itants d’infrastructures, les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res et les déten­teurs de wagons. Jens-Erik Gal­diks a par ail­leurs con­sta­té qu’une réduc­tion sup­p­lé­men­tai­re du bruit des wagons de mar­chan­di­ses serait exces­si­ve à l’heure actu­el­le et que d’autres mesu­res, comme l’optimisation des loco­mo­ti­ves, dev­rai­ent être accélérées.

Wagons de mar­chan­di­ses inno­vants glo­ba­le­ment opti­mi­sés
Dr. Hanno Schell, Head of Inno­va­ti­on chez VTG Rail Euro­pe GmbH, a évo­qué l’objectif de con­strui­re un wagon de mar­chan­di­ses plus silen­cieux. Tout d’abord, le poids a été réduit de 800 kg et le bruit est passé de 83 dB(A) à 76 dB(A). VTG a per­fec­tion­né le bog­gie de type RC25NT-H‑D de la socié­té ELH Eisen­bahn­lauf­wer­ke Halle GmbH & Co. KG, en rem­pla­çant l’amortissement à fric­tion par un amor­tis­se­ment hydrau­li­que, ce qui lui a per­mis d’économiser 200 kg par bog­gie dans le sup­port trans­ver­sal au niveau de la barre de trac­tion. Par ail­leurs, VTG a con­struit des essieux Bona­trans avec un revête­ment BASF qui réduit le bruit. Elle a uti­li­sé sur le frein à dis­que un dis­que d’acier soudé qui pèse 49 kg de moins que les dis­ques de fonte tra­di­ti­onnels; une éco­no­mie sup­p­lé­men­tai­re de 13 kg a été réa­li­sée sur la pince pour frein à dis­que. Plu­s­ieurs essais ont déjà été réa­li­sés en Suis­se avec le bog­gie plus silen­cieux. Au total, ce der­nier per­met­trait des vites­ses de rou­le­ment plus éle­vées, sup­port­erait un poids plus important et pré­s­en­ter­ait d’excellentes qua­li­tés de roulement.

Essieu com­po­si­te
L’intervention du pro­fes­seur Masoud Mota­val­li, direc­teur du labo­ra­toire «Ingé­nie­rie des struc­tures» de l’Empa (insti­tut inter­di­sci­pli­naire de recher­che pour les sci­en­ces des maté­riaux et le déve­lo­p­pe­ment de tech­no­lo­gies), a porté sur l’utilisation de matiè­res plas­ti­ques ren­for­cées de fibres, légè­res et très résistan­tes, pour la fabri­ca­ti­on d’un essieu com­po­si­te et d’un bog­gie com­po­si­te. Une étude de faisa­bi­li­té mont­re que l’essieu conçu est 40 % plus léger que la vari­an­te métal­li­que tra­di­ti­onnel­le. Par ail­leurs, on a obtenu une réduc­tion du bruit de 3 dB. Les matiè­res plas­ti­ques ren­for­cées de fibres de car­bo­ne résis­tent à la cor­ro­si­on, pos­sè­dent une très gran­de lon­gé­vi­té et une résistan­te éle­vée à la fati­gue, mais elles sont beau­coup plus chè­res que les maté­riaux clas­si­ques. Masoud Mota­val­li pro­po­se par con­sé­quent de con­ce­voir un bog­gie entier à par­tir de com­po­si­tes, parce que cela faci­li­terait une for­ma­ti­on des prix opti­ma­le. Il est con­vain­cu qu’il serait ainsi pos­si­ble d’obtenir une réduc­tion con­sidé­ra­ble du poids et que l’amortissement pro­pre du maté­ri­au dimi­n­uer­ait le nombre d’amortisseurs. Par ail­leurs, il serait pos­si­ble d’intégrer d’autres inno­va­tions, p. ex. une direc­tion pro­pre qui dimi­n­uer­ait l’usure des voies. Tout cela about­i­rait à une dimi­nu­tion con­sidé­ra­ble du bruit par rap­port aux bog­gies traditionnels.

Déve­lo­p­pe­ment d’un outil de simu­la­ti­on de la super­s­truc­tu­re
Lors de son inter­ven­ti­on, Jean-Marc Wun­der­li, direc­teur du labo­ra­toire «Acous­tique / Réduc­tion du ris­que» de l’Empa, a pré­sen­té une maquet­te numé­ri­que visa­nt à simu­ler des mano­eu­vres de retour­ne­ment, qui repré­sen­te dans trois modu­les les forces de cont­act résul­tan­tes, les oscil­la­ti­ons de la struc­tu­re et pour finir, le bruit aéri­en émis. Mon­sieur Wun­der­li a insis­té sur le fait que les outils de simu­la­ti­on, qui ont modé­li­sé de maniè­re phy­si­quement cor­rec­te la for­ma­ti­on de bruit et l’émission du bruit de rou­le­ment des chem­ins de fer, sont une con­di­ti­on indis­pensable pour per­mett­re des opti­mi­sa­ti­ons sur le véhi­cu­le et la super­s­truc­tu­re. En rai­son de la gran­de com­ple­xi­té du sys­tème et des exi­gen­ces, pour cer­tai­nes con­tra­dic­toires (bruit, secous­ses, usure, sta­bi­li­té …), une appro­che selon le prin­ci­pe «trial and error» ne mène­rait à rien.

«Rail Pads» – Réduc­tion des bruits de rou­le­ment et amé­lio­ra­ti­on de la pro­tec­tion
Hol­ger Frau­en­rath, pro­fes­seur à l’Institut de génie des maté­riaux de l’École Poly­tech­ni­que Fédé­ra­le de Lau­sanne (EPFL), a pré­sen­té un pro­jet visa­nt à déve­lo­p­per des semel­les de rail d’un tout nou­veau genre, qui doi­vent per­mett­re d’une part une meil­leu­re pro­tec­tion de la super­s­truc­tu­re, et d’autre part une réduc­tion du bruit d’au moins 1 dB (A) par rap­port aux semel­les de rail habi­tu­el­les. L’équipe de pro­jet plu­ri­di­sci­pli­naire regrou­pe des cher­cheurs de l’EPFL, de l’HEIG Yver­don et de l’Empa dans les domain­es des sci­en­ces des maté­riaux, de la simu­la­ti­on numé­ri­que, de la vibro-acous­tique, ainsi que des ingé­nieurs en envi­ron­ne­ment et des experts fer­ro­vi­ai­res des CFF. Sur la base d’une chaî­ne de modé­li­sa­ti­on vali­dée par des expé­ri­en­ces, qui va des pro­prié­tés des maté­riaux jusqu’au com­porte­ment du sys­tème dans la voie en pas­sant par le com­porte­ment d’une semel­le de rail en tant que com­po­sant, on déve­lo­p­pe de nou­vel­les semel­les de rail com­po­si­tes avec un noyau sou­ple à capa­ci­té d’amortissement éle­vée entre 200 et 2000 Hz, qui vont offrir un juste équi­lib­re entre la sta­bi­li­té méca­ni­que, la réduc­tion du bruit et la pro­tec­tion de la super­s­truc­tu­re. À l’heure actu­el­le, des designs choi­sis sont tes­tés con­for­mé­ment aux nor­mes euro­pé­en­nes et pré­pa­rés pour la der­niè­re phase de mise au point, c.-à‑d. la phase dans laquel­le la pro­duc­tion de pro­to­ty­pes est pré­vue à l’échelle tech­ni­que pour des essais pra­ti­ques sur la voie au mois de mars 2022. Les nou­vel­les semel­les de rail seront inté­res­san­tes, tant du point de vue des nui­sances sono­res rédui­tes, qui sont un objec­tif éco­lo­gi­que important notam­ment dans les pays den­sé­ment peu­plés comme la Suis­se, que du point de vue des explo­itants fer­ro­vi­ai­res, car elles pro­met­tent des frais moins importants pour l’entretien de la superstructure.

Tra­ver­se en béton opti­mi­sée, semel­le de rail opti­mi­sée
Dr. Chris­ti­an Czol­be, Seni­or Engi­neer Acou­stics chez PROSE AG, a mon­tré que le bruit le long des voies de che­min de fer dépend aussi bien du maté­ri­el rou­lant que des com­po­sants de la voie. Pour l’infrastructure, il fau­drait donc des mesu­res qui aug­men­tent l’amortissement des rails et rédui­sent le bruit qu’ils émet­tent. Dans un pro­jet de recher­che, PROSE a déve­lo­p­pé avec Vigier Rail des tra­ver­ses en béton acous­ti­quement opti­mi­sées et a étu­dié deux pro­to­ty­pes très pro­met­teurs sur une voie d’essai. Un com­po­sant dis­cret et à peine visi­ble entre le rail et la tra­ver­se a été opti­mi­sé dans le cadre d’un autre pro­jet de recher­che. Dr. Chris­ti­an Czol­be a con­sta­té que la semel­le de rail mise au point par Bate­gu répond à une exi­gence de longue date de l’industrie fer­ro­vi­ai­re: elle amor­tit les char­ges de choc dyna­mi­ques dans la super­s­truc­tu­re tout en rédui­sant simul­ta­né­ment le bruit. Avec une réduc­tion du bruit mesu­rée de 5 dB (A) maxi­mum, le bruit est net­te­ment réduit le long de la voie le long de la voie, chose que les rési­dents ont pu con­stater et con­firm­er immé­dia­te­ment après l’installation de cette der­niè­re. Elle ména­ge éga­le­ment la super­s­truc­tu­re du rail et abou­tit ainsi à une réduc­tion des coûts de cycle de vie – une situa­ti­on gag­nant-gag­nant pour l’industrie fer­ro­vi­ai­re et les rési­dents. La nou­vel­le semel­le de rail Bate­gu a réus­si avec suc­cès tous les essais stan­dards et sur le ter­rain per­tin­ents ainsi que les essais d’endurance et est dis­po­nible dès à pré­sent pour une uti­li­sa­ti­on en série sans dan­ger dans l’infrastructure ferroviaire.

Mesu­re de la rugo­si­té acous­tique
Flo­ri­an Mauz, assistant de recher­che et doc­tor­ant de l’EFP de Zurich, a pré­sen­té une démar­che de déve­lo­p­pe­ment pour un appa­reil de mesu­re optique per­met­tant de mesurer la rugo­si­té acous­tique sur rails. À l’avenir, il dev­rait être pos­si­ble de mesurer la rugo­si­té depuis un train en mar­che. Grâce à la com­bi­nai­son judi­cieu­se de plu­s­ieurs cap­teurs, il serait pos­si­ble d’améliorer le résul­tat des mesu­res. Flo­ri­an Mauz a pré­sen­té l’installation de test et les séries d’essais réa­li­sées dans un envi­ron­ne­ment de labo­ra­toire. Cette appro­che dev­rait bien­tôt être tes­tée sur un train en mar­che et sa pré­cis­i­on validée.

Le site web du forum est le sui­van­te (en alle­mand) : www.laermforschung-eisenbahn.ch.

Vous trou­verez des infor­ma­ti­ons sup­p­lé­men­tai­res sur la recher­che de l’administration sur le bruit des chem­ins de fer, ainsi que les cri­tères de sélec­tion sous OVEF.