La VAP promouvoit le fret ferroviaire.

La VAP Asso­cia­ti­on des char­geurs s’en­ga­ge en faveur de con­di­ti­ons-cad­res adap­tées au mar­ché et d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re suis­se pour le trans­port de mar­chan­di­ses per­for­mant. Thè­mes actuels:

SECTEUR DU FRET

  • Com­ment con­ce­voir l’a­ve­nir du trans­port de mar­chan­di­ses?
  • Qu’est-ce qui fait bouger le sec­teur du fret?
  • Un aper­çu des acteurs du fret ferroviaire.

RÉSEAU

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons uti­les sur les voies fer­rées, leur orga­ni­sa­ti­on et l’ac­cès au réseau.

FINANCEMENT

Infor­ma­ti­ons sur les aides finan­ciè­res et les taxes dans le trans­port de marchandises.

SITES

Tout sur le char­ge­ment libre, les ter­minaux, les instal­la­ti­ons de voies de rac­cor­de­ment ou enco­re les hubs logis­ti­ques mul­ti­mo­daux.

INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge à har­mo­nis­er les con­di­ti­ons-cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler sans dif­fi­cul­té sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

DURABILITÉ

Pour un ave­nir clair­voy­ant, il con­vi­ent de con­ce­voir dif­fér­ents domain­es de maniè­re durable.

Innovation

Com­ment pou­vons-nous faire avan­cer l’in­no­va­ti­on dans le trans­port de marchandises?

EXPLOITATION

En faveur d’une con­cur­rence loya­le, nous vou­lons uti­li­ser la force de tous les modes de trans­port et les com­bi­ner de maniè­re opti­ma­le. Car c’est ainsi que le tra­jet sera plus court – et plus éco­no­mi­que – pour chacun d’ent­re nous.

ÉVÉNEMENTS

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons com­plé­men­tai­res et de la docu­men­ta­ti­on sur nos mani­fes­ta­ti­ons Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re, notre Assem­blée géné­ra­le et autres.

Cargo-RER : optimiser ce qui a fait ses preuves, éliminer les obstacles

Cargo-RER : optimiser ce qui a fait ses preuves, éliminer les obstacles

Avec l’appro­che rXp Inter­re­gio­Car­go, une alli­ance inter­sec­to­ri­el­le d’entre­pri­ses inno­van­tes et per­for­man­tes sou­hai­te, au cours des pro­chai­nes années, trans­fé­rer davan­ta­ge de mar­chan­di­ses de la route, notoire­ment encom­brée, vers le rail. Ce con­cept de trans­port intel­li­gent s’ap­pu­ie sur des solu­ti­ons éprou­vées et éli­mi­ne les fai­bles­ses du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses actuel. Alors que CFF Cargo se reti­re de plus en plus du trans­port com­bi­né, cette initia­ti­ve arri­ve à point nommé.


Les enjeux:

  • La con­ges­ti­on rou­tiè­re augmente
  • Le trans­port de mar­chan­di­ses sur cour­tes et moy­ennes distances repensé
  • Plus fle­xi­ble et plus éco­no­mi­que que le trans­port par wagons complets
  • Aussi rapi­de et simp­le que le RER – uni­quement pour les marchandises
  • Enga­gé en faveur d’un trans­fert modal accru
  • Une sym­bio­se pré­cieu­se entre route et rail

La con­ges­ti­on rou­tiè­re augmente

Fig. 1 : Opé­ra­ti­on de char­ge­ment d’un cami­on sur un train. Source : rXp RailTruck

La situa­ti­on sur les rou­tes suis­ses s’ag­gra­ve : les heu­res d’embouteillage aug­men­tent de maniè­re expo­nen­ti­el­le, tout comme les émis­si­ons. Après le rejet par le peu­ple suis­se de l’ex­ten­si­on du réseau auto­rou­tier, les gou­lets d’étran­gle­ment per­sis­tent. Dans ce con­tex­te, le recru­tement de cami­on­neurs s’a­vè­re de plus en plus dif­fi­ci­le, comme l’a expli­qué Hans-Peter Drei­er, de la socié­té Drei­er AG, lors d’un évé­ne­ment orga­ni­sé le 4 novembre 2025 à Olten.

Le trans­port de mar­chan­di­ses sur cour­tes et moy­ennes distances repensé

Le modè­le de trans­port de rXp Inter­re­gio Cargo GmbH arri­ve donc à point nommé. Avec le train élec­tri­que rXp Rail­T­ruck comme élé­ment cen­tral, les mar­chan­di­ses qui étai­ent jus­qu’à pré­sent trans­por­tées par la route dev­rai­ent trou­ver plus faci­le­ment leur che­min vers le rail. Le rXp Rail­T­ruck peut cir­cu­ler dans les deux sens et dev­rait être réa­li­sé à titre pure­ment privé.

Plus fle­xi­ble et plus éco­no­mi­que que le trans­port par wagons complets

Fig. 2 : Parts respec­ti­ves du rail et de la route dans le trans­port. Source : rXp RailTruck

Le con­cept rXp Inter­re­gio­Car­go se distin­gue à plu­s­ieurs égards du trans­port par wagons iso­lés (TWCI), coû­teux et jus­qu’à pré­sent défi­ci­taire. Le rXp Rail­T­ruck per­met d’é­vi­ter une gran­de par­tie des travaux et des dépen­ses coû­teux liés à le TWCI. Cela aug­men­te non seu­le­ment la ren­ta­bi­li­té, mais aussi con­sidé­ra­blem­ent la fle­xi­bi­li­té. Ces argu­ments clés con­vain­quent les ent­re­pri­ses de trans­port rou­tier tel­les que Drei­er AG, qui par­ti­ci­pent au pro­jet. Le direc­teur géné­ral Hans-Peter Drei­er con­sidè­re éga­le­ment ce modè­le comme une répon­se au retrait annon­cé de CFF Cargo du trans­port combiné.

Aussi rapi­de et simp­le que le RER – uni­quement pour les marchandises

Grâce à la rame élec­tri­que rXp Rail­T­ruck, les manœu­vres fas­ti­dieu­ses et coû­teu­ses sont sup­p­ri­mées, comme c’est le cas pour le S‑Bahn dans le trans­port de per­son­nes. Le char­ge­ment des con­teneurs ou des cais­ses mobi­les s’ef­fec­tue sur des voies second­ai­res ou de rac­cor­de­ment, avec ou sans catén­aire. Cela est pos­si­ble car le rXp Rail­T­ruck fon­c­tion­ne sur bat­te­rie et peut donc être uti­li­sé même sur des voies sans catén­aire. Cela évite les arrêts fas­ti­dieux et aug­men­te la fle­xi­bi­li­té du con­duc­teur de loco­mo­ti­ve. Le maté­ri­el rou­lant est loué et entre­tenu par MFD Rail GmbH, membre de la VAP. Il n’est donc pas néces­saire de réin­ven­ter la roue, car des con­cepts éprou­vés exis­tent déjà.

Enga­gé en faveur d’un trans­fert modal accru

Les initia­teurs de rXp Inter­re­gio­Car­go ne con­sidè­rent pas leur appro­che inno­van­te comme une con­cur­rence au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses existant, mais comme un com­plé­ment per­met­tant de ren­forcer le trans­fert du tra­fic vers le rail. Grâce à un pro­ces­sus de char­ge­ment et de déchar­ge­ment sim­pli­fié et opti­mi­sé en ter­mes de coûts, il devi­ent inté­res­sant pour les trans­por­teurs d’a­che­mi­ner leurs mar­chan­di­ses par rail, même sur des tra­jets courts.

Une sym­bio­se pré­cieu­se entre route et rail

À une épo­que où les gros tit­res sur le déclin du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses se mul­ti­pli­ent, des lueurs d’e­s­poir tel­les que le modè­le de trans­port rXp Inter­re­gio­Car­go sont les bien­ve­nues. En explo­itant les aspects éprou­vés et en éli­mi­nant les fai­bles­ses du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses actuel, ce con­cept crée un pro­duit pro­met­teur pour le trans­port fer­ro­vi­ai­re natio­nal de mar­chan­di­ses. Si d’au­t­res trans­por­teurs rou­tiers sui­vent l’exemp­le de Drei­er AG, la sym­bio­se tant atten­due entre le rail et la route pour­rait bien­tôt deve­nir réalité.

CFF Cargo réduit le transport par wagons complets isolés au lieu de le réorganiser

CFF Cargo réduit le transport par wagons complets isolés au lieu de le réorganiser

Avec la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM), le Par­le­ment sou­hai­tait ren­forcer le trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Avec sa poli­tique tarifai­re, CFF Cargo fait exac­te­ment le con­trai­re, et ce à toute vites­se. Et tout cela avant même que la loi révi­sée et l’or­don­nan­ce cor­re­spond­an­te n’ent­rent en vigueur.


Les enjeux:

  • Les haus­ses de prix exor­bi­tan­tes ent­raî­nent un trans­fert vers la route
  • Les char­geurs étai­ent prêts à payer des prix modé­ré­ment plus élevés
  • Cette réduc­tion va fon­da­men­ta­le­ment à l’en­cont­re de la volon­té du Parlement
  • Une lueur d’e­s­poir à l’ho­ri­zon : les respons­ables poli­ti­ques se sai­sis­sent de la question
  • Le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment doi­vent immé­dia­te­ment tirer le frein d’urgence

Les haus­ses de prix exor­bi­tan­tes ent­raî­nent un trans­fert vers la route

Le 20 sep­tembre 2025, CFF Cargo a publié un com­mu­ni­qué qui inter­pel­le. Les respons­ables y évo­quent la pré­ser­va­ti­on du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses respec­tueux de l’en­vi­ron­ne­ment et des emplois en Suis­se. Mal­heu­reu­se­ment, c’est actu­el­le­ment le con­trai­re qui se pro­duit. Au cours des der­niers mois, CFF Cargo a pro­cé­dé à des aug­men­ta­ti­ons de prix par­fois exor­bi­tan­tes. Cela con­duit de nombreux cli­ents du sec­teur du trans­port à miser enco­re davan­ta­ge, voire exclu­si­ve­ment, sur le trans­port rou­tier à l’a­ve­nir. Cela est con­fir­mé par d’in­nom­bra­bles retours d’in­for­ma­ti­on des mem­bres de la VAP. Ceux-ci sont unani­mes : les char­geurs con­tin­uer­ai­ent à miser sur le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses à l’a­ve­nir, mais celui-ci n’est plus com­pé­ti­tif par rap­port au trans­port rou­tier comp­te tenu des prix exi­gés par CFF Cargo.

Les char­geurs étai­ent prêts à payer des prix modé­ré­ment plus élevés

À l’o­ri­gi­ne, le Par­le­ment sou­hai­tait rend­re le TWCI auto­no­me finan­ciè­re­ment. Pour ce faire, celle-ci devait béné­fi­ci­er d’un sou­ti­en finan­cier pen­dant huit ans, avec 260 mil­li­ons de francs suis­ses mis à dis­po­si­ti­on pour les quat­re pre­miè­res années. En outre, la Con­fé­dé­ra­ti­on a all­oué une aide uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses pour l’at­telage auto­ma­tique numé­ri­que (DAC) dans le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Le che­min vers l’au­to­fi­nance­ment était envi­sa­gé comme suit : les char­geurs con­tri­buent par des aug­men­ta­ti­ons de prix modé­rées, CFF Cargo par une pro­duc­ti­vi­té et une effi­ca­ci­té accrues et la Con­fé­dé­ra­ti­on par un sou­ti­en tem­po­rai­re. La VAP et ses mem­bres aurai­ent appor­té leur con­tri­bu­ti­on ; les char­geurs aurai­ent été pour la plu­part prêts à payer ce prix pour un TWCI auto­no­me financièrement.

La réduc­tion du défi­cit de CFF Cargo se fait pres­que exclu­si­ve­ment au détri­ment des char­geurs. Pour la plu­part d’ent­re eux, il n’y a donc plus d’in­ci­ta­ti­on à miser sur le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Cela ent­raî­ne une réduc­tion dras­tique des infra­struc­tures fer­ro­vi­ai­res desti­nées au trans­port de mar­chan­di­ses. Comp­te tenu des inves­tis­se­ments initiaux éle­vés, ces ent­re­pri­ses ne dev­rai­ent plus jamais se tour­ner vers le rail à l’a­ve­nir, ce qui ent­raî­ne­ra un déman­tèle­ment dura­ble de le TWCI et donc du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Pour le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment, cette réduc­tion irré­ver­si­ble des volu­mes de mar­chan­di­ses trans­por­tées par rail sera visi­ble au plus tard dans quat­re ans.

Cette réduc­tion va fon­da­men­ta­le­ment à l’en­cont­re de la volon­té du Parlement

Les déve­lo­p­pe­ments actuels ne cor­re­spon­dent pas à la volon­té du Par­le­ment. Ce der­nier sou­hai­tait ren­forcer e TWCI, notam­ment afin de faire pro­gresser la décar­bo­ni­sa­ti­on des trans­ports et d’att­eind­re l’ob­jec­tif de zéro émis­si­on nette d’ici 2050. Sans un TWCI per­for­mant, cet objec­tif s’é­loi­g­ne de plus en plus. Enfin, le rejet par le peu­ple de l’ex­ten­si­on de l’au­to­rou­te en novembre 2024 a éga­le­ment con­tri­bué à ce que l’ef­fondre­ment du réseau rou­tier ne puis­se être évité que si le plus grand nombre pos­si­ble de mar­chan­di­ses sont trans­por­tées par rail.

Une lueur d’e­s­poir à l’ho­ri­zon : les respons­ables poli­ti­ques se sai­sis­sent de la question

Il est réjouis­sant de con­stater que les respons­ables poli­ti­ques se sai­sis­sent de la ques­ti­on. Ainsi, la con­seil­lè­re aux États Eva Her­zog a dépo­sé le 25 sep­tembre 2025 la moti­on 25.4147 « Garan­tie du niveau de pre­sta­ti­ons de CFF Cargo, y com­pris le main­ti­en d’un réseau cen­tral pour le trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses ». Cette moti­on deman­de que CFF Cargo ne puis­se plus aug­men­ter ses prix au-delà du taux d’in­fla­ti­on à par­tir de 2026. CFF Cargo dev­rait donc assurer sa ren­ta­bi­li­té prin­ci­pa­le­ment par une explo­ita­ti­on plus pro­duc­ti­ve et plus effi­cace, comme le pré­voy­a­it le Par­le­ment dans la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Mal­heu­reu­se­ment, CFF Cargo a entre-temps créé un fait accom­pli : une par­tie con­sidé­ra­ble de la cli­entèle de le TWCI s’est déjà détour­née du rail.

Le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment doi­vent immé­dia­te­ment tirer le frein d’urgence

La VAP appel­le le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment à mett­re immé­dia­te­ment un terme à la pra­tique de CFF Cargo con­sistant à aug­men­ter ses prix, en par­tie à deux chif­fres. Cette démar­che arbi­trai­re de CFF Cargo pous­se de plus en plus de char­geurs à délais­ser le trans­port fer­ro­vi­ai­re au pro­fit du trans­port rou­tier, ce qui va à l’en­cont­re de la volon­té poli­tique et des efforts de la Suis­se en matiè­re de décarbonisation.

 

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Session d’automne 2025: des dossiers importants mis en route

Session d’automne 2025: des dossiers importants mis en route

Lors de la ses­si­on d’automne 2025, qui s’est tenue du 8 au 26 sep­tembre 2025, les Cham­bres fédé­ra­les ont inscrit à leur ordre du jour divers dos­siers rela­tifs à la poli­tique des trans­ports. L’accent a été mis sur les con­sé­quen­ces finan­ciè­res et struc­tu­rel­les de la sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te (CR ou Rola en alle­mand), sur l’extension de la ligne d’accès NLFA Anvers-Bâle sur la rive gau­che du Rhin, sur le fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re (FIF) et sur le trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses, plus connu sous le nom de Cargo sous ter­rain (CST).

 

Les enjeux:

    • La sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te soulè­ve des questions
    • Le Con­seil natio­nal garan­tit les moy­ens de la poli­tique de transfert
    • L’extension de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gau­che du Rhin à nou­veau débattue
    • Aut­res ques­ti­ons et répon­ses con­cer­nant Cargo sous terrain
    • Le finance­ment et les liqui­di­tés du fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re sont garantis

     

    La suppression de la chaussée roulante soulève des questions

    L’abandon annon­cé de la chaus­sée rou­lan­te fin 2025 prive la Suis­se de l’un des instru­ments cen­traux de sa poli­tique de trans­fert. Quel­que 70 000 tra­jets effec­tués jusqu’ici par rail ris­quent de se repor­ter sur la route, alors même que le pla­fond de 650 000 poids lourds auto­ri­sés par la Con­sti­tu­ti­on fédé­ra­le à tra­ver­ser les Alpes chaque année est déjà lar­ge­ment dépas­sé. Le nombre de poids lourds va donc mas­si­ve­ment aug­men­ter sur les axes de tran­sit cen­traux, ce qui ris­que for­te­ment de créer davan­ta­ge d’embouteillages. Par­al­lè­le­ment, le réseau fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal con­naît des gou­lets d’étranglement, notam­ment en rai­son du piteux état des infra­struc­tures fer­ro­vi­ai­res en Allemagne.

    Dans ce con­tex­te, le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li ainsi que la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen ont dépo­sé les inter­pel­la­ti­ons 25.3540 «Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te?» et 25.3541 «Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée roulante?»

    Le Con­seil fédé­ral a répon­du par écrit à ces ques­ti­ons avant la séan­ce du Con­seil. Glo­ba­le­ment, il esti­me que le ris­que d’un ren­ver­se­ment de ten­dance dans la poli­tique de trans­fert modal est réa­lis­te. Il pré­voit pour les années à venir une aug­men­ta­ti­on du nombre de tra­jets de poids lourds à tra­vers les Alpes par rap­port à aujourd’hui et un dépla­ce­ment du split modal au détri­ment du rail.

    Le pré­si­dent de la VAP, Josef Ditt­li, a remer­cié le Con­seil fédé­ral pour sa prise de posi­ti­on, mais a sou-ligné son man­que de détails. Lui-même et les mem­bres de la VAP aurai­ent notam­ment sou­hai­té con-naît­re l’influence du cent­re de con­trô­le du tra­fic lourd d’Erstfeld sur le tra­fic sup­p­lé­men­tai­re géné­ré par la fer­me­tu­re de la chaus­sée rou­lan­te. Le pré­si­dent de la VAP doute que le tra­fic sup­p­lé­men­tai­re puis­se être géré sans con­sé­quen­ces néga­ti­ves pour les embou­teil­la­ges devant le tun­nel du Got­hard, même avec une explo­ita­ti­on cohé­ren­te de ce potentiel de rétention.

    Le Conseil national garantit les moyens de la politique de transfert

    Avec la moti­on 25.3949 «Assurer les moy­ens de la poli­tique de trans­fert», la Com­mis­si­on des trans-ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal (CTT‑N) a char­gé le Con­seil fédé­ral d’utiliser l’intégralité des fonds libé­rés dans le pla­fond des dépen­ses 2024–2028 par l’abandon de la chaus­sée rou­lan­te, soit envi­ron 50 mil­li­ons de francs, pour pro­mou­voir des mesu­res sup­p­lé­men­tai­res de trans­fert sur le rail du fret tran­sal­pin de 2026 à 2030, et d’entreprendre les démar­ches néces­saires à cet effet. La Com­mis­si­on esti­me que des mesu­res ciblées sont indis­pens­ables pour empê­cher un retour immé-diat au trans­port par la route. Le Con­seil fédé­ral a recom­man­dé le rejet du pro­jet. Le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti décla­re à ce sujet: «Il est important pour moi de men­ti­on­ner que la pro­mo­ti­on accrue du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné tran­sal­pin deman­dée dans la moti­on n’est pas pos­si­ble, ou seu-lement de maniè­re très limi­tée, sans modi­fi­ca­ti­on de la loi. Le sou­ti­en finan­cier au trans­port fer­ro­vi­ai­re tran­sal­pin de mar­chan­di­ses est régi par l’article 8 de la loi sur le trans­fert du trans­port de marchan-dises.»

    Le Con­seil natio­nal a adop­té la moti­on par 123 voix cont­re 70. La VAP salue expres­sé­ment cette dé-cis­i­on, en par­ti­cu­lier dans le con­tex­te du recul quasi géné­ral du volu­me des mar­chan­di­ses trans­por-tées par rail.

    L’extension de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gauche du Rhin à nouveau débattue

    La NLFA a con­sidé­ra­blem­ent aug­men­té la capa­ci­té du trans­port de mar­chan­di­ses à tra­vers les Alpes sur le ter­ri­toire suis­se. Sa prin­ci­pa­le ligne d’accès côté nord, sur la rive droi­te du Rhin en Alle­ma­gne, est cepen­dant déjà surchar­gée et régu­liè­re­ment sujet­te à des per­tur­ba­ti­ons. Les retards pris dans son amé­nage­ment vien­nent enco­re aggra­ver le pro­blè­me. Afin de ren­forcer la rési­li­ence du sys­tème, il faut donc d’urgence éta­b­lir une deu­xiè­me ligne d’accès à la NLFA côté nord.

    Avec la moti­on 25.3543 «Amé­na­ger le tron­çon Anvers-Bâle pour créer une deu­xiè­me ligne d’accès à la NLFA côté nord et évi­ter le report sur la route du trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses», le con­seil­ler natio­nal Thier­ry Bur­kart a char­gé le Con­seil fédé­ral d’aménager rapi­de­ment la ligne d’accès NLFA An-vers-Bâle sur la rive gau­che du Rhin en tant que deu­xiè­me ligne d’accès côté nord. La Suis­se doit finan­cer inté­gra­le­ment l’adaptation du pro­fil des tun­nels des Vos­ges néces­saire à cet effet et uti­li­ser en prio­ri­té les fonds libé­rés par l’abandon de la chaus­sée rou­lan­te pour les années 2026 à 2028.

    Le Par­le­ment avait déjà con­fié au Con­seil fédé­ral, par les moti­ons 20.3003 (2020) et 24.3389 (2024), le man­dat visa­nt à faire avan­cer l’aménagement de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gau­che du Rhin entre Metz et Stras­bourg au moyen d’un futur trai­té inter­na­tio­nal et d’un sou­ti­en finan­cier de la Suis­se à l’aménagement du pro­fil d’espace libre. En outre, le Con­seil fédé­ral est d’avis que le cofi­nan-cement ne doit pas se faire par le biais du bud­get géné­ral de la Con­fé­dé­ra­ti­on, mais par le biais du fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re. La VAP par­ta­ge l’avis du Con­seil fédé­ral. Le Con­seil des États a trans­mis la moti­on à la com­mis­si­on com­pé­ten­te pour examen préalable.

    Autres questions et réponses concernant Cargo sous terrain

    Cargo sous ter­rain fait régu­liè­re­ment les gros tit­res dans les médi­as. Avec la loi fédé­ra­le sur le trans-port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses (LTSM), la Con­fé­dé­ra­ti­on a créé les con­di­ti­ons néces­saires à la mise en place d’un sys­tème entiè­re­ment auto­ma­ti­sé de trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses entre les gran­des agglo­mé­ra­ti­ons du Mit­tel­land. Le finance­ment, la con­s­truc­tion et l’exploitation doi­vent être assu­rés par le sec­teur privé.

    Dans l’interpellation 25.3631, le con­seil­ler aux États Hans Wicki a deman­dé au Con­seil fédé­ral de ré-pond­re à diver­ses ques­ti­ons con­cer­nant la suite de la pro­cé­du­re dans le dos­sier CST. Dans sa ré-ponse écri­te du 13 août 2025, le régu­la­teur a indi­qué qu’il avait approu­vé le trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses dans le cadre du plan sec­to­ri­el des trans­ports en juin 2025. Sur la base de diver­ses étu­des, il esti­me que le potentiel de CST pour sou­la­ger d’autres modes de trans­port, en par­ti­cu­lier les rou­tes natio­na­les, est plu­tôt fai­ble, et ne voit actu­el­le­ment aucu­ne néces­si­té d’agir.

    Le financement et les liquidités du fonds d’infrastructure ferroviaire sont garantis

    Avec la moti­on 25.3953, A. Gmür-Schö­nen­ber­ger deman­de au Con­seil fédé­ral de prend­re les mesu­res appro­priées pour amé­lio­rer et aug­men­ter le finance­ment et les liqui­di­tés du FIF. L’objectif de la moti­on est de garan­tir le finance­ment et les liqui­di­tés du FIF afin que les pro­jets déci­dés par le Par­le­ment et les pro­jets futurs puis­sent être réa­li­sés sans retard.

    La CTT des deux Con­seils ainsi que le Con­seil fédé­ral ont recom­man­dé l’adoption du pro­jet. Le Con­seil des États, en tant que pre­miè­re chambre, a accep­té le pro­jet. L’avis du Con­seil fédé­ral rela­tif à l’intervention est dis­po­nible. La VAP rejet­te la moti­on 25.3953, car le Parle-ment s’est déjà pro­non­cé en faveur de la moti­on 25.3949 de la commission.

Coup dur pour le fret ferroviaire

Coup dur pour le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a ordon­né des mesu­res de sécu­ri­té sup­p­lé­men­tai­res pour le fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se en répon­se au rap­port du SESE. Ces mesu­res sont radi­cal­es et ébran­lent les fon­de­ments mêmes du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Les respons­ables poli­ti­ques sont appelés à réa­gir rapi­de­ment et à mett­re immé­dia­te­ment un terme au déclin du fret ferroviaire.


Les enjeux::

  • Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP
  • Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question
  • Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus
  • Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis
  • Les CFF dou­blent la mise
  • Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP

Dans le cadre des deux tables ron­des orga­ni­sées en vue d’élaborer des mesu­res visa­nt à ren­forcer la sécu­ri­té dans le fret fer­ro­vi­ai­re, les mem­bres de l’Association des char­geurs (VAP) ont éga­le­ment sou­mis des pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves. Ils sou­hai­tent ainsi ren­forcer la sécu­ri­té, déjà très éle­vée actu­el­le­ment, du fret fer­ro­vi­ai­re par des mesu­res pro­por­ti­onnées et équi­li­brées, sans pour autant affai­blir la bran­che. Or, c’est pré­cis­é­ment ce qui s’est pro­duit: les nou­vel­les con­di­ti­ons-cad­res nui­sent à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail et ent­raî­nent un retour au trans­port rou­tier sans gain sup­p­lé­men­tai­re en matiè­re de sécu­ri­té. Mais sur­tout, la bran­che est con­s­ter­née par les mesu­res dis­pro­por­ti­onnées et les délais impo­sés. Il est en effet impos­si­ble de mett­re en œuvre les mesu­res dans les délais prévus.

Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question

L’attitude de l’OFT est sur­pren­an­te. En effet, tant le Par­le­ment que la popu­la­ti­on ont régu­liè­re­ment sou­tenu le fret fer­ro­vi­ai­re ces der­niè­res années. Il exis­te p. ex. un man­dat con­sti­tu­ti­on­nel pour le tran­sit tran­sal­pin. Le Par­le­ment a éga­le­ment encou­ra­gé à plu­s­ieurs repri­ses le fret fer­ro­vi­ai­re natio­nal avec la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Par ail­leurs, il est incon­test­a­ble qu’un fret fer­ro­vi­ai­re per­for­mant est néces­saire si la Suis­se veut att­eind­re l’objectif de zéro net d’ici 2050. Enfin, le rejet par la popu­la­ti­on de l’extension des auto­rou­tes mont­re à quel point le trans­fert des mar­chan­di­ses vers le rail est – et res­te­ra – essentiel pour déseng­or­ger les rou­tes. Avec les rest­ric­tions impo­sées par l’OFT, ces objec­tifs s’éloignent de plus en plus.

Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus

Avant que l’OFT ne rende sa décis­i­on, le sec­teur des char­geurs a adres­sé une lett­re à l’autorité com­pé­ten­te pour mett­re en évi­dence l’importance cru­cia­le du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’économie et la néces­si­té pour le légis­la­teur de prend­re de nou­vel­les mesu­res avec dis­cer­ne­ment. La lett­re souli­gnait les ris­ques de per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et la men­ace qui pèse sur l’approvisionnement du pays. Le fait que ces aver­tis­se­ments soi­ent res­tés lett­re morte auprès de l’OFT est incom­pré­hen­si­ble et soulè­ve des questions.

Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis

Le délai extrê­me­ment court impar­ti pour la mise en œuvre des mesu­res sus­ci­te éga­le­ment des fron­ce­ments de sourcils dans l’ensemble du sec­teur. Cel­les-ci doi­vent ent­rer en vigueur à par­tir du 1er jan­vier 2026. Pour des rai­sons pra­ti­ques, ce délai est irré­a­lis­te et incom­pré­hen­si­ble pour le sec­teur. L’OFT rejet­te la responsa­bi­li­té de la solu­ti­on appa­ren­te aux pré­ten­dus pro­blè­mes de sécu­ri­té sur les pro­prié­tai­res de wagons, sans éva­luer suf­fi­sam­ment la ques­ti­on sur le plan tech­ni­que ou éco­no­mi­que. Et ce, bien que l’OFT ait été infor­mé par les acteurs de la bran­che que les capa­ci­tés des ate­liers pour la main­ten­an­ce des wagons de mar­chan­di­ses sont déjà limi­tées aujourd’hui. Les con­sé­quen­ces de cet état de cho­ses n’ont pas été pri­ses en comp­te dans l’ordonnance. De plus, aucu­ne ana­ly­se d’impact (Impact Assess­ments) n’a été réa­li­sée au pré­alable con­cer­nant les mesu­res adop­tées, ce qui est pour­tant la norme dans l’Union euro­pé­en­ne pour les inter­ven­ti­ons éta­ti­ques tel­les que celle de l’OFT. Enfin, les mesu­res pri­ses par l’OFT remet­tent en ques­ti­on les inves­tis­se­ments réa­li­sés dans le passé pour amé­lio­rer la sécu­ri­té et éli­mi­nent de fait toute inci­ta­ti­on à pour­suiv­re dans cette voie à l’avenir.

Les CFF dou­blent la mise

La réac­tion immé­dia­te et eupho­ri­que des Chem­ins de fer fédé­raux suis­ses (CFF) à la com­mu­ni­ca­ti­on de l’OFT est sur­pren­an­te, notam­ment parce qu’elle invo­que une fois de plus le pré­tex­te d’une sécu­ri­té accrue pour jus­ti­fier la pro­chai­ne deman­de de par­ti­ci­pa­ti­on à la responsa­bi­li­té des pro­prié­tai­res de wagons. Cette der­niè­re vient d’être reje­tée par le Par­le­ment fin 2024.

Comp­te tenu notam­ment de la sup­pres­si­on signi­fi­ca­ti­ve des con­trô­les importants des trains avant leur départ par les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF), il est per­mis de se deman­der pour­quoi l’OFT déchar­ge pres­que entiè­re­ment CFF Cargo et les aut­res ETF de leur responsa­bi­li­té dans le cadre de ces mesures.

Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Le fret fer­ro­vi­ai­re est l’un des modes de trans­port les plus sûrs. L’OFT a igno­ré les mesu­res de sécu­ri­té fer­ro­vi­ai­re pro­po­sées par la VAP et éla­bo­rées en con­cer­ta­ti­on avec des comi­tés d’experts euro­pé­ens. Au lieu de cela, il a impo­sé des mesu­res qui rédui­sent con­sidé­ra­blem­ent la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Cette cam­pa­gne tou­che le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses dans une situa­ti­on où les volu­mes de fret fer­ro­vi­ai­re sont en baisse, pra­ti­quement sans excep­ti­on. Il est incon­ce­va­ble que cela se fasse dans l’intérêt des milieux poli­ti­ques et de la popu­la­ti­on. Les acteurs de la bran­che espè­rent que les respons­ables poli­ti­ques et admi­nis­tra­tifs ne lais­se­ront pas cet appel à la vigi­lan­ce res­ter sans répon­se. Sinon, le fret fer­ro­vi­ai­re ris­que fort de ne plus exis­ter que sous forme de trains minia­tures ou au Musée des trans­ports de Lucerne.

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a con­cré­ti­sé les mesu­res annon­cées en vue de ren­forcer la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. L’autorité fédé­ra­le réa­git ainsi au rap­port du Ser­vice suis­se d’enquête de sécu­ri­té (SESE) sur l’accident sur­venu dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025. Elles ébran­lent les fon­de­ments mêmes du fret fer­ro­vi­ai­re et les coûts sup­p­lé­men­tai­res qui en décou­lent sont énor­mes, en par­ti­cu­lier pour les pro­prié­tai­res de wagons. Par ail­leurs, ni ces der­niers ni les ate­liers ne savent clai­re­ment com­ment mett­re en œuvre ces mesu­res dans un délai aussi pro­che. À court terme, cela ris­que d’entraîner des per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et, à moyen terme, la com­pé­ti­ti­vi­té de l’ensemble du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sera con­sidé­ra­blem­ent réduite.


Les enjeux:

  • La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue
  • La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte
  • Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants
  • La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations
  • L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise
  • Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché
  • Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue

Le 11 sep­tembre 2025, l’OFT a com­mu­ni­qué les mesu­res con­crè­tes pri­ses en répon­se au rap­port du SESE. Cette annon­ce fait suite à deux tables ron­des orga­ni­sées par l’OFT avec des repré­sen­tants du sec­teur après la publi­ca­ti­on du rap­port du SESE. L’objectif de ce dia­lo­gue était de défi­nir des mesu­res visa­nt à amé­lio­rer enco­re la sécu­ri­té déjà éle­vée du fret fer­ro­vi­ai­re. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025.

La sécu­ri­té est éga­le­ment une prio­ri­té abso­lue pour les mem­bres de la VAP. Il est tou­te­fois faux et dan­ge­reux de sug­gé­rer une sécu­ri­té abso­lue. Il con­vi­ent de mett­re en balan­ce les avan­ta­ges de mesu­res sup­p­lé­men­tai­res et plus rest­ric­ti­ves avec les coûts sup­p­lé­men­tai­res qu’elles ent­raî­nent et de prend­re une décis­i­on réflé­chie. Il faut noter ce faisant que les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT sont sus­cep­ti­bles d’amenuiser la sécu­ri­té dans l’ensemble du trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, ces mesu­res et les coûts exor­bi­tants asso­ciés ent­raî­ne­ront à moyen terme un trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route, qui est beau­coup plus dangereuse.

La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte

La VAP con­sidè­re qu’il est de son devoir d’évaluer la pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té des mesu­res pour le sec­teur en géné­ral et pour les pro­prié­tai­res de wagons en par­ti­cu­lier. En outre, les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re doi­vent sup­port­er les coûts des mesu­res de maniè­re aussi équi­ta­ble que pos­si­ble. Cela con­cer­ne prin­ci­pa­le­ment les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) dans leur rôle de trans­por­teurs, les pro­prié­tai­res de wagons et les explo­itants d’infrastructures. Le niveau élevé de sécu­ri­té ne pour­ra être main­tenu et amé­lio­ré qu’à con­di­ti­on que tou­tes les par­ties impli­quées s’acquittent de leurs obli­ga­ti­ons. En effet, ce ne sont pas des mesu­res iso­lées, mais leur multi­tu­de et leur inter­ac­tion qui garan­tis­sent la sécu­ri­té de l’ensemble du système.

Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants

Avec ces nou­vel­les mesu­res, l’OFT impo­se aux pro­prié­tai­res de wagons des obli­ga­ti­ons dis­pro­por­ti­onnées par rap­port aux aut­res acteurs. La réduc­tion sub­stan­ti­el­le des inter­val­les de main­ten­an­ce, en par­ti­cu­lier, aura un impact mas­sif sur la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses et la ren­ta­bi­li­té des ent­re­pri­ses. En effet, les inter­val­les de main­ten­an­ce impo­sés par l’OFT ent­raî­ne­ront une réduc­tion extrê­me­ment importan­te, qui n’a pas enco­re pu être quan­ti­fiée de maniè­re défi­ni­ti­ve, de la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses. À court terme, cette mesu­re ent­raî­ne donc des gou­lets d’étranglement dans le sec­teur des char­geurs, qui ris­quent de com­pro­mett­re la sécu­ri­té d’approvisionnement du pays. Ce sujet a sou­vent été abor­dé en amont et à l’occasion des tables ron­des, mais il a éton­n­am­ment peu influen­cé la prise de décis­i­on de l’OFT.

À moyen terme, les mesu­res adop­tées con­tin­ue­ront de nuire à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route et accé­lé­re­ront for­te­ment le trans­fert du rail vers la route. Et tout cela à un moment où le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est déjà sou­mis à une forte pres­si­on sur de nombreux fronts. Ces con­sé­quen­ces sont en tota­le con­tra­dic­tion avec la volon­té d’augmenter le fret fer­ro­vi­ai­re, qui a une fois de plus été expri­mée au Par­le­ment avec l’adoption de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT vont à l’encontre de cette volonté.

La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations

Pour la VAP, il n’est aujourd’hui pas pos­si­ble de pré­voir com­ment les mesu­res pour­ront être mises en œuvre dans le délai extrê­me­ment court qui reste avant leur entrée en vigueur. En effet, les ent­re­pri­ses char­gées de la main­ten­an­ce man­quent déjà aujourd’hui de capa­ci­tés, de res­sour­ces et de com­po­sants. Cette situa­ti­on va enco­re s’aggraver à la suite des mesu­res pri­ses par l’OFT. Il est à cra­ind­re que les wagons de mar­chan­di­ses restent non seu­le­ment plus sou­vent, mais sur­tout plus long­temps dans les ent­re­pri­ses de main­ten­an­ce qu’auparavant. À cela s’ajoute le fait que le nombre de trans­ports de wagons vides à desti­na­ti­on et en pro­ven­an­ce des ate­liers aug­m­en­te­ra con­sidé­ra­blem­ent. Une fois enco­re, ce sont sur­tout les ent­re­pri­ses de char­ge­ment qui en res­sen­ti­ront les effets dans un pre­mier temps, car elles devront faire appel à davan­ta­ge de wagons pour trans­por­ter la même quan­ti­té de mar­chan­di­ses. En con­sé­quence, à moyen terme, de plus en plus de char­geurs dev­rai­ent se détour­ner du fret fer­ro­vi­ai­re et ache­mi­ner leurs mar­chan­di­ses par la route.

L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses étant inté­g­ré à l’échelle euro­pé­en­ne, les effets des mesu­res pri­ses par l’OFT ne s’arrêtent pas aux fron­tiè­res natio­na­les. Les pro­prié­tai­res de wagons hors de Suis­se peu­vent dif­fi­ci­le­ment déter­mi­ner si l’un de leurs wagons de mar­chan­di­ses loués cir­cu­le sur les voies suis­ses, car les cli­ents dis­po­sent libre­ment des wagons dis­po­nibles dans le cadre de l’interopérabilité. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT dev­rai­ent avoir pour con­sé­quence que les pro­prié­tai­res de wagons ne des­ser­vi­ront plus le mar­ché suis­se, ou alors uni­quement avec des flot­tes entre­te­nues spé­cia­le­ment pour ce pays. Cela ent­raî­ne­ra une char­ge admi­nis­tra­ti­ve sup­p­lé­men­tai­re qui fera grim­per les coûts et rédui­ra l’attractivité du fret ferroviaire.

Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché

Les pro­prié­tai­res de wagons doi­vent sup­port­er à eux seuls pres­que entiè­re­ment le finance­ment des coûts, indé­pen­dam­ment des char­ges orga­ni­sa­ti­on­nel­les sup­p­lé­men­tai­res en forte aug­men­ta­ti­on et qui ne sont pas enco­re défi­nies à ce jour. L’OFT n’a impo­sé aucu­ne mesu­re aussi radi­cale aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) en tant que trans­por­teurs ni aux explo­itants d’infrastructures. Cela est sur­pren­ant, car il n’existe aucu­ne rai­son plau­si­ble de les responsa­bi­li­ser moins que les pro­prié­tai­res de wagons. Sur ce sujet éga­le­ment, des mesu­res con­crè­tes ont été pré­sen­tées pour les deux acteurs à l’occasion des tables rondes.

Comme pour tou­tes les par­ties con­cer­nées, il est clair pour la VAP qu’après un acci­dent comme celui du tun­nel de base du Saint-Got­hard, qui a ent­raî­né des coûts con­sidé­ra­bles – heu­reu­se­ment uni­quement finan­ciers –, il est impos­si­ble de pas­ser sim­ple­ment à l’ordre du jour. Mais il est éga­le­ment vrai que les pro­prié­tai­res de wagons ont tou­jours beau­coup inves­ti et con­ti­nuent d’investir davan­ta­ge dans la sécu­ri­té de leurs wagons de mar­chan­di­ses. Par le passé déjà, ils ont mis en œuvre chaque année des mesu­res effi­caces pour un mon­tant de 40 mil­li­ons d’euros. Dès le début, la VAP, en tant que voix des pro­prié­tai­res de wagons, a pré­co­ni­sé des mesu­res qui aurai­ent enco­re ren­for­cé le niveau de sécu­ri­té déjà élevé du rail tout en ten­ant comp­te des prin­cipes de pro­por­ti­on­na­li­té, de via­bi­li­té et de faisabilité.

Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

Ces mesu­res ont des con­sé­quen­ces dra­ma­ti­ques pour la bran­che des char­geurs. Il n’est pas enco­re pos­si­ble d’évaluer de maniè­re défi­ni­ti­ve les con­sé­quen­ces et les coûts pour le fret fer­ro­vi­ai­re, car le sys­tème est trop com­ple­xe et les mesu­res déci­dées trop com­pli­quées. Il est tou­te­fois déjà clair aujourd’hui que le fret fer­ro­vi­ai­re tel que nous le con­nais­si­ons jusqu’à pré­sent va être pro­fon­dé­ment bouleversé.

À court terme, ce sont les pro­prié­tai­res de wagons qui devront sup­port­er les coûts plus éle­vés de main­ten­an­ce et d’acheminement vers les ate­liers. À moyen terme, cepen­dant, ces mesu­res auront un impact extrê­me­ment néga­tif sur le fret fer­ro­vi­ai­re. En effet, en rai­son de l’augmentation des coûts, d’autres ent­re­pri­ses trans­por­te­ront à l’avenir leurs mar­chan­di­ses par la route plu­tôt que par le rail. La sécu­ri­té n’en sera pas ren­for­cée, bien au con­trai­re: le trans­port rou­tier, plus acci­den­to­gè­ne, ren­dra le trans­port de mar­chan­di­ses glo­ba­le­ment moins sûr.

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Période de turbulences pour le transport ferroviaire de marchandises à travers les Alpes

Période de turbulences pour le transport ferroviaire de marchandises à travers les Alpes

Un voya­ge d’étude le long du plus important cor­ri­dor de fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en a con­duit le direc­teur de la VAP du por­tail sud du tun­nel de base du Got­hard en Suis­se jusqu’au port de Rot­ter­dam. Le voya­ge a mon­tré de maniè­re impres­si­on­nan­te tou­tes les facet­tes du trans­port fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal de mar­chan­di­ses. Mais il a sur­tout révé­lé la situa­ti­on exi­ge­an­te du ges­ti­on­n­aire d’infrastructure alle­mand et, par con­sé­quent, des four­nis­seurs de solu­ti­ons dans le trans­port combiné.


Les enjeux:

  • Tâches her­culé­en­nes pour les presta­tai­res de trans­port combiné
  • Pro­blè­mes iden­ti­fiés, solu­ti­ons à l’épreuve de la patience
  • Un objec­tif com­mun : le trans­fert du trafic
  • La Suis­se avan­ce énergiquement
  • Port de Rot­ter­dam : un grand potentiel pour le rail
  • Le nou­veau péage aux Pays-Bas dev­rait don­ner un coup de pouce au rail
  • Box-stop pour les loco­mo­ti­ves à haute performance

Tâches her­culé­en­nes pour les presta­tai­res de trans­port combiné

Les presta­tai­res du trans­port com­bi­né ne sont guère envia­bles en ce moment. Et ce, sur­tout en rai­son des grands chan­tiers et des réno­va­tions de l’infrastructure en Alle­ma­gne, qui ent­raî­nent des retards et des sup­pres­si­ons de trains. Cela irri­te les cli­ents et pous­se les col­la­bo­ra­teurs des ges­ti­on­n­aires d’infrastructure à la limi­te de leurs capa­ci­tés. Et comme si les défis n’étaient pas déjà assez grands, la pénurie de main‑d’œuvre omni­pré­sen­te vient enco­re com­pli­quer la situation.

Problèmes identifiés, solutions à l’épreuve de la patience

Le ges­ti­on­n­aire d’infrastructure Infra­GO de la Deut­sche Bahn (DB Infra­GO) a heu­reu­se­ment recon­nu les pro­blè­mes et les met ouver­te­ment sur la table. C’est la con­di­ti­on pour que le sec­teur puis­se se pré­sen­ter uni, éla­bo­rer des solu­ti­ons et sur­mon­ter la situa­ti­on dif­fi­ci­le. Les respons­ables de DB Infra­GO ne se lais­sent pas décou­ra­ger. Mal­gré tout, aucu­ne déten­te de la situa­ti­on n’est en vue à court terme.

Cent­re d’exploitation sud à Pol­le­gio, au Tes­sin. @Litra

Objectif commun : le transfert modal

Mal­gré tous les défis, l’objectif trans­na­tio­nal est de trans­fé­rer le trans­port de mar­chan­di­ses de la route vers le rail. Pour ce faire, la responsa­bi­li­té incom­be non seu­le­ment au sec­teur lui-même, mais aussi et sur­tout à la poli­tique. Elle doit adap­ter les con­­di­­ti­ons-cad­­res de maniè­re à évi­ter un trans­fert du rail vers la route en cette péri­ode extrê­me­ment dif­fi­ci­le. Cette tâche est d’autant plus exi­ge­an­te que les chif­fres en Suis­se mont­rent déjà un recul de la répar­ti­ti­on moda­le au détri­ment du rail.

La Suis­se progresse

La poli­tique suis­se a recon­nu depuis long­temps la pro­blé­ma­tique et ne reste pas inac­ti­ve. Elle veut par exemp­le cou­pler à l’avenir la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons (RPLP) au ren­ché­ris­se­ment. Ainsi, le rap­port de prix du rail par rap­port à la route s’améliorera légè­re­ment. De plus, dans le cadre de la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses, la Con­fé­dé­ra­ti­on veut encou­ra­ger les trans­ports fer­ro­vi­ai­res sur une distance infé­ri­eu­re à 600 kilo­mè­tres. Ces mesu­res sont uti­les, mais n’éliminent pas les pro­blè­mes des pays voi­sins dans le domaine des infrastructures.

Le ter­mi­nal Arsi­­zio-Gal­l­a­ra­­te de Hupac. @Hupac

Pour con­tour­ner les pro­blè­mes d’infrastructure de l’Allemagne, une exten­si­on des capa­ci­tés via un bypass Bâle-Anvers en tant que deu­xiè­me voie d’accès nord à la NLFA s’imposerait. Les tun­nels vos­gi­ens ne dis­po­sent actu­el­le­ment pas du pro­fil de quat­re mètres qui serait néces­saire pour le trans­port com­bi­né non accom­pa­gné. Cette exten­si­on est donc inévitable.

 

 

Port de Rot­ter­dam : un grand potentiel pour le rail

Site por­tuai­re de Rot­ter­dam. @VAP

Retour au voya­ge d’étude. La visi­te du port de Rot­ter­dam a mon­tré com­bien de mar­chan­di­ses les plus diver­ses doi­vent être dépla­cées chaque jour d’un point A à un point B afin de maî­tri­ser la gran­de soif de con­som­ma­ti­on de nos socié­tés. Il s’agit notam­ment de con­teneurs rem­p­lis de mar­chan­di­ses les plus diver­ses, de voitures ou de char­bon. Les mar­chan­di­ses qui arri­vent au port de Rot­ter­dam sont ache­mi­nées à 55% par voie flu­via­le, à 37% par la route et à 8% seu­le­ment par le rail. La part de la répar­ti­ti­on moda­le de la route est donc pres­que cinq fois plus éle­vée que celle du rail.

Un nou­veau péage aux Pays-Bas dev­rait don­ner un coup de pouce au rail

Aux Pays-Bas, il n’y a en prin­ci­pe pas de péage auto­rou­tier – l’utilisation des auto­rou­tes et des voies rapi­des est donc gra­tuite. Cela con­tri­bue cer­tai­ne­ment à la fai­ble répar­ti­ti­on moda­le du rail. Cela dev­rait chan­ger à par­tir de 2026. Le légis­la­teur néer­lan­dais intro­dui­ra un péage sur les auto­rou­tes et sur cer­tai­nes rou­tes natio­na­les et dépar­te­men­ta­les. Les recet­tes de cette taxe dev­rai­ent ali­men­ter un fonds desti­né à aider les ent­re­pri­ses néer­lan­dai­ses à déve­lo­p­per des tech­no­lo­gies et des flot­tes plus respec­tueu­ses de l’environnement. L’introduction de cette taxe dev­rait amé­lio­rer la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route. Par rap­port à la RPLP en Suis­se, la con­cep­ti­on et l’utilisation du péage néer­lan­dais pré­sen­tent le grand avan­ta­ge que son mon­tant ne dépend pas de la pro­pul­si­on des cami­ons. Cette solu­ti­on inci­te au trans­fert modal tout en encou­ra­geant les tech­no­lo­gies de pro­pul­si­on respec­tueu­ses de l’environnement.

Arrêt au stand pour les loco­mo­ti­ves à haute performance

Ate­lier de la LWR au port de Rot­ter­dam. @VAP

Le voya­ge d’étude s’est ter­mi­né par une visi­te de Loco­mo­ti­ve Work­shop Rot­ter­dam, qui assu­re la main­ten­an­ce des loco­mo­ti­ves. Le site pro­che du port garan­tit des tra­jets courts pour l’entretien des loco­mo­ti­ves élec­tri­ques de haute tech­no­lo­gie. Les chevaux de trait de Sie­mens, dont la puis­sance peut att­eind­re 9000 chevaux, tirent des mil­liers de wagons de mar­chan­di­ses dans toute l’Europe. Cela ne fon­c­tion­ne que si tout le monde tra­vail­le main dans la main. C’est cette sym­bio­se par­fai­te entre les loco­mo­ti­ves (ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re), les déten­teurs de wagons et les ges­ti­on­n­aires d’infrastructure qui fait du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses ce qu’il est : effi­cace sur le plan éner­gé­tique, respec­tueux de l’environnement, peu bru­yant et ren­ta­ble, sur­tout sur les gran­des distances.

Un robot sur rail pour faire ent­rer et sor­tir les loco­mo­ti­ves. @VAP

L’industrie et la poli­tique doi­vent chan­ger de men­ta­li­té ensem­ble et en temps voulu

Le voya­ge d’étude a per­mis aux par­ti­ci­pan­ts d’acquérir de mul­ti­ples con­nais­sances. La visi­te de DB Infra­GO a mon­tré qu’une meil­leu­re con­cer­ta­ti­on entre les pays pou­vait à elle seule désa­morcer la situa­ti­on. D’une part, il est avan­ta­ge­ux que les deux par­ties par­tent de la même base et par­lent de la même situa­ti­on de départ lors de la réso­lu­ti­on des pro­blè­mes. D’autre part, les respons­ables peu­vent dis­cu­ter à temps de la pla­ni­fi­ca­ti­on des chan­tiers avec les per­son­nes concernées.

Le voya­ge d’apprentissage a clai­re­ment mon­tré qu’en matiè­re de trans­port de mar­chan­di­ses trans­fron­ta­lier, tous les rouages doi­vent s’engrener pour que l’ensemble fon­c­tion­ne de maniè­re opti­ma­le. Ce n’est qu’ainsi que les acteurs du sec­teur peu­vent ache­mi­ner les mar­chan­di­ses du point de départ au point d’arrivée en temps et en heure et sans dom­mages. Mal­heu­reu­se­ment, le sys­tème est actu­el­le­ment para­ly­sé à cer­ta­ins end­roits car, par le passé, les prio­ri­tés ont sou­vent été fixées au détri­ment du rail. C’est pour­quoi il faut que le sec­teur, et en par­ti­cu­lier les poli­ti­ques, chan­gent rapi­de­ment d’avis.

 

 

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Données de mobilité: la Confédération ose s’affranchir de ses contraintes

Données de mobilité: la Confédération ose s’affranchir de ses contraintes

Pour l’économie et la socié­té suis­ses, une bonne acces­si­bi­li­té et un sys­tème de mobi­li­té qui fon­c­tion­ne bien sont des atouts importants pour le site natio­nal. Avec l’infrastructure de don­nées sur la mobi­li­té (IDM), la Con­fé­dé­ra­ti­on entend créer les con­di­ti­ons qui per­mettront une sim­pli­fi­ca­ti­on des éch­an­ges de don­nées sur la mobi­li­té. L’association des char­geurs VAP se féli­ci­te de cette initia­ti­ve, même si le che­min qui mène­ra au but s’avère jon­ché d’embûches.


Les enjeux:

  • Uti­li­ser les don­nées pour la mise en réseau des acteurs de la mobilité
  • Les acteurs doi­vent par­ti­ci­per au finance­ment à moyen terme
  • Une nou­vel­le loi fédé­ra­le crée un cadre juri­di­que et génè­re de la confiance
  • La Con­fé­dé­ra­ti­on fait un pas en avant courageux
  • Il reste des obs­ta­cles importants à surmonter
  • En dépit de tous les obs­ta­cles, la VAP se féli­ci­te de l’initiative
Utiliser les données pour la mise en réseau des acteurs de la mobilité

À l’ère du numé­ri­que, la mise en réseau est cru­cia­le. Cela vaut aussi et sur­tout pour la mobi­li­té. À cet effet, il est indis­pensable de dis­po­ser de don­nées de bonne qua­li­té. Le pro­jet IDM de la Con­fé­dé­ra­ti­on a pour but de mett­re en réseau les acteurs de tous les sec­teurs de la mobi­li­té et de tous les éche­lons admi­nis­tra­tifs. Le but con­sis­te à four­nir des don­nées et des inter­faces stan­dar­di­sées ainsi que des ser­vices numé­ri­ques. Le 30 juin 2025, la Com­mis­si­on des trans­ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal (CTT‑N) a pro­cé­dé aux audi­tions de dif­fér­ents acteurs ayant des inter­faces avec le sec­teur de la mobilité.

Les acteurs doivent participer au financement à moyen terme

Les beso­ins en res­sour­ces et en finan­ces s’élèvent sur plus de 12 ans à 25 mil­li­ons de francs par an en moy­enne. En rai­son de la struc­tu­re pro­gres­si­ve et de l’augmentation de la com­ple­xi­té de l’IDM, les beso­ins annu­els aug­m­en­te­ront con­tinuel­le­ment et pas­se­ront de 17 mil­li­ons de francs au départ à quel­que 33 mil­li­ons de francs. L’IDM est finan­cée pour moi­tié par le fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re (FIF) et pour moi­tié par le fonds pour les rou­tes natio­na­les et le tra­fic d’agglomération (FORTA). Vu l’utilité éco­no­mi­que de l’IDM, la Con­fé­dé­ra­ti­on pré­voit qu’au bout de 12 ans, les acteurs éco­no­mi­ques pro­fi­tant des don­nées et des ser­vices par­ti­ci­pe­ront éga­le­ment au financement.

Une nouvelle loi fédérale crée un cadre juridique et génère de la confiance

En pro­po­sant la nou­vel­le loi fédé­ra­le con­cer­nant l’infrastructure de don­nées sur la mobi­li­té (LIDMo) comme cadre juri­di­que ainsi que l’organisation future, le légis­la­teur entend sus­ci­ter la con­fi­ance des acteurs envers l’IDM. Pour ce faire, il a for­mulé des prin­cipes pri­mor­diaux tels que la neu­tra­li­té, l’indépendance, l’ouverture, le volon­ta­ri­at, la par­ti­ci­pa­ti­on, l’orientation sur les beso­ins, l’absence de dis­cri­mi­na­ti­on, la trans­pa­rence, la fia­bi­li­té, la péren­ni­té, la qua­li­té, la pro­tec­tion des don­nées, la sécu­ri­té des don­nées, l’«open source» (logi­ciels libres) et le «design-to-cost» (con­cep­ti­on à coût objectif).

La Confédération fait un pas en avant courageux

Les efforts cou­ra­ge­ux de la Con­fé­dé­ra­ti­on dans la mise à dis­po­si­ti­on de l’IDM méri­tent d’être salués. Il est temps que quelqu’un ose faire ce pas en avant radi­cal pour ce sujet important et s’attelle à la tâche de ras­sem­bler et de mett­re à dis­po­si­ti­on sous une forme stan­dar­di­sée les innom­bra­bles don­nées qui se pré­sen­tent dans une très gran­de diver­si­té de for­mats et de gra­nu­la­ri­tés. En effet, ces don­nées ne sont d’une véri­ta­ble uti­li­té que si une part aussi large que pos­si­ble des acteurs four­nis­sent des don­nées et les met­tent à dis­po­si­ti­on d’un cer­cle d’utilisateur aussi large que pos­si­ble sous une forme stan­dar­di­sée. Aussi pro­met­teur que paraisse le pro­jet de la Con­fé­dé­ra­ti­on en thé­o­rie, sa mise en œuvre sera un défi non moind­re. On le remar­que aussi au fait que sur ce sujet, pra­ti­quement per­son­ne ne se laisse aller à une gran­de eupho­rie. Pourquoi?

Il reste des obstacles importants à surmonter

À pre­miè­re vue, le pro­jet sus­ci­te de gran­des atten­tes. Si on le con­sidè­re dans le détail, on remar­que tou­te­fois que la com­ple­xi­té aug­men­te rapi­de­ment au fur et à mesu­re que l’on avan­ce dans la con­cré­ti­sa­ti­on – ce qui n’est pas inha­bi­tuel avec les pro­jets infor­ma­ti­ques. Une pierre d’achoppement essen­ti­el­le est ce que l’on appel­le le «dou­ble volon­ta­ri­at». Dou­ble, car d’une part, les acteurs déci­dent eux-mêmes s’ils sou­hai­tent recour­ir à l’IDM pour four­nir des don­nées, en éch­an­ger ou en obte­nir. Deu­xiè­me­ment, dans le cas d’une four­ni­tu­re de don­nées via l’IDM, les acteurs peu­vent enco­re déter­mi­ner quel­les don­nées ils sou­hai­tent divul­guer en tant que don­nées publi­ques («open data») ou mett­re à dis­po­si­ti­on de maniè­re rest­ric­ti­ve («rest­ric­ted data»). De l’avis des acteurs, un cer­tain scep­ti­cis­me est par­fai­te­ment com­pré­hen­si­ble. En effet, quel­le ent­re­pri­se sou­hai­terait mett­re à la dis­po­si­ti­on du grand public ou de ses con­curr­ents des infor­ma­ti­ons con­fi­den­ti­el­les ou sen­si­bles pour la sécurité?

C’est pré­cis­é­ment ce volon­ta­ri­at qui ris­que de faire échou­er l’IDM. En effet, l’utilité des don­nées four­nies est for­te­ment cor­ré­lée à leur exhaus­ti­vi­té. C’est bien pour cette rai­son que l’on a créé une base léga­le sur l’obligation de four­nir des infor­ma­ti­ons, par exemp­le pour les recu­eils de don­nées de l’Office fédé­ral de la sta­tis­tique. Il y a en outre le ris­que que la Con­fé­dé­ra­ti­on pro­po­se les don­nées dans une gra­nu­la­ri­té trop fai­ble ou trop éle­vée. Dans ce cas, soit les don­nées ne répon­drai­ent pas aux exi­gen­ces, soit on coll­ec­terait des don­nées inu­tile­ment détail­lées. Ces deux cas de figu­re sont insatisfaisants.

Pour l’association des char­geurs (VAP), le cas d’application s’avère inté­res­sant pour iden­ti­fier les capa­ci­tés libres dans le tra­fic de mar­chan­di­ses par wagons com­plets. D’autant plus que lors de sa ses­si­on de prin­temps 2025, le Par­le­ment a adop­té la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM), qui s’est donné pour objec­tif que les tra­fics par wagons com­plets iso­lés puis­sent s’autofinancer. Dans cette démar­che, une meil­leu­re uti­li­sa­ti­on des capa­ci­tés dis­po­nibles serait une étape importante.

Réa­li­ser cet objec­tif est ambi­ti­eux, car il exis­te tou­tes sor­tes de capa­ci­tés. Tout comme il se pose tou­tes sor­tes de ques­ti­ons. Par exemp­le celle de savoir si des capa­ci­tés sont dis­po­nibles sur quel site, pour quel­le desti­na­ti­on, pour quel type de wagon (les capa­ci­tés d’un wagon de mar­chan­di­ses en vrac ne sont pas les mêmes que cel­les d’un wagon à parois coulis­san­tes) et à quel moment. Il fau­drait que quelqu’un recu­eil­le ces don­nées «pro­pre­ment» et les mette à la dis­po­si­ti­on de l’IDM. Une chose est sûre: à ce jour, pres­que per­son­ne n’a tout cela en tête.

En dépit de tous les obstacles, la VAP se félicite de l’initiative

La VAP se féli­ci­te que la Con­fé­dé­ra­ti­on s’attaque au sujet cru­cial de l’accessibilité des don­nées stan­dar­di­sées et donc à la ques­ti­on de la digi­ta­li­sa­ti­on. Ce n’est pas parce que le che­min est par­se­mé d’embûches que l’on peut se per­mett­re d’ignorer le sujet. Et c’est jus­tem­ent parce les ques­ti­ons importan­tes n’ont pas enco­re de répon­se qu’il est pri­mor­di­al que la Con­fé­dé­ra­ti­on ras­sem­ble autour d’une table les acteurs cen­sés un jour uti­li­ser ces don­nées. Car enfin, la réus­si­te ou l’échec dépen­dra de la dis­po­si­ti­on des ent­re­pri­ses à con­tri­buer à la trans­mis­si­on des don­nées et à les uti­li­ser ensuite elles-mêmes à par­tir de l’IDM. Cela débou­che sur la récipro­ci­té: ceux qui con­tri­buent se voi­ent don­ner quel­que chose en retour.

Ce n’est que si les acteurs voi­ent dans l’IDM une plus-value qu’ils seront prêts, au bout de 12 ans, à finan­cer une plus gran­de par­tie de l’IDM. Enfin, il faut espé­rer que l’initiative de la Con­fé­dé­ra­ti­on inci­te­ra d’autres ent­re­pri­ses du sec­teur privé à s’intéresser de plus près au sujet de la four­ni­tu­re des don­nées et à la digitalisation.

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Pour les marchandises, le train: les mauvaises nouvelles, ça suffit!

Par le passé, le trans­fert des mar­chan­di­ses sur le rail a été non seu­le­ment sou­tenu par la poli­tique, mais aussi approu­vé à plu­s­ieurs repri­ses dans les urnes par les élec­tri­ces et élec­teurs. Dans la ligne de la devi­se «Pour les mar­chan­di­ses, le train». Pour­tant, il y a un fossé entre la thé­o­rie et la pra­tique. Seu­le­ment deux semain­es après l’annonce de l’arrêt de la chaus­sée rou­lan­te, voilà qu’arrive une autre opti­mi­sa­ti­on aux dépens du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. La situa­ti­on des chan­tiers – notam­ment chez notre voi­sin du nord – est source de sou­cis sup­p­lé­men­tai­res pour les presta­tai­res de trans­port com­bi­né. Il est désor­mais grand temps d’amorcer un retour­ne­ment de ten­dance afin de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du rail.


Les enjeux:

  • Deux mau­vai­ses nou­vel­les en seu­le­ment deux semaines
  • Libé­rer la voie et des fonds pour de nou­vel­les offres
  • Les chan­tiers, un énor­me casse-tête pour le TC transfrontalier
  • Le sec­teur reg­or­ge de bon­nes idées
  • La poli­tique a mon­tré la voie à plu­s­ieurs reprises
  • La Suis­se est cham­pion­ne d’Europe des réseaux ferroviaires
  • Il est grand temps de poser de nou­veaux jalons
Deux mauvaises nouvelles en seulement deux semaines

La chaus­sée rou­lan­te (RoLa) avait été con­çue dès le départ comme une offre com­plé­men­tai­re pour le tra­fic com­bi­né (TC) tran­sal­pin. Ainsi, même les cami­ons sans semi-remor­que gruta­ble, et donc non adap­tés au trans­port non accom­pa­gné pou­vai­ent tra­ver­ser les Alpes par le rail. Or cette page dev­rait se refer­mer dès la fin 2025, soit trois ans plus tôt que prévu. Comme si ces actua­li­tés néga­ti­ves ne suf­fi­sai­ent pas, CFF Cargo a annon­cé seu­le­ment un peu plus de deux semain­es plus tard qu’il allait réo­ri­en­ter le TC. Tout anodi­ne que puis­se paraît­re cette infor­ma­ti­on, ses con­sé­quen­ces seront pro­ba­blem­ent très gra­ves: CFF Cargo envi­sa­ge de fer­mer huit ter­minaux de TC dont l’exploitation n’est pas ren­ta­ble. Sont con­cer­nés les sites de Oen­sin­gen, Bâle, Gos­sau, Wid­nau, Renens, Saint-Tri­phon, Caden­az­zo et Luga­no. Cette nou­vel­le, pas­sée pres­que inaper­çue dans le bour­don­ne­ment média­tique de l’actualité, pour­rait s’avérer dou­lou­reu­se pour cer­tai­nes régions. Le ter­mi­nal de Caden­az­zo, par exemp­le, est un point névral­gi­que du Tes­sin où tran­sit­ent entre aut­res des mar­chan­di­ses essentielles.

Libérer la voie et des fonds pour de nouvelles offres

D’un point de vue de ges­ti­on­n­aire, l’arrêt de ces deux off­res peut sem­bler tout à fait per­ti­nent. En effet, main­te­nir arti­fi­ci­el­le­ment en vie des off­res non ren­ta­bles ne peut se jus­ti­fier que dans des con­di­ti­ons très par­ti­cu­liè­res. Tou­te­fois, l’évolution future veut que le fret fer­ro­vi­ai­re con­ser­ve à la fois les res­sour­ces finan­ciè­res déb­lo­quées et les infra­struc­tures de char­ge­ment. Cela per­met­tra de créer de nou­vel­les off­res et de ren­forcer fon­da­men­ta­le­ment la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Dans un mar­ché qui fon­c­tion­ne, l’arrêt des off­res non ren­ta­bles garan­tit en géné­ral qu’il en appa­raî­tra de nou­vel­les, la plu­part du temps plus compétitives.

Les chantiers, un énorme casse-tête pour le TC transfrontalier

Tout urgent que soit l’aménagement de l’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, notam­ment en Alle­ma­gne, les innom­bra­bles chan­tiers qui jalon­nent le tra­fic nord-sud com­pli­quent la tâche des acteurs du TC. Par exemp­le, il est pour cer­ta­ins presta­tai­res indis­pensable que les travaux aient lieu pen­dant le «Fer­ra­gos­to», la gran­de pause esti­vale du 15 août en Ita­lie. Lors de ces semain­es, l’économie et le trans­port de mar­chan­di­ses sont pra­ti­quement à l’arrêt. Pour ces presta­tai­res, il est impé­ra­tif de déci­der de la pla­ni­fi­ca­ti­on et du moment des travaux en con­cer­ta­ti­on transfrontalière.

Le secteur regorge de bonnes idées

Déci­dé­ment, les idées pour ren­forcer le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et sa rési­li­ence ne man­quent pas. Mais la plu­part du temps, ce qui fait défaut, c’est la volon­té et les fonds. Pour le tra­fic inter­mo­dal, Hupac a détail­lé à l’occasion de l’«Inter­mo­dal Forum» du 16 mai 2025 cinq mesu­res clés sus­cep­ti­bles de ren­forcer la com­pé­ti­ti­vi­té du fret ferroviaire:

  • Pla­ni­fi­ca­ti­on coor­don­née des travaux sur le réseau fer­ro­vi­ai­re avec suf­fi­sam­ment de capa­ci­tés de dévia­ti­on et sans fer­me­tures complètes
  • Finance­ment par la Suis­se de l’aménagement des tun­nels vos­gi­ens, élé­ments d’un nou­veau cor­ri­dor de 4 mètres sur la rive gau­che du Rhin
  • Sou­ti­en de l’utilisation des loco­mo­ti­ves hybri­des sur la ligne Wörth-Strasbourg
  • Pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons suis­ses à l’exploitation pour le TC au-delà de 2030
  • Rôle actif de la Suis­se comme lea­der dans le domaine du cor­ri­dor de fret mer du Nord–Rhin–mer Méditerranée
La politique a montré la voie à plusieurs reprises

La gran­de prio­ri­té qui revi­ent au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses a été recon­nue depuis déjà long­temps non seu­le­ment par l’économie, mais aussi par la poli­tique, qui l’encourage en con­sé­quence. La loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses adop­tée en mars par le Par­le­ment déb­lo­que des con­tri­bu­ti­ons finan­ciè­res con­sé­quen­tes pour le ren­force­ment du tra­fic par wagons com­plets iso­lés sur le ter­ri­toire suis­se. Le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li et la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen deman­dent ensem­ble dans leurs inter­pel­la­ti­ons 25.3540 («Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») et 25.3541 («Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gèrera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te ?») que le Con­seil fédé­ral pren­ne posi­ti­on sur la ques­ti­on de savoir com­ment l’avalanche sup­p­lé­men­tai­re de cami­ons résul­tant de l’arrêt de la RoLa doit être gérée à court terme. À moyen terme, il est urgent de mett­re en place des inci­ta­ti­ons effi­caces pour que la con­ver­si­on des cami­ons en semi-remor­ques grut­a­bles se fasse rapi­de­ment et que la capa­ci­té néces­saire soit créée dans le TC pour absor­ber le volu­me de mar­chan­di­ses supplémentaire.

La Suisse est championne d’Europe des réseaux ferroviaires

Pour ce qui est de son infra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re, la Suis­se a au cours des der­niè­res années sage­ment fait ses devoirs, con­trai­re­ment à cer­ta­ins pays voi­sins. Pour le tra­fic tran­sal­pin, elle a inves­ti près de 20 mil­li­ards de francs dans les tun­nels fer­ro­vi­ai­res de base du Lötsch­berg, du Saint-Got­hard et du Ceneri. La qua­li­té suis­se en matiè­re d’infrastructure est ainsi iné­ga­lée en Euro­pe. Pour se main­te­nir à la pre­miè­re place du podi­um, la Suis­se devra tou­te­fois aussi dans l’avenir se con­cen­trer clai­re­ment sur la main­ten­an­ce et l’aménagement de l’infrastructure ferroviaire.

En ce qui con­cer­ne le trans­fert sur le rail du trans­port de mar­chan­di­ses tran­sal­pin, la Suis­se cara­co­le en tête de liste avec une part de 70 %, res­tant ainsi cham­pion­ne incon­tes­tée en Euro­pe. C’est prin­ci­pa­le­ment le long des lignes d’apport sept­en­trio­na­les que les presta­tai­res de TC suis­ses con­s­tat­ent des pro­blè­mes dans le tra­fic de tran­sit transfrontalier.

Il est grand temps de poser de nouveaux jalons

Avant ces deux mau­vai­ses nou­vel­les, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses était déjà for­te­ment sous pres­si­on. Cela s’est notam­ment mani­fes­té par l’augmentation du retrans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route. Vu sous cet angle, il n’y a plus une seule minu­te à perd­re pour poser de nou­veaux jalons en matiè­re de fret ferroviaire.

Venu pour rester: le fret ferroviaire

Venu pour rester: le fret ferroviaire

L’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re fait actu­el­le­ment l’objet de débats très ani­més. Il était éga­le­ment au cœur du forum Fret fer­ro­vi­ai­re qui s’est tenu le 14 mai 2025 au Glo­cken­hof à Zurich. Dans cet artic­le de blog, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, affi­ne les prin­ci­pa­les con­clu­si­ons de ce forum en par­ta­geant ses réfle­xi­ons sur la vites­se, le tracé des lignes et la signa­li­sa­ti­on dans le cadre de l’évolution struc­tu­rel­le et tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses vers l’avenir.


Les enjeux:

  • Le retrans­fert ne fon­c­tion­ne pas
  • Crois­sance cont­re progrès
  • Un énor­me bond en avant grâce au DAC
  • Main­ten­ant ou jamais!
Le retransfert ne fonctionne pas

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est véri­ta­blem­ent poly­va­lent: assi­du, prin­ci­pa­le­ment noc­turne, dyna­mi­que. Nous le remar­quons à peine, mais notre pro­spé­ri­té serait ini­ma­gi­nable sans lui. Il con­sti­tue ainsi l’épine dor­sa­le de notre éco­no­mie natio­na­le: effi­cace, respec­tueux de l’environnement et indis­pensable. La ques­ti­on n’est donc pas de savoir si l’on peut ren­forcer le fret fer­ro­vi­ai­re, mais com­ment le faire afin qu’il puis­se répond­re à l’augmentation du volu­me des mar­chan­di­ses. Car un trans­fert vers la route ne fon­c­tion­ner­ait pas, même si on le vou­lait. Les rou­tes suis­ses sont déjà encom­brées et le sont de plus en plus chaque jour.

Croissance contre progrès

Pour mieux com­prend­re l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re, pre­nons l’exemple sta­tis­tique sui­vant: il fau­drait envi­ron 650 000 cour­ses de cami­on sup­p­lé­men­tai­res pour com­pen­ser le volu­me annu­el de mar­chan­di­ses trans­por­tées par wagons com­plets iso­lés (TWCI) en Suis­se par la route. Un nombre tel de cami­ons sup­p­lé­men­tai­res pro­vo­quer­ait des embou­teil­la­ges per­ma­nents et le sys­tème rou­tier s’effondrerait pure­ment et sim­ple­ment.
Dans ses «Per­spec­ti­ves d’évolution du trans­port 2050», l’Office fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al pré­voit une aug­men­ta­ti­on de 31 % du tra­fic de mar­chan­di­ses en ton­nes-kilo­mè­tres d’ici 2050. Il table tou­te­fois sur un léger recul de la part de la route au pro­fit du rail. À l’heure actu­el­le l’importance du rail et l’état tech­no­lo­gi­que dans lequel il se trouve con­tras­tent for­te­ment. Depuis le 19e siè­cle, les wagons sont dotés d’un cou­pla­ge méca­ni­que et d’un sys­tème de frei­na­ge pneu­ma­tique, et fon­c­tion­nent donc selon le prin­ci­pe ana­lo­gi­que: marche/arrêt. Dans le même temps, les déve­lo­p­pe­ments tech­no­lo­gi­ques dans le domaine des loco­mo­ti­ves avan­cent à gran­de vitesse.

Un énorme bond en avant grâce au DAC

Les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re s’accordent à dire qu’il n’y a pas d’alternative à la trans­for­ma­ti­on (numé­ri­que) du maté­ri­el rou­lant existant. Les avan­cées tech­no­lo­gi­ques doi­vent enfin avoir le champ libre, et ce, le plus tôt pos­si­ble. C’est la seule maniè­re de rele­ver les défis à venir et d’éviter un retrans­fert vers la route.

L’introduction du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) per­met de faire un véri­ta­ble bond en avant. Pour sa mise en place, les respons­ables poli­ti­ques ont pro­mis à la bran­che une sub­ven­ti­on uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses à par­tir de 2026. Les 260 mil­li­ons de francs suis­ses all­oués pour les quat­re pre­miè­res années pour­suivent le même objec­tif. Ce sou­ti­en finan­cier doit con­tri­buer à rend­re le TWCI ren­ta­ble (cf. artic­le du blog «Ses­si­on de prin­temps 2025: peut-être la der­niè­re chan­ce pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés»).

Maintenant ou jamais!

Tout cela mont­re que, pour une fois, les par­tis poli­ti­ques de gau­che et de droi­te s’accordent sur l’importance et la trans­for­ma­ti­on tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Reste à savoir si le sec­teur sera en mesu­re de tirer parti de cette oppor­tu­ni­té pen­dant les quat­re ou huit années que durera l’aide tem­po­rai­re. Si le TWCI est tou­jours défi­ci­taire au-delà de cette péri­ode, les appels en faveur d’une sub­ven­ti­on illi­mi­tée devi­en­dront iné­vi­ta­bles. Pour la VAP, ce n’est tou­te­fois pas une opti­on via­ble à long terme. Elle met­tra plu­tôt tout en œuvre pour que les acteurs du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses se rappro­chent de l’autosuffisance finan­ciè­re au cours des pro­chai­nes années, kilo­mèt­re après kilomètre.

Retrou­vez ici l’intégralité du Dis­cours d’ouverture du Dr Simon Wey pro­non­cé à l’occasion du forum Fret fer­ro­vi­ai­re du 14 mai 2025 (en allemand).

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