Outre la Con­fé­dé­ra­ti­on, les can­tons et les gran­des vil­les suis­ses défi­nis­sent de plus en plus sou­vent des con­cepts glo­baux de trans­port de mar­chan­di­ses pour assurer un appro­vi­si­on­ne­ment et une évacua­ti­on effi­caces, sûrs et éco­lo­gi­ques des mar­chan­di­ses. Le sec­teur du tra­fic de fret s’efforce de tra­vail­ler en par­ten­ari­at avec les can­tons et les vil­les afin d’unir les forces et déve­lo­p­per davan­ta­ge les sites logis­ti­ques. La logis­tique urbai­ne au sein des vil­les et des agglo­mé­ra­ti­ons revêt une importance crois­san­te. La VAP esti­me que les mesu­res sui­van­tes sont néces­saires pour que les atouts du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses puis­sent être mis à pro­fit dans le trans­port com­bi­né et multimodal.

1. Développement des infrastructures
  • Des inves­tis­se­ments dédiés à l’extension des lignes pour le trans­port de mar­chan­di­ses sont néces­saires pour la com­pé­ti­ti­vi­té à long terme. Il est impé­ra­tif de les inclure dans les travaux pour la pro­chai­ne étape d’expansion STEP 2040/45, à savoir: 
    • Pla­ni­fi­ca­ti­on et mise en œuvre de la ligne de con­tour­ne­ment de Zurich pour le tra­fic de fret afin d’accroître les capa­ci­tés et de dis­so­cier le tra­fic de pas­sa­gers et de mar­chan­di­ses, y com­pris éli­mi­na­ti­on des gou­lets d’étran­gle­ment dans les nœuds entre Aarau et Winterthour.
    • Examen de la dis­so­cia­ti­on com­plè­te du tra­fic de mar­chan­di­ses et de voy­a­ge­urs dans la région de Bâle, Genè­ve et Zurich-Win­tert­hour ainsi que dans le nœud de Lausanne.
  • Le réseau rou­tier suis­se a beso­in d’être moder­ni­sé de toute urgence. Les mesu­res adop­tées par le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment dans le cadre du nou­veau Fonds pour les rou­tes natio­na­les et le tra­fic d’agglomération (FNA) et du pro­gram­me de déve­lo­p­pe­ment stra­té­gique STEP Rou­tes natio­na­les doi­vent être mises en œuvre le plus rapi­de­ment pos­si­ble. Il est néces­saire de pro­cé­der à des réno­va­tions, d’éliminer les gou­lets d’étranglement et d’augmenter la capa­ci­té sur les tron­çons les plus encombrés.
  • La coor­di­na­ti­on du réseau rou­tier prin­ci­pal et second­ai­re doit occup­er le cent­re de l’attention. Cela signi­fie qu’il faut uti­li­ser plus de res­sour­ces direc­te­ment pour les beso­ins spé­ci­fi­ques de la logis­tique urbai­ne dans les vil­les et les agglo­mé­ra­ti­ons que cela n’est le cas dans les pro­gram­mes d’agglomération 1 et 2.
  • Les capa­ci­tés de trans­bor­de­ment au Tes­sin doi­vent être con­sidé­ra­blem­ent aug­men­tées afin de per­mett­re des solu­ti­ons co-moda­les dans l’import/export. À cette fin, les ter­minaux existants doi­vent être agran­dis et de nou­veaux sites près de la fron­tiè­re doi­vent être évalués.
  • Les sites logis­ti­ques doi­vent être pris en comp­te dans l’aménagement du ter­ri­toire et ren­dus plus acces­si­bles: Cela com­prend l’accès par route (rou­tes natio­na­les, can­to­na­les, com­mu­na­les), l’accès par rail (capa­ci­té du réseau jusqu’à la gare (de récep­ti­on) et la capa­ci­té de manœu­vre pour l’accès à la voie de gara­ge depuis la gare (de récep­ti­on). Cet accès n’est actu­el­le­ment pas léga­le­ment garan­ti. Les plans de réseau régi­on­aux serai­ent déter­mi­nants à cet égard.
2. Conditions cadres réglementaires pour la route
  • Le règle­ment rou­tier actuel doit être con­ser­vé dans son inté­gra­li­té. La RPLP, l’interdiction de cir­cu­ler la nuit et le diman­che pour les poids lourds, la limi­te de poids de 40 ton­nes et l’interdiction du cabo­ta­ge sont incon­tes­tées dans le sec­teur des trans­ports et garan­tis­sent des con­di­ti­ons socia­les et con­cur­ren­ti­el­les équitables.
  • L’interdiction du cabo­ta­ge, en par­ti­cu­lier, est cen­tra­le. Tout assou­plis­se­ment de la régle­men­ta­ti­on actu­el­le men­acerait l’existence de l’ensemble de l’industrie suis­se des trans­ports sur rail et sur route. En outre, il fau­drait comp­ter avec des con­sé­quen­ces fata­les pour l’environnement et la poli­tique de trans­fert modal. Dans le pro­ces­sus actuel sur la con­clu­si­on éven­tu­el­le d’un accord insti­tu­ti­on­nel, l’interdiction du cabo­ta­ge ne doit donc pas être ébran­lée. Elle doit res­ter ancrée sous sa forme actu­el­le dans l’accord sur les trans­ports terrestres.
  • En tant qu’incitation finan­ciè­re au trans­port mul­ti­mo­dal, le rem­bour­se­ment de la RPLP dans le cadre du trans­port com­bi­né dev­rait être aug­men­té pour le pré-ache­mi­ne­ment ou le post-ache­mi­ne­ment par la route et désor­mais éga­le­ment accor­dé pour la com­bi­nai­son de la route et du rail dans le cadre du tra­fic par wagons com­plets de mar­chan­di­ses au lieu du trans­bor­de­ment de conteneurs.
  • L’industrie du trans­port (rou­tier) à l’étranger tra­vail­le avec des struc­tures de coûts com­plè­te­ment dif­fé­ren­tes de cel­les des ent­re­pri­ses de trans­port suis­ses. Les plus gran­des dif­fé­ren­ces se situ­ent au niveau de la rému­né­ra­ti­on des con­duc­teurs. Il en résul­te ce que l’on appel­le le «dum­ping social», qui fausse mas­si­ve­ment la con­cur­rence sur les mar­chés les plus volu­mi­neux du trans­port de mar­chan­di­ses en Euro­pe. En outre, l’interdiction actu­el­le du cabo­ta­ge doit être ren­for­cée, notam­ment par des amen­des beau­coup plus éle­vées en cas d’infraction.
3. Conditions cadres réglementaires pour le rail
  • Afin d’utiliser les infra­struc­tures pour les trains de voy­a­ge­urs et de mar­chan­di­ses de la maniè­re la plus effi­cace pos­si­ble, les con­cepts d’utilisation du réseau doi­vent être déve­lo­p­pés en fon­c­tion de la deman­de. Cela per­met­tra ainsi d’éviter des inves­tis­se­ments coû­teux dans des infra­struc­tures et de sou­la­ger effi­ca­ce­ment les nœuds. Le sec­teur du trans­port de mar­chan­di­ses est prêt à dyna­mi­ser la deman­de, par exemp­le dans le tra­fic nord-sud, grâce à une pla­ni­fi­ca­ti­on horai­re ou quo­ti­di­en­ne. En con­t­re­par­tie, les ent­re­pri­ses de trans­port de mar­chan­di­ses exi­gent une dis­cus­sion sur l’utilisation des sil­lons par les trains de mar­chan­di­ses et les trains régi­on­aux aux heu­res creu­ses, tôt le matin et tard le soir.
  • Les con­cepts d’entretien des ges­ti­on­n­aires d’infrastructure doi­vent tenir davan­ta­ge comp­te des beso­ins du tra­fic de mar­chan­di­ses la nuit. La com­pen­sa­ti­on intro­duite pour les fer­me­tures de lignes dues à des chan­tiers de con­s­truc­tion est utile en tant que com­pen­sa­ti­on, mais en fin de comp­te, le sec­teur des char­geurs a beso­in d’une plus gran­de fia­bi­li­té dans la four­ni­tu­re de ser­vices par les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re. À l’avenir, les travaux d’entretien doi­vent donc éga­le­ment être pla­ni­fiés de plus en plus pen­dant la jour­née et le week-end, avec des rest­ric­tions uni­for­mes pour tous les modes de transport.
  • Afin de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du che­min de fer dans les chaî­nes de trans­port co-moda­les, les coûts mar­ginaux d’utilisation de l’infrastructure par train cir­cu­lant doi­vent être redé­fi­nis, en ten­ant comp­te des dif­fé­ren­tes exi­gen­ces du trans­port de pas­sa­gers et de marchandises.
Engagement entrepreneurial

Les chem­ins de fer, les trans­por­teurs rou­tiers et le sec­teur des char­geurs sont con­sci­ents de leur responsa­bi­li­té dans l’approvisionnement en mar­chan­di­ses de la Suis­se et ont déjà mis en œuvre diver­ses mesu­res en faveur de solu­ti­ons de trans­port de mar­chan­di­ses co- ou multimodales.

  • Le par­ten­ari­at entre CFF Cargo et Swiss Combi ren­force le trans­fert de la route au rail et aug­men­te dura­blem­ent l’utilisation des capa­ci­tés dans le tra­fic par wagons com­plets et le trans­port com­bi­né. L’objectif est d’accroître enco­re la com­pé­ti­ti­vi­té du rail dans la chaî­ne logis­tique des cli­ents et d’utiliser les modes de trans­port en fon­c­tion de leurs atouts.
  • CFF Cargo, l’association VAP de la bran­che du trans­port de mar­chan­di­ses et l’association des trans­ports publics UTP déve­lo­p­pent une visi­on com­mu­ne de l’offre de la bran­che du trans­port de mar­chan­di­ses. Dans le cadre de l’étape d’expansion STEP 2030/35, des exi­gen­ces tel­les que des capa­ci­tés suf­fi­san­tes, des sil­lons plus rapi­des et la moder­ni­sa­ti­on et la con­s­truc­tion de nou­vel­les instal­la­ti­ons et gares de trans­port de mar­chan­di­ses ont été imposées.
  • Le trans­port rou­tier de mar­chan­di­ses aug­men­te con­tinuel­le­ment son effi­ca­ci­té grâce à des opti­mi­sa­ti­ons inter­nes (par exemp­le, la pla­ni­fi­ca­ti­on, la répar­ti­ti­on, la numé­ri­sa­ti­on). Le nombre de voy­a­ges à vide impro­duc­tifs se situe à un niveau très bas. Tou­te­fois, une par­tie con­sidé­ra­ble des gains d’efficacité réa­li­sés est à nou­veau per­due en rai­son des per­tes de pro­duc­ti­vi­té dues à la con­ges­ti­on crois­san­te de l’ensemble du réseau routier.
Un dialogue plus soutenu pour une durabilité et une efficacité accrues

Les ent­re­pri­ses de trans­port et les char­geurs suis­ses s’engagent en faveur d’un trans­port de mar­chan­di­ses dura­ble et effi­cace, afin de con­tri­buer à une Suis­se éco­lo­gi­que et com­pé­ti­ti­ve. Le trans­fert modal de la route vers le rail dans le tra­fic de tran­sit de fron­tiè­re à fron­tiè­re et une répar­ti­ti­on (multi)modale judi­cieu­se dev­rai­ent être ren­for­cés. La VAP et ses orga­ni­sa­ti­ons par­ten­aires sou­ti­en­nent une rela­ti­on dyna­mi­que, basée sur le par­ten­ari­at, entre les auto­ri­tés et les acteurs du sec­teur et sont prêtes à par­ti­ci­per acti­ve­ment aux travaux.

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