La VAP promouvoit le fret ferroviaire.

La VAP Asso­cia­ti­on des char­geurs s’en­ga­ge en faveur de con­di­ti­ons-cad­res adap­tées au mar­ché et d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re suis­se pour le trans­port de mar­chan­di­ses per­for­mant. Thè­mes actuels:

SECTEUR DU FRET

  • Com­ment con­ce­voir l’a­ve­nir du trans­port de mar­chan­di­ses?
  • Qu’est-ce qui fait bouger le sec­teur du fret?
  • Un aper­çu des acteurs du fret ferroviaire.

RÉSEAU

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons uti­les sur les voies fer­rées, leur orga­ni­sa­ti­on et l’ac­cès au réseau.

FINANCEMENT

Infor­ma­ti­ons sur les aides finan­ciè­res et les taxes dans le trans­port de marchandises.

SITES

Tout sur le char­ge­ment libre, les ter­minaux, les instal­la­ti­ons de voies de rac­cor­de­ment ou enco­re les hubs logis­ti­ques mul­ti­mo­daux.

INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge à har­mo­nis­er les con­di­ti­ons-cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler sans dif­fi­cul­té sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

DURABILITÉ

Pour un ave­nir clair­voy­ant, il con­vi­ent de con­ce­voir dif­fér­ents domain­es de maniè­re durable.

Innovation

Com­ment pou­vons-nous faire avan­cer l’in­no­va­ti­on dans le trans­port de marchandises?

EXPLOITATION

En faveur d’une con­cur­rence loya­le, nous vou­lons uti­li­ser la force de tous les modes de trans­port et les com­bi­ner de maniè­re opti­ma­le. Car c’est ainsi que le tra­jet sera plus court – et plus éco­no­mi­que – pour chacun d’ent­re nous.

ÉVÉNEMENTS

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons com­plé­men­tai­res et de la docu­men­ta­ti­on sur nos mani­fes­ta­ti­ons Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re, notre Assem­blée géné­ra­le et autres.

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a con­cré­ti­sé les mesu­res annon­cées en vue de ren­forcer la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. L’autorité fédé­ra­le réa­git ainsi au rap­port du Ser­vice suis­se d’enquête de sécu­ri­té (SESE) sur l’accident sur­venu dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025. Elles ébran­lent les fon­de­ments mêmes du fret fer­ro­vi­ai­re et les coûts sup­p­lé­men­tai­res qui en décou­lent sont énor­mes, en par­ti­cu­lier pour les pro­prié­tai­res de wagons. Par ail­leurs, ni ces der­niers ni les ate­liers ne savent clai­re­ment com­ment mett­re en œuvre ces mesu­res dans un délai aussi pro­che. À court terme, cela ris­que d’entraîner des per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et, à moyen terme, la com­pé­ti­ti­vi­té de l’ensemble du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sera con­sidé­ra­blem­ent réduite.


Les enjeux:

  • La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue
  • La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte
  • Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants
  • La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations
  • L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise
  • Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché
  • Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue

Le 11 sep­tembre 2025, l’OFT a com­mu­ni­qué les mesu­res con­crè­tes pri­ses en répon­se au rap­port du SESE. Cette annon­ce fait suite à deux tables ron­des orga­ni­sées par l’OFT avec des repré­sen­tants du sec­teur après la publi­ca­ti­on du rap­port du SESE. L’objectif de ce dia­lo­gue était de défi­nir des mesu­res visa­nt à amé­lio­rer enco­re la sécu­ri­té déjà éle­vée du fret fer­ro­vi­ai­re. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025.

La sécu­ri­té est éga­le­ment une prio­ri­té abso­lue pour les mem­bres de la VAP. Il est tou­te­fois faux et dan­ge­reux de sug­gé­rer une sécu­ri­té abso­lue. Il con­vi­ent de mett­re en balan­ce les avan­ta­ges de mesu­res sup­p­lé­men­tai­res et plus rest­ric­ti­ves avec les coûts sup­p­lé­men­tai­res qu’elles ent­raî­nent et de prend­re une décis­i­on réflé­chie. Il faut noter ce faisant que les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT sont sus­cep­ti­bles d’amenuiser la sécu­ri­té dans l’ensemble du trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, ces mesu­res et les coûts exor­bi­tants asso­ciés ent­raî­ne­ront à moyen terme un trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route, qui est beau­coup plus dangereuse.

La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte

La VAP con­sidè­re qu’il est de son devoir d’évaluer la pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té des mesu­res pour le sec­teur en géné­ral et pour les pro­prié­tai­res de wagons en par­ti­cu­lier. En outre, les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re doi­vent sup­port­er les coûts des mesu­res de maniè­re aussi équi­ta­ble que pos­si­ble. Cela con­cer­ne prin­ci­pa­le­ment les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) dans leur rôle de trans­por­teurs, les pro­prié­tai­res de wagons et les explo­itants d’infrastructures. Le niveau élevé de sécu­ri­té ne pour­ra être main­tenu et amé­lio­ré qu’à con­di­ti­on que tou­tes les par­ties impli­quées s’acquittent de leurs obli­ga­ti­ons. En effet, ce ne sont pas des mesu­res iso­lées, mais leur multi­tu­de et leur inter­ac­tion qui garan­tis­sent la sécu­ri­té de l’ensemble du système.

Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants

Avec ces nou­vel­les mesu­res, l’OFT impo­se aux pro­prié­tai­res de wagons des obli­ga­ti­ons dis­pro­por­ti­onnées par rap­port aux aut­res acteurs. La réduc­tion sub­stan­ti­el­le des inter­val­les de main­ten­an­ce, en par­ti­cu­lier, aura un impact mas­sif sur la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses et la ren­ta­bi­li­té des ent­re­pri­ses. En effet, les inter­val­les de main­ten­an­ce impo­sés par l’OFT ent­raî­ne­ront une réduc­tion extrê­me­ment importan­te, qui n’a pas enco­re pu être quan­ti­fiée de maniè­re défi­ni­ti­ve, de la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses. À court terme, cette mesu­re ent­raî­ne donc des gou­lets d’étranglement dans le sec­teur des char­geurs, qui ris­quent de com­pro­mett­re la sécu­ri­té d’approvisionnement du pays. Ce sujet a sou­vent été abor­dé en amont et à l’occasion des tables ron­des, mais il a éton­n­am­ment peu influen­cé la prise de décis­i­on de l’OFT.

À moyen terme, les mesu­res adop­tées con­tin­ue­ront de nuire à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route et accé­lé­re­ront for­te­ment le trans­fert du rail vers la route. Et tout cela à un moment où le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est déjà sou­mis à une forte pres­si­on sur de nombreux fronts. Ces con­sé­quen­ces sont en tota­le con­tra­dic­tion avec la volon­té d’augmenter le fret fer­ro­vi­ai­re, qui a une fois de plus été expri­mée au Par­le­ment avec l’adoption de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT vont à l’encontre de cette volonté.

La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations

Pour la VAP, il n’est aujourd’hui pas pos­si­ble de pré­voir com­ment les mesu­res pour­ront être mises en œuvre dans le délai extrê­me­ment court qui reste avant leur entrée en vigueur. En effet, les ent­re­pri­ses char­gées de la main­ten­an­ce man­quent déjà aujourd’hui de capa­ci­tés, de res­sour­ces et de com­po­sants. Cette situa­ti­on va enco­re s’aggraver à la suite des mesu­res pri­ses par l’OFT. Il est à cra­ind­re que les wagons de mar­chan­di­ses restent non seu­le­ment plus sou­vent, mais sur­tout plus long­temps dans les ent­re­pri­ses de main­ten­an­ce qu’auparavant. À cela s’ajoute le fait que le nombre de trans­ports de wagons vides à desti­na­ti­on et en pro­ven­an­ce des ate­liers aug­m­en­te­ra con­sidé­ra­blem­ent. Une fois enco­re, ce sont sur­tout les ent­re­pri­ses de char­ge­ment qui en res­sen­ti­ront les effets dans un pre­mier temps, car elles devront faire appel à davan­ta­ge de wagons pour trans­por­ter la même quan­ti­té de mar­chan­di­ses. En con­sé­quence, à moyen terme, de plus en plus de char­geurs dev­rai­ent se détour­ner du fret fer­ro­vi­ai­re et ache­mi­ner leurs mar­chan­di­ses par la route.

L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses étant inté­g­ré à l’échelle euro­pé­en­ne, les effets des mesu­res pri­ses par l’OFT ne s’arrêtent pas aux fron­tiè­res natio­na­les. Les pro­prié­tai­res de wagons hors de Suis­se peu­vent dif­fi­ci­le­ment déter­mi­ner si l’un de leurs wagons de mar­chan­di­ses loués cir­cu­le sur les voies suis­ses, car les cli­ents dis­po­sent libre­ment des wagons dis­po­nibles dans le cadre de l’interopérabilité. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT dev­rai­ent avoir pour con­sé­quence que les pro­prié­tai­res de wagons ne des­ser­vi­ront plus le mar­ché suis­se, ou alors uni­quement avec des flot­tes entre­te­nues spé­cia­le­ment pour ce pays. Cela ent­raî­ne­ra une char­ge admi­nis­tra­ti­ve sup­p­lé­men­tai­re qui fera grim­per les coûts et rédui­ra l’attractivité du fret ferroviaire.

Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché

Les pro­prié­tai­res de wagons doi­vent sup­port­er à eux seuls pres­que entiè­re­ment le finance­ment des coûts, indé­pen­dam­ment des char­ges orga­ni­sa­ti­on­nel­les sup­p­lé­men­tai­res en forte aug­men­ta­ti­on et qui ne sont pas enco­re défi­nies à ce jour. L’OFT n’a impo­sé aucu­ne mesu­re aussi radi­cale aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) en tant que trans­por­teurs ni aux explo­itants d’infrastructures. Cela est sur­pren­ant, car il n’existe aucu­ne rai­son plau­si­ble de les responsa­bi­li­ser moins que les pro­prié­tai­res de wagons. Sur ce sujet éga­le­ment, des mesu­res con­crè­tes ont été pré­sen­tées pour les deux acteurs à l’occasion des tables rondes.

Comme pour tou­tes les par­ties con­cer­nées, il est clair pour la VAP qu’après un acci­dent comme celui du tun­nel de base du Saint-Got­hard, qui a ent­raî­né des coûts con­sidé­ra­bles – heu­reu­se­ment uni­quement finan­ciers –, il est impos­si­ble de pas­ser sim­ple­ment à l’ordre du jour. Mais il est éga­le­ment vrai que les pro­prié­tai­res de wagons ont tou­jours beau­coup inves­ti et con­ti­nuent d’investir davan­ta­ge dans la sécu­ri­té de leurs wagons de mar­chan­di­ses. Par le passé déjà, ils ont mis en œuvre chaque année des mesu­res effi­caces pour un mon­tant de 40 mil­li­ons d’euros. Dès le début, la VAP, en tant que voix des pro­prié­tai­res de wagons, a pré­co­ni­sé des mesu­res qui aurai­ent enco­re ren­for­cé le niveau de sécu­ri­té déjà élevé du rail tout en ten­ant comp­te des prin­cipes de pro­por­ti­on­na­li­té, de via­bi­li­té et de faisabilité.

Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

Ces mesu­res ont des con­sé­quen­ces dra­ma­ti­ques pour la bran­che des char­geurs. Il n’est pas enco­re pos­si­ble d’évaluer de maniè­re défi­ni­ti­ve les con­sé­quen­ces et les coûts pour le fret fer­ro­vi­ai­re, car le sys­tème est trop com­ple­xe et les mesu­res déci­dées trop com­pli­quées. Il est tou­te­fois déjà clair aujourd’hui que le fret fer­ro­vi­ai­re tel que nous le con­nais­si­ons jusqu’à pré­sent va être pro­fon­dé­ment bouleversé.

À court terme, ce sont les pro­prié­tai­res de wagons qui devront sup­port­er les coûts plus éle­vés de main­ten­an­ce et d’acheminement vers les ate­liers. À moyen terme, cepen­dant, ces mesu­res auront un impact extrê­me­ment néga­tif sur le fret fer­ro­vi­ai­re. En effet, en rai­son de l’augmentation des coûts, d’autres ent­re­pri­ses trans­por­te­ront à l’avenir leurs mar­chan­di­ses par la route plu­tôt que par le rail. La sécu­ri­té n’en sera pas ren­for­cée, bien au con­trai­re: le trans­port rou­tier, plus acci­den­to­gè­ne, ren­dra le trans­port de mar­chan­di­ses glo­ba­le­ment moins sûr.

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Période de turbulences pour le transport ferroviaire de marchandises à travers les Alpes

Période de turbulences pour le transport ferroviaire de marchandises à travers les Alpes

Un voya­ge d’étude le long du plus important cor­ri­dor de fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en a con­duit le direc­teur de la VAP du por­tail sud du tun­nel de base du Got­hard en Suis­se jusqu’au port de Rot­ter­dam. Le voya­ge a mon­tré de maniè­re impres­si­on­nan­te tou­tes les facet­tes du trans­port fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal de mar­chan­di­ses. Mais il a sur­tout révé­lé la situa­ti­on exi­ge­an­te du ges­ti­on­n­aire d’infrastructure alle­mand et, par con­sé­quent, des four­nis­seurs de solu­ti­ons dans le trans­port combiné.


Les enjeux:

  • Tâches her­culé­en­nes pour les presta­tai­res de trans­port combiné
  • Pro­blè­mes iden­ti­fiés, solu­ti­ons à l’épreuve de la patience
  • Un objec­tif com­mun : le trans­fert du trafic
  • La Suis­se avan­ce énergiquement
  • Port de Rot­ter­dam : un grand potentiel pour le rail
  • Le nou­veau péage aux Pays-Bas dev­rait don­ner un coup de pouce au rail
  • Box-stop pour les loco­mo­ti­ves à haute performance

Tâches her­culé­en­nes pour les presta­tai­res de trans­port combiné

Les presta­tai­res du trans­port com­bi­né ne sont guère envia­bles en ce moment. Et ce, sur­tout en rai­son des grands chan­tiers et des réno­va­tions de l’infrastructure en Alle­ma­gne, qui ent­raî­nent des retards et des sup­pres­si­ons de trains. Cela irri­te les cli­ents et pous­se les col­la­bo­ra­teurs des ges­ti­on­n­aires d’infrastructure à la limi­te de leurs capa­ci­tés. Et comme si les défis n’étaient pas déjà assez grands, la pénurie de main‑d’œuvre omni­pré­sen­te vient enco­re com­pli­quer la situation.

Problèmes identifiés, solutions à l’épreuve de la patience

Le ges­ti­on­n­aire d’infrastructure Infra­GO de la Deut­sche Bahn (DB Infra­GO) a heu­reu­se­ment recon­nu les pro­blè­mes et les met ouver­te­ment sur la table. C’est la con­di­ti­on pour que le sec­teur puis­se se pré­sen­ter uni, éla­bo­rer des solu­ti­ons et sur­mon­ter la situa­ti­on dif­fi­ci­le. Les respons­ables de DB Infra­GO ne se lais­sent pas décou­ra­ger. Mal­gré tout, aucu­ne déten­te de la situa­ti­on n’est en vue à court terme.

Cent­re d’exploitation sud à Pol­le­gio, au Tes­sin. @Litra

Objectif commun : le transfert modal

Mal­gré tous les défis, l’objectif trans­na­tio­nal est de trans­fé­rer le trans­port de mar­chan­di­ses de la route vers le rail. Pour ce faire, la responsa­bi­li­té incom­be non seu­le­ment au sec­teur lui-même, mais aussi et sur­tout à la poli­tique. Elle doit adap­ter les con­­di­­ti­ons-cad­­res de maniè­re à évi­ter un trans­fert du rail vers la route en cette péri­ode extrê­me­ment dif­fi­ci­le. Cette tâche est d’autant plus exi­ge­an­te que les chif­fres en Suis­se mont­rent déjà un recul de la répar­ti­ti­on moda­le au détri­ment du rail.

La Suis­se progresse

La poli­tique suis­se a recon­nu depuis long­temps la pro­blé­ma­tique et ne reste pas inac­ti­ve. Elle veut par exemp­le cou­pler à l’avenir la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons (RPLP) au ren­ché­ris­se­ment. Ainsi, le rap­port de prix du rail par rap­port à la route s’améliorera légè­re­ment. De plus, dans le cadre de la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses, la Con­fé­dé­ra­ti­on veut encou­ra­ger les trans­ports fer­ro­vi­ai­res sur une distance infé­ri­eu­re à 600 kilo­mè­tres. Ces mesu­res sont uti­les, mais n’éliminent pas les pro­blè­mes des pays voi­sins dans le domaine des infrastructures.

Le ter­mi­nal Arsi­­zio-Gal­l­a­ra­­te de Hupac. @Hupac

Pour con­tour­ner les pro­blè­mes d’infrastructure de l’Allemagne, une exten­si­on des capa­ci­tés via un bypass Bâle-Anvers en tant que deu­xiè­me voie d’accès nord à la NLFA s’imposerait. Les tun­nels vos­gi­ens ne dis­po­sent actu­el­le­ment pas du pro­fil de quat­re mètres qui serait néces­saire pour le trans­port com­bi­né non accom­pa­gné. Cette exten­si­on est donc inévitable.

 

 

Port de Rot­ter­dam : un grand potentiel pour le rail

Site por­tuai­re de Rot­ter­dam. @VAP

Retour au voya­ge d’étude. La visi­te du port de Rot­ter­dam a mon­tré com­bien de mar­chan­di­ses les plus diver­ses doi­vent être dépla­cées chaque jour d’un point A à un point B afin de maî­tri­ser la gran­de soif de con­som­ma­ti­on de nos socié­tés. Il s’agit notam­ment de con­teneurs rem­p­lis de mar­chan­di­ses les plus diver­ses, de voitures ou de char­bon. Les mar­chan­di­ses qui arri­vent au port de Rot­ter­dam sont ache­mi­nées à 55% par voie flu­via­le, à 37% par la route et à 8% seu­le­ment par le rail. La part de la répar­ti­ti­on moda­le de la route est donc pres­que cinq fois plus éle­vée que celle du rail.

Un nou­veau péage aux Pays-Bas dev­rait don­ner un coup de pouce au rail

Aux Pays-Bas, il n’y a en prin­ci­pe pas de péage auto­rou­tier – l’utilisation des auto­rou­tes et des voies rapi­des est donc gra­tuite. Cela con­tri­bue cer­tai­ne­ment à la fai­ble répar­ti­ti­on moda­le du rail. Cela dev­rait chan­ger à par­tir de 2026. Le légis­la­teur néer­lan­dais intro­dui­ra un péage sur les auto­rou­tes et sur cer­tai­nes rou­tes natio­na­les et dépar­te­men­ta­les. Les recet­tes de cette taxe dev­rai­ent ali­men­ter un fonds desti­né à aider les ent­re­pri­ses néer­lan­dai­ses à déve­lo­p­per des tech­no­lo­gies et des flot­tes plus respec­tueu­ses de l’environnement. L’introduction de cette taxe dev­rait amé­lio­rer la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route. Par rap­port à la RPLP en Suis­se, la con­cep­ti­on et l’utilisation du péage néer­lan­dais pré­sen­tent le grand avan­ta­ge que son mon­tant ne dépend pas de la pro­pul­si­on des cami­ons. Cette solu­ti­on inci­te au trans­fert modal tout en encou­ra­geant les tech­no­lo­gies de pro­pul­si­on respec­tueu­ses de l’environnement.

Arrêt au stand pour les loco­mo­ti­ves à haute performance

Ate­lier de la LWR au port de Rot­ter­dam. @VAP

Le voya­ge d’étude s’est ter­mi­né par une visi­te de Loco­mo­ti­ve Work­shop Rot­ter­dam, qui assu­re la main­ten­an­ce des loco­mo­ti­ves. Le site pro­che du port garan­tit des tra­jets courts pour l’entretien des loco­mo­ti­ves élec­tri­ques de haute tech­no­lo­gie. Les chevaux de trait de Sie­mens, dont la puis­sance peut att­eind­re 9000 chevaux, tirent des mil­liers de wagons de mar­chan­di­ses dans toute l’Europe. Cela ne fon­c­tion­ne que si tout le monde tra­vail­le main dans la main. C’est cette sym­bio­se par­fai­te entre les loco­mo­ti­ves (ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re), les déten­teurs de wagons et les ges­ti­on­n­aires d’infrastructure qui fait du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses ce qu’il est : effi­cace sur le plan éner­gé­tique, respec­tueux de l’environnement, peu bru­yant et ren­ta­ble, sur­tout sur les gran­des distances.

Un robot sur rail pour faire ent­rer et sor­tir les loco­mo­ti­ves. @VAP

L’industrie et la poli­tique doi­vent chan­ger de men­ta­li­té ensem­ble et en temps voulu

Le voya­ge d’étude a per­mis aux par­ti­ci­pan­ts d’acquérir de mul­ti­ples con­nais­sances. La visi­te de DB Infra­GO a mon­tré qu’une meil­leu­re con­cer­ta­ti­on entre les pays pou­vait à elle seule désa­morcer la situa­ti­on. D’une part, il est avan­ta­ge­ux que les deux par­ties par­tent de la même base et par­lent de la même situa­ti­on de départ lors de la réso­lu­ti­on des pro­blè­mes. D’autre part, les respons­ables peu­vent dis­cu­ter à temps de la pla­ni­fi­ca­ti­on des chan­tiers avec les per­son­nes concernées.

Le voya­ge d’apprentissage a clai­re­ment mon­tré qu’en matiè­re de trans­port de mar­chan­di­ses trans­fron­ta­lier, tous les rouages doi­vent s’engrener pour que l’ensemble fon­c­tion­ne de maniè­re opti­ma­le. Ce n’est qu’ainsi que les acteurs du sec­teur peu­vent ache­mi­ner les mar­chan­di­ses du point de départ au point d’arrivée en temps et en heure et sans dom­mages. Mal­heu­reu­se­ment, le sys­tème est actu­el­le­ment para­ly­sé à cer­ta­ins end­roits car, par le passé, les prio­ri­tés ont sou­vent été fixées au détri­ment du rail. C’est pour­quoi il faut que le sec­teur, et en par­ti­cu­lier les poli­ti­ques, chan­gent rapi­de­ment d’avis.

 

 

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Données de mobilité: la Confédération ose s’affranchir de ses contraintes

Données de mobilité: la Confédération ose s’affranchir de ses contraintes

Pour l’économie et la socié­té suis­ses, une bonne acces­si­bi­li­té et un sys­tème de mobi­li­té qui fon­c­tion­ne bien sont des atouts importants pour le site natio­nal. Avec l’infrastructure de don­nées sur la mobi­li­té (IDM), la Con­fé­dé­ra­ti­on entend créer les con­di­ti­ons qui per­mettront une sim­pli­fi­ca­ti­on des éch­an­ges de don­nées sur la mobi­li­té. L’association des char­geurs VAP se féli­ci­te de cette initia­ti­ve, même si le che­min qui mène­ra au but s’avère jon­ché d’embûches.


Les enjeux:

  • Uti­li­ser les don­nées pour la mise en réseau des acteurs de la mobilité
  • Les acteurs doi­vent par­ti­ci­per au finance­ment à moyen terme
  • Une nou­vel­le loi fédé­ra­le crée un cadre juri­di­que et génè­re de la confiance
  • La Con­fé­dé­ra­ti­on fait un pas en avant courageux
  • Il reste des obs­ta­cles importants à surmonter
  • En dépit de tous les obs­ta­cles, la VAP se féli­ci­te de l’initiative
Utiliser les données pour la mise en réseau des acteurs de la mobilité

À l’ère du numé­ri­que, la mise en réseau est cru­cia­le. Cela vaut aussi et sur­tout pour la mobi­li­té. À cet effet, il est indis­pensable de dis­po­ser de don­nées de bonne qua­li­té. Le pro­jet IDM de la Con­fé­dé­ra­ti­on a pour but de mett­re en réseau les acteurs de tous les sec­teurs de la mobi­li­té et de tous les éche­lons admi­nis­tra­tifs. Le but con­sis­te à four­nir des don­nées et des inter­faces stan­dar­di­sées ainsi que des ser­vices numé­ri­ques. Le 30 juin 2025, la Com­mis­si­on des trans­ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal (CTT‑N) a pro­cé­dé aux audi­tions de dif­fér­ents acteurs ayant des inter­faces avec le sec­teur de la mobilité.

Les acteurs doivent participer au financement à moyen terme

Les beso­ins en res­sour­ces et en finan­ces s’élèvent sur plus de 12 ans à 25 mil­li­ons de francs par an en moy­enne. En rai­son de la struc­tu­re pro­gres­si­ve et de l’augmentation de la com­ple­xi­té de l’IDM, les beso­ins annu­els aug­m­en­te­ront con­tinuel­le­ment et pas­se­ront de 17 mil­li­ons de francs au départ à quel­que 33 mil­li­ons de francs. L’IDM est finan­cée pour moi­tié par le fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re (FIF) et pour moi­tié par le fonds pour les rou­tes natio­na­les et le tra­fic d’agglomération (FORTA). Vu l’utilité éco­no­mi­que de l’IDM, la Con­fé­dé­ra­ti­on pré­voit qu’au bout de 12 ans, les acteurs éco­no­mi­ques pro­fi­tant des don­nées et des ser­vices par­ti­ci­pe­ront éga­le­ment au financement.

Une nouvelle loi fédérale crée un cadre juridique et génère de la confiance

En pro­po­sant la nou­vel­le loi fédé­ra­le con­cer­nant l’infrastructure de don­nées sur la mobi­li­té (LIDMo) comme cadre juri­di­que ainsi que l’organisation future, le légis­la­teur entend sus­ci­ter la con­fi­ance des acteurs envers l’IDM. Pour ce faire, il a for­mulé des prin­cipes pri­mor­diaux tels que la neu­tra­li­té, l’indépendance, l’ouverture, le volon­ta­ri­at, la par­ti­ci­pa­ti­on, l’orientation sur les beso­ins, l’absence de dis­cri­mi­na­ti­on, la trans­pa­rence, la fia­bi­li­té, la péren­ni­té, la qua­li­té, la pro­tec­tion des don­nées, la sécu­ri­té des don­nées, l’«open source» (logi­ciels libres) et le «design-to-cost» (con­cep­ti­on à coût objectif).

La Confédération fait un pas en avant courageux

Les efforts cou­ra­ge­ux de la Con­fé­dé­ra­ti­on dans la mise à dis­po­si­ti­on de l’IDM méri­tent d’être salués. Il est temps que quelqu’un ose faire ce pas en avant radi­cal pour ce sujet important et s’attelle à la tâche de ras­sem­bler et de mett­re à dis­po­si­ti­on sous une forme stan­dar­di­sée les innom­bra­bles don­nées qui se pré­sen­tent dans une très gran­de diver­si­té de for­mats et de gra­nu­la­ri­tés. En effet, ces don­nées ne sont d’une véri­ta­ble uti­li­té que si une part aussi large que pos­si­ble des acteurs four­nis­sent des don­nées et les met­tent à dis­po­si­ti­on d’un cer­cle d’utilisateur aussi large que pos­si­ble sous une forme stan­dar­di­sée. Aussi pro­met­teur que paraisse le pro­jet de la Con­fé­dé­ra­ti­on en thé­o­rie, sa mise en œuvre sera un défi non moind­re. On le remar­que aussi au fait que sur ce sujet, pra­ti­quement per­son­ne ne se laisse aller à une gran­de eupho­rie. Pourquoi?

Il reste des obstacles importants à surmonter

À pre­miè­re vue, le pro­jet sus­ci­te de gran­des atten­tes. Si on le con­sidè­re dans le détail, on remar­que tou­te­fois que la com­ple­xi­té aug­men­te rapi­de­ment au fur et à mesu­re que l’on avan­ce dans la con­cré­ti­sa­ti­on – ce qui n’est pas inha­bi­tuel avec les pro­jets infor­ma­ti­ques. Une pierre d’achoppement essen­ti­el­le est ce que l’on appel­le le «dou­ble volon­ta­ri­at». Dou­ble, car d’une part, les acteurs déci­dent eux-mêmes s’ils sou­hai­tent recour­ir à l’IDM pour four­nir des don­nées, en éch­an­ger ou en obte­nir. Deu­xiè­me­ment, dans le cas d’une four­ni­tu­re de don­nées via l’IDM, les acteurs peu­vent enco­re déter­mi­ner quel­les don­nées ils sou­hai­tent divul­guer en tant que don­nées publi­ques («open data») ou mett­re à dis­po­si­ti­on de maniè­re rest­ric­ti­ve («rest­ric­ted data»). De l’avis des acteurs, un cer­tain scep­ti­cis­me est par­fai­te­ment com­pré­hen­si­ble. En effet, quel­le ent­re­pri­se sou­hai­terait mett­re à la dis­po­si­ti­on du grand public ou de ses con­curr­ents des infor­ma­ti­ons con­fi­den­ti­el­les ou sen­si­bles pour la sécurité?

C’est pré­cis­é­ment ce volon­ta­ri­at qui ris­que de faire échou­er l’IDM. En effet, l’utilité des don­nées four­nies est for­te­ment cor­ré­lée à leur exhaus­ti­vi­té. C’est bien pour cette rai­son que l’on a créé une base léga­le sur l’obligation de four­nir des infor­ma­ti­ons, par exemp­le pour les recu­eils de don­nées de l’Office fédé­ral de la sta­tis­tique. Il y a en outre le ris­que que la Con­fé­dé­ra­ti­on pro­po­se les don­nées dans une gra­nu­la­ri­té trop fai­ble ou trop éle­vée. Dans ce cas, soit les don­nées ne répon­drai­ent pas aux exi­gen­ces, soit on coll­ec­terait des don­nées inu­tile­ment détail­lées. Ces deux cas de figu­re sont insatisfaisants.

Pour l’association des char­geurs (VAP), le cas d’application s’avère inté­res­sant pour iden­ti­fier les capa­ci­tés libres dans le tra­fic de mar­chan­di­ses par wagons com­plets. D’autant plus que lors de sa ses­si­on de prin­temps 2025, le Par­le­ment a adop­té la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM), qui s’est donné pour objec­tif que les tra­fics par wagons com­plets iso­lés puis­sent s’autofinancer. Dans cette démar­che, une meil­leu­re uti­li­sa­ti­on des capa­ci­tés dis­po­nibles serait une étape importante.

Réa­li­ser cet objec­tif est ambi­ti­eux, car il exis­te tou­tes sor­tes de capa­ci­tés. Tout comme il se pose tou­tes sor­tes de ques­ti­ons. Par exemp­le celle de savoir si des capa­ci­tés sont dis­po­nibles sur quel site, pour quel­le desti­na­ti­on, pour quel type de wagon (les capa­ci­tés d’un wagon de mar­chan­di­ses en vrac ne sont pas les mêmes que cel­les d’un wagon à parois coulis­san­tes) et à quel moment. Il fau­drait que quelqu’un recu­eil­le ces don­nées «pro­pre­ment» et les mette à la dis­po­si­ti­on de l’IDM. Une chose est sûre: à ce jour, pres­que per­son­ne n’a tout cela en tête.

En dépit de tous les obstacles, la VAP se félicite de l’initiative

La VAP se féli­ci­te que la Con­fé­dé­ra­ti­on s’attaque au sujet cru­cial de l’accessibilité des don­nées stan­dar­di­sées et donc à la ques­ti­on de la digi­ta­li­sa­ti­on. Ce n’est pas parce que le che­min est par­se­mé d’embûches que l’on peut se per­mett­re d’ignorer le sujet. Et c’est jus­tem­ent parce les ques­ti­ons importan­tes n’ont pas enco­re de répon­se qu’il est pri­mor­di­al que la Con­fé­dé­ra­ti­on ras­sem­ble autour d’une table les acteurs cen­sés un jour uti­li­ser ces don­nées. Car enfin, la réus­si­te ou l’échec dépen­dra de la dis­po­si­ti­on des ent­re­pri­ses à con­tri­buer à la trans­mis­si­on des don­nées et à les uti­li­ser ensuite elles-mêmes à par­tir de l’IDM. Cela débou­che sur la récipro­ci­té: ceux qui con­tri­buent se voi­ent don­ner quel­que chose en retour.

Ce n’est que si les acteurs voi­ent dans l’IDM une plus-value qu’ils seront prêts, au bout de 12 ans, à finan­cer une plus gran­de par­tie de l’IDM. Enfin, il faut espé­rer que l’initiative de la Con­fé­dé­ra­ti­on inci­te­ra d’autres ent­re­pri­ses du sec­teur privé à s’intéresser de plus près au sujet de la four­ni­tu­re des don­nées et à la digitalisation.

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Par le passé, le trans­fert des mar­chan­di­ses sur le rail a été non seu­le­ment sou­tenu par la poli­tique, mais aussi approu­vé à plu­s­ieurs repri­ses dans les urnes par les élec­tri­ces et élec­teurs. Dans la ligne de la devi­se «Pour les mar­chan­di­ses, le train». Pour­tant, il y a un fossé entre la thé­o­rie et la pra­tique. Seu­le­ment deux semain­es après l’annonce de l’arrêt de la chaus­sée rou­lan­te, voilà qu’arrive une autre opti­mi­sa­ti­on aux dépens du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. La situa­ti­on des chan­tiers – notam­ment chez notre voi­sin du nord – est source de sou­cis sup­p­lé­men­tai­res pour les presta­tai­res de trans­port com­bi­né. Il est désor­mais grand temps d’amorcer un retour­ne­ment de ten­dance afin de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du rail.


Les enjeux:

  • Deux mau­vai­ses nou­vel­les en seu­le­ment deux semaines
  • Libé­rer la voie et des fonds pour de nou­vel­les offres
  • Les chan­tiers, un énor­me casse-tête pour le TC transfrontalier
  • Le sec­teur reg­or­ge de bon­nes idées
  • La poli­tique a mon­tré la voie à plu­s­ieurs reprises
  • La Suis­se est cham­pion­ne d’Europe des réseaux ferroviaires
  • Il est grand temps de poser de nou­veaux jalons
Deux mauvaises nouvelles en seulement deux semaines

La chaus­sée rou­lan­te (RoLa) avait été con­çue dès le départ comme une offre com­plé­men­tai­re pour le tra­fic com­bi­né (TC) tran­sal­pin. Ainsi, même les cami­ons sans semi-remor­que gruta­ble, et donc non adap­tés au trans­port non accom­pa­gné pou­vai­ent tra­ver­ser les Alpes par le rail. Or cette page dev­rait se refer­mer dès la fin 2025, soit trois ans plus tôt que prévu. Comme si ces actua­li­tés néga­ti­ves ne suf­fi­sai­ent pas, CFF Cargo a annon­cé seu­le­ment un peu plus de deux semain­es plus tard qu’il allait réo­ri­en­ter le TC. Tout anodi­ne que puis­se paraît­re cette infor­ma­ti­on, ses con­sé­quen­ces seront pro­ba­blem­ent très gra­ves: CFF Cargo envi­sa­ge de fer­mer huit ter­minaux de TC dont l’exploitation n’est pas ren­ta­ble. Sont con­cer­nés les sites de Oen­sin­gen, Bâle, Gos­sau, Wid­nau, Renens, Saint-Tri­phon, Caden­az­zo et Luga­no. Cette nou­vel­le, pas­sée pres­que inaper­çue dans le bour­don­ne­ment média­tique de l’actualité, pour­rait s’avérer dou­lou­reu­se pour cer­tai­nes régions. Le ter­mi­nal de Caden­az­zo, par exemp­le, est un point névral­gi­que du Tes­sin où tran­sit­ent entre aut­res des mar­chan­di­ses essentielles.

Libérer la voie et des fonds pour de nouvelles offres

D’un point de vue de ges­ti­on­n­aire, l’arrêt de ces deux off­res peut sem­bler tout à fait per­ti­nent. En effet, main­te­nir arti­fi­ci­el­le­ment en vie des off­res non ren­ta­bles ne peut se jus­ti­fier que dans des con­di­ti­ons très par­ti­cu­liè­res. Tou­te­fois, l’évolution future veut que le fret fer­ro­vi­ai­re con­ser­ve à la fois les res­sour­ces finan­ciè­res déb­lo­quées et les infra­struc­tures de char­ge­ment. Cela per­met­tra de créer de nou­vel­les off­res et de ren­forcer fon­da­men­ta­le­ment la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Dans un mar­ché qui fon­c­tion­ne, l’arrêt des off­res non ren­ta­bles garan­tit en géné­ral qu’il en appa­raî­tra de nou­vel­les, la plu­part du temps plus compétitives.

Les chantiers, un énorme casse-tête pour le TC transfrontalier

Tout urgent que soit l’aménagement de l’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, notam­ment en Alle­ma­gne, les innom­bra­bles chan­tiers qui jalon­nent le tra­fic nord-sud com­pli­quent la tâche des acteurs du TC. Par exemp­le, il est pour cer­ta­ins presta­tai­res indis­pensable que les travaux aient lieu pen­dant le «Fer­ra­gos­to», la gran­de pause esti­vale du 15 août en Ita­lie. Lors de ces semain­es, l’économie et le trans­port de mar­chan­di­ses sont pra­ti­quement à l’arrêt. Pour ces presta­tai­res, il est impé­ra­tif de déci­der de la pla­ni­fi­ca­ti­on et du moment des travaux en con­cer­ta­ti­on transfrontalière.

Le secteur regorge de bonnes idées

Déci­dé­ment, les idées pour ren­forcer le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et sa rési­li­ence ne man­quent pas. Mais la plu­part du temps, ce qui fait défaut, c’est la volon­té et les fonds. Pour le tra­fic inter­mo­dal, Hupac a détail­lé à l’occasion de l’«Inter­mo­dal Forum» du 16 mai 2025 cinq mesu­res clés sus­cep­ti­bles de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du fret ferroviaire:

  • Pla­ni­fi­ca­ti­on coor­don­née des travaux sur le réseau fer­ro­vi­ai­re avec suf­fi­sam­ment de capa­ci­tés de dévia­ti­on et sans fer­me­tures complètes
  • Finance­ment par la Suis­se de l’aménagement des tun­nels vos­gi­ens, élé­ments d’un nou­veau cor­ri­dor de 4 mètres sur la rive gau­che du Rhin
  • Sou­ti­en de l’utilisation des loco­mo­ti­ves hybri­des sur la ligne Wörth-Strasbourg
  • Pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons suis­ses à l’exploitation pour le TC au-delà de 2030
  • Rôle actif de la Suis­se comme lea­der dans le domaine du cor­ri­dor de fret mer du Nord–Rhin–mer Méditerranée
La politique a montré la voie à plusieurs reprises

La gran­de prio­ri­té qui revi­ent au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses a été recon­nue depuis déjà long­temps non seu­le­ment par l’économie, mais aussi par la poli­tique, qui l’encourage en con­sé­quence. La loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses adop­tée en mars par le Par­le­ment déb­lo­que des con­tri­bu­ti­ons finan­ciè­res con­sé­quen­tes pour le ren­force­ment du tra­fic par wagons com­plets iso­lés sur le ter­ri­toire suis­se. Le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li et la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen deman­dent ensem­ble dans leurs inter­pel­la­ti­ons 25.3540 («Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») et 25.3541 («Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gèrera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») que le Con­seil fédé­ral pren­ne posi­ti­on sur la ques­ti­on de savoir com­ment l’avalanche sup­p­lé­men­tai­re de cami­ons résul­tant de l’arrêt de la RoLa doit être gérée à court terme. À moyen terme, il est urgent de mett­re en place des inci­ta­ti­ons effi­caces pour que la con­ver­si­on des cami­ons en semi-remor­ques grut­a­bles se fasse rapi­de­ment et que la capa­ci­té néces­saire soit créée dans le TC pour absor­ber le volu­me de mar­chan­di­ses supplémentaire.

La Suisse est championne d’Europe des réseaux ferroviaires

Pour ce qui est de son infra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re, la Suis­se a au cours des der­niè­res années sage­ment fait ses devoirs, con­trai­re­ment à cer­ta­ins pays voi­sins. Pour le tra­fic tran­sal­pin, elle a inves­ti près de 20 mil­li­ards de francs dans les tun­nels fer­ro­vi­ai­res de base du Lötsch­berg, du Saint-Got­hard et du Ceneri. La qua­li­té suis­se en matiè­re d’infrastructure est ainsi iné­ga­lée en Euro­pe. Pour se main­te­nir à la pre­miè­re place du podi­um, la Suis­se devra tou­te­fois aussi dans l’avenir se con­cen­trer clai­re­ment sur la main­ten­an­ce et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire.

En ce qui con­cer­ne le trans­fert sur le rail du trans­port de mar­chan­di­ses tran­sal­pin, la Suis­se cara­co­le en tête de liste avec une part de 70 %, res­tant ainsi cham­pion­ne incon­tes­tée en Euro­pe. C’est prin­ci­pa­le­ment le long des lignes d’apport sept­en­trio­na­les que les presta­tai­res de TC suis­ses con­s­tat­ent des pro­blè­mes dans le tra­fic de tran­sit transfrontalier.

Il est grand temps de poser de nouveaux jalons

Avant ces deux mau­vai­ses nou­vel­les, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses était déjà for­te­ment sous pres­si­on. Cela s’est notam­ment mani­fes­té par l’augmentation du retrans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route. Vu sous cet angle, il n’y a plus une seule minu­te à perd­re pour poser de nou­veaux jalons en matiè­re de fret ferroviaire.

Venu pour rester: le fret ferroviaire

Venu pour rester: le fret ferroviaire

L’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re fait actu­el­le­ment l’objet de débats très ani­més. Il était éga­le­ment au cœur du forum Fret fer­ro­vi­ai­re qui s’est tenu le 14 mai 2025 au Glo­cken­hof à Zurich. Dans cet artic­le de blog, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, affi­ne les prin­ci­pa­les con­clu­si­ons de ce forum en par­ta­geant ses réfle­xi­ons sur la vites­se, le tracé des lignes et la signa­li­sa­ti­on dans le cadre de l’évolution struc­tu­rel­le et tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses vers l’avenir.


Les enjeux:

  • Le retrans­fert ne fon­c­tion­ne pas
  • Crois­sance cont­re progrès
  • Un énor­me bond en avant grâce au DAC
  • Main­ten­ant ou jamais!
Le retransfert ne fonctionne pas

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est véri­ta­blem­ent poly­va­lent: assi­du, prin­ci­pa­le­ment noc­turne, dyna­mi­que. Nous le remar­quons à peine, mais notre pro­spé­ri­té serait ini­ma­gi­nable sans lui. Il con­sti­tue ainsi l’épine dor­sa­le de notre éco­no­mie natio­na­le: effi­cace, respec­tueux de l’environnement et indis­pensable. La ques­ti­on n’est donc pas de savoir si l’on peut ren­forcer le fret fer­ro­vi­ai­re, mais com­ment le faire afin qu’il puis­se répond­re à l’augmentation du volu­me des mar­chan­di­ses. Car un trans­fert vers la route ne fon­c­tion­ner­ait pas, même si on le vou­lait. Les rou­tes suis­ses sont déjà encom­brées et le sont de plus en plus chaque jour.

Croissance contre progrès

Pour mieux com­prend­re l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re, pre­nons l’exemple sta­tis­tique sui­vant: il fau­drait envi­ron 650 000 cour­ses de cami­on sup­p­lé­men­tai­res pour com­pen­ser le volu­me annu­el de mar­chan­di­ses trans­por­tées par wagons com­plets iso­lés (TWCI) en Suis­se par la route. Un nombre tel de cami­ons sup­p­lé­men­tai­res pro­vo­quer­ait des embou­teil­la­ges per­ma­nents et le sys­tème rou­tier s’effondrerait pure­ment et sim­ple­ment.
Dans ses «Per­spec­ti­ves d’évolution du trans­port 2050», l’Office fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al pré­voit une aug­men­ta­ti­on de 31 % du tra­fic de mar­chan­di­ses en ton­nes-kilo­mè­tres d’ici 2050. Il table tou­te­fois sur un léger recul de la part de la route au pro­fit du rail. À l’heure actu­el­le l’importance du rail et l’état tech­no­lo­gi­que dans lequel il se trouve con­tras­tent for­te­ment. Depuis le 19e siè­cle, les wagons sont dotés d’un cou­pla­ge méca­ni­que et d’un sys­tème de frei­na­ge pneu­ma­tique, et fon­c­tion­nent donc selon le prin­ci­pe ana­lo­gi­que: marche/arrêt. Dans le même temps, les déve­lo­p­pe­ments tech­no­lo­gi­ques dans le domaine des loco­mo­ti­ves avan­cent à gran­de vitesse.

Un énorme bond en avant grâce au DAC

Les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re s’accordent à dire qu’il n’y a pas d’alternative à la trans­for­ma­ti­on (numé­ri­que) du maté­ri­el rou­lant existant. Les avan­cées tech­no­lo­gi­ques doi­vent enfin avoir le champ libre, et ce, le plus tôt pos­si­ble. C’est la seule maniè­re de rele­ver les défis à venir et d’éviter un retrans­fert vers la route.

L’introduction du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) per­met de faire un véri­ta­ble bond en avant. Pour sa mise en place, les respons­ables poli­ti­ques ont pro­mis à la bran­che une sub­ven­ti­on uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses à par­tir de 2026. Les 260 mil­li­ons de francs suis­ses all­oués pour les quat­re pre­miè­res années pour­suivent le même objec­tif. Ce sou­ti­en finan­cier doit con­tri­buer à rend­re le TWCI ren­ta­ble (cf. artic­le du blog «Ses­si­on de prin­temps 2025: peut-être la der­niè­re chan­ce pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés»).

Maintenant ou jamais!

Tout cela mont­re que, pour une fois, les par­tis poli­ti­ques de gau­che et de droi­te s’accordent sur l’importance et la trans­for­ma­ti­on tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Reste à savoir si le sec­teur sera en mesu­re de tirer parti de cette oppor­tu­ni­té pen­dant les quat­re ou huit années que durera l’aide tem­po­rai­re. Si le TWCI est tou­jours défi­ci­taire au-delà de cette péri­ode, les appels en faveur d’une sub­ven­ti­on illi­mi­tée devi­en­dront iné­vi­ta­bles. Pour la VAP, ce n’est tou­te­fois pas une opti­on via­ble à long terme. Elle met­tra plu­tôt tout en œuvre pour que les acteurs du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses se rappro­chent de l’autosuffisance finan­ciè­re au cours des pro­chai­nes années, kilo­mèt­re après kilomètre.

Retrou­vez ici l’intégralité du Dis­cours d’ouverture du Dr Simon Wey pro­non­cé à l’occasion du forum Fret fer­ro­vi­ai­re du 14 mai 2025 (en allemand).

Forum Fret ferroviaire 2025: le long chemin vers une ère nouvelle

Forum Fret ferroviaire 2025: le long chemin vers une ère nouvelle

Le 14 mai 2025, près de 120 acteurs de la bran­che se sont réunis au Glo­cken­hof à Zurich à l’occasion de l’édition 2025 du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re de l’Association des char­geurs (VAP). Des exper­tes et experts répu­tés ont échan­gé sur les thè­mes poli­ti­ques actuels et à venir et sur les pro­grès tech­no­lo­gi­ques dans le fret fer­ro­vi­ai­re. Vous trou­verez ici un résu­mé des inter­ven­ti­ons ainsi que tous les docu­ments des expo­sés dis­po­nibles en téléchargement.
Les enjeux::
  • Le Dr Simon Wey a mis le sec­teur du fret face à ses responsabilités
  • Mar­tin von Känel appel­lier­te an die Branchenakteure
  • Erwin Wie­land a poin­té la situa­ti­on de la route: «Ça va être serré.»
  • Peter Wes­ten­ber­ger a parlé de la lacu­ne de l’Allemagne en matiè­re d’investissement
  • Un panel de par­le­men­tai­res a débat­tu de la per­ti­nence du cadre juridique
  • Chris­ti­an von Nor­mann a récla­mé des solu­ti­ons individuelles
  • Jür­gen Maier-Gyom­lay a esquis­sé le statu quo et le quo vadis de l’IDM et de la LIDMo
  • Gil­les Peter­hans a décrit la dyna­mi­sa­ti­on de la trans­for­ma­ti­on fer­ro­vi­ai­re dans l’UE
  • Lars Dei­ter­ding a pré­sen­té une appro­che sys­té­mi­que de l’intégration mul­ti­mo­da­le parfaite
  • Mar­kus Sch­in­ko a qua­li­fié les chem­ins de fer de moteurs de la logis­tique dura­ble de la ferraille
  • Les experts ont donné un éclai­ra­ge sur la capa­ci­té d’innovation, le prix et la qua­li­té du trans­port de marchandises
  • Merci, et à l’année prochaine!
Le Dr Simon Wey a mis le secteur du fret face à ses responsabilités
Le Forum Fret fer­ro­vi­ai­re a été inau­gu­ré par l’intervention du nou­veau direc­teur de la VAP, le DSimon Wey. Évo­quant un scé­na­rio cau­che­mar­des­que de retrans­fert total vers la route, il a souli­g­né l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’approvisionnement de la Suis­se par une constatation: «
Le fret fer­ro­vi­ai­re est la che­ville ouvriè­re de notre éco­no­mie natio­na­le: il est effi­ci­ent, éco­lo­gi­que et indis­pensable.» À titre de mise à jour rapide, 
il a passé en revue les évè­ne­ments sur­ve­nus ces der­niers mois. À la suite du rejet par les élec­tri­ces et élec­teurs suis­ses de l’aménagement des rou­tes natio­na­les en novembre 2024, le Par­le­ment suis­se a adop­té lors de la ses­si­on de prin­temps 2025 la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Fin avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution en deman­dant au sec­teur de prend­re posi­ti­on d’ici la mi-août 2025. Le Dr Simon Wey a qua­li­fié la mise en œuvre rapi­de de la LTM révi­sée d’aubaine qui s’offre au sec­teur. Il con­sidè­re que celui-ci se doit de tirer parti de cette chan­ce et pense que la VAP sera amenée à jouer un rôle de lea­der dans ce con­tex­te: «Pour nous, à la VAP, il est important que les solu­ti­ons soi­ent lar­ge­ment sou­te­nues par le sec­teur, pour per­mett­re d’atteindre les objec­tifs ambi­ti­eux de la LTM révisée.»
 
Martin von Känel a lancé un appel aux acteurs du secteur
Mar­tin von Känel, direc­teur sup­p­lé­ant de l’Office fédé­ral des trans­ports OFT, a sou­le­vé la ques­ti­on de savoir ce qu’il advi­en­drait du trans­port mul­ti­mo­dal et de la logis­tique glo­ba­le en Suis­se après la révi­si­on tota­le de la LTM et la vota­ti­on sur les rou­tes natio­na­les. Pour y répond­re, il a donné des expli­ca­ti­ons sur la genè­se de la révi­si­on tota­le de la LTM. À ses yeux, pour sur­vi­v­re, le trans­port fer­ro­vi­ai­re a beso­in de sou­ti­en main­ten­ant. Le but de la révi­si­on tota­le est de poser des bases juri­di­ques soli­des sans tom­ber dans le favo­ri­tis­me. Selon Mar­tin von Känel, la chaî­ne logis­tique de demain sera mul­ti­mo­da­le, ce qui sup­po­se une col­la­bo­ra­ti­on elle aussi mul­ti­mo­da­le. Et d’en appe­l­er aux repré­sen­tants de l’OFT et aux per­son­nes pré­sen­tes: «Les bases sont posées, c’est main­ten­ant au tour des acteurs de jouer.»  
Erwin Wieland a pointé la situation de la route: «Ça va être serré.»
Dans son expo­sé intro­duc­tif, Erwin Wie­land, direc­teur sup­p­lé­ant de l’Office fédé­ral des rou­tes (OFROU), a donné un bref aper­çu de l’évolution de la répar­ti­ti­on moda­le et des coûts au cours des der­niè­res décen­nies, qui a mis en évi­dence la gran­de importance des rou­tes natio­na­les pour l’approvisionnement de la Suis­se. Selon les pré­vi­si­ons sur le trans­port, on s’attend à une crois­sance de 30 % du tra­fic de mar­chan­di­ses à l’horizon 2050. La distance par­cou­rue par les véhi­cu­les de liv­rai­son con­tin­uera d’augmenter sen­si­blem­ent, en par­ti­cu­lier pour les cami­on­net­tes. Cela va deve­nir un défi pour les vil­les et se tra­dui­re par une mul­ti­pli­ca­ti­on des embou­teil­la­ges. En 2040, les rou­tes natio­na­les seront pro­ba­blem­ent eng­or­gées sur plus de 450 km plu­s­ieurs heu­res chaque jour. D’après Erwin Wie­land, la marge de manœu­vre est lar­ge­ment épui­sée en ce qui con­cer­ne les rou­tes (natio­na­les). Quel­les seront les réper­cus­sions de cette évo­lu­ti­on sur le trans­port de mar­chan­di­ses, la com­pé­ti­ti­vi­té des acteurs et l’approvisionnement? L’expert de l’OFROU a avoué l’ignorer. Il s’est con­ten­té de con­stater sobre­ment: «Ça va être serré. Il se pose à pré­sent la ques­ti­on de savoir si le trans­fert du tra­fic vers le rail réus­si­ra en fin de comp­te à s’imposer grâce aux nou­vel­les mesu­res et à un ren­force­ment du sou­ti­en du rail.»

Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on d’Erwin Wie­land (OFROU).

Peter Westenberger a parlé de la lacune de l’Allemagne en matière d’investissement
Peter Wes­ten­ber­ger, direc­teur de l’association alle­man­de DIE GÜTERBAHNEN, a pro­po­sé une per­spec­ti­ve d’expert sur l’Allemagne. Ce spé­cia­lis­te du fret fer­ro­vi­ai­re che­vron­né a com­men­cé son expo­sé par un clin d’œil: «À ce con­grès, je suis le pré­po­sé au cha­pit­re des hor­reurs.» Peter Wes­ten­ber­ger a expli­qué pour­quoi le fret fer­ro­vi­ai­re alle­mand avait lui aussi plon­gé dans la crise, sur­tout après la pan­dé­mie de coro­na­vi­rus. À par­tir de 2022, la pro­duc­ti­vi­té de la Deut­sche Bahn (DB) AG dans l’exploitation du tra­fic fer­ro­vi­ai­re s’est lit­té­ra­le­ment effon­drée. Par­lant de l’aménagement des lignes, l’intervenant évo­que le «com­ple­xe de Cen­dril­lon» dont souf­fre le rail. Depuis la réfor­me des chem­ins de fer de 1994, on a créé ou amé­na­gé 250 000 km de rou­tes en Alle­ma­gne. Mais seu­le­ment 2180 km de voies fer­rées. Les fonds fédé­raux aut­re­fois pré­vus pour la con­s­truc­tion ou l’aménagement de voies fer­ro­vi­ai­res font actu­el­le­ment à nou­veau l’objet de cou­pes bud­gé­tai­res dra­co­ni­en­nes. Le minis­tère des Trans­ports suit le prin­ci­pe «pré­ser­ver avant de con­strui­re». L’accord de «gran­de coali­ti­on» ne men­ti­on­ne pas la con­cur­rence entre les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re. La pro­cé­du­re d’aide d’État de l’UE enga­gée récem­ment pré­voit des con­di­ti­ons stric­tes et un pro­gram­me d’assainissement rigou­reux pour DB Cargo, ce qui ren­force la con­cur­rence.
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Peter Wes­ten­ber­ger (DIE GÜTERBAHNEN).
 
Un panel de parlementaires a débattu de la pertinence du cadre juridique
Au cours de la mati­née du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re, cinq mem­bres de la Com­mis­si­on des trans­ports du Par­le­ment fédé­ral ont débat­tu du cours poli­tique actuel et à venir du fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se. Andy Mül­ler, réd­ac­teur de SRF TV au Palais fédé­ral, a animé un panel de repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants de pre­mier plan des com­mis­si­ons des trans­ports du Con­seil natio­nal et du Con­seil des États (CTT‑N, CTT‑E). Étai­ent prés­ents pour répond­re aux questions: 
  • la con­seil­lè­re natio­na­le Min Li Marti (PS/Zurich),
  • la con­seil­lè­re natio­na­le Bar­ba­ra Schaff­ner (PVL/Zurich),
  • le con­seil­ler natio­nal Mar­tin Can­di­nas, (Le Centre/Grisons) et pré­si­dent de la LITRA – Ser­vice d’information pour les trans­ports publics,
  • le con­seil­ler natio­nal Chris­ti­an Imark (UDC/Soleure) ainsi que
  • le con­seil­ler aux États Josef Ditt­li (PLR/Uri et pré­si­dent de la VAP – Asso­cia­ti­on des chargeurs).
La dis­cus­sion du panel a porté sur la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM) et la chan­ce qu’elle repré­sen­te pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés ainsi que sur la décis­i­on de mett­re fin à la chaus­sée rou­lan­te (Rola). Les invité·e·s du panel ont débat­tu sur le but et le volu­me des sub­ven­ti­ons accor­dées et les aut­res mesu­res de sou­ti­en en faveur du trans­fert du tra­fic. Ils ont expo­sé le potentiel des inno­va­tions tech­no­lo­gi­ques tel­les que le DAC et mis en balan­ce les avan­ta­ges et les incon­vé­ni­ents d’autres instru­ments poli­ti­ques tels que la tari­fi­ca­ti­on de la mobi­li­té.   L’après-midi du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re était placé sous le signe de l’innovation et de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re et des aut­res modes de trans­port.
Christian von Normann a réclamé des solutions individuelles
Chris­ti­an von Nor­mann, Chief Tech­ni­cal Offi­cer de la socié­té de con­seil Otimon GmbH et exami­na­teur auprès de l’Union des trans­ports publics (UTP), a expli­qué com­ment aug­men­ter l’attractivité du fret fer­ro­vi­ai­re suis­se. Il a énu­mé­ré une série de rai­sons pour les­quel­les le rail est sou­vent con­sidé­ré comme un mode de trans­port peu attrac­tif par les trans­por­teurs: retards, sup­pres­si­ons, lignes mal reliées, haus­ses des prix. Chris­ti­an von Nor­mann a décrit les cau­ses de cette situa­ti­on en expli­quant que les exi­gen­ces très diver­ses des usa­gers du rail ne sau­rai­ent être cou­ver­tes par une solu­ti­on géné­ri­que. «La solu­ti­on que nous avons aujourd’hui en matiè­re de fret fer­ro­vi­ai­re n’est pas adap­tée au pro­blè­me actuel.» Le fret fer­ro­vi­ai­re ne joue ainsi qu’un rôle de second plan au niveau de la pla­ni­fi­ca­ti­on et de l’exploitation. L’expert en pla­ni­fi­ca­ti­on a donc récla­mé des solu­ti­ons indi­vi­du­el­les pour les beso­ins spé­ci­fi­ques des acteurs du sec­teur. Tou­te­fois, Chris­ti­an von Nor­mann s’est per­mis de remar­quer: «Nous pour­ri­ons aujourd’hui réa­li­ser un fret bien meil­leur en uti­li­sant mieux l’infrastructure existan­te et en col­la­bo­rant avec le tra­fic de voy­a­ge­urs. Et pour cela, il y a beso­in de vous!»  
Jürgen Maier-Gyomlay a esquissé le statu quo et le quo vadis de l’IDM et de la LIDMo
Jür­gen Maier-Gyom­lay, de la VAP, a expli­qué les der­niers déve­lo­p­pe­ments et le statu quo de l’infrastructure publi­que de don­nées sur la mobi­li­té (IDM) et de la loi cor­re­spond­an­te (LIDMo). Le Con­seil fédé­ral avait ini­tié celle-ci afin d’améliorer le flux d’informations entre les explo­itants d’infrastructures, les ent­re­pri­ses de trans­port, les presta­tai­res pri­vés et les usa­gers des trans­ports. La LIDMo se trouve en plein pro­ces­sus légis­la­tif. Le Con­seil fédé­ral dev­rait publier son mes­sa­ge au Par­le­ment avant la fin du deu­xiè­me tri­mest­re 2025 avec pour objec­tif que la LIDMo entre en vigueur en 2027. Dans son inter­ven­ti­on au forum, Jür­gen Maier-Gyom­lay a décrit com­ment réa­gir à des défis tels que les silos de don­nées, la com­ple­xi­té ou le man­que d’orientation vers les objec­tifs. Il a appelé les invité·e·s du forum à par­ti­ci­per à ces efforts: «Vous aussi, aidez à con­strui­re un éco­sys­tème de don­nées avec des don­nées de base et des frontaux pour le trans­port de mar­chan­di­ses.»  
Gilles Peterhans a décrit la dynamisation de la transformation ferroviaire dans l’UE
Gil­les Peter­hans, secré­tai­re géné­ral de l’International Union of Wagon Kee­pers UIP, a mon­tré pour­quoi et com­ment l’Europe doit dyna­mi­ser la trans­for­ma­ti­on numé­ri­que dans le fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en – et pour­quoi elle doit le faire main­ten­ant. Cela s’avère néces­saire du fait des nou­vel­les tech­no­lo­gies et des trains à gran­de vites­se. Mais pas seu­le­ment. Selon Gil­les Peter­hans, les ris­ques géo­po­li­ti­ques ont des réper­cus­sions con­sidé­ra­bles sur les per­spec­ti­ves éco­no­mi­ques et influen­cent la crois­sance éco­no­mi­que, l’inflation, les mar­chés finan­ciers et les chaî­nes d’approvisionnement. La logis­tique est en train de deve­nir un fac­teur clé pour la crois­sance éco­no­mi­que. Pour l’intervenant, la pre­miè­re étape du défi numé­ri­que est la créa­ti­on d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re tota­le­ment interopé­ra­ble au sein de l’UE. La deu­xiè­me et prin­ci­pa­le par­tie de la trans­for­ma­ti­on est la tâche de rend­re le sys­tème fer­ro­vi­ai­re de l’UE entiè­re­ment numé­ri­que, auto­ma­ti­sé, con­nec­té et ori­en­té vers le cli­ent. Gil­les Peter­hans a donc appelé les acteurs du sec­teur à four­nir des idées et des efforts. Il a con­clu son expo­sé par une cita­ti­on de Johann Wolf­gang von Goe­the: «Le suc­cès tient en cinq let­t­res: faire.»
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Gil­les Peter­hans (UIP) en anglais.
 
Lars Deiterding a présenté une approche systémique de l’intégration multimodale parfaite
Lars Dei­ter­ding, Exe­cu­ti­ve Direc­tor de IT-Pio­nie­rin HaCon, a parlé des évo­lu­ti­ons inno­van­tes pour un trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses par­fai­te­ment inté­g­ré à l’échelle de l’Europe. Il a axé son expo­sé sur la ques­ti­on fon­da­men­ta­le sui­van­te: «Com­ment faire en sorte qu’en Euro­pe, les sys­tè­mes de pla­ni­fi­ca­ti­on et de ges­ti­on des trans­ports négo­ci­ent direc­te­ment les uns avec les aut­res?» Avec son appro­che SEAMLESS, HaCon, filia­le de Sie­mens, a trans­for­mé le nom en con­cept. L’expert en digi­ta­li­sa­ti­on a pré­sen­té la solu­ti­on basée sur des don­nées de pla­ni­fi­ca­ti­on sans inter­face et de pré­pa­ra­ti­on de dif­fér­ents mode de trans­port pour une logis­tique trans­fron­ta­liè­re en Euro­pe. Cette appro­che sys­té­mi­que repo­sant sur la tech­no­lo­gie per­met une inter­ac­tion flui­de des acteurs et une pla­ni­fi­ca­ti­on inté­g­rée des trans­ports mul­ti­mo­daux et repo­sant sur le rail. Les uti­li­sa­teurs tels que les char­geurs, les trans­por­teurs et les aut­res acteurs du sec­teur peu­vent ainsi maxi­mi­ser la répar­ti­ti­on moda­le en faveur du rail. L’intégration de pré­vi­si­ons ultra­mo­der­nes per­met de cor­ri­ger proac­ti­ve­ment les err­eurs et de mieux infor­mer les par­ties pren­an­tes et les cli­ents de la logis­tique.
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Lars Dei­ter­ding (HaCon) en allemand.
 
Markus Schinko a qualifié les chemins de fer de moteurs de la logistique durable de la ferraille
Dans son expo­sé intro­duc­tif, Mar­kus Sch­in­ko, direc­teur de Logis­tik Ser­vice GmbH (Log­Serv), a pré­sen­té les chem­ins de fer comme des élé­ments per­met­tant de réa­li­ser une logis­tique dura­ble de la fer­raille. D’ici 2040, l’UE dev­rait avoir beso­in de 36,2 mil­li­ons de ton­nes de fer­raille sup­p­lé­men­tai­res. La sidérur­gie tra­vail­le d’arrache-pied à un chan­ge­ment de tech­no­lo­gie pour l’utilisation d’acier pre­mi­um de haute qua­li­té à émis­si­ons en CO2 rédui­tes. Cette trans­for­ma­ti­on est en pre­mier lieu un défi logis­tique. Mar­kus Sch­in­ko esti­me le potentiel pour le fret fer­ro­vi­ai­re à 1,2 mil­li­on de ton­nes pour l’Allemagne et la Suis­se pour l’année 2027. Le rail est con­sidé­ré comme le prin­ci­pal mode de trans­port de la fer­raille. Avec des exemp­les pra­ti­ques impres­si­on­nants tels que le Bay­ern-Schutt­le, le pro­to­ty­pe de wagon de char­ge­ment Trans­ANT, le cent­re logis­tique pour la fer­raille d’Ennsdorf et une instal­la­ti­on de «Visu­al Train Ana­ly­sis», Mar­kus Sch­in­ko a illus­tré con­crè­te­ment la maniè­re dont les chem­ins de fer his­sent la ten­dance à l’économie cir­cu­lai­re dura­ble à un nou­veau niveau dans le sec­teur de la fer­raille. Et de con­clure sur un appel for­mulé ainsi: «Il est important que tous col­la­bo­rent. N’attendons pas, allons‑y.»
Retrou­vez ici la pré­sen­ta­ti­on de Mar­kus Sch­in­ko (Log­Serv).
 
Les experts ont donné un éclairage sur la capacité d’innovation, le prix et la qualité du transport de marchandises
Sous la modé­ra­ti­on d’Andy Mül­ler, réd­ac­teur de SRF TV au Palais fédé­ral, les inter­venants de l’après-midi ont répon­du aux ques­ti­ons du plé­num. On a retrou­vé sur l’estrade Lars Dei­ter­ding, de HaCon, Jür­gen Maier, de la VAP, Gil­les Peter­hans, de l’International Union of Wagon Kee­pers (UIP), Mar­kus Sch­in­ko, de Logis­tik Ser­vice GmbH (Log­Serv) et Chris­ti­an von Nor­mann, d’Otimon GmbH. Ils ont débat­tu de l’avancée du numé­ri­que dans un sec­teur for­te­ment carac­té­ri­sé par l’analogique. Les invi­tés du panel se sont expri­més sur la mise en œuvre et sur le ryth­me de la digi­ta­li­sa­ti­on, l’efficacité et la force du DAC dans l’avenir, le prix et la qua­li­té des off­res de fret et sur­tout sur la col­la­bo­ra­ti­on des acteurs, que l’on récla­me de toute part.
Merci, et à l’année prochaine!
Pour con­clure le Forum Fret fer­ro­vi­ai­re 2025, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, a réca­pi­tulé les points prin­ci­paux. Voici sa con­clu­si­on per­son­nel­le: «Les grands défis du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses nous sti­mu­lent tous pour accom­plir des per­for­man­ces de très haut niveau. Et ce, comme la réa­li­té l’a prou­vé, avec un suc­cès remar­quable.» Pour Simon Wey, ce sont les repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants du sec­teur qui sont eux-mêmes au cœur des évè­ne­ments. Ce sont eux qui sont tout feu tout flam­me pour le fret fer­ro­vi­ai­re et qui font avan­cer le sec­teur grâce à leurs inno­va­tions et leur pas­si­on. Et qui, «en cas de revers, ne s’enfouissent pas la tête dans le sable». Le direc­teur de la VAP a donc expri­mé ses remer­cie­ments pour leur impli­ca­ti­on, leurs efforts inlas­sa­bles et sur­tout leur par­ti­ci­pa­ti­on à l’édition 2025 du forum. Pour finir, il a indi­qué la date de la pro­chai­ne édi­ti­on du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re: le mer­cre­di 13 mai 2026.
Retrou­vez ici la gale­rie de pho­tos avec des impres­si­ons du Forum Fret fer­ro­vi­ai­re 2025.
Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le 30 avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution de la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Il con­cré­ti­se ainsi le man­dat du Par­le­ment qui, lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, s’était pro­non­cé en faveur d’un ren­force­ment du fret fer­ro­vi­ai­re. La VAP et d’autres acteurs du sec­teur s’exprimeront con­join­te­ment sur ce dos­sier clé.


Darum geht’s:

  • Le Con­seil fédé­ral suit une feuille de route ambitieuse
  • Feu vert pour divers instru­ments d’encouragement
  • Les exi­gen­ces ne doi­vent pas deve­nir une pierre d’achoppement
  • Pas de déla­ya­ge des inci­ta­ti­ons au trans­fert du tra­fic sur le rail
  • Entre le suc­cès et l’échec, il n’y a qu’un pas
Le Conseil fédéral suit une feuille de route ambitieuse

Dans sa der­niè­re séan­ce d’avril, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on le pro­jet d’ordonnance sur le trans­port de mar­chan­di­ses (OTM) ainsi que d’autres dis­po­si­ti­ons d’exécution. Cette con­sul­ta­ti­on durera jusqu’au 12 août 2025. Selon ce cal­en­drier, le gou­ver­ne­ment con­cré­ti­se à la vites­se grand V les mesu­res déci­dées par le Par­le­ment. Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États avai­ent éli­mi­né leurs diver­gen­ces et adop­té défi­ni­ti­ve­ment la LTM révi­sée. Le Par­le­ment s’est ainsi pro­non­cé en faveur d’un fret fer­ro­vi­ai­re ren­for­cé et com­pé­ti­tif. La LTM et les dis­po­si­ti­ons d’exécution dev­rai­ent ent­rer en vigueur dès le 1er jan­vier 2026.

Feu vert pour divers instruments d’encouragement

Le pro­jet de con­sul­ta­ti­on com­prend une série de mesu­res desti­nées à ren­forcer le trans­port de mar­chan­di­ses par train et par bateau. Voici un résu­mé de ses prin­ci­paux élé­ments per­tin­ents pour notre secteur:

  1. Con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res de trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI)
  2. Ver­se­ment des con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment aux explo­itants ou aux uti­li­sa­teurs d’installations
  3. Ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons à l’investissement aux instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à mett­re en place le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)
Les exigences ne doivent pas devenir une pierre d’achoppement

Des con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons pas­sées entre la Con­fé­dé­ra­ti­on et les four­nis­seurs pré­voi­ent le ver­se­ment de 260 mil­li­ons de francs de sub­ven­ti­ons aux ent­re­pri­ses de TWCI. Le gou­ver­ne­ment a pour l’instant limi­té cet encou­ra­ge­ment finan­cier à huit ans, sach­ant que celui-ci sera mis en œuvre en deux temps de quat­re ans. L’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) va émett­re une direc­ti­ve pour déter­mi­ner la procédure.

Parmi les can­di­dats à ces sub­ven­ti­ons, on retrouve un poids lourd du mar­ché: CFF Cargo. Le ris­que est que les exi­gen­ces pour l’obtention des sub­ven­ti­ons soi­ent si éle­vées qu’elles devi­en­nent une bar­riè­re à l’entrée sur le mar­ché de potentiels nou­veaux four­nis­seurs de TWCI. Or on a vu par le passé que les con­di­ti­ons d’entrée sur ce mar­ché sont déjà dra­co­ni­en­nes aujourd’hui. Il ne faut pas faire des con­di­ti­ons d’obtention de cette sub­ven­ti­on une pierre d’achoppement sup­p­lé­men­tai­re pour les prestataires.

Pas de délayage des incitations au transfert du trafic sur le rail

Les con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment doi­vent être finan­cées par une sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons (RPLP) dans les par­cours initiaux et ter­minaux du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA). À cet égard, le casse-tête con­sis­te à déter­mi­ner les exi­gen­ces pour l’obtention de ces con­tri­bu­ti­ons de maniè­re à inci­ter au maxi­mum les desti­na­tai­res à opter pour un char­ge­ment des mar­chan­di­ses sur le rail. Dans le cadre de la prise de posi­ti­on, nous exami­nerons l’utilité des limi­tes infé­ri­eu­res et supé­ri­eu­res dans ce contexte.

Entre le succès et l’échec, il n’y a qu’un pas

La VAP et ses mem­bres feront ensem­ble tout leur pos­si­ble pour dépo­ser une prise de posi­ti­on bien étayée auprès de l’Office fédé­ral des trans­ports. Les ques­ti­ons au cœur de ce débat sont les con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires accor­dées, la con­ven­ti­on de pre­sta­ti­ons pour les presta­tai­res de TWCI ainsi que le ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons aux pro­prié­tai­res de voies de rac­cor­de­ment et aux explo­itants d’installations. En effet, la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP dans les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA n’entraînera pas le déblo­ca­ge de nou­vel­les sub­ven­ti­ons, mais en chan­ge­ra sim­ple­ment les destinataires.

Nous nous féli­ci­tons que 180 mil­li­ons de francs aient été pré­vus pour la migra­ti­on vers le DAC. Non seu­le­ment la mise en place de celui-ci aug­m­en­te­ra for­te­ment la pro­duc­ti­vi­té de l’ensemble du sys­tème de TWCI, mais elle per­met­tra aussi de se rappro­cher de l’objectif d’autofinancement. En défi­ni­ti­ve, cela vaut la peine d’examiner pré­cis­é­ment les dis­po­si­ti­ons d’exécution, car la dif­fé­rence entre le suc­cès et l’échec de la révi­si­on de la loi peut se jouer sur modi­fi­ca­ti­ons mineures.

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États ont éli­mi­né les diver­gen­ces qui les oppo­sai­ent dans leurs efforts pour révi­ser la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). À la VAP, nous nous féli­ci­tons de l’adoption défi­ni­ti­ve de ce dos­sier. Le Par­le­ment ouvre ainsi la voie à l’autofinancement, à davan­ta­ge de mar­ché et à plus de con­cur­rence dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Il appar­tient désor­mais à tous les acteurs de sai­sir cette chan­ce, qui est peut-être la dernière.

 

Les enjeux:

  • Le Par­le­ment déb­lo­que des sub­ven­ti­ons conséquentes
  • Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences
  • Un pas décisif vers plus de trans­pa­rence et de con­cur­rence est franchi
  • Tous les acteurs du TWCI sont sol­li­ci­tés – tout par­ti­cu­liè­re­ment l’un d’entre eux
Le Parlement débloque des subventions conséquentes

Le 17 mars 2025, les deux cham­bres ont ache­vé leurs déli­bé­ra­ti­ons sur la révi­si­on de la LTM. En révi­sa­nt inté­gra­le­ment la loi, le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment sou­hai­tent sou­te­nir le sec­teur du fret fer­ro­vi­ai­re pour une durée limi­tée dans le temps (cf. artic­le du blog «LTM: le cap est le bon, mais le che­min reste par­se­mé d’embûches.») En déb­lo­quant 260 mil­li­ons de CHF sur quat­re ans à comp­ter 2026, l’organe légis­la­tif donne au sec­teur du temps pour aug­men­ter son effi­ca­ci­té avec de nou­veaux instru­ments. L’encouragement du TWCI est limi­té à huit ans.

Des sub­ven­ti­ons seront éga­le­ment all­ouées au cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC), dont l’instauration sera sou­te­nue par un cré­dit uni­que de 180 mil­li­ons de CHF. Les mesu­res pré­vues ne dev­rai­ent pas peser davan­ta­ge sur le bud­get, car elles sont finan­cées par des fonds pro­ven­ant de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds.

Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences

Un objec­tif de trans­fert pro­po­sé au Con­seil natio­nal par le cent­re gau­che a été peu de temps après à nou­veau sup­p­ri­mé par le Con­seil des États. Une pro­po­si­ti­on mino­ri­taire, qui visa­it une sta­bi­li­sa­ti­on de la part des trans­ports de mar­chan­di­ses par le rail, n’a elle non plus pas obtenu la majo­ri­té. À l’instar du Con­seil des États, une majo­ri­té de cent­re droit a aussi sup­p­ri­mé le 16 mars 2025 au Con­seil natio­nal cet objec­tif du pro­jet de loi, qui est ainsi défi­ni­ti­ve­ment aban­don­né. Le Con­seil fédé­ral a actu­el­le­ment déjà un man­dat de trans­fert du tra­fic route-rail pour le fret tran­sal­pin, mais pas pour le TWCI.

Un pas décisif vers plus de transparence et de concurrence est franchi

Fort heu­reu­se­ment, le Par­le­ment a approu­vé d’autres pro­po­si­ti­ons du Con­seil des États desti­nées à ren­forcer la con­cur­rence dans le TWCI, encou­ra­ger la trans­pa­rence et limi­ter les dépen­ses. Il fau­dra ainsi empê­cher les sub­ven­ti­on­ne­ments trans­ver­saux pro­ven­ant de l’offre de TWCI sou­te­nue par l’État vers les domain­es non sub­ven­ti­onnés des ent­re­pri­ses ainsi que les aut­res dis­tor­si­ons du mar­ché de la part des four­nis­seurs de TWCI. À cet effet, la Con­fé­dé­ra­ti­on défi­ni­ra et sur­veil­lera les mesu­res orga­ni­sa­ti­on­nel­les cor­re­spond­an­tes. Par ail­leurs, CFF Cargo devra offrir les pre­sta­ti­ons four­nies en TWCI à des con­di­ti­ons de mar­ché et publier chaque année dans son rap­port d’activité les flux finan­ciers, l’évolution des coûts et des recet­tes dans le TWCI ainsi que des indi­ca­teurs d’autofinancement. C’est l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) qui sera responsable de mett­re en place les dis­po­si­ti­ons néces­saires pour le suivi de la réa­li­sa­ti­on des objectifs.

Tous les acteurs du TWCI sont sollicités – tout particulièrement l’un d’entre eux

Le DAC ne pour­ra mener à lui seul le TWCI à l’autofinancement. Pour que la LTM révi­sée déploie ses effets, il est néces­saire que tou­tes les forces impli­quées con­tri­buent à l’augmentation de la pro­duc­ti­vi­té. La responsa­bi­li­té prin­ci­pa­le de la réus­si­te de la réa­li­sa­ti­on des objec­tifs incom­be à CFF Cargo. En effet, la filia­le de fret du grou­pe CFF dis­po­se sans aucun doute du plus puis­sant levier per­met­tant d’atteindre l’autofinancement dans le TWCI.

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Ques­ti­ons pour David Zindo: PDG de Streem et Pré­si­dent de l’UIP

Lors de sa visi­te chez Erme­wa à Paris, David Zindo, CEO du grou­pe STREEM et pré­si­dent de l’UIP, l’as­so­cia­ti­on inter­na­tio­na­le des déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses, a répon­du aux ques­ti­ons de notre direc­teur Simon Wey. Au cours de l’en­tre­ti­en, David Zindo expli­que non seu­le­ment sa visi­on du fret fer­ro­vi­ai­re de demain et les obs­ta­cles à sur­mon­ter, mais aussi à quel point son tra­vail, les gens et les thè­mes de la bran­che lui tien­nent à cœur.

À pro­pos de David Zindo:
  • CEO du grou­pe STREEM
  • Plus de 15 ans d’expé­ri­ence dans le sec­teur ferroviaire.
  • Chez STREEM depuis 2015.
  • Employ­eurs pré­cé­dents : EY, Grou­pe Veo­lia SNCF
  • Pré­si­dent de l’UIP – Inter­na­tio­nal Union of Wagon Keepers
Vous êtes président de l’Union Internationale des Détenteurs de Wagons. Quel parcours professionnel vous a conduit à votre poste actuel ?

David Zindo: J’ai com­men­cé comme audi­teur finan­cier chez EY en 1996, puis j’ai occu­pé des pos­tes finan­ciers chez Geo­dis, Veo­lia et SNCF avant de rejoind­re Erme­wa en 2015 comme Direc­teur Géné­ral et puis, comme Pré­si­dent. J’ai rejoint le Con­seil d’Ad­mi­nis­tra­ti­on de l’UIP en décembre 2015 et j’en ai pris la pré­si­dence en juin 2023.

Qu’est-ce qui vous fascine dans le transport du fret ferroviaire ? Qu’est-ce qui vous frustre ?

Je suis fasci­né par le potentiel d’ef­fi­ca­ci­té, de sécu­ri­té et de décar­bo­na­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re, et frus­tré par le fait que nous ne soyons pas en mesu­re d’ex­ploi­ter ce potentiel concrètement.

Comment motiveriez-vous un candidat à se lancer dans une carrière dans le fret ferroviaire ?

C’est un domaine dans lequel vous pou­vez avoir un impact réel. D’une part, parce que le sec­teur pré­sen­te un fort potentiel d’a­mé­lio­ra­ti­on, et d’aut­re part, parce que l’a­mé­lio­ra­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re a un impact con­sidé­ra­ble sur nos vies.

Quels sont les défis principaux du transport fret ferroviaire en général et des détenteurs de wagons spécifiquement ?

A) Est-ce-que vous pen­sez que les indus­tries sont prêtes à y faire face ?
Je pour­rais vous don­ner une liste de défis, mais res­tons con­cen­trés. Le fret fer­ro­vi­ai­re fait par­tie inté­gran­te du sys­tème fer­ro­vi­ai­re et souf­fre d’un « héri­ta­ge en patch­work ». Chaque pays en Euro­pe pos­sè­de ses pro­pres régle­men­ta­ti­ons natio­na­les, nor­mes et pro­cé­du­res en matiè­re d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, d’exploitation des trains et de signa­li­sa­ti­on. Cette frag­men­ta­ti­on ent­raî­ne de nombreu­ses inef­fi­ca­ci­tés. Le fret fer­ro­vi­ai­re pro­gres­se vers la moder­ni­sa­ti­on, mais le sys­tème dans son ensem­ble doit accé­lé­rer son uni­for­mi­sa­ti­on afin d’assurer une meil­leu­re inté­gra­ti­on entre les réseaux fer­ro­vi­ai­res nationaux.

Je pense que les par­ties pren­an­tes pren­nent de plus en plus con­sci­ence de la néces­si­té d’une appro­che glo­ba­le. Des initia­ti­ves euro­pé­en­nes, por­tées par des pro­gram­mes de recher­che et d’innovation tels que Europe’s Rail, con­tri­buent à accé­lé­rer la trans­for­ma­ti­on coll­ec­ti­ve dont nous avons besoin.

Les déten­teurs de wagons sou­hai­tent voir le sys­tème fer­ro­vi­ai­re glo­bal deve­nir plus com­pé­ti­tif et plus rési­li­ent. Le dif­fi­ci­le con­tex­te éco­no­mi­que et géo­po­li­tique des der­niè­res années pèse déjà lour­de­ment sur leur acti­vi­té. De plus, si l’offre glo­ba­le de fret fer­ro­vi­ai­re ne répond pas aux beso­ins des cli­ents, cela ne fait qu’aggraver la situa­ti­on. Les déten­teurs de wagons peu­vent amé­lio­rer leurs pro­duits, mais ils sup­port­ent des coûts qui ne leur apportent pas direc­te­ment de béné­fices. Il est dif­fi­ci­le de faire com­prend­re cette pro­blé­ma­tique aux déci­deurs poli­ti­ques et au grand public.

B) L’industrie du trans­port rou­tier évo­lue rapi­de­ment vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique, ce qui signi­fie qu’un avan­ta­ge con­cur­rentiel important du fret fer­ro­vi­ai­re dis­pa­raît. Quel­les pos­si­bi­li­tés voyez-vous pour amé­lio­rer la posi­ti­on du rail par rap­port à la route ?
La tran­si­ti­on du trans­port rou­tier vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique repré­sen­te un défi pour le fret fer­ro­vi­ai­re, mais c’est aussi une oppor­tu­ni­té d’accélérer sa pro­pre trans­for­ma­ti­on. L’amélioration de la posi­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re par rap­port au trans­port rou­tier repo­se sur la mise en avant de ses atouts, notam­ment son effi­ca­ci­té éner­gé­tique supé­ri­eu­re et ses émis­si­ons de CO² plus fai­bles. Une numé­ri­sa­ti­on accrue du réseau fer­ro­vi­ai­re ainsi qu’une meil­leu­re inté­gra­ti­on du rail dans les chaî­nes logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les sont des leviers essentiels de cette trans­for­ma­ti­on. Le rail doit se posi­ti­onner non seu­le­ment comme l’option la plus éco­lo­gi­que, mais aussi comme un mode de trans­port plus fia­ble, plus ren­ta­ble et tour­né vers l’avenir.

Je voudrais focaliser sur les deux jalons, l’attelage automatique numérique et la digitalisation dans l’industrie du fret ferroviaire. Pensez-vous que l’un de ces éléments, voire les deux combinés, pourraient être le tournant nécessaire pour rendre le fret ferroviaire plus attractif ?

Abso­lu­ment, et le DAC eng­lo­be déjà ces deux aspects.

L’attelage auto­ma­tique répond à un enjeu majeur du fret fer­ro­vi­ai­re : l’obsolescence et l’inefficacité du sys­tème de l’attelage manu­el. En auto­ma­tis­ant ce pro­ces­sus, nous pou­vons con­sidé­ra­blem­ent rédui­re la char­ge opé­ra­ti­on­nel­le, amé­lio­rer la sécu­ri­té et dimi­n­uer les coûts, ren­for­çant ainsi la com­pé­ti­ti­vi­té glo­ba­le du trans­port fer­ro­vi­ai­re de marchandises.

Le “D” du DAC intro­duit une dimen­si­on sup­p­lé­men­tai­re en inté­grant la digi­ta­li­sa­ti­on et la trans­mis­si­on d’énergie. Grâce à l’échange de don­nées en temps réel et à la dis­tri­bu­ti­on d’énergie tout au long du train de fret, nous pou­vons mieux inté­grer le maté­ri­el rou­lant avec l’infrastructure, les opé­ra­ti­ons et les aut­res modes de trans­port. Le DAC per­met ainsi d’atteindre de nou­veaux niveaux d’efficacité et de fle­xi­bi­li­té. Il trans­for­me­ra les beso­ins en main‑d’œuvre et ouvr­i­ra le mar­ché de l’emploi. La digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te d’un train de fret nous offri­ra la capa­ci­té de répond­re aux exi­gen­ces des cli­ents et de deve­nir une véri­ta­ble solu­ti­on pour une logis­tique opti­mi­sée. L’introduction du DACC : Opé­ra­ti­ons Digi­ta­les, Auto­ma­ti­sées, Con­nec­tées et Ori­en­tées Cli­ent (DACC) fera du fret fer­ro­vi­ai­re un mode de trans­port plus rapi­de, plus fia­ble et plus adap­ta­ble aux évo­lu­ti­ons des deman­des cli­ents, ren­for­çant ainsi son attrac­ti­vi­té en tant que solu­ti­on moder­ne et écologique.

L’UE vise à déployer le DAC d’ici 2030. Pensez-vous que cet horizon temporel soit réaliste ? Si ce n’est pas le cas, quels sont les principaux obstacles à l’atteinte de cet objectif ?

L’objectif de pas­ser à des opé­ra­ti­ons fer­ro­vi­ai­res de fret entiè­re­ment digi­ta­li­sées (FDFTO) avec le DAC d’ici 2030 est ambi­ti­eux, mais il reste réa­li­sable. Adop­tons une appro­che pro­gres­si­ve : fina­li­ser le déve­lo­p­pe­ment et les tests d’une tech­no­lo­gie euro­pé­en­ne uni­fiée, vali­der la faisa­bi­li­té et les béné­fices éco­no­mi­ques du FDFTO avec le DAC en explo­itant des trains de fret com­mer­ciaux, éva­luer la faisa­bi­li­té de la migra­ti­on en ten­ant comp­te du parc existant, des wagons, des loco­mo­ti­ves et du tra­fic, et garan­tir un finance­ment public adé­quat. Chaque étape est essen­ti­el­le pour un déploie­ment réus­si à l’échelle euro­pé­en­ne et il prend du temps, c’est pour­quoi nous devons res­ter ambi­ti­eux. Bien que le cal­en­drier soit serré, l’urgence de respec­ter les objec­tifs du Pacte Vert pour l’Europe (Euro­pean Green Deal) doit insuff­ler la dyna­mi­que néces­saire pour att­eind­re cet objectif.

Lors de notre entretien préliminaire, nous avons évoqué le défi de rassembler tous les acteurs de l’industrie du fret ferroviaire autour d’une solution commune. Pourriez-vous expliquer cela plus en détail, peut-être avec un exemple ?

Le défi de mett­re tous les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re en accord peut être illus­tré par l’exemple du déploie­ment du DAC. Alors que cer­ta­ins pays ou ent­re­pri­ses sou­hai­tent mett­re en place le DAC rapi­de­ment, d’autres adoptent une appro­che plus pru­den­te en rai­son des coûts asso­ciés ou parce qu’ils don­nent la prio­ri­té à d’autres inves­tis­se­ments, comme la moder­ni­sa­ti­on des infra­struc­tures. La com­ple­xi­té d’aligner tou­tes ces par­ties pren­an­tes autour d’une visi­on et d’une stra­té­gie com­mu­nes con­sti­tue un obs­ta­cle majeur à la mise en œuvre har­mo­ni­sée de cette inno­va­ti­on à l’échelle euro­pé­en­ne. Pour sur­mon­ter ce défi, il est essentiel de mett­re en place un cadre de gou­ver­nan­ce soli­de ainsi qu’un sou­ti­en finan­cier à la fois au niveau de l’UE et des États mem­bres, afin de garan­tir que tous les acteurs restent enga­gés envers un objec­tif commun.

Une question sur Ermewa : Pourriez-vous nous parler d’une innovation actuelle d’Ermewa qui a le potentiel d’être adaptée avec succès par le reste de l’industrie ?

Il serait pré­ten­ti­eux de pré­tendre que nous som­mes les seuls à avoir de bon­nes idées. Je crois fer­me­ment au potentiel de main­ten­an­ce 4.0 et au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses palet­ti­sées. Le pre­mier sujet eng­lo­be tout ce que les tech­no­lo­gies numé­ri­ques et l’IA peu­vent nous offrir, tan­dis que le second con­cer­ne le con­cept logis­tique (et le wagon) qui per­met­tra de favo­ri­ser le trans­fert modal au-delà des pro­duits en vrac soli­des et liquides.

Et enfin, une question personnelle : Comment vous détendez-vous pendant votre temps libre pour être de nouveau plein d’énergie et de pouvoir au travail ?

La répon­se est très bana­le. Je passe du temps avec ma famil­le, je fais un peu de sport, je vais au ciné­ma, au thé­ât­re ou au restau­rant… J’ai­me mon tra­vail, j’ai­me ce sec­teur, j’ai­me les gens avec les­quels je tra­vail­le, et je ne com­par­ti­men­te pas stric­te­ment ma vie pro­fes­si­on­nel­le et per­son­nel­le. Cela me man­quera quand vien­dra le moment de pas­ser à autre chose.

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