Les ent­re­pri­ses de trans­port rou­tier et fer­ro­vi­ai­re ainsi que le sec­teur des char­geurs pren­nent au sérieux leur responsa­bi­li­té éco­no­mi­que, éco­lo­gi­que et socia­le et misent sur des solu­ti­ons mul­ti­mo­da­les. Ils com­bi­nent le Rhin, la route, le rail, les voies navig­ab­les inté­ri­eu­res, les pipe­lines et le fret aéri­en dans des solu­ti­ons logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les adap­tées aux besoins.

Terminologie

Le trans­port com­bi­né au sens strict com­bi­ne dif­fér­ents modes de trans­port (route, rail, eau) en un seul sys­tème. Dans ce pro­ces­sus, ce ne sont pas les mar­chan­di­ses trans­por­tées qui sont trans­bor­dées, mais un con­ten­ant de trans­port – dans la plu­part des cas un con­teneur. La plus gran­de par­tie de la distance par­cou­rue (tra­jet prin­ci­pal) doit l’être en train ou en bateau, et les tra­jets de pré-ache­mi­ne­ment et post-ache­mi­ne­ment doi­vent être aussi courts que possible.

Le trans­port mul­ti­mo­dal au sens large com­bi­ne éga­le­ment dif­fér­ents modes de trans­port. Cepen­dant, le trans­bor­de­ment des mar­chan­di­ses à trans­por­ter a lieu lors­que le mode de trans­port est modi­fié, géné­ra­le­ment du bateau et du rail au cami­on et vice versa. Le trans­port com­bi­né ne répond pas en par­ti­cu­lier aux exi­gen­ces du sec­teur des mar­chan­di­ses diver­ses. De ce fait, le tra­fic de mar­chan­di­ses diver­ses, qui con­naît une crois­sance très rapi­de, est pré­des­ti­né au trans­port mul­ti­mo­dal, car la coll­ec­te et la dis­tri­bu­ti­on peu­vent se faire de maniè­re plus sou­ple sur la route qu’en trans­port com­bi­né. Ce der­nier pré­sup­po­se un char­ge­ment pour une seule et même desti­na­ti­on de tou­tes les mar­chan­di­ses con­te­nues dans le con­teneur. Rien que chez Cargo Domic­i­le, 300 wagons de mar­chan­di­ses sont trans­por­tés dans ce type de tra­fic chaque nuit. Par con­sé­quent, le tra­fic fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses joue un rôle essentiel en tant que moyen de trans­port de masse, tant pour le trans­port com­bi­né que pour le trans­port mul­ti­mo­dal. Les sub­ven­ti­ons éprou­vées (rem­bour­se­ment for­fai­taire de la RPLP, limi­te de 44 t en pré-/post-ache­mi­ne­ment) dev­rai­ent donc être éten­dues à tou­tes les com­bi­nai­sons route/rail – indé­pen­dam­ment de leur con­cep­ti­on concrète.

Le transport combiné en hausse

Le trans­port com­bi­né a gagné en importance ces der­niè­res années en rai­son de sa pro­mo­ti­on sans pré­cé­dent grâce à des sub­ven­ti­ons, des réduc­tions de péage et des aug­men­ta­ti­ons de poids pour les poids lourds (cf. figu­re 1). Con­cer­nant les mar­chan­di­ses en tran­sit à tra­vers la Suis­se, 85,3 % des ton­na­ges trans­por­tés en 2019 l’ont été en trans­port com­bi­né (cf. figu­re 2). Dans le tra­fic d’importation et d’exportation, 7,6 % des ton­na­ges trans­por­tés l’ont été en trans­port com­bi­né. Dans le trans­port inté­ri­eur, il s’a­gis­sait de 7,1 % des ton­na­ges transportés.

Illus­tra­ti­on 1: Crois­sance du trans­port com­bi­né de 2016 à 2019 1

Illus­tra­ti­on 2: Répar­ti­ti­on en pour­cen­ta­ge du tra­fic des trans­ports com­bi­nés 2

Envi­ron un tiers de l’ensemble du fret fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est assu­ré par le trans­port com­bi­né. Dans le domaine du fret fer­ro­vi­ai­re, le trans­port com­bi­né a enre­gis­tré d’une part des ton­na­ges trans­por­tés de 34 % en 2019 et de 12 % pour la navi­ga­ti­on inté­ri­eu­re de et vers Bâle. La part du ton­na­ge net trans­por­té en trans­port com­bi­né ter­rest­re non accom­pa­gné est de 8 %. Le chif­fre cor­re­spond­ant est beau­coup plus fai­ble pour le trans­port rou­tier, qui – comme nous l’avons men­ti­onné – n’est uti­li­sé que pour ce que l’on appel­le le pré-ache­mi­ne­ment et le post-ache­mi­ne­ment (distance moy­enne de trans­port d’environ 50 kilo­mè­tres). La part du TC s’élevait ici à 2 % en 2019, ce chif­fre ne con­cer­nant que les trans­ports avec des véhi­cu­les nati­on­aux. Le reste des mar­chan­di­ses est trans­por­té par voie con­ven­ti­on­nel­le dans des wagons de mar­chan­di­ses avec trans­bor­de­ment des mar­chan­di­ses au lieu de conteneurs.

Le volume du transport de fret augmente

Le volu­me de fret sur les infra­struc­tures suis­ses aug­m­en­te­ra de 37 % d’ici 20403. Le prin­ci­pal moteur est la crois­sance du tra­fic inté­ri­eur, avec une aug­men­ta­ti­on de 39 %. En rai­son de la crois­sance démo­gra­phi­que et éco­no­mi­que, de la divi­si­on du tra­vail, de la numé­ri­sa­ti­on et du com­mer­ce élec­tro­ni­que, les lots de peti­te tail­le, notam­ment les ser­vices de mes­sa­ge­rie ainsi que les ser­vices express et de colis vont con­naît­re une crois­sance dis­pro­por­ti­onnée. Le volu­me du trans­port de mar­chan­di­ses en tran­sit ne cesse éga­le­ment de croît­re et aug­m­en­te­ra de 38 % d’ici 2040 par rap­port à la valeur de réfé­rence de 2010.

Mise en œuvre du mandat constitutionnel de transfert du trafic en transit

Avec l’article con­sti­tu­ti­on­nel sur la pro­tec­tion des Alpes («artic­le sur la pro­tec­tion des Alpes») adop­té en 1994, le trans­fert du tra­fic de mar­chan­di­ses vers le rail en tran­sit a été inscrit dans la con­sti­tu­ti­on. Depuis lors, la Suis­se a beau­coup inves­ti dans ce trans­fert. La con­s­truc­tion de la Neat, ache­vée en 2020 lors de la mise en ser­vice du tun­nel de base du Ceneri, a coûté 18,5 mil­li­ards de francs. Les com­pen­sa­ti­ons pour le trans­port com­bi­né entre 1994 et 2020 (jusqu’en 2023) s’élèvent à 1675 mil­li­ons de francs4. 90 mil­li­ons de francs sup­p­lé­men­tai­res seront ver­sés d’ici 2026 afin de main­te­nir le trans­port com­bi­né de tran­sit sur le rail. Aujourd’hui, le rail déti­ent une part de mar­ché de plus de 70 % dans le trans­port de mar­chan­di­ses en tran­sit tran­sal­pin de fron­tiè­re à fron­tiè­re à tra­vers la Suis­se, ce qui est uni­que en Europe.


1Cf. Office fédé­ral de la sta­tis­tique, Tableau Trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses par rail

2 Cf. Office fédé­ral de la sta­tis­tique, Trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses par rail, 2021

3 Cf. «Per­pec­ti­ves d’évolution du trans­port 2050», Office fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al (ARE)

4 Cf. Mes­sa­ge du Con­seil fédé­ral 2019

 

Bei­trag Teilen: