INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge pour l’in­teropé­ra­bi­li­té. Cela signi­fie l’har­mo­ni­sa­ti­on des con­di­ti­ons cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler libre­ment sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

Le trans­port de mar­chan­di­ses suis­se ne con­naît pas de fron­tiè­res. Beau­coup de nos mem­bres sont actifs au niveau inter­na­tio­nal et des­ser­vent régu­liè­re­ment l’e­space de l’UE. Pour que nous puis­si­ons con­tin­uer à vous garan­tir cet accès à un potentiel de mar­ché inté­res­sant, nous nous enga­ge­ons sur la scène internationale.

 

  • La «Inter­na­tio­nal Union of Wag­on­kee­pers» – en abré­gé UIP – mène une poli­tique euro­pé­en­ne du trans­port de mar­chan­di­ses. Nous, à la VAP, avons fondé l’UIP en 1950 et fai­sons valoir depuis lors la per­spec­ti­ve suis­se en Europe.
  • La «Euro­pean Rail Freight Asso­cia­ti­on» résu­me son objec­tif en quel­ques mots: «We deli­ver com­pe­ti­ti­on!» (Nous liv­rons la com­pé­ti­ti­vi­té!). Nous som­mes éga­le­ment étroi­te­ment liés à cette orga­ni­sa­ti­on, dont nous assur­ons la vice-présidence.
Coup dur pour le fret ferroviaire

Coup dur pour le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a ordon­né des mesu­res de sécu­ri­té sup­p­lé­men­tai­res pour le fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se en répon­se au rap­port du SESE. Ces mesu­res sont radi­cal­es et ébran­lent les fon­de­ments mêmes du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Les respons­ables poli­ti­ques sont appelés à réa­gir rapi­de­ment et à mett­re immé­dia­te­ment un terme au déclin du fret ferroviaire.


Les enjeux::

  • Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP
  • Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question
  • Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus
  • Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis
  • Les CFF dou­blent la mise
  • Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP

Dans le cadre des deux tables ron­des orga­ni­sées en vue d’élaborer des mesu­res visa­nt à ren­forcer la sécu­ri­té dans le fret fer­ro­vi­ai­re, les mem­bres de l’Association des char­geurs (VAP) ont éga­le­ment sou­mis des pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves. Ils sou­hai­tent ainsi ren­forcer la sécu­ri­té, déjà très éle­vée actu­el­le­ment, du fret fer­ro­vi­ai­re par des mesu­res pro­por­ti­onnées et équi­li­brées, sans pour autant affai­blir la bran­che. Or, c’est pré­cis­é­ment ce qui s’est pro­duit: les nou­vel­les con­di­ti­ons-cad­res nui­sent à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail et ent­raî­nent un retour au trans­port rou­tier sans gain sup­p­lé­men­tai­re en matiè­re de sécu­ri­té. Mais sur­tout, la bran­che est con­s­ter­née par les mesu­res dis­pro­por­ti­onnées et les délais impo­sés. Il est en effet impos­si­ble de mett­re en œuvre les mesu­res dans les délais prévus.

Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question

L’attitude de l’OFT est sur­pren­an­te. En effet, tant le Par­le­ment que la popu­la­ti­on ont régu­liè­re­ment sou­tenu le fret fer­ro­vi­ai­re ces der­niè­res années. Il exis­te p. ex. un man­dat con­sti­tu­ti­on­nel pour le tran­sit tran­sal­pin. Le Par­le­ment a éga­le­ment encou­ra­gé à plu­s­ieurs repri­ses le fret fer­ro­vi­ai­re natio­nal avec la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Par ail­leurs, il est incon­test­a­ble qu’un fret fer­ro­vi­ai­re per­for­mant est néces­saire si la Suis­se veut att­eind­re l’objectif de zéro net d’ici 2050. Enfin, le rejet par la popu­la­ti­on de l’extension des auto­rou­tes mont­re à quel point le trans­fert des mar­chan­di­ses vers le rail est – et res­te­ra – essentiel pour déseng­or­ger les rou­tes. Avec les rest­ric­tions impo­sées par l’OFT, ces objec­tifs s’éloignent de plus en plus.

Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus

Avant que l’OFT ne rende sa décis­i­on, le sec­teur des char­geurs a adres­sé une lett­re à l’autorité com­pé­ten­te pour mett­re en évi­dence l’importance cru­cia­le du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’économie et la néces­si­té pour le légis­la­teur de prend­re de nou­vel­les mesu­res avec dis­cer­ne­ment. La lett­re souli­gnait les ris­ques de per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et la men­ace qui pèse sur l’approvisionnement du pays. Le fait que ces aver­tis­se­ments soi­ent res­tés lett­re morte auprès de l’OFT est incom­pré­hen­si­ble et soulè­ve des questions.

Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis

Le délai extrê­me­ment court impar­ti pour la mise en œuvre des mesu­res sus­ci­te éga­le­ment des fron­ce­ments de sourcils dans l’ensemble du sec­teur. Cel­les-ci doi­vent ent­rer en vigueur à par­tir du 1er jan­vier 2026. Pour des rai­sons pra­ti­ques, ce délai est irré­a­lis­te et incom­pré­hen­si­ble pour le sec­teur. L’OFT rejet­te la responsa­bi­li­té de la solu­ti­on appa­ren­te aux pré­ten­dus pro­blè­mes de sécu­ri­té sur les pro­prié­tai­res de wagons, sans éva­luer suf­fi­sam­ment la ques­ti­on sur le plan tech­ni­que ou éco­no­mi­que. Et ce, bien que l’OFT ait été infor­mé par les acteurs de la bran­che que les capa­ci­tés des ate­liers pour la main­ten­an­ce des wagons de mar­chan­di­ses sont déjà limi­tées aujourd’hui. Les con­sé­quen­ces de cet état de cho­ses n’ont pas été pri­ses en comp­te dans l’ordonnance. De plus, aucu­ne ana­ly­se d’impact (Impact Assess­ments) n’a été réa­li­sée au pré­alable con­cer­nant les mesu­res adop­tées, ce qui est pour­tant la norme dans l’Union euro­pé­en­ne pour les inter­ven­ti­ons éta­ti­ques tel­les que celle de l’OFT. Enfin, les mesu­res pri­ses par l’OFT remet­tent en ques­ti­on les inves­tis­se­ments réa­li­sés dans le passé pour amé­lio­rer la sécu­ri­té et éli­mi­nent de fait toute inci­ta­ti­on à pour­suiv­re dans cette voie à l’avenir.

Les CFF dou­blent la mise

La réac­tion immé­dia­te et eupho­ri­que des Chem­ins de fer fédé­raux suis­ses (CFF) à la com­mu­ni­ca­ti­on de l’OFT est sur­pren­an­te, notam­ment parce qu’elle invo­que une fois de plus le pré­tex­te d’une sécu­ri­té accrue pour jus­ti­fier la pro­chai­ne deman­de de par­ti­ci­pa­ti­on à la responsa­bi­li­té des pro­prié­tai­res de wagons. Cette der­niè­re vient d’être reje­tée par le Par­le­ment fin 2024.

Comp­te tenu notam­ment de la sup­pres­si­on signi­fi­ca­ti­ve des con­trô­les importants des trains avant leur départ par les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF), il est per­mis de se deman­der pour­quoi l’OFT déchar­ge pres­que entiè­re­ment CFF Cargo et les aut­res ETF de leur responsa­bi­li­té dans le cadre de ces mesures.

Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Le fret fer­ro­vi­ai­re est l’un des modes de trans­port les plus sûrs. L’OFT a igno­ré les mesu­res de sécu­ri­té fer­ro­vi­ai­re pro­po­sées par la VAP et éla­bo­rées en con­cer­ta­ti­on avec des comi­tés d’experts euro­pé­ens. Au lieu de cela, il a impo­sé des mesu­res qui rédui­sent con­sidé­ra­blem­ent la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Cette cam­pa­gne tou­che le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses dans une situa­ti­on où les volu­mes de fret fer­ro­vi­ai­re sont en baisse, pra­ti­quement sans excep­ti­on. Il est incon­ce­va­ble que cela se fasse dans l’intérêt des milieux poli­ti­ques et de la popu­la­ti­on. Les acteurs de la bran­che espè­rent que les respons­ables poli­ti­ques et admi­nis­tra­tifs ne lais­se­ront pas cet appel à la vigi­lan­ce res­ter sans répon­se. Sinon, le fret fer­ro­vi­ai­re ris­que fort de ne plus exis­ter que sous forme de trains minia­tures ou au Musée des trans­ports de Lucerne.

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a con­cré­ti­sé les mesu­res annon­cées en vue de ren­forcer la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. L’autorité fédé­ra­le réa­git ainsi au rap­port du Ser­vice suis­se d’enquête de sécu­ri­té (SESE) sur l’accident sur­venu dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025. Elles ébran­lent les fon­de­ments mêmes du fret fer­ro­vi­ai­re et les coûts sup­p­lé­men­tai­res qui en décou­lent sont énor­mes, en par­ti­cu­lier pour les pro­prié­tai­res de wagons. Par ail­leurs, ni ces der­niers ni les ate­liers ne savent clai­re­ment com­ment mett­re en œuvre ces mesu­res dans un délai aussi pro­che. À court terme, cela ris­que d’entraîner des per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et, à moyen terme, la com­pé­ti­ti­vi­té de l’ensemble du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sera con­sidé­ra­blem­ent réduite.


Les enjeux:

  • La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue
  • La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte
  • Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants
  • La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations
  • L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise
  • Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché
  • Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue

Le 11 sep­tembre 2025, l’OFT a com­mu­ni­qué les mesu­res con­crè­tes pri­ses en répon­se au rap­port du SESE. Cette annon­ce fait suite à deux tables ron­des orga­ni­sées par l’OFT avec des repré­sen­tants du sec­teur après la publi­ca­ti­on du rap­port du SESE. L’objectif de ce dia­lo­gue était de défi­nir des mesu­res visa­nt à amé­lio­rer enco­re la sécu­ri­té déjà éle­vée du fret fer­ro­vi­ai­re. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025.

La sécu­ri­té est éga­le­ment une prio­ri­té abso­lue pour les mem­bres de la VAP. Il est tou­te­fois faux et dan­ge­reux de sug­gé­rer une sécu­ri­té abso­lue. Il con­vi­ent de mett­re en balan­ce les avan­ta­ges de mesu­res sup­p­lé­men­tai­res et plus rest­ric­ti­ves avec les coûts sup­p­lé­men­tai­res qu’elles ent­raî­nent et de prend­re une décis­i­on réflé­chie. Il faut noter ce faisant que les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT sont sus­cep­ti­bles d’amenuiser la sécu­ri­té dans l’ensemble du trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, ces mesu­res et les coûts exor­bi­tants asso­ciés ent­raî­ne­ront à moyen terme un trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route, qui est beau­coup plus dangereuse.

La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte

La VAP con­sidè­re qu’il est de son devoir d’évaluer la pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té des mesu­res pour le sec­teur en géné­ral et pour les pro­prié­tai­res de wagons en par­ti­cu­lier. En outre, les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re doi­vent sup­port­er les coûts des mesu­res de maniè­re aussi équi­ta­ble que pos­si­ble. Cela con­cer­ne prin­ci­pa­le­ment les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) dans leur rôle de trans­por­teurs, les pro­prié­tai­res de wagons et les explo­itants d’infrastructures. Le niveau élevé de sécu­ri­té ne pour­ra être main­tenu et amé­lio­ré qu’à con­di­ti­on que tou­tes les par­ties impli­quées s’acquittent de leurs obli­ga­ti­ons. En effet, ce ne sont pas des mesu­res iso­lées, mais leur multi­tu­de et leur inter­ac­tion qui garan­tis­sent la sécu­ri­té de l’ensemble du système.

Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants

Avec ces nou­vel­les mesu­res, l’OFT impo­se aux pro­prié­tai­res de wagons des obli­ga­ti­ons dis­pro­por­ti­onnées par rap­port aux aut­res acteurs. La réduc­tion sub­stan­ti­el­le des inter­val­les de main­ten­an­ce, en par­ti­cu­lier, aura un impact mas­sif sur la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses et la ren­ta­bi­li­té des ent­re­pri­ses. En effet, les inter­val­les de main­ten­an­ce impo­sés par l’OFT ent­raî­ne­ront une réduc­tion extrê­me­ment importan­te, qui n’a pas enco­re pu être quan­ti­fiée de maniè­re défi­ni­ti­ve, de la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses. À court terme, cette mesu­re ent­raî­ne donc des gou­lets d’étranglement dans le sec­teur des char­geurs, qui ris­quent de com­pro­mett­re la sécu­ri­té d’approvisionnement du pays. Ce sujet a sou­vent été abor­dé en amont et à l’occasion des tables ron­des, mais il a éton­n­am­ment peu influen­cé la prise de décis­i­on de l’OFT.

À moyen terme, les mesu­res adop­tées con­tin­ue­ront de nuire à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route et accé­lé­re­ront for­te­ment le trans­fert du rail vers la route. Et tout cela à un moment où le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est déjà sou­mis à une forte pres­si­on sur de nombreux fronts. Ces con­sé­quen­ces sont en tota­le con­tra­dic­tion avec la volon­té d’augmenter le fret fer­ro­vi­ai­re, qui a une fois de plus été expri­mée au Par­le­ment avec l’adoption de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT vont à l’encontre de cette volonté.

La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations

Pour la VAP, il n’est aujourd’hui pas pos­si­ble de pré­voir com­ment les mesu­res pour­ront être mises en œuvre dans le délai extrê­me­ment court qui reste avant leur entrée en vigueur. En effet, les ent­re­pri­ses char­gées de la main­ten­an­ce man­quent déjà aujourd’hui de capa­ci­tés, de res­sour­ces et de com­po­sants. Cette situa­ti­on va enco­re s’aggraver à la suite des mesu­res pri­ses par l’OFT. Il est à cra­ind­re que les wagons de mar­chan­di­ses restent non seu­le­ment plus sou­vent, mais sur­tout plus long­temps dans les ent­re­pri­ses de main­ten­an­ce qu’auparavant. À cela s’ajoute le fait que le nombre de trans­ports de wagons vides à desti­na­ti­on et en pro­ven­an­ce des ate­liers aug­m­en­te­ra con­sidé­ra­blem­ent. Une fois enco­re, ce sont sur­tout les ent­re­pri­ses de char­ge­ment qui en res­sen­ti­ront les effets dans un pre­mier temps, car elles devront faire appel à davan­ta­ge de wagons pour trans­por­ter la même quan­ti­té de mar­chan­di­ses. En con­sé­quence, à moyen terme, de plus en plus de char­geurs dev­rai­ent se détour­ner du fret fer­ro­vi­ai­re et ache­mi­ner leurs mar­chan­di­ses par la route.

L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses étant inté­g­ré à l’échelle euro­pé­en­ne, les effets des mesu­res pri­ses par l’OFT ne s’arrêtent pas aux fron­tiè­res natio­na­les. Les pro­prié­tai­res de wagons hors de Suis­se peu­vent dif­fi­ci­le­ment déter­mi­ner si l’un de leurs wagons de mar­chan­di­ses loués cir­cu­le sur les voies suis­ses, car les cli­ents dis­po­sent libre­ment des wagons dis­po­nibles dans le cadre de l’interopérabilité. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT dev­rai­ent avoir pour con­sé­quence que les pro­prié­tai­res de wagons ne des­ser­vi­ront plus le mar­ché suis­se, ou alors uni­quement avec des flot­tes entre­te­nues spé­cia­le­ment pour ce pays. Cela ent­raî­ne­ra une char­ge admi­nis­tra­ti­ve sup­p­lé­men­tai­re qui fera grim­per les coûts et rédui­ra l’attractivité du fret ferroviaire.

Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché

Les pro­prié­tai­res de wagons doi­vent sup­port­er à eux seuls pres­que entiè­re­ment le finance­ment des coûts, indé­pen­dam­ment des char­ges orga­ni­sa­ti­on­nel­les sup­p­lé­men­tai­res en forte aug­men­ta­ti­on et qui ne sont pas enco­re défi­nies à ce jour. L’OFT n’a impo­sé aucu­ne mesu­re aussi radi­cale aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) en tant que trans­por­teurs ni aux explo­itants d’infrastructures. Cela est sur­pren­ant, car il n’existe aucu­ne rai­son plau­si­ble de les responsa­bi­li­ser moins que les pro­prié­tai­res de wagons. Sur ce sujet éga­le­ment, des mesu­res con­crè­tes ont été pré­sen­tées pour les deux acteurs à l’occasion des tables rondes.

Comme pour tou­tes les par­ties con­cer­nées, il est clair pour la VAP qu’après un acci­dent comme celui du tun­nel de base du Saint-Got­hard, qui a ent­raî­né des coûts con­sidé­ra­bles – heu­reu­se­ment uni­quement finan­ciers –, il est impos­si­ble de pas­ser sim­ple­ment à l’ordre du jour. Mais il est éga­le­ment vrai que les pro­prié­tai­res de wagons ont tou­jours beau­coup inves­ti et con­ti­nuent d’investir davan­ta­ge dans la sécu­ri­té de leurs wagons de mar­chan­di­ses. Par le passé déjà, ils ont mis en œuvre chaque année des mesu­res effi­caces pour un mon­tant de 40 mil­li­ons d’euros. Dès le début, la VAP, en tant que voix des pro­prié­tai­res de wagons, a pré­co­ni­sé des mesu­res qui aurai­ent enco­re ren­for­cé le niveau de sécu­ri­té déjà élevé du rail tout en ten­ant comp­te des prin­cipes de pro­por­ti­on­na­li­té, de via­bi­li­té et de faisabilité.

Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

Ces mesu­res ont des con­sé­quen­ces dra­ma­ti­ques pour la bran­che des char­geurs. Il n’est pas enco­re pos­si­ble d’évaluer de maniè­re défi­ni­ti­ve les con­sé­quen­ces et les coûts pour le fret fer­ro­vi­ai­re, car le sys­tème est trop com­ple­xe et les mesu­res déci­dées trop com­pli­quées. Il est tou­te­fois déjà clair aujourd’hui que le fret fer­ro­vi­ai­re tel que nous le con­nais­si­ons jusqu’à pré­sent va être pro­fon­dé­ment bouleversé.

À court terme, ce sont les pro­prié­tai­res de wagons qui devront sup­port­er les coûts plus éle­vés de main­ten­an­ce et d’acheminement vers les ate­liers. À moyen terme, cepen­dant, ces mesu­res auront un impact extrê­me­ment néga­tif sur le fret fer­ro­vi­ai­re. En effet, en rai­son de l’augmentation des coûts, d’autres ent­re­pri­ses trans­por­te­ront à l’avenir leurs mar­chan­di­ses par la route plu­tôt que par le rail. La sécu­ri­té n’en sera pas ren­for­cée, bien au con­trai­re: le trans­port rou­tier, plus acci­den­to­gè­ne, ren­dra le trans­port de mar­chan­di­ses glo­ba­le­ment moins sûr.

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Accords bilatéraux III: la Suisse doit participer à l’avenir du fret ferroviaire

Accords bilatéraux III: la Suisse doit participer à l’avenir du fret ferroviaire

Avec le man­dat de négo­cia­ti­on défi­ni­tif, le Con­seil fédé­ral a donné le signal de départ des accords bila­té­raux III. Les négo­cia­ti­ons sur les accords bila­té­raux III ont débu­té le 18 mars 2024. À la VAP, nous sou­te­nons les efforts du man­dat dans le domaine du trans­port ter­rest­re. La Suis­se doit pou­voir par­ti­ci­per au remo­del­age pro­fond du sys­tème de fret ferroviaire.

Les enjeux:

  • Sta­bi­li­ser les rela­ti­ons entre la Suis­se et l’UE
  • Le man­dat prend en comp­te les crain­tes des CFF et des syndicats
  • La VAP se féli­ci­te de la pour­suite du dialogue
  • Fédé­rer les forces favor­ables au rail en tant que mode de trans­port de l’avenir

 

Stabiliser les relations entre la Suisse et l’UE

Lors de sa séan­ce du 8 mars 2024, le Con­seil fédé­ral a adop­té le man­dat de négo­cia­ti­on avec l’Union euro­pé­en­ne (UE). Les négo­cia­ti­ons sur ce vaste train de dis­po­si­ti­ons ont pour but de sta­bi­li­ser et de déve­lo­p­per les rela­ti­ons bila­té­ra­les entre la Suis­se et l’Union euro­pé­en­ne. Elles ont débu­té le 18 mars 2024. Dans son man­dat, le Con­seil fédé­ral a repris une série de recom­man­da­ti­ons, parmi les­quel­les l’ouverture du mar­ché du sec­teur de l’électricité, la pré­ser­va­ti­on du modè­le de coopé­ra­ti­on dans le domaine des trans­ports ter­res­tres et le main­ti­en des tarifs doua­ni­ers dans le sec­teur agri­co­le. Les aut­res recom­man­da­ti­ons repri­ses con­cer­nent entre aut­res l’immigration, la pro­tec­tion des salai­res et des élé­ments institutionnels.

Le mandat prend en compte les craintes des CFF et des syndicats

Dans son «Rap­port sur les résul­tats de la con­sul­ta­ti­on du pro­jet de man­dat de négo­cia­ti­on entre la Suis­se et l’Union euro­pé­en­ne con­cer­nant la sta­bi­li­sa­ti­on et le déve­lo­p­pe­ment de leurs rela­ti­ons», le Con­seil fédé­ral con­sta­te que le modè­le des coopé­ra­ti­ons CFF reste pos­si­ble dans le domaine du trans­port fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs, que la Suis­se pour­ra con­tin­uer de déci­der de l’attribution de sil­lons et que les règles con­cer­nant le trans­port inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs ne doi­vent pas affec­ter la qua­li­té suis­se du trans­port public fer­ro­vi­ai­re. Le Con­seil fédé­ral garan­tit par ail­leurs dans son man­dat de négo­cia­ti­on l’intégration tarifai­re, l’horaire caden­cé ainsi que le trans­fert de la route au rail. Le dia­lo­gue règle­men­tai­re entre la Suis­se et l’UE dans le domaine des finan­ces va reprend­re. Le Con­seil fédé­ral dis­si­pe ainsi les crain­tes inju­s­ti­fiées des CFF et des syn­di­cats envers les «forces obscu­res» de la concurrence.

La VAP se félicite de la reprise du dialogue

Dans notre prise de posi­ti­on du 12 février 2024, nous, à la VAP, nous féli­ci­ti­ons que le gou­ver­ne­ment – notam­ment l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) et le Dépar­te­ment de l’environnement, des trans­ports, de l’énergie et de la com­mu­ni­ca­ti­on (DETEC) – con­ti­nue à s’efforcer, en dépit du blo­ca­ge poli­tique existant entre la Suis­se et l’UE, de faire avan­cer par étapes réa­lis­tes ce dos­sier clé pour le sec­teur fer­ro­vi­ai­re. En fin de comp­te, une ouver­tu­re du mar­ché offre à la Suis­se des chan­ces inté­res­san­tes tel­les qu’une garan­tie de l’interopérabilité, davan­ta­ge de force d’innovation et une per­for­mance plus éle­vée. Dans ce con­tex­te, nous sou­te­nons éga­le­ment la révi­si­on de la loi sur les chem­ins de fer et nous féli­ci­tons qu’il y ait déjà des pro­po­si­ti­ons de modi­fi­ca­ti­ons con­crè­tes à l’échelon de l’ordonnance.

Nous con­sidé­rons tout par­ti­cu­liè­re­ment la réa­li­sa­ti­on de l’adhésion à l’ERA, qui inter­vi­en­dra dans la foulée de l’aboutissement des négo­cia­ti­ons, comme la pro­chai­ne étape importan­te pour la Suis­se. En effet, l’ERA a créé spé­cia­le­ment pour la Suis­se le sta­tut d’expert, selon lequel les experts suis­ses peu­vent d’ores et déjà par­ti­ci­per aux orga­nes de l’ERA sur le déve­lo­p­pe­ment des spé­ci­fi­ca­ti­ons com­mu­nes. Par ail­leurs, la Suis­se reprend depuis des années sys­té­ma­ti­quement les règles de la direc­ti­ve sur l’interopérabilité et de la direc­ti­ve sur la sécu­ri­té de l’UE. Glo­ba­le­ment, la Suis­se est très dési­reu­se de s’assurer dura­blem­ent et dans les meil­leurs délais l’accès au sec­teur fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en en deven­ant un membre à part entiè­re de l’ERA – et donc de non seu­le­ment col­la­bo­rer, mais aussi par­ti­ci­per à la prise de décisions.

Nous sou­te­nons le pré­sent man­dat de négo­cia­ti­on dans le domaine des trans­ports ter­res­tres. L’ouverture du mar­ché dans le domaine du trans­port inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs, qui attend depuis des années d’être mise en œuvre, est de notre point de vue néces­saire et offre, mal­gré les rest­ric­tions impo­sées, des chan­ces pour des déve­lo­p­pe­ments inté­res­sants. La pro­cé­du­re d’intégration des élé­ments insti­tu­ti­on­nels dans les accords sec­to­ri­els est défen­da­ble sur la base de nos expé­ri­en­ces pas­sées en matiè­re de déve­lo­p­pe­ment juri­di­que si elle inclut la par­ti­ci­pa­ti­on des experts suisses.

Fédérer les forces favorables au rail en tant que mode de transport de l’avenir

Grâce à l’innovation, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses doit récup­é­rer des parts de mar­ché – c’est ce que veut l’UE et aussi la Suis­se. Tou­te­fois, il nous fait pour cela des stra­té­gies à long terme et des inves­tis­seurs forts. La sta­bi­li­té est la base indis­pensable de la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le en matiè­re de trans­ports (cf. artic­le du blog «La sta­bi­li­té comme base indis­pensable pour la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le en matiè­re de trans­ports»). L’innovation pour le fret fer­ro­vi­ai­re de demain, avec la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation, est en cours d’élaboration dans l’UE. La Suis­se veut par­ti­ci­per à l’organisation de ce remo­del­age pro­fond du sys­tème de fret fer­ro­vi­ai­re et aux pri­ses de décis­i­ons. Ceci ne sera pos­si­ble de maniè­re effi­cace et dura­ble que si l’on rés­out les diver­gen­ces poli­ti­ques et qu’il y a suf­fi­sam­ment de clar­té sur la coopé­ra­ti­on future. Cela impli­que une réin­té­gra­ti­on de la Suis­se dans le pro­gram­me de recher­che et d’innovation Hori­zon 2020, une actua­li­sa­ti­on de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres entre la Suis­se et l’UE et des accords bila­té­raux sur les lignes en zone fron­ta­liè­re avec nos pays voisins.

La stabilité comme base indispensable pour la coopération internationale en matière de transports

La stabilité comme base indispensable pour la coopération internationale en matière de transports

Une nou­vel­le fois, il a été pos­si­ble de sau­ver le statu quo au sein du Comi­té mixte sur l’accord sur les trans­ports ter­res­tres, en débit de per­spec­ti­ves som­bres. L’UE accor­de une nou­vel­le fois à la Suis­se en 2024 pour la durée d’un an un accès limi­té à OSS, la pla­te­for­me de don­nées de l’ERA. Com­bien de temps la Suis­se veut-elle con­tin­uer à tra­vail­ler avec ces négo­cia­ti­ons tou­jours sur le fil du rasoir?

Les enjeux:

  • Quel est l’objectif pour­suivi par l’Office fédé­ral des transports?
  • Pour­quoi la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le est-elle importante?
  • La Suis­se doit bouger
  • La sta­bi­li­té est cru­cia­le pour résoud­re les tâches qui vont se présenter

 

Quel est l’objectif poursuivi par l’Office fédéral des transports?

Les trains doi­vent pou­voir cir­cu­ler en fran­chis­sant des fron­tiè­res avec aussi peu d’obstacles que pos­si­ble. Le réseau suis­se à voie nor­ma­le con­sti­tue une par­tie cen­tra­le du réseau euro­pé­en interopé­ra­ble (Sin­gle Euro­pean Rail­way Area). Pour que cela soit pos­si­ble, l’OFT adap­te péri­odi­quement les pre­scrip­ti­ons fer­ro­vi­ai­res suis­ses d’ordre supé­ri­eur aux règles euro­pé­en­nes actu­el­les de la direc­ti­ve sur l’interopérabilité et de la direc­ti­ve sur la sécu­ri­té. Dans le domaine de responsa­bi­li­té de la Com­mis­si­on des trans­ports de l’UE (DG MOVE), la Suis­se doit pou­voir agir aux côtés des États mem­bres en tant que par­ten­aire à part entiè­re. Dans cette coopé­ra­ti­on bila­té­ra­le, l’accord sur les trans­ports ter­res­tres joue un rôle cen­tral. La rati­fi­ca­ti­on des accords génè­rera de la sécu­ri­té juri­di­que et de la prévisibilité.

Pourquoi la coopération internationale est-elle importante?

L’UE veut réno­ver inté­gra­le­ment le sys­tème fer­ro­vi­ai­re existant, axé sur l’angle natio­nal, et en faire le mode de trans­port fort de l’avenir. Les trains moder­nes cir­cu­le­ront à l’avenir sans obs­ta­cle en fran­chis­sant les fron­tiè­res sur un réseau fer­ro­vi­ai­re per­for­mant et stan­dar­di­sé. Pour cette trans­for­ma­ti­on en pro­fon­deur, il est néces­saire de repen­ser l’exploitation fer­ro­vi­ai­re dans son inté­gra­li­té et de déve­lo­p­per et d’instaurer de nou­veaux sys­tè­mes stan­dar­di­sés dotés d’interfaces trans­pa­ren­tes. Cela ne pour­ra se faire qu’avec une coor­di­na­ti­on cen­tra­li­sée et une coopé­ra­ti­on trans­na­tio­na­le bien orchestrée. Le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re, entré en vigueur en 2019, con­sti­tuera la base juri­di­que de la démar­che. L’ERA, agence euro­pé­en­ne, est désor­mais responsable de la con­cep­ti­on tech­ni­que de pro­cé­du­res et règles uni­for­mes ainsi que de la ges­ti­on des pro­cé­du­res d’autorisation euro­pé­en­nes. Pour les déve­lo­p­pe­ments néces­saires, l’UE a créé de nou­vel­les orga­ni­sa­ti­ons éten­dues, «Europe’s Rail», dans le cadre d’«Horizon» et les a dotées de moy­ens finan­ciers con­sidé­ra­bles. Les minis­tères, les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res, les asso­cia­ti­ons pro­fes­si­on­nel­les et l’industrie sont invi­tés à par­ti­ci­per acti­ve­ment aux nombreux grou­pes de tra­vail de l’ERJU, com­po­sés du pilier sys­tème et du pilier inno­va­ti­on, et à appor­ter leur exper­ti­se à la con­cep­ti­on du futur sys­tème fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. Le thème du DAC fait du reste lui aussi par­tie inté­gran­te de cette organisation.

La Suisse doit bouger

Au cours de ces 25 der­niè­res années, la Suis­se a repris de nombreux élé­ments du monde fer­ro­vi­ai­re réa­mé­na­gé de l’UE. Grâce à la démons­tra­ti­on de l’équivalence, des étapes importan­tes ont été fran­chies sur le che­min de l’intégration dans le sys­tème fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. La décis­i­on du Con­seil fédé­ral d’interrompre les négo­cia­ti­ons sur un accord insti­tu­ti­on­nel a éga­le­ment eu pour con­sé­quence que dans le sec­teur des trans­ports, aucun déve­lo­p­pe­ment sub­stantiel de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres n’est plus pos­si­ble depuis 2021. La Suis­se doit main­ten­ant choi­sir entre iso­le­ment et coopération.

La stabilité est cruciale pour résoudre les tâches qui vont se présenter

La trans­for­ma­ti­on com­plè­te des chem­ins de fer euro­pé­ens existants, for­te­ment axés sur l’angle natio­nal, en un sys­tème de trans­port com­plet moder­ne et per­for­mant néces­si­te un effort com­mun et coor­don­né – faire cava­lier seul pour­rait avoir de gra­ves con­sé­quen­ces. Ceux qui s’associent à ce pro­ces­sus peu­vent par­ti­ci­per et con­tri­buer à la conception.

La Suis­se doit à pré­sent faire ses «devoirs à la maison»:

  • Éli­mi­ner les dif­fé­rends poli­ti­ques qui l’opposent à l’UE
  • Garan­tir à nou­veau sa par­ti­ci­pa­ti­on péren­ne au pro­gram­me de recher­che «Hori­zon 2020»
  • Actua­li­ser l’accord sur les trans­ports ter­res­tres UE-CH 
    • Mett­re en œuvre le 3epaquet fer­ro­vi­ai­re (ouver­tu­re du mar­ché au moins dans le trans­port inter­na­tio­nal de voyageurs)
    • Com­plé­ter le 4epaquet fer­ro­vi­ai­re (adapt­a­ti­on de l’OCF, adhé­si­on à l’ERA, recon­nais­sance des auto­ri­sa­ti­ons de l’ERA, règle­men­ta­ti­on des com­pé­ten­ces de l’ERA)
  • Réac­ti­ver les accords bila­té­raux sur les itin­é­rai­res des opé­ra­ti­ons frontalières

Les trans­ports et la logis­tique sont trans­na­ti­on­aux. La migra­ti­on pré­vue vers la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation des chem­ins de fer exige d’une part la volon­té de pro­cé­der à des chan­ge­ments pro­fonds et, d’autre part des inves­tis­se­ments importants. Les deux ne seront pos­si­bles de maniè­re effi­cace et dura­ble que si l’on a suf­fi­sam­ment de clar­té sur la coopé­ra­ti­on future.

 

Marco Rosso: «L’innovation dans le fret contribue à améliorer la qualité de vie et peut en même temps fonctionner de manière rentable.»

Marco Rosso: «L’innovation dans le fret contribue à améliorer la qualité de vie et peut en même temps fonctionner de manière rentable.»

VAP: Com­ment voyez-vous la rela­ti­on entre le fret fer­ro­vi­ai­re et CST dans l’avenir? Marco Rosso: Le rail et CST sont deux sys­tè­mes qui se com­plè­tent. CST coopè­re avec tous les modes de trans­port pour absor­ber con­join­te­ment la future crois­sance du fret, esti­mée à 30 % d’ici 2050, de maniè­re inno­van­te et dura­ble. Sach­ant que CST ne con­vi­ent pas à tous les trans­ports, l’entreprise sou­ti­ent par les tech­no­lo­gies nou­vel­les et le numé­ri­que les modè­les com­mer­ciaux du rail, des trans­por­teurs rou­tiers et d’autres acteurs de la logis­tique. Seu­les des coopé­ra­ti­ons (enca­drées par les règles de la con­cur­rence) per­mettront de garan­tir l’interopérabilité parmi les dif­fér­ents modes et ent­re­pri­ses de trans­port. C’est pour­quoi CST pré­voit de se rac­cor­der au che­min de fer, à la route, au bateau, au fret aéri­en et à d’autres sys­tè­mes enco­re. Au niveau des hubs CST, il y aura des rac­cor­de­ments mul­ti­mo­daux, notam­ment aussi un rac­cor­de­ment au che­min de fer. Lors de la phase de con­s­truc­tion, dès 2026 et jusqu’en 2045, CST uti­li­se­ra des trans­ports fer­ro­vi­ai­res d’un volu­me de 2000 trains de mar­chan­di­ses par an et sera ainsi un cli­ent important du rail. L’infrastructure ne dev­rait-elle pas être réa­li­sée par l’État? L’exploitation dans les tun­nels, de même que l’exploitation des ter­minaux et du premier/dernier kilo­mèt­re serai­ent alors libres et sou­mi­ses à la concurrence? CST est un sys­tème qui ne fon­c­tion­ne que comme un tout, parce que l’ensemble des pro­ces­sus sont gérés de bout en bout. Ce n’est qu’ainsi que les mar­chan­di­ses de détail pour­ront att­eind­re leur desti­na­ti­on de maniè­re fia­ble et dans les temps. Le sys­tème doit pour cette rai­son être géré par une seule et même ins­tance et pou­voir être rac­cor­dé à tou­tes les pla­te­for­mes par­ten­aires. CST a été dès le départ pla­ni­fié et conçu comme un pro­jet éma­n­ant du sec­teur privé. Comp­te tenu de ce con­cept de finance­ment, il est pos­si­ble et important d’avancer rapi­de­ment, et ce sans peser sur le bud­get fédé­ral. On comp­te aussi parmi les inves­tis­seurs d’importants futurs cli­ents. Ils aident à déve­lo­p­per le sys­tème pour qu’il soit adap­té au mar­ché. La Con­fé­dé­ra­ti­on a recon­nu qu’il ne serait pas effi­cace qu’elle agis­se elle-même comme con­s­truc­teur, mais qu’il est pré­fé­ra­ble qu’elle se limi­te à poser les con­di­ti­ons-cad­res léga­les. Avec des busi­ness plans éla­bo­rés avec soin, des prix con­cur­rentiels et s’appuyant sur la large base d’investisseurs qui porte le pro­jet, CST mont­re que l’innovation dans le fret con­tri­bue à amé­lio­rer la qua­li­té de vie dans les vil­les comme à la cam­pa­gne et peut en même temps fon­c­tion­ner de maniè­re ren­ta­ble. Quels sont à votre avis les prin­ci­paux défis ren­con­trés par votre projet? Un pro­jet de cette natu­re pré­sen­te les défis les plus divers, par exemp­le dans le domaine de la pla­ni­fi­ca­ti­on, des lois, du droit de l’environnement, des finan­ces et de la poli­tique. Ce qui distin­gue CST est le modè­le de l’innovation col­la­bo­ra­ti­ve, qui intèg­re tou­tes les par­ties pren­an­tes. Le pro­jet abor­de les défis de maniè­re prag­ma­tique et par étapes. Com­ment comp­tez-vous orga­nis­er un premier/dernier kilo­mèt­re non discriminatoire? La non-dis­cri­mi­na­ti­on a fait dès le départ par­tie de la pla­ni­fi­ca­ti­on de notre sys­tème, sans que la loi ne l’exige. Nous appli­quons de bout en bout la règle sui­van­te: tous ont accès au sys­tème pour le même prix et pour la même pre­sta­ti­on. Mais nous allons enco­re plus loin en déve­lo­pp­ant par exemp­le la logis­tique urbai­ne de CST sur un mode par­ten­ari­al et col­la­bo­ra­tif et en étant ouverts à toute col­la­bo­ra­ti­on avec des par­ten­aires de peti­te ou de gran­de tail­le, parmi les­quels des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res et la Poste. Ici aussi, notre prin­ci­pe est l’innovation col­la­bo­ra­ti­ve, que nous pra­ti­quons quo­ti­di­en­ne­ment. Quel sont le prin­ci­pal avan­ta­ge ou plus gran­de moti­va­ti­on qu’apporte CST à la popu­la­ti­on suisse? Le prin­ci­pal effet de CST sera l’augmentation de la qua­li­té de vie pour tous les habi­tants et habi­tan­tes de la Suis­se. Nous mon­tre­rons com­ment la logis­tique du futur peut être dura­ble, com­ment faire dis­pa­raît­re le tra­fic lourd de la route grâce à un regrou­pe­ment inter­entre­pri­se des char­geurs et un pre­mier tri dans le tun­nel, ou com­ment pas­ser sous un bouchon pour assurer l’approvisionnement en mar­chan­di­ses ou com­ment tirer au mieux parti des res­sour­ces en matiè­re d’émissions de CO2, de bruit, etc. L’espace en sur­face, qui est pré­cieux, doit en pre­mier lieu reve­nir à la popu­la­ti­on. CST faci­li­te le déve­lo­p­pe­ment de l’infrastructure comme celui des éner­gies renou­vel­ables en Suis­se. CST est un moteur d’innovation finan­cé par des fonds pri­vés qui ser­vi­ra l’économie suis­se et appor­te­ra davan­ta­ge de qua­li­té de vie dans les vil­les et les vil­la­ges en garan­tis­sant la sécu­ri­té de l’approvisionnement et donc la pro­spé­ri­té en Suis­se. Y a‑t-il des points que nous devri­ons à votre avis com­mu­ni­quer à nos membres? Il va y avoir des ori­en­ta­ti­ons et des dis­cus­sions décisi­ves, par­ti­cu­liè­re­ment dans le con­tex­te des débats poli­ti­ques sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Nous som­mes fer­me­ment con­vain­cus qu’en adop­tant une atti­tu­de entre­pre­neu­ria­le, nous pour­rons effi­ca­ce­ment con­tri­buer à faire de la Suis­se au 21e siè­cle un excel­lent site éco­no­mi­que offrant une qua­li­té de vie éle­vée, y com­pris pour les géné­ra­ti­ons futures. Nous y tra­vail­lons avec ent­housi­as­me et implication.
Révision de la loi sur les chemins de fer: l’effet maximum risque de ne pas être atteint

Révision de la loi sur les chemins de fer: l’effet maximum risque de ne pas être atteint

Le 12 sep­tembre 2023, le Con­seil natio­nal a approu­vé la révi­si­on de la loi sur les chem­ins de fer (LCdF), à l’instar du Con­seil des États, qui l’avait déjà adop­tée à l’unanimité lors de la ses­si­on d’été 2023. Tou­te­fois, la révi­si­on de la LCdF ne pour­ra pas être mise en œuvre dans son inté­gra­li­té tant que le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE n’aura pas été inté­g­ré dans l’accord sur les trans­ports ter­res­tres ou que la solu­ti­on tran­si­toire con­clue avec l’UE n’aura pas été pro­lon­gée. Cer­ta­ins effets escomp­tés pour­rai­ent donc ne pas être au rendez-vous.

 Les enjeux:
  • Ce qui a été fait
  • La Suis­se a repris trois paquets fer­ro­vi­ai­res de l’UE
  • La LCdF révi­sée crée des con­di­ti­ons équivalentes
  • Il fau­dra éga­le­ment adap­ter les ordonnances
  • Il est néces­saire d’intégrer le 4epaquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE dans l’accord sur les trans­ports terrestres
 
Ce qui a été fait

Le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE est en vigueur depuis le 16 juin 2019, et l’Agence fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en­ne (ERA) est désor­mais char­gée de déli­v­rer des cer­ti­fi­cats de sécu­ri­té et homo­lo­ga­ti­ons uni­for­mes pour le maté­ri­el rou­lant desti­né au tra­fic trans­fron­ta­lier. Lors de la ses­si­on d’été 2023, le Con­seil des États a adop­té la pro­po­si­ti­on de sa com­mis­si­on con­sistant à approu­ver la modi­fi­ca­ti­on de la LCdF (mise en œuvre du volet tech­ni­que du 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE).

Le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE com­prend trois élé­ments essentiels:

  1. Les direc­ti­ves appli­ca­bles doi­vent être sys­té­ma­ti­quement har­mo­ni­sées dans tous les États par­ti­ci­pan­ts. Cela se fait par le biais de pro­cé­du­res insti­tu­ti­on­nel­les de mise en vigueur des Spé­ci­fi­ca­ti­ons tech­ni­ques d’interopérabilité (STI) et de leurs mises à jour. Ainsi, les STI publiées par la Com­mis­si­on euro­pé­en­ne sont désor­mais direc­te­ment appli­ca­bles dans tous les États; il n’y a plus beso­in de pro­ces­sus de mise en œuvre nationaux.
  2. L’ERA s’assure que les auto­ri­tés natio­na­les de sur­veil­lan­ce com­pé­ten­tes sup­p­ri­ment l’intégralité des pre­scrip­ti­ons natio­na­les obsolètes.
  3. L’ERA coor­don­ne désor­mais les pro­cé­du­res d’homologation et émet des auto­ri­sa­ti­ons d’exploitation uni­for­mes et val­ables dans tous les pays.

L’ERA pos­sè­de le por­tail d’homologation en ligne de véhi­cu­les «One-Stop Shop». Pour les véri­fi­ca­ti­ons des dos­siers d’homologation, elle tra­vail­le en étroi­te col­la­bo­ra­ti­on avec les auto­ri­tés natio­na­les de sur­veil­lan­ce. Aujourd’hui, il est pos­si­ble de faire une deman­de d’autorisation et de dépo­ser le dos­sier cor­re­spond­ant dans le «One-Stop Shop» de l’ERA. L’ERA exami­ne le dos­sier avec l’aide des auto­ri­tés natio­na­les de sur­veil­lan­ce con­cer­nées et déli­v­re une auto­ri­sa­ti­on d’exploitation direc­te­ment valable dans tous les pays demandés.

La Suisse a repris trois paquets ferroviaires de l’UE

La Suis­se a repris les dis­po­si­ti­ons tech­ni­ques per­ti­nen­tes des trois paquets fer­ro­vi­ai­res de l’UE dans le cadre de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres con­clu avec l’UE. Elle siège déjà en qua­li­té d’observatrice dans les ins­tances cor­re­spond­an­tes œuvrant au déve­lo­p­pe­ment de l’interopérabilité et coopè­re avec l’ERA. Une adhé­si­on à l’ERA n’était jusqu’ici pas possible.

La LCdF révisée crée des conditions équivalentes

Le volet tech­ni­que du 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE pré­voit le rema­nie­ment des pre­scrip­ti­ons rela­ti­ves à l’interopérabilité (direc­ti­ve (UE) 2016/797) et à la sécu­ri­té fer­ro­vi­ai­re (direc­ti­ve (UE) 2016/798)., de même que la trans­for­ma­ti­on de l’ERA en auto­ri­té de l’UE char­gée de la sur­veil­lan­ce avec le guichet uni­que (One-Stop Shop) pour la pro­cé­du­re sim­pli­fiée (cf. artic­le du blog «La Suis­se ris­que d’être iso­lée dans le tra­fic fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal»). La révi­si­on de la loi sur les chem­ins de fer pose les fon­da­ti­ons qui per­mettront la mise en œuvre du volet tech­ni­que du 4e paquet fer­ro­vi­ai­re. Elle pré­voit de sou­mett­re l’ensemble des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res suis­ses tra­vail­lant sur le mode de l’interopérabilité à des con­di­ti­ons équi­va­len­tes à cel­les impo­sées aux États mem­bres de l’UE et d’ouvrir l’accès à la pro­cé­du­re d’homologation sim­pli­fiée pas­sant par l’ERA.

Il faudra également adapter les ordonnances

Sur la base des modi­fi­ca­ti­ons de la LCdF, l’OFT pour­ra dans un second temps réa­li­ser au niveau des ordon­nan­ces la con­for­mi­té néces­saire par rap­port aux direc­ti­ves de l’UE. L’OFT a donc déjà pré­pa­ré les pro­jets de modi­fi­ca­ti­ons des ordon­nan­ces cor­re­spond­ants et les a fait véri­fier par la Com­mis­si­on euro­pé­en­ne – avec un résul­tat posi­tif. La Suis­se a ainsi créé de maniè­re auto­no­me la base qui per­met­tra à sa légis­la­ti­on d’être équi­va­len­te de celle de l’UE.

Il est nécessaire d’intégrer le 4e paquet ferroviaire de l’UE dans l’accord sur les transports terrestres

Avec la mise en œuvre de la révi­si­on de la LCdF, la Suis­se a gagné un temps pré­cieux. En effet, plu­s­ieurs années s’écoulent géné­ra­le­ment avant qu’une révi­si­on de loi puis­se être mise en vigueur. Dans ce cas, les con­di­ti­ons-cad­res léga­les natio­na­les sont déjà don­nées. Pour déploy­er plei­ne­ment son effet, il est tou­te­fois néces­saire que le volet tech­ni­que du 4e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE soit repris dans l’accord sur les trans­ports ter­res­tres et qu’une adhé­si­on à l’ERA soit pos­si­ble. Vu le con­tex­te actuel, où les négo­cia­ti­ons entre l’UE et la Suis­se en sont au point mort, il est tou­te­fois peu pro­ba­ble qu’aucune de ces deux con­di­ti­ons se réa­li­se dans un ave­nir pro­che. L’UE con­di­ti­onne cela à une entente sur l’accord-cadre et sur l’ouverture du tra­fic de voy­a­ge­urs en Suis­se (par­tie du 3e paquet fer­ro­vi­ai­re de l’UE). Jusqu’ici, cette reven­dica­ti­on est res­tée lett­re morte; l’ensemble des ten­ta­ti­ves de l’OFT d’obtenir un geste de con­ci­lia­ti­on par un assou­plis­se­ment du ver­rouil­la­ge de son mar­ché de la part de la Suis­se ont jusqu’ici échoué.

La plei­ne interopé­ra­bi­li­té et une sim­pli­fi­ca­ti­on fon­da­men­ta­le des pro­cé­du­res d’homologation rédui­sent les frais admi­nis­tra­tifs et d’exploitation. Ceci est fon­da­men­tal pour un tra­fic fer­ro­vi­ai­re (de mar­chan­di­ses) sûr et con­cur­rentiel et donc pour la réus­si­te du trans­fert du trafic.

 

 
Tunnel de base du Saint-Gothard (#4): composants critiques pour la sécurité des wa-gons de marchandises

Tunnel de base du Saint-Gothard (#4): composants critiques pour la sécurité des wa-gons de marchandises

Les infor­ma­ti­ons offi­ci­el­les publiées sur le dérail­le­ment du train de mar­chan­di­ses dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard font état du bris d’un dis­que de roue sur un wagon de mar­chan­di­ses qui a déraillé. Une sol­li­ci­ta­ti­on exces­si­ve ou un défaut de maté­ri­au sont des cau­ses pos­si­bles de la défail­lan­ce. Ce qui s’est réel­le­ment passé résul­te­ra de l’enquête en cours du Ser­vice d’enquête suis­se sur les acci­dents (SESE).

Les enjeux:

  • Com­ment sont fabri­qués les com­po­sants cri­ti­ques pour la sécurité?
  • Com­ment sont-ils auto­ri­sés et mis en service?
  • Com­ment sont-ils entretenus?
  • Quel­le est l’importance de la sur­veil­lan­ce au quotidien?
  • Quel­les sont les pos­si­bi­li­tés de sur­veil­lan­ce disponibles?
  • Des règles uni­for­mes per­met­tent une inter­ac­tion sûre entre les acteurs
  • La per­spec­ti­ve du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)

Com­ment sont fabri­qués les com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té?
Les com­po­sants per­tin­ents pour la sécu­ri­té et les com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té, tels que les essieux, sont con­çus de maniè­re à rem­plir leur fon­c­tion pen­dant la durée d’utilisation pré­vue dans les con­di­ti­ons de ser­vice et d’utilisation pré­do­mi­nan­tes, garan­tis­sant ainsi une cir­cu­la­ti­on sûre. À cette fin, les ent­re­pri­ses pro­duc­tri­ces appli­quent des nor­mes recon­nues au niveau international:

  • Les spé­ci­fi­ca­ti­ons tech­ni­ques d’interopérabilité (STI) défi­nis­sent les exi­gen­ces essentielles.
  • Les nor­mes euro­pé­en­nes (EN) défi­nis­sent les pro­prié­tés spécifiques.
  • Pour le déve­lo­p­pe­ment et les essais, les fabri­cants uti­li­sent des métho­des de sécu­ri­té har­mo­ni­sées et normalisées.
  • Des rap­ports de sécu­ri­té et des exper­ti­ses nor­ma­li­sés docu­men­tent la sécu­ri­té et l’aptitude.

Le déve­lo­p­pe­ment des nor­mes et des STI est con­stam­ment enri­chi par l’expérience inter­na­tio-nale acqui­se lors d’incidents et d’accidents.

Com­ment sont-ils auto­ri­sés et mis en ser­vice?
La mise sur le mar­ché de com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té requiert l’autorisation inter­na-tio­na­le­ment uni­for­me de l’Agence de l’Union euro­pé­en­ne pour les chem­ins de fer (ERA) ou d’une auto­ri­té natio­na­le de sécu­ri­té. Les auto­ri­sa­ti­ons sont les suivantes:

  • Homo­lo­ga­ti­ons de série pour les com­po­sants ou les véhicules
  • Atte­sta­ti­ons de con­for­mi­té pour les com­po­sants de série ou de véhi­cu­les identiques
  • Mar­quage CE (Con­for­mi­té Euro­pé­en­ne) pour un com­po­sant con­for­me aux direc­ti­ves euro­pé­en­nes en vigueur
  • Auto­ri­sa­ti­on d’exploiter pour un véhi­cu­le con­for­me aux règles

L’attestation cer­ti­fi­ant que les com­po­sants ont été con­struits con­for­mé­ment aux exi­gen­ces des nor­mes et des STI est déli­v­rée par des «ser­vices men­ti­onnés», c’est-à-dire des orga­nis­mes auto­ri­sés par l’État. Ceux-ci con­trô­lent et éva­lu­ent la con­for­mi­té des pro­duits fabri­qués aux règles prescrites.

Com­ment sont-ils entre­te­nus?
Le fabri­cant est tenu de défi­nir et de publier les con­si­gnes de main­ten­an­ce à appli­quer pour tous les com­po­sants ou véhi­cu­les. Les déten­teurs de wagons sont tenus d’appliquer ces con-signes du fabri­cant en fon­c­tion des con­di­ti­ons d’utilisation. Ils désign­ent des enti­tés de main­te-nance cer­ti­fiées (Enti­ty in Char­ge of Main­ten­an­ce, ECM) pour leur maté­ri­el rou­lant. Ces enti­tés éla­bo­rent les con­si­gnes de main­ten­an­ce des véhi­cu­les qui leur sont attri­bués, en ten­ant comp­te de leurs pro­pres con­nais­sances et de cel­les du sec­teur. Elles pla­ni­fi­ent en outre des travaux péri­odi­ques, les exé­cu­tent et docu­men­tent leurs résul­tats. Tout véhi­cu­le ayant fait l’objet d’une auto­ri­sa­ti­on d’exploiter doit être inscrit dans un regist­re offi­ci­el des véhi­cu­les, avec men­ti­on du déten­teur du véhi­cu­le et de l’ECM.

Quel­le est l’importance de la sur­veil­lan­ce au quo­ti­di­en?
Les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) sont respons­ables de la sécu­ri­té de la cir­cu­la-tion, de la pré­pa­ra­ti­on des trains, du trai­te­ment des trains et d’autres aspects de la sécu­ri­té de leurs trains. Elles défi­nis­sent les con­trô­les et les tests qui garan­tis­sent que chaque départ puis­se se dérou­ler en toute sécu­ri­té. Pour con­stater cette apti­tu­de au fon­c­tion­ne­ment, du per-son­nel qua­li­fié effec­tue sur site des con­trô­les visuels défi­nis avant le départ. Ce tra­vail, qui se déroule à n’importe quel­le heure et par tous les temps, est extrê­me­ment exi­geant. Une atten­ti­on par­ti­cu­liè­re est éga­le­ment accor­dée aux com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té dans le cadre du trai­te­ment des trains et des con­trô­les et tests qui y sont liés.

Quel­les sont les pos­si­bi­li­tés de sur­veil­lan­ce dis­po­nibles?
Les déten­teurs de wagons sont respons­ables du bon ent­re­ti­en de leurs véhi­cu­les. Les compo-sants per­tin­ents pour la sécu­ri­té et les com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té sont con­trôlés péri­odi­quement, par exemp­le au moyen de mesu­res par ultra­sons. Les com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té sont non seu­le­ment sou­mis à des con­trô­les stricts, mais éga­le­ment à des obli-gati­ons par­ti­cu­liè­res en matiè­re de mar­quage, de main­ten­an­ce et de tra­ça­bi­li­té des mesu­res. Les ETF peu­vent deman­der au déten­teur du wagon des infor­ma­ti­ons spé­ci­fi­ques au véhi­cu­le.
Sur le réseau suis­se à voie nor­ma­le, les explo­itants d’infrastructure exploi­tent aujourd’hui plus de 250 dis­po­si­tifs de con­trô­le des trains. Ils sur­veil­lent chaque véhi­cu­le qui passe pour détec­ter des irré­gu­la­ri­tés et peu­vent déclen­cher une alar­me en cas d’écart non auto­ri­sé. Dans ce cas, le train con­cer­né est immé­dia­te­ment arrêté et contrôlé.

Des règles uni­for­mes per­met­tent une inter­ac­tion sûre entre les acteurs
Dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re, dif­fé­ren­tes ent­re­pri­ses agis­sent de con­cert. Chaque acteur doit ainsi pou­voir comp­ter sur la fia­bi­li­té de l’autre dans leur inter­face. Leurs domain­es d’activité et leurs responsa­bi­li­tés sont clai­re­ment défi­nis et uni­for­mi­sés à l’échelle inter­na­tio­na­le. Des règles har­mo­ni­sées en matiè­re de fabri­ca­ti­on, d’exploitation et d’entretien garan­tis­sent la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re (vous en app­rend­rez davan­ta­ge sur le régu­la­teur de la coopé­ra­ti­on inter-natio­na­le pro­chai­ne­ment sur ce blog).

La per­spec­ti­ve du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)
Outre la mise en œuvre des direc­ti­ves en vigueur par chaque acteur impli­qué dans le trans­port fer­ro­vi­ai­re, les nou­vel­les tech­no­lo­gies occup­ent désor­mais une place cen­tra­le. L’automatisation et la digi­ta­li­sa­ti­on ne per­met­tent pas seu­le­ment de con­ce­voir des pro­ces­sus d’exploitation plus effi­caces, mais elles offrent éga­le­ment de nou­vel­les pos­si­bi­li­tés en matiè­re de sur­veil­lan­ce opé-rati­on­nel­le des com­po­sants per­tin­ents pour la sécu­ri­té et des com­po­sants cri­ti­ques pour la sécu­ri­té des trains de mar­chan­di­ses. Le rele­vé numé­ri­que per­ma­nent de l’état de ces compo-sants four­nit aux respons­ables un atout inté­res­sant. Le suivi numé­ri­que des pro­ces­sus d’usure et de vieil­lis­se­ment de chaque véhi­cu­le per­met de pla­ni­fier l’entretien de maniè­re effi­ci­en­te en fon­c­tion des beso­ins. Les com­po­sants défec­tueux peu­vent être iden­ti­fiés et rem­pla­cés en amont d’une défail­lan­ce tota­le. La sur­ven­an­ce inat­ten­due d’une défail­lan­ce d’un com­po­sant en cours de tra­jet peut déclen­cher immé­dia­te­ment une alarme.

Pour mett­re à pro­fit cette inno­va­ti­on dans le trans­port de mar­chan­di­ses, les wagons de mar-chan­di­ses doi­vent être équi­pés de cap­teurs, ali­men­tés en éner­gie élec­tri­que et ils doi­vent être capa­bles de com­mu­ni­quer des don­nées avec le con­duc­teur de loco­mo­ti­ve, les sys­tè­mes des déten­teurs de wagons et l’ECM. Ces con­di­ti­ons sont cré­ées par l’introduction, pré­vue dans toute l’Europe, du DAC (cf. blog­post «Éco­sys­tè­mes de don­nées: par­ta­ger les don­nées pour dou­bler leur plus-value»). L’automatisation et la digi­ta­li­sa­ti­on trans­for­ment ainsi le trans­port tra-diti­onnel en un trans­port intel­li­gent, effi­cace, rési­li­ent et sûr.

Prescriptions de circulation des trains: les simplifier et les harmoniser au niveau international

Prescriptions de circulation des trains: les simplifier et les harmoniser au niveau international

L’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) déve­lo­p­pe dans le cadre du cycle de modi­fi­ca­ti­on 2024 des Pre­scrip­ti­ons suis­ses de cir­cu­la­ti­on des trains (PCT 2024). Les modi­fi­ca­ti­ons sys­té­ma­ti­ques sont cru­cia­les. Voici une prise de posi­ti­on du point de vue du sec­teur des chargeurs.

 

L’enjeu:
  • Entrée en vigueur du déve­lo­p­pe­ment des Pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains ent­rera en vigueur à par­tir de 2024.
  • Une sim­pli­fi­ca­ti­on du sys­tème s’impose pour le per­son­nel des chem­ins de fer.
  • L’application sys­té­ma­tique des STI OPE aug­men­te enco­re l’interopérabilité.
  • Le sec­teur fer­ro­vi­ai­re doit assu­mer la responsa­bi­li­té des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains.
  • La VAP sou­hai­te davan­ta­ge de marge de manœu­vre entre­pre­neu­ria­le pour les explo­itants de voies de raccordement.

 

Depuis plus de 20 ans, il y a en Suis­se des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains uni­for­mes appli­ca­bles à tou­tes les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res. Ces pre­scrip­ti­ons sont essen­ti­el­les pour le ser­vice fer­ro­vi­ai­re, car elles défi­nis­sent des acti­vi­tés et des mesu­res de col­la­bo­ra­ti­on per­ti­nen­tes pour la sécu­ri­té et déter­mi­nent les tâches, les com­pé­ten­ces et les responsa­bi­li­tés de tou­tes les par­ties pren­an­tes du ser­vice fer­ro­vi­ai­re. L’OFT col­la­bo­re étroi­te­ment avec le sec­teur fer­ro­vi­ai­re pour déve­lo­p­per les pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains et les actua­li­ser tous les quat­re ans. Ce cycle de modi­fi­ca­ti­ons fait sens, car il per­met de prend­re en comp­te tant les expé­ri­en­ces quo­ti­di­en­nes fai­tes au niveau de l’exploitation que les déve­lo­p­pe­ments tech­ni­ques du sec­teur fer­ro­vi­ai­re; mais il a aussi des effets second­ai­res néga­tifs: ainsi, les PCT ont pro­li­fé­ré au point de deve­nir une jungle de pre­scrip­ti­ons inex­tri­ca­ble, qui doit de toute urgence être éclair­cie et s’orienter vers des pre­scrip­ti­ons d’interopérabilité. Ce pro­ces­sus devra accor­der davan­ta­ge de marge de manœu­vre entre­pre­neu­ria­le aux ent­re­pri­ses respons­ables. La mise en vigueur du rema­nie­ment en cours est pré­vue pour le 1er juil­let 2024[1].

Cycle de modifications 2024 et sous-projets importants

À la VAP, nous nous féli­ci­tons des déve­lo­p­pe­ments sys­té­ma­ti­ques des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains pro­po­sées par l’OFT dans les pro­jets partiels con­cep­tuels (cf. Illus­tra­ti­on 1). Nous sug­gé­rons par ail­leurs de mett­re en œuvre rapi­de­ment les nou­veau­tés fondamentales.

  • Le pro­jet partiel 1 de l’OFT inti­tulé «STRUCTURE» a pour but de struc­tu­rer les pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains de maniè­re sys­té­ma­tique pour les rend­re plus com­pré­hen­si­bles et plus uni­for­mes pour ceux qui les appli­quent. La mise en œuvre com­plè­te de cette sim­pli­fi­ca­ti­on néces­si­te­ra plu­s­ieurs séries de modi­fi­ca­ti­ons. Il est en géné­ral indi­qué de com­bi­ner une har­mo­ni­sa­ti­on struc­tu­rel­le avec des adapt­a­ti­ons techniques.
  • Dans les pro­jets partiels 2a, 2b et 2c inti­tulés «Appli­ca­ti­on», l’OFT vise à créer les con­di­ti­ons pour une uti­li­sa­ti­on numé­ri­que sys­té­ma­tique des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains. Chacu­ne de ces pre­scrip­ti­ons est rat­ta­chée à un champ d’application ou à une opti­on. Le texte déter­mi­ne désor­mais qui assu­me quel­le fon­c­tion. Dès que ce pro­jet partiel sera réa­li­sé, il sera pos­si­ble de fil­trer sans ambi­güi­té les pre­scrip­ti­ons selon les champs d’application et de les rat­ta­cher à des fon­c­tions. Il en résul­te­ra une amé­lio­ra­ti­on con­sidé­ra­ble de l’efficacité de la réd­ac­tion des pre­scrip­ti­ons, et ce pour tou­tes leurs appli­ca­ti­ons, car cela auto­ri­se les pos­si­bi­li­tés d’application numériques.
  • Dans le cadre du pro­jet partiel 3 inti­tulé «Inci­dence», il est deman­dé à l’OFT de trou­ver une stra­té­gie adap­tée aux uti­li­sa­teurs, pour garan­tir une trans­mis­si­on sûre de la responsa­bi­li­té aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re durant le ser­vice. Selon les STI OPE (cf. Enca­dré), les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res sont respons­ables des pre­scrip­ti­ons d’exploitation; cela doit aussi valoir à l’avenir pour la Suis­se. Le déve­lo­p­pe­ment des STI OPE en cours per­met­tra en outre d’élever par étapes les règles natio­na­les des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains existan­tes et de ne con­ser­ver que les pre­scrip­ti­ons natio­na­les abso­lu­ment néces­saires, enre­gis­trées auprès de l’Agence fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en­ne ERA comme règles tech­ni­ques natio­na­les noti­fiées (RTNN)[2].
  • Le pro­jet partiel 4 inti­tulé «Con­tenu» con­ti­ent un cer­tain nombre d’adaptations du con­tenu, qui actua­li­sent les pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains.
Règlementer la collaboration de toutes les parties prenantes

Le déve­lo­p­pe­ment des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains appelé à ent­rer en vigueur en 2024 pré­voit des chan­ge­ments pro­fonds. Nous som­mes con­vain­cus que le ser­vice fer­ro­vi­ai­re ne doit pas être en soi éva­lué comme com­ple­xe. Il a beso­in de règles clai­res pour la col­la­bo­ra­ti­on de tou­tes les par­ties pren­an­tes – jus­tem­ent parce que l’on assis­te dans le ser­vice fer­ro­vi­ai­re à une aug­men­ta­ti­on du par­ta­ge du tra­vail, de l’automation et de la spé­cia­li­sa­ti­on. C’est pour­quoi nous som­mes d’avis qu’il est néces­saire de prend­re en comp­te les aspects suivants:

Viser des simplifications

Il y a beso­in de pre­scrip­ti­ons uni­for­mes, com­pré­hen­si­bles et adap­tées à leurs desti­na­tai­res qui soi­ent appli­ca­bles à tou­tes les ent­re­pri­ses. Les col­la­bora­tri­ces et col­la­bo­ra­teurs doi­vent avoir à leur dis­po­si­ti­on tou­tes les règles néces­saires à leur fon­c­tion et pou­voir sys­té­ma­ti­quement tra­vail­ler en étant débar­ras­sés de tout poids inutile.

Les pre­scrip­ti­ons d’exploitation dev­rai­ent être for­mulées sur la base des ris­ques, les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res doi­vent éla­bo­rer dans un cadre glo­bal défi­ni des solu­ti­ons simp­les et peu coû­teu­ses tail­lées sur mesu­re pour elles afin de pro­dui­re de maniè­re concurrentielle.

Tirer profit de la digitalisation

Grâce aux fil­tres rela­tifs à la fon­c­tion, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met une aug­men­ta­ti­on con­sidé­ra­ble de l’efficience dans l’application des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains. Les per­son­nes qui exer­cent une acti­vi­té liée à la sécu­ri­té doi­vent con­naît­re les pre­scrip­ti­ons per­ti­nen­tes pour leurs tâches, mais uni­quement celles-ci.

Garantir les libertés entrepreneuriales

À la VAP, nous visons pour les voies de rac­cor­de­ment des solu­ti­ons fais­ables, car il n’est à cet égard pas tou­jours pos­si­ble de respec­ter stric­te­ment les pre­scrip­ti­ons défi­nies pour le ser­vice fer­ro­vi­ai­re. Notam­ment pour les ent­re­pri­ses explo­itant des voies de rac­cor­de­ment, nous prô­nons une appro­che basée sur le ris­que afin de garan­tir plus de liber­té entre­pre­neu­ria­le. Pour orga­nis­er le dérou­le­ment de l’exploitation des voies de rac­cor­de­ment dans le respect de la sécu­ri­té et de maniè­re ren­ta­ble pour les socié­tés explo­itan­tes et pour le per­son­nel, il est néces­saire d’avoir des pre­scrip­ti­ons spécifiques.

Assurer l’interopérabilité

Des chem­ins de fer interopé­ra­bles cir­cu­lant sur dif­fé­ren­tes infra­struc­tures et dans plu­s­ieurs pays et en fran­chis­sant des fron­tiè­res ont d’autres exi­gen­ces que des chem­ins de fer régi­on­aux et des rac­cor­dés cir­cu­lant uni­quement à l’échelle loca­le. Comp­te tenu de la diver­si­té des con­di­ti­ons des gares et des voies de rac­cor­de­ment, les pre­scrip­ti­ons d’exploitation doi­vent être con­çues dans le cadre d’une struc­tu­re glo­ba­le uni­que, mais de maniè­re dif­fé­ren­ciée, com­pré­hen­si­ble et con­cen­trée sur l’essentiel en fon­c­tion du tra­fic et de l’infrastructure.

Dans le domaine des voies nor­ma­les, le déve­lo­p­pe­ment des STI OPE débou­ch­era sur une har­mo­ni­sa­ti­on crois­san­te des pre­scrip­ti­ons d’exploitation à l’échelle inter­na­tio­na­le. Le nombre de pre­scrip­ti­ons natio­na­les restan­tes devra être limi­té à un mini­mum afin d’améliorer l’applicabilité pra­tique. Tous les pays par­ti­ci­pan­ts sont appelés à abro­ger les pre­scrip­ti­ons natio­na­les qui ne sont plus néces­saires. L’application sys­té­ma­tique des STI OPE con­dui­ra sur le long terme à l’instauration de règles plus uni­for­mes pour le tra­fic trans­fron­ta­lier et au déman­tèle­ment pro­gres­sif des barrières.

Assumer des responsabilités

Les STI OPE attri­buent la responsa­bi­li­té des pre­scrip­ti­ons d’exploitation aux ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res. Par con­sé­quent, l’OFT doit céder au sec­teur fer­ro­vi­ai­re sa sou­ve­rai­ne­té en matiè­re de pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains. Le sec­teur fer­ro­vi­ai­re suis­se doit assu­mer acti­ve­ment la responsa­bi­li­té de l’ensemble des pre­scrip­ti­ons d’exploitation et de leur déve­lo­p­pe­ment. La VAP se féli­ci­te que la responsa­bi­li­té des PCT soit trans­fé­rée au sec­teur fer­ro­vi­ai­re. Cela doit être com­bi­né avec les étapes d’innovation à venir. À cet effet, le sec­teur fer­ro­vi­ai­re devra trou­ver une solu­ti­on com­mu­ne à tou­tes les ent­re­pri­ses pré­voy­ant des pre­scrip­ti­ons d’exploitation uni­for­mes. De l’avis de la VAP, il serait utile de recour­ir à un modè­le de col­la­bo­ra­ti­on coopé­ra­tif dans lequel l’OFT serait char­gé d’assurer la coor­di­na­ti­on et déve­lo­p­pe­ment et adop­terait en coopé­ra­ti­on avec les experts tech­ni­ques du sec­teur fer­ro­vi­ai­re des pre­scrip­ti­ons d’exploitation sous forme d’une direc­ti­ve (telle que l’art. 3a OTM selon le pro­jet du Con­seil fédé­ral du 2 novembre 2022). Une fois publiées, ces direc­ti­ves pour­ront être uti­li­sées par chacu­ne des ent­re­pri­ses pour la réd­ac­tion de leurs pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains.

STI OPE 2019/773
Cette abré­via­ti­on dési­gne l’ordonnance d’exécution de l’Union euro­pé­en­ne con­cer­nant la spé­ci­fi­ca­ti­on tech­ni­que d’interopérabilité «Explo­ita­ti­on et ges­ti­on du tra­fic», ver­si­on de 2019. Selon ce texte, le rail doit recon­quérir des parts de mar­ché en étant à même de cir­cu­ler sans bar­riè­res y com­pris en fran­chis­sant des fron­tiè­res et con­tri­buer à la réduc­tion des émis­si­ons de CO2. À cet effet, il y a entre aut­res beso­in d’une har­mo­ni­sa­ti­on géné­ra­le des règle­ments d’exploitation à l’échelle euro­pé­en­ne. Aujourd’hui enco­re, on appli­que dif­fé­ren­tes direc­ti­ves natio­na­les selon les pays. En déve­lo­pp­ant les STI OPE, l’UE fait pro­gresser l’harmonisation. Elle déter­mi­ne dans ce texte les responsa­bi­li­tés pour les ent­re­pri­ses, sans tou­te­fois pré­voir des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains émi­ses par les auto­ri­tés, comme c’est actu­el­le­ment le cas en Suis­se. Cela reste la tâche des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res. Cel­les-ci doi­vent adap­ter les pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains aux pre­scrip­ti­ons des STI OPE dans le sens de l’interopérabilité. De fait, au sein du Comi­té mixte (accord CH-UE sur les trans­ports ter­res­tres), la Suis­se s’est enga­gée à appli­quer les STI OPE.
 
Un calendrier bien audacieux

Pour le déve­lo­p­pe­ment des pre­scrip­ti­ons de cir­cu­la­ti­on des trains, l’OFT a publié le cal­en­drier suivant:

Étape de mise en œuvre Date butoir
Publi­ca­ti­on des PCT 2024 Fin novembre 2023
Mise en vigueur des PCT 2024 1er juil­let 2024
Cycle inter­mé­di­ai­re PCT 2025
(pro­jets partiels tram et STI OPE)
Fin 2025
Pro­chain cycle régulier Fin du 1er semes­t­re 2028

 

[1] https://www.bav.admin.ch/bav/fr/home/publications/consultations/consultations-terminees/devloppement-des-pct-a2024.html

[2] https://www.bav.admin.ch/bav/fr/home/droit/bases-legales-prescriptions/rtnn.html

La Suisse risque d’être isolée dans le trafic ferroviaire international

La Suisse risque d’être isolée dans le trafic ferroviaire international

A par­tir de 2024, la Suis­se per­dra l’ac­cès à la pla­te­for­me de l’UE pour les pro­cé­du­res d’homologation har­mo­ni­sées du nou­veau maté­ri­el rou­lant. Cela équiv­aut à un pas sup­p­lé­men­tai­re vers l’i­so­le­ment dans le tra­fic fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal. A moins que les rela­ti­ons hel­vé­ti­co-euro­pé­en­nes ne se normalisent.

L’enjeu:
  • L’ac­cès au «One-Stop-Shop» ne sera pro­lon­gé que jus­qu’à fin 2023
  • À par­tir de cette date, l’UE trai­te­ra la Suis­se comme un État tiers
  • Le trans­fert modal, la numé­ri­sa­ti­on et l’au­to­ma­tis­a­ti­on sont menacés

 

La décis­i­on du comi­té mixte rela­tif à l’ac­cord sur les trans­ports ter­res­tres avec l’UE con­cer­nant le qua­triè­me paquet fer­ro­vi­ai­re a assu­ré jus­qu’à pré­sent l’ac­cès de la Suis­se à la base de don­nées “One Stop Shop” (OSS) de l’A­gence fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en­ne (ERA). L’OSS con­ti­ent des pro­cé­du­res com­mu­nes sim­pli­fiées pour l’homologation de nou­veaux véhi­cu­les et l’établissement de cer­ti­fi­cats de sécu­ri­té en tra­fic fer­ro­vi­ai­re trans­fron­ta­lier. Selon l’OFT (cf. publi­ca­ti­on), cet accès ne sera pro­lon­gé que jus­qu’à fin 2023.

Cette décis­i­on est due aux ques­ti­ons non réso­lues dans les rela­ti­ons bila­té­ra­les entre la Suis­se et l’UE. Des pro­cé­du­res sépa­rées seront pro­ba­blem­ent néces­saires à par­tir de 2024. Ceci vaut éga­le­ment pour les accords sur les lignes d’ex­plo­ita­ti­on frontalières.

Il est urgent que la Suis­se se pro­non­ce clai­re­ment en faveur d’une coopé­ra­ti­on avec les États euro­pé­ens. Sinon, tant le trans­fert du tra­fic que la numé­ri­sa­ti­on et l’au­to­ma­tis­a­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re seront menacés.

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