Le Con­seil fédé­ral pré­voit d’augmenter le prix des sil­lons dans le fret à par­tir de 2025. Plus pré­cis­é­ment, il envi­sa­ge d’augmenter le prix de base lié à l’usure de près de 20 %, au motif que les coûts mar­ginaux dépen­dant du poids ne sont pas cou­verts. Nous refu­sons cette aug­men­ta­ti­on du prix inju­s­ti­fiée. Elle accé­lè­re le trans­fert du tra­fic vers la route, qui per­du­re, et va à l’encontre de l’objectif de trans­fert du tra­fic du Con­seil fédéral.

Les enjeux:

  • Les prix de sil­lons ne sont pas cal­culés de maniè­re transparente
  • Les per­tes de trans­port inter­di­sent les aug­men­ta­ti­ons de prix
  • Respec­ter le prin­ci­pe de la cou­ver­tu­re des coûts et le prin­ci­pe de causalité
  • Inver­se­ment de l’incitation à faire cir­cu­ler des trains de mar­chan­di­ses à fai­ble usure
  • Mett­re davan­ta­ge les explo­itants d’infrastructure à contribution

Les prix de sil­lons ne sont pas cal­culés de maniè­re trans­pa­ren­te
Le rap­port expli­ca­tif de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) de juin 2023 n’est ni conçu de ma-nière trans­pa­ren­te, ni ne repo­se sur des jus­ti­fi­ca­ti­ons com­pré­hen­si­bles. Ainsi, les rai­sons de la défi­ni­ti­on actu­el­le du prix des sil­lons sont tota­le­ment opa­ques. Sach­ant que l’OFT ren­voie entre aut­res à une baisse des recet­tes des sil­lons, on a l’impression qu’il s’agit d’un finance­ment trans-ver­sal caché des CFF. Dans le con­tex­te du pro­jet de loi «Finance­ment dura­ble des CFF» et de la réduc­tion pré­vue de la con­tri­bu­ti­on de cou­ver­tu­re qu’il pré­voit dans le trans­port de voy­a­ge­urs des CFF, cette jus­ti­fi­ca­ti­on n’est pas accep­ta­ble pour les repré­sen­tants du trans­port de mar-chan­di­ses. Nous avons donc donné une répon­se néga­ti­ve au pro­jet de loi men­ti­onné, comme on peut le lire dans notre répon­se à l’audition du 7 mars 2023 et à l’article de notre blog inti­tulé «Plu­tôt que d’empocher une enve­lo­p­pe bud­gé­tai­re de 3 mil­li­ards, les CFF doi­vent assu­mer leurs responsa­bi­li­tés».

Les per­tes de trans­port inter­di­sent les aug­men­ta­ti­ons de prix
Une aug­men­ta­ti­on de prix est inac­cep­ta­ble comp­te tenu des per­tes de tra­fic dans les trans­ports inté­ri­eur, d’importation, d’exportation et de tran­sit et des prix de sil­lon net­te­ment plus avan­ta­ge­ux dans le con­tex­te euro­pé­en. Les char­geurs sont notam­ment expo­sés depuis des années à des haus­ses de prix dra­ma­ti­ques dans le tra­fic par wagons com­plets. Ces haus­ses sont jus­ti­fiées par des fac­teurs exo­gè­nes tels que les prix des sillons.

Respec­ter le prin­ci­pe de la cou­ver­tu­re des coûts et le prin­ci­pe de cau­sa­li­té
L’OFT jus­ti­fie l’augmentation de prix par le prin­ci­pe de la cou­ver­tu­re des coûts. Or celle-ci serait respec­tée même en cas de baisse des prix dans le trans­port de mar­chan­di­ses. Au con­trai­re, une réduc­tion des prix cor­re­spond au prin­ci­pe de cau­sa­li­té, car le trans­port de mar­chan­di­ses con­tri­bue à payer les coûts mar­ginaux stan­dards d’un réseau moy­enne­ment amé­na­gé prin­ci­pa-lement ori­en­té sur les beso­ins du trans­port des per­son­nes. Or les char­geurs ne remar­quent rien des efforts con­sen­tis par les explo­itants d’infrastructure pour réa­li­ser et main­te­nir l’infrastructure à des coûts plus avantageux.

Une inver­si­on de l’incitation à l’utilisation de wagons à fai­ble usure
Ce que l’on appel­le le fac­teur d’usure doit ser­vir d’incitation pour uti­li­ser du maté­ri­el rou­lant à fai­ble usure. Entre-temps, c’est le con­trai­re qui est vrai: le Con­seil fédé­ral obli­ge la bran­che non seu­le­ment à payer des prix de sil­lon tou­jours plus éle­vés, mais aussi à inves­tir des moy­ens fi-nan­ciers sup­p­lé­men­tai­res dans du maté­ri­el rou­lant à fai­ble usure.

Mett­re davan­ta­ge les explo­itants d’infrastructure à con­tri­bu­ti­on
La révi­si­on des prix des sil­lons pré­sen­tée pro­tège les explo­itants d’infrastructure. En tant que re-pré­sen­tants des explo­itants de voies de rac­cor­de­ment et de ter­minaux direc­te­ment con­cer­nés par les coûts de pla­ni­fi­ca­ti­on, de con­s­truc­tion et de main­ten­an­ce de CFF Infra­struc­tu­re dans des voies de rac­cor­de­ment cen­tra­li­sées, nous obser­vons des inef­fi­ci­en­ces con­sidé­ra­bles et une maniè­re pres­que éhon­tée d’utiliser les moy­ens finan­ciers. Ceci est très pro­ba­blem­ent éga­le­ment vrai pour le réseau public. La con­fé­dé­ra­ti­on doit donc aussi obli­ger les explo­itants d’infrastructure à limi­ter les coûts.

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