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Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États ont éli­mi­né les diver­gen­ces qui les oppo­sai­ent dans leurs efforts pour révi­ser la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). À la VAP, nous nous féli­ci­tons de l’adoption défi­ni­ti­ve de ce dos­sier. Le Par­le­ment ouvre ainsi la voie à l’autofinancement, à davan­ta­ge de mar­ché et à plus de con­cur­rence dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Il appar­tient désor­mais à tous les acteurs de sai­sir cette chan­ce, qui est peut-être la dernière.

 

Les enjeux:

  • Le Par­le­ment déb­lo­que des sub­ven­ti­ons conséquentes
  • Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences
  • Un pas décisif vers plus de trans­pa­rence et de con­cur­rence est franchi
  • Tous les acteurs du TWCI sont sol­li­ci­tés – tout par­ti­cu­liè­re­ment l’un d’entre eux
Le Parlement débloque des subventions conséquentes

Le 17 mars 2025, les deux cham­bres ont ache­vé leurs déli­bé­ra­ti­ons sur la révi­si­on de la LTM. En révi­sa­nt inté­gra­le­ment la loi, le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment sou­hai­tent sou­te­nir le sec­teur du fret fer­ro­vi­ai­re pour une durée limi­tée dans le temps (cf. artic­le du blog «LTM: le cap est le bon, mais le che­min reste par­se­mé d’embûches.») En déb­lo­quant 260 mil­li­ons de CHF sur quat­re ans à comp­ter 2026, l’organe légis­la­tif donne au sec­teur du temps pour aug­men­ter son effi­ca­ci­té avec de nou­veaux instru­ments. L’encouragement du TWCI est limi­té à huit ans.

Des sub­ven­ti­ons seront éga­le­ment all­ouées au cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC), dont l’instauration sera sou­te­nue par un cré­dit uni­que de 180 mil­li­ons de CHF. Les mesu­res pré­vues ne dev­rai­ent pas peser davan­ta­ge sur le bud­get, car elles sont finan­cées par des fonds pro­ven­ant de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds.

Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences

Un objec­tif de trans­fert pro­po­sé au Con­seil natio­nal par le cent­re gau­che a été peu de temps après à nou­veau sup­p­ri­mé par le Con­seil des États. Une pro­po­si­ti­on mino­ri­taire, qui visa­it une sta­bi­li­sa­ti­on de la part des trans­ports de mar­chan­di­ses par le rail, n’a elle non plus pas obtenu la majo­ri­té. À l’instar du Con­seil des États, une majo­ri­té de cent­re droit a aussi sup­p­ri­mé le 16 mars 2025 au Con­seil natio­nal cet objec­tif du pro­jet de loi, qui est ainsi défi­ni­ti­ve­ment aban­don­né. Le Con­seil fédé­ral a actu­el­le­ment déjà un man­dat de trans­fert du tra­fic route-rail pour le fret tran­sal­pin, mais pas pour le TWCI.

Un pas décisif vers plus de transparence et de concurrence est franchi

Fort heu­reu­se­ment, le Par­le­ment a approu­vé d’autres pro­po­si­ti­ons du Con­seil des États desti­nées à ren­forcer la con­cur­rence dans le TWCI, encou­ra­ger la trans­pa­rence et limi­ter les dépen­ses. Il fau­dra ainsi empê­cher les sub­ven­ti­on­ne­ments trans­ver­saux pro­ven­ant de l’offre de TWCI sou­te­nue par l’État vers les domain­es non sub­ven­ti­onnés des ent­re­pri­ses ainsi que les aut­res dis­tor­si­ons du mar­ché de la part des four­nis­seurs de TWCI. À cet effet, la Con­fé­dé­ra­ti­on défi­ni­ra et sur­veil­lera les mesu­res orga­ni­sa­ti­on­nel­les cor­re­spond­an­tes. Par ail­leurs, CFF Cargo devra offrir les pre­sta­ti­ons four­nies en TWCI à des con­di­ti­ons de mar­ché et publier chaque année dans son rap­port d’activité les flux finan­ciers, l’évolution des coûts et des recet­tes dans le TWCI ainsi que des indi­ca­teurs d’autofinancement. C’est l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) qui sera responsable de mett­re en place les dis­po­si­ti­ons néces­saires pour le suivi de la réa­li­sa­ti­on des objectifs.

Tous les acteurs du TWCI sont sollicités – tout particulièrement l’un d’entre eux

Le DAC ne pour­ra mener à lui seul le TWCI à l’autofinancement. Pour que la LTM révi­sée déploie ses effets, il est néces­saire que tou­tes les forces impli­quées con­tri­buent à l’augmentation de la pro­duc­ti­vi­té. La responsa­bi­li­té prin­ci­pa­le de la réus­si­te de la réa­li­sa­ti­on des objec­tifs incom­be à CFF Cargo. En effet, la filia­le de fret du grou­pe CFF dis­po­se sans aucun doute du plus puis­sant levier per­met­tant d’atteindre l’autofinancement dans le TWCI.

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Entretien avec David Zindo, STREEM Group / Ermewa

Ques­ti­ons pour David Zindo: PDG de Streem et Pré­si­dent de l’UIP

Lors de sa visi­te chez Erme­wa à Paris, David Zindo, CEO du grou­pe STREEM et pré­si­dent de l’UIP, l’as­so­cia­ti­on inter­na­tio­na­le des déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses, a répon­du aux ques­ti­ons de notre direc­teur Simon Wey. Au cours de l’en­tre­ti­en, David Zindo expli­que non seu­le­ment sa visi­on du fret fer­ro­vi­ai­re de demain et les obs­ta­cles à sur­mon­ter, mais aussi à quel point son tra­vail, les gens et les thè­mes de la bran­che lui tien­nent à cœur.

À pro­pos de David Zindo:
  • CEO du grou­pe STREEM
  • Plus de 15 ans d’expé­ri­ence dans le sec­teur ferroviaire.
  • Chez STREEM depuis 2015.
  • Employ­eurs pré­cé­dents : EY, Grou­pe Veo­lia SNCF
  • Pré­si­dent de l’UIP – Inter­na­tio­nal Union of Wagon Keepers
Vous êtes président de l’Union Internationale des Détenteurs de Wagons. Quel parcours professionnel vous a conduit à votre poste actuel ?

David Zindo: J’ai com­men­cé comme audi­teur finan­cier chez EY en 1996, puis j’ai occu­pé des pos­tes finan­ciers chez Geo­dis, Veo­lia et SNCF avant de rejoind­re Erme­wa en 2015 comme Direc­teur Géné­ral et puis, comme Pré­si­dent. J’ai rejoint le Con­seil d’Ad­mi­nis­tra­ti­on de l’UIP en décembre 2015 et j’en ai pris la pré­si­dence en juin 2023.

Qu’est-ce qui vous fascine dans le transport du fret ferroviaire ? Qu’est-ce qui vous frustre ?

Je suis fasci­né par le potentiel d’ef­fi­ca­ci­té, de sécu­ri­té et de décar­bo­na­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re, et frus­tré par le fait que nous ne soyons pas en mesu­re d’ex­ploi­ter ce potentiel concrètement.

Comment motiveriez-vous un candidat à se lancer dans une carrière dans le fret ferroviaire ?

C’est un domaine dans lequel vous pou­vez avoir un impact réel. D’une part, parce que le sec­teur pré­sen­te un fort potentiel d’a­mé­lio­ra­ti­on, et d’aut­re part, parce que l’a­mé­lio­ra­ti­on du trans­port du fret fer­ro­vi­ai­re a un impact con­sidé­ra­ble sur nos vies.

Quels sont les défis principaux du transport fret ferroviaire en général et des détenteurs de wagons spécifiquement ?

A) Est-ce-que vous pen­sez que les indus­tries sont prêtes à y faire face ?
Je pour­rais vous don­ner une liste de défis, mais res­tons con­cen­trés. Le fret fer­ro­vi­ai­re fait par­tie inté­gran­te du sys­tème fer­ro­vi­ai­re et souf­fre d’un « héri­ta­ge en patch­work ». Chaque pays en Euro­pe pos­sè­de ses pro­pres régle­men­ta­ti­ons natio­na­les, nor­mes et pro­cé­du­res en matiè­re d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re, d’exploitation des trains et de signa­li­sa­ti­on. Cette frag­men­ta­ti­on ent­raî­ne de nombreu­ses inef­fi­ca­ci­tés. Le fret fer­ro­vi­ai­re pro­gres­se vers la moder­ni­sa­ti­on, mais le sys­tème dans son ensem­ble doit accé­lé­rer son uni­for­mi­sa­ti­on afin d’assurer une meil­leu­re inté­gra­ti­on entre les réseaux fer­ro­vi­ai­res nationaux.

Je pense que les par­ties pren­an­tes pren­nent de plus en plus con­sci­ence de la néces­si­té d’une appro­che glo­ba­le. Des initia­ti­ves euro­pé­en­nes, por­tées par des pro­gram­mes de recher­che et d’innovation tels que Europe’s Rail, con­tri­buent à accé­lé­rer la trans­for­ma­ti­on coll­ec­ti­ve dont nous avons besoin.

Les déten­teurs de wagons sou­hai­tent voir le sys­tème fer­ro­vi­ai­re glo­bal deve­nir plus com­pé­ti­tif et plus rési­li­ent. Le dif­fi­ci­le con­tex­te éco­no­mi­que et géo­po­li­tique des der­niè­res années pèse déjà lour­de­ment sur leur acti­vi­té. De plus, si l’offre glo­ba­le de fret fer­ro­vi­ai­re ne répond pas aux beso­ins des cli­ents, cela ne fait qu’aggraver la situa­ti­on. Les déten­teurs de wagons peu­vent amé­lio­rer leurs pro­duits, mais ils sup­port­ent des coûts qui ne leur apportent pas direc­te­ment de béné­fices. Il est dif­fi­ci­le de faire com­prend­re cette pro­blé­ma­tique aux déci­deurs poli­ti­ques et au grand public.

B) L’industrie du trans­port rou­tier évo­lue rapi­de­ment vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique, ce qui signi­fie qu’un avan­ta­ge con­cur­rentiel important du fret fer­ro­vi­ai­re dis­pa­raît. Quel­les pos­si­bi­li­tés voyez-vous pour amé­lio­rer la posi­ti­on du rail par rap­port à la route ?
La tran­si­ti­on du trans­port rou­tier vers la neu­tra­li­té cli­ma­tique repré­sen­te un défi pour le fret fer­ro­vi­ai­re, mais c’est aussi une oppor­tu­ni­té d’accélérer sa pro­pre trans­for­ma­ti­on. L’amélioration de la posi­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re par rap­port au trans­port rou­tier repo­se sur la mise en avant de ses atouts, notam­ment son effi­ca­ci­té éner­gé­tique supé­ri­eu­re et ses émis­si­ons de CO² plus fai­bles. Une numé­ri­sa­ti­on accrue du réseau fer­ro­vi­ai­re ainsi qu’une meil­leu­re inté­gra­ti­on du rail dans les chaî­nes logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les sont des leviers essentiels de cette trans­for­ma­ti­on. Le rail doit se posi­ti­onner non seu­le­ment comme l’option la plus éco­lo­gi­que, mais aussi comme un mode de trans­port plus fia­ble, plus ren­ta­ble et tour­né vers l’avenir.

Je voudrais focaliser sur les deux jalons, l’attelage automatique numérique et la digitalisation dans l’industrie du fret ferroviaire. Pensez-vous que l’un de ces éléments, voire les deux combinés, pourraient être le tournant nécessaire pour rendre le fret ferroviaire plus attractif ?

Abso­lu­ment, et le DAC eng­lo­be déjà ces deux aspects.

L’attelage auto­ma­tique répond à un enjeu majeur du fret fer­ro­vi­ai­re : l’obsolescence et l’inefficacité du sys­tème de l’attelage manu­el. En auto­ma­tis­ant ce pro­ces­sus, nous pou­vons con­sidé­ra­blem­ent rédui­re la char­ge opé­ra­ti­on­nel­le, amé­lio­rer la sécu­ri­té et dimi­n­uer les coûts, ren­for­çant ainsi la com­pé­ti­ti­vi­té glo­ba­le du trans­port fer­ro­vi­ai­re de marchandises.

Le “D” du DAC intro­duit une dimen­si­on sup­p­lé­men­tai­re en inté­grant la digi­ta­li­sa­ti­on et la trans­mis­si­on d’énergie. Grâce à l’échange de don­nées en temps réel et à la dis­tri­bu­ti­on d’énergie tout au long du train de fret, nous pou­vons mieux inté­grer le maté­ri­el rou­lant avec l’infrastructure, les opé­ra­ti­ons et les aut­res modes de trans­port. Le DAC per­met ainsi d’atteindre de nou­veaux niveaux d’efficacité et de fle­xi­bi­li­té. Il trans­for­me­ra les beso­ins en main‑d’œuvre et ouvr­i­ra le mar­ché de l’emploi. La digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te d’un train de fret nous offri­ra la capa­ci­té de répond­re aux exi­gen­ces des cli­ents et de deve­nir une véri­ta­ble solu­ti­on pour une logis­tique opti­mi­sée. L’introduction du DACC : Opé­ra­ti­ons Digi­ta­les, Auto­ma­ti­sées, Con­nec­tées et Ori­en­tées Cli­ent (DACC) fera du fret fer­ro­vi­ai­re un mode de trans­port plus rapi­de, plus fia­ble et plus adap­ta­ble aux évo­lu­ti­ons des deman­des cli­ents, ren­for­çant ainsi son attrac­ti­vi­té en tant que solu­ti­on moder­ne et écologique.

L’UE vise à déployer le DAC d’ici 2030. Pensez-vous que cet horizon temporel soit réaliste ? Si ce n’est pas le cas, quels sont les principaux obstacles à l’atteinte de cet objectif ?

L’objectif de pas­ser à des opé­ra­ti­ons fer­ro­vi­ai­res de fret entiè­re­ment digi­ta­li­sées (FDFTO) avec le DAC d’ici 2030 est ambi­ti­eux, mais il reste réa­li­sable. Adop­tons une appro­che pro­gres­si­ve : fina­li­ser le déve­lo­p­pe­ment et les tests d’une tech­no­lo­gie euro­pé­en­ne uni­fiée, vali­der la faisa­bi­li­té et les béné­fices éco­no­mi­ques du FDFTO avec le DAC en explo­itant des trains de fret com­mer­ciaux, éva­luer la faisa­bi­li­té de la migra­ti­on en ten­ant comp­te du parc existant, des wagons, des loco­mo­ti­ves et du tra­fic, et garan­tir un finance­ment public adé­quat. Chaque étape est essen­ti­el­le pour un déploie­ment réus­si à l’échelle euro­pé­en­ne et il prend du temps, c’est pour­quoi nous devons res­ter ambi­ti­eux. Bien que le cal­en­drier soit serré, l’urgence de respec­ter les objec­tifs du Pacte Vert pour l’Europe (Euro­pean Green Deal) doit insuff­ler la dyna­mi­que néces­saire pour att­eind­re cet objectif.

Lors de notre entretien préliminaire, nous avons évoqué le défi de rassembler tous les acteurs de l’industrie du fret ferroviaire autour d’une solution commune. Pourriez-vous expliquer cela plus en détail, peut-être avec un exemple ?

Le défi de mett­re tous les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re en accord peut être illus­tré par l’exemple du déploie­ment du DAC. Alors que cer­ta­ins pays ou ent­re­pri­ses sou­hai­tent mett­re en place le DAC rapi­de­ment, d’autres adoptent une appro­che plus pru­den­te en rai­son des coûts asso­ciés ou parce qu’ils don­nent la prio­ri­té à d’autres inves­tis­se­ments, comme la moder­ni­sa­ti­on des infra­struc­tures. La com­ple­xi­té d’aligner tou­tes ces par­ties pren­an­tes autour d’une visi­on et d’une stra­té­gie com­mu­nes con­sti­tue un obs­ta­cle majeur à la mise en œuvre har­mo­ni­sée de cette inno­va­ti­on à l’échelle euro­pé­en­ne. Pour sur­mon­ter ce défi, il est essentiel de mett­re en place un cadre de gou­ver­nan­ce soli­de ainsi qu’un sou­ti­en finan­cier à la fois au niveau de l’UE et des États mem­bres, afin de garan­tir que tous les acteurs restent enga­gés envers un objec­tif commun.

Une question sur Ermewa : Pourriez-vous nous parler d’une innovation actuelle d’Ermewa qui a le potentiel d’être adaptée avec succès par le reste de l’industrie ?

Il serait pré­ten­ti­eux de pré­tendre que nous som­mes les seuls à avoir de bon­nes idées. Je crois fer­me­ment au potentiel de main­ten­an­ce 4.0 et au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses palet­ti­sées. Le pre­mier sujet eng­lo­be tout ce que les tech­no­lo­gies numé­ri­ques et l’IA peu­vent nous offrir, tan­dis que le second con­cer­ne le con­cept logis­tique (et le wagon) qui per­met­tra de favo­ri­ser le trans­fert modal au-delà des pro­duits en vrac soli­des et liquides.

Et enfin, une question personnelle : Comment vous détendez-vous pendant votre temps libre pour être de nouveau plein d’énergie et de pouvoir au travail ?

La répon­se est très bana­le. Je passe du temps avec ma famil­le, je fais un peu de sport, je vais au ciné­ma, au thé­ât­re ou au restau­rant… J’ai­me mon tra­vail, j’ai­me ce sec­teur, j’ai­me les gens avec les­quels je tra­vail­le, et je ne com­par­ti­men­te pas stric­te­ment ma vie pro­fes­si­on­nel­le et per­son­nel­le. Cela me man­quera quand vien­dra le moment de pas­ser à autre chose.

LTM: Le cap est le bon, mais le chemin reste parsemé d’embûches.

LTM: Le cap est le bon, mais le chemin reste parsemé d’embûches.

Le 28 février 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a accu­eil­li à une table ronde des repré­sen­tan­tes et repré­sen­tants du sec­teur du fret. Le débat por­tait sur la mise en œuvre de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM) entiè­re­ment révi­sée, avant même son adop­ti­on défi­ni­ti­ve par le Par­le­ment. La LTM con­sti­tue le fon­de­ment de l’autofinancement dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Tou­te­fois, les défis restent immenses.

Les enjeux:

  • Le cap est mis sur une mise en œuvre «spor­ti­ve» en 2026
  • Les mesu­res de finance­ment se précisent
  • Les sub­ven­ti­ons sti­mu­lent les acteurs
  • Un sou­ti­en finan­cier sup­p­lé­men­tai­re en faveur de la demande
  • Le DAC per­met de s’affranchir de nombreu­ses contraintes
  • L’avenir s’annonce très sinueux
 
Le cap est mis sur une mise en œuvre «sportive» en 2026

L’OFT a pré­sen­té aux per­son­nes qui par­ti­ci­pai­ent aux débats une feuille de route «spor­ti­ve» pour la mise en œuvre de la LTM. L’office part du prin­ci­pe que le Par­le­ment adop­te­ra la LTM entiè­re­ment révi­sée lors de son vote final du 21 mars 2025. Les dis­po­si­ti­ons d’exécution seront mises en con­sul­ta­ti­on au plus tard en mai 2025. La loi, tout comme les dis­po­si­ti­ons d’exécution, dev­rait ent­rer en vigueur le 1er jan­vier 2026. Après la mise en con­sul­ta­ti­on des dis­po­si­ti­ons d’exécution, l’OFT sou­hai­te con­vo­quer une nou­vel­le table ronde afin de cla­ri­fier les ques­ti­ons des repré­sen­tants du sec­teur enco­re en atten­te de réponse.

Les mesures de financement se précisent

En men­ti­on­nant des sub­ven­ti­ons dans la LTM, le régu­la­teur vise à ce que le TWCI att­eig­ne l’autofinancement. Il pré­voit à cet effet des sub­ven­ti­ons pour dif­fér­ents grou­pes d’intérêt:

  1. Accords de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res du TWCI
  2. Con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment desti­nées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations et finan­cées par la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP en pré- et posta­che­mi­ne­ment du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA)
  3. Con­tri­bu­ti­ons à l’investissement pour les instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à encou­ra­ger le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)

Les accords de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res du TWCI doi­vent cou­vr­ir les éven­tuels frais d’exploitation non cou­verts durant la tran­si­ti­on de l’automatisation et de la digi­ta­li­sa­ti­on. Une fois les mesu­res d’encouragement ache­vées, le TWCI devra fon­c­tion­ner de maniè­re auto­no­me sur le plan finan­cier. Pour cela, le TWCI devra deve­nir plus pro­duc­tif en tant que sys­tème glo­bal, par exemp­le en moder­nisant les off­res et en en cré­ant de nou­vel­les ou en amé­lio­rant la qua­li­té de la struc­tu­re de ser­vice. De plus, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met d’automatiser, de sim­pli­fier et de débu­reau­cra­tis­er les pro­ces­sus; et ce avant même que le DAC ne soit opé­ra­ti­on­nel. Grâce à ces adapt­a­ti­ons, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses devi­en­dra plus attra­yant non seu­le­ment pour les cli­ents existants, mais aussi pour les nou­veaux cli­ents potentiels.

Les subventions stimulent les acteurs

Le finance­ment tran­si­toire envi­sa­gé durera deux fois quat­re ans. Il don­nera aux par­ties pren­an­tes le temps néces­saire pour rele­ver les défis. Pour cela, une cer­taine «sym­é­trie des sacri­fices» est néces­saire entre les grou­pes d’intérêt, ce qui passe aussi par des aug­men­ta­ti­ons modé­rées des prix appli­qués par les char­geurs. Ces aug­men­ta­ti­ons de prix devront tou­te­fois aussi se jus­ti­fier par des amé­lio­ra­ti­ons de la qua­li­té au sein du sys­tème. Les aug­men­ta­ti­ons de prix importan­tes et à court terme ainsi que les rest­ric­tions de l’offre vont à l’encontre de l’autofinancement (cf. artic­le du blog inti­tulé «CFF: Des exi­gen­ces éle­vées, mais zéro com­pro­mis»). En effet, elles amè­nent les char­geurs à se détour­ner du TWCI, rendant ainsi l’autofinancement de celui-ci enco­re plus dif­fi­ci­le à att­eind­re. Les con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons sont à juste titre liées à la réd­ac­tion de rap­ports régu­liers, au moni­to­rage des indi­ca­teurs clés et à un méca­nis­me de sanc­tion se déclen­chant si les objec­tifs ne sont pas att­eints. Ces con­di­ti­ons garan­tis­sent de maniè­re con­vain­can­te que le sub­ven­ti­on­ne­ment – autre­ment dit l’argent des con­tri­bu­ables – aide le TWCI à se rappro­cher de l’autofinancement.

Un soutien financier supplémentaire en faveur de la demande

Avec les con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ver­sées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations et les con­tri­bu­ti­ons à l’investissement mobi­li­sées pour les instal­la­ti­ons de fret pri­vées, le légis­la­teur sou­ti­ent éga­le­ment le TWCI côté deman­de et les four­nis­seurs de points de des­ser­te. C’est important, car sur le che­min de l’autofinancement, il fau­dra aussi sta­bi­li­ser le côté de la deman­de. Un recul des volu­mes trans­por­tés dans le sys­tème fer­ro­vi­ai­re affai­bl­i­rait le TWCI. Les con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ver­sées aux explo­itants ou uti­li­sa­teurs d’installations sont finan­cées par la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP pour les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA. En con­sé­quence, la Con­fé­dé­ra­ti­on ne déb­lo­que pas d’argent sup­p­lé­men­tai­re, mais chan­ge seu­le­ment de béné­fi­ci­ai­re pour ses subventions.

Le DAC permet de s’affranchir de nombreuses contraintes

Le Par­le­ment a aussi l’intention d’instaurer dans la LTM révi­sée des con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement pour le DAC. Ces con­tri­bu­ti­ons dev­rai­ent don­ner au TWCI l’impulsion tech­no­lo­gi­que dont il a beso­in pour att­eind­re l’autofinancement. En effet, le DAC rend pos­si­ble la moder­ni­sa­ti­on et l’automatisation de la pro­duc­tion dans le fret fer­ro­vi­ai­re, tant atten­dues, le sec­teur ne pou­vant pas por­ter à lui seul la mise en œuvre de cette inno­va­ti­on. D’une part, les mar­ges du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sont déjà étroi­tes aujourd’hui. D’autre part, il y a un pro­blè­me de coor­di­na­ti­on, car les atouts du DAC ne pro­fi­tent en majeu­re par­tie pas aux pro­prié­tai­res de wagons, qui sont con­traints de pro­cé­der au réé­qui­pe­ment, mais aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re. Ce sont pour­tant les pro­prié­tai­res de wagons qui doi­vent sup­port­er la tota­li­té des coûts de réé­qui­pe­ment. Les char­geurs doi­vent pour leur part adap­ter la con­s­truc­tion de leurs voies de rac­cor­de­ment et leurs véhi­cu­les moteurs et finan­cer la digi­ta­li­sa­ti­on de leurs pro­ces­sus. Les char­geurs et les pro­prié­tai­res de wagons apportent donc une con­tri­bu­ti­on tout aussi per­ti­nen­te à l’assainissement du sys­tème de TWCI que les ent­re­pri­ses de fret ferroviaire.

L’avenir s’annonce très sinueux

La LTM entiè­re­ment révi­sée offre au sec­teur un fon­de­ment bien­venu pour remett­re sur la bonne voie le TWCI en l’espace de seu­le­ment quel­ques années. Le Par­le­ment voit le TWCI d’un œil favorable, y com­pris parce qu’il sait que l’on ne peut pas se per­mett­re un échec, pour des rai­sons ten­ant tant à la tech­no­lo­gie des trans­ports qu’à l’écologie. Néan­mo­ins, l’objectif n’est pas enco­re att­eint, et le sec­teur doit prend­re posi­ti­on. Dans ce con­tex­te, les for­tes haus­ses de prix et les limi­ta­ti­ons sub­stan­ti­el­les de l’offre ne seront pas béné­fi­ques pour les char­geurs. En effet, elles repous­sent enco­re davan­ta­ge l’objectif à att­eind­re, déjà ambitieux.

«Les technologies numériques soutiennent et soulagent nos collaborateurs»

«Les technologies numériques soutiennent et soulagent nos collaborateurs»

Inter­view avec Tho­mas Küch­ler, direc­teur des SOB

Depuis des années, les chem­ins de fer du Sud-Est (SOB) font figu­re de pré­cur­seur en matiè­re de digi­ta­li­sa­ti­on dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re. Tho­mas Küch­ler, pré­si­dent de la direc­tion, expli­que dans un ent­re­ti­en avec la VAP pour­quoi les SOB sont con­vain­cus du pro­ces­sus de chan­ge­ment fon­da­men­tal de la digi­ta­li­sa­ti­on, com­ment les pro­ces­sus numé­ri­sés devi­en­nent plus trans­par­ents, com­ment l’exploitation fer­ro­vi­ai­re peut être (par­ti­el­le­ment) auto­ma­ti­sée, com­ment les pro­fils pro­fes­si­on­nels actuels évo­lu­ent, quels ens­eig­ne­ments les SOB tirent des don­nées d’état, et pour­quoi il est important d’échanger des don­nées dans des éco­sys­tè­mes de données.

Monsieur Küchler, tout le monde parle de digitalisation à l’heure actuelle. Quel est votre avis sur le sujet?

Tho­mas Küch­ler: C’est vrai. Je vous mont­re volon­tiers les con­nais­sances pra­ti­ques que les SOB ont acqui­ses au cours des der­niè­res années. Tou­te­fois, je ne sou­hai­te pas par­ler de tech­no­lo­gies tel­les que la ges­ti­on des trains basée sur la com­mu­ni­ca­ti­on. Nous devons plu­tôt con­sidé­rer le thème de la digi­ta­li­sa­ti­on de maniè­re fondamentale.

Aujourd’hui, beau­coup de cho­ses sont repré­sen­tées sous forme numé­ri­que dans le sec­teur fer­ro­vi­ai­re. Mais il s’agit la plu­part du temps de solu­ti­ons iso­lées. Le flux d’informations n’est pas con­tinu: dif­fér­ents lieux de stocka­ge, divers for­mats, niveaux d’actualité diver­gents. Lorsqu’il s’agit de gérer des pro­ces­sus qui répon­dent aux exi­gen­ces en vigueur en matiè­re de «sécu­ri­té» et de «sûre­té», on s’aperçoit rapi­de­ment que cela n’est que dif­fi­ci­le­ment réa­li­sable avec des dépen­ses rai­sonn­ables. En effet, le suc­cès d’une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re repo­se sur un haut niveau de sécu­ri­té et la recher­che per­ma­nen­te d’une plus gran­de effi­ca­ci­té. Les mesu­res de digi­ta­li­sa­ti­on doi­vent con­tri­buer de façon tan­gi­ble à garan­tir un fon­c­tion­ne­ment sûr, et à aug­men­ter l’efficacité.

Par con­sé­quent, nous avons beso­in d’une appro­che tota­le­ment nou­vel­le pour la digi­ta­li­sa­ti­on. Une ges­ti­on basée sur un logi­ciel est indis­pensable. Un tel sys­tème doit être modu­lai­re et modulable, et les dif­fé­ren­tes fon­c­tions doi­vent être reliées entre elles.

En tant que précurseurs dans ce domaine, qu’est-ce que les SOB entendent par digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: Heu­reu­se­ment, la direc­tion des SOB a iden­ti­fié le potentiel de la digi­ta­li­sa­ti­on voilà des années.
Pour nous, il ne s’agit pas de repro­dui­re numé­ri­quement des pro­ces­sus manu­els. La struc­tu­re actu­el­le des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res repo­se sur des pro­ces­sus du siè­cle der­nier. Dans le sec­teur fer­ro­vi­ai­re, les sous-sys­tè­mes existants ont géné­ra­le­ment été réa­li­sés à l’aide de logi­ciels. Le man­que de con­ti­nui­té dans l’information est l’un des prin­ci­paux obstacles.

Comment les SOB ont-t-ils surmonté la digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: La direc­tion a com­pris très tôt que notre ent­re­pri­se devait évo­luer vers la digi­ta­li­sa­ti­on, et qu’elle avait beso­in d’un sou­ti­en com­pé­tent pour y par­ve­nir. Nous avons fait appel à des experts tech­ni­ques exter­nes qui ont appor­té une per­spec­ti­ve exté­ri­eu­re dans notre monde fer­ro­vi­ai­re. Nous avons ainsi com­pris que la réus­si­te de la digi­ta­li­sa­ti­on néces­si­te un pro­ces­sus de chan­ge­ment fon­da­men­tal. De plus, ce chan­ge­ment pro­fond doit se faire sans inter­rup­ti­on de l’activité. Une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re ne peut pas, comme une ent­re­pri­se indus­tri­el­le, se débar­ras­ser de son anci­en pro­duit et en lan­cer un nou­veau sur le mar­ché. En outre, il est essentiel que l’ensemble du per­son­nel suive le mou­ve­ment. Chaque col­la­bora­tri­ce et chaque col­la­bo­ra­teur doit se con­fron­ter à la digi­ta­li­sa­ti­on dans son pro­pre environnement.

Comment avez-vous concrétisé vos connaissances conceptuelles?

Tho­mas Küch­ler: Nous avons iden­ti­fié quat­re élé­ments pour une digi­ta­li­sa­ti­on com­plè­te: don­nées, orga­ni­sa­ti­on, sys­tème, pro­ces­sus. Ces quat­re élé­ments doi­vent être adres­sés de maniè­re syn­chro­ne, et sont au cœur de la mise en œuvre. Nous avons conçu, au sens figu­ré, un bâti­ment SOB com­mun à toute l’entreprise. Nous avons défi­ni les don­nées par­ta­gées qui doi­vent être dis­po­nibles pour tous les uti­li­sa­teurs auto­ri­sés. Ensuite, nous avons instal­lé les unités orga­ni­sa­ti­on­nel­les dans les éta­ges de notre bâti­ment SOB. Elles sont respons­ables de l’aménagement de leur étage et libres de l’organiser comme elles l’entendent. Mais elles doi­vent respec­ter les struc­tures de don­nées supérieures.

Comment avez-vous impliqué vos collaborateurs?

Tho­mas Küch­ler: C’est l’un des prin­ci­paux fac­teurs de réus­si­te. La tran­si­ti­on ne vaut pas seu­le­ment pour les cad­res. Tous les col­la­bo­ra­teurs sont con­cer­nés. Nous avons donc fait des per­son­nes con­cer­nées des par­ties pren­an­tes. En tant que tel­les, elles doi­vent jouer un rôle actif et répond­re aux ques­ti­ons sui­van­tes: quel­le amé­lio­ra­ti­on sim­pli­fie mon tra­vail de telle sorte que l’efficacité aug­men­te avec un niveau de sécu­ri­té élevé? Nous avons con­sta­té que ce sont jus­tem­ent les jeu­nes col­la­bo­ra­teurs qui apportent de nou­vel­les idées qui peu­vent être habi­le­ment asso­ciées à l’expérience des col­la­bo­ra­teurs plus anciens.

La digitalisation apporte donc des changements dans toute l’entreprise?

Tho­mas Küch­ler: Bien sûr. Les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res sont for­te­ment influen­cées par l’expérience de leurs col­la­bo­ra­teurs. Aupa­ra­vant, nous avi­ons une très forte pro­por­ti­on de col­la­bo­ra­teurs de longue date qui, grâce à leur expé­ri­ence, con­sti­tuai­ent l’épine dor­sa­le de notre ent­re­pri­se, et con­tri­buai­ent de maniè­re déci-sive à la qua­li­té de notre pro­duc­tion. Entre-temps, la durée moy­enne des cont­rats de tra­vail s’est rac­cour­cie; nous avons aujourd’hui une fluc­tua­ti­on plus éle­vée. Nous devons donc tra­vail­ler acti­ve­ment à la con­ser­va­ti­on des con­nais­sances. De plus, les pro­fils pro­fes­si­on­nels chan­gent davan­ta­ge. En tant qu’entreprise, nous devons éga­le­ment sui­v­re cette tendance.

Quels sont les liens entre le changement et la digitalisation?

Tho­mas Küch­ler: Il en exis­te deux. Pre­miè­re­ment, la digi­ta­li­sa­ti­on accé­lè­re la trans­for­ma­ti­on des pro­fils pro­fes­si­on­nels. L’effet est tout à fait inté­res­sant, car dans de nombreux cas, les pro­fils pro­fes­si­on­nels devi­en­nent plus attra­yants. Il est important de faire par­ti­ci­per les col­la­bo­ra­teurs de longue date à cette aven­ture. Deu­xiè­me­ment, la digi­ta­li­sa­ti­on per­met de con­trô­ler le sys­tème. Ce con­trô­le est décisif pour garan­tir le pro­ces­sus. Il nous aide à mett­re en œuvre un sys­tème de ges­ti­on de la sécu­ri­té adap­té à la pra-tique et répond­ant à tou­tes les exi­gen­ces. Enfin, cela nous per­met d’éviter de dépend­re de cer­ta­ins collaborateurs.

Le changement n’est toutefois pas perçu uniquement de manière positive. Qu’en pensez-vous? 

Tho­mas Küch­ler: Celui qui, après des années de tra­vail fruc­tueux, maî­tri­se son métier, peut aussi réa­gir de maniè­re cri­tique aux chan­ge­ments. Mais nous devri­ons tenir comp­te d’une par­ti­cu­la­ri­té du sec­teur fer­ro­vi­ai­re: de nombreux travaux tra­di­ti­onnels dans le quo­ti­di­en des chem­ins de fer sont phy­si­quement éprou­vants. Il faut les effec­tuer de maniè­re fia­ble et sûre à tout moment de la jour­née, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Nous avons aujourd’hui de plus en plus de mal à recru­ter de nou­veaux col­la­bo­ra­teurs pour ces tâches. Je con­sidè­re donc comme posi­tif le fait que la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation modi­fi­ent les «métiers de che­mi­nots» tra­di­ti­onnels et cré­ent de nou­veaux pro­fils pro­fes­si­on­nels.
La sécu­ri­té en est un bon exemp­le. Aut­re­fois, de nombreu­ses acti­vi­tés dans l’exploitation fer­ro­vi­ai­re étai­ent direc­te­ment déter­mi­nan­tes pour la sécu­ri­té. Le col­la­bo­ra­teur véri­fi­ait que la voie était libre et don­nait l’ordre de cir­cu­ler. Aujourd’hui, il est assis­té par des sys­tè­mes de gui­da­ge qui garan­tis­sent une con­duite sûre. Avec l’ancienne métho­de, la den­si­té des horai­res actuels serait impos­si­ble à at-teind­re de maniè­re sûre et efficace.

Comment les technologies peuvent-elles aider vos collaborateurs?

Tho­mas Küch­ler: Les tests ont mon­tré que nous ne visons pas un fon­c­tion­ne­ment entiè­re­ment auto­ma­ti­sé sans per­son­nel. Les tech­no­lo­gies numé­ri­ques doi­vent plu­tôt sou­te­nir et sou­la­ger nos col­la­bo­ra­teurs en opti­mi­sant en per­ma­nence l’utilisation des sil­lons, sur­tout en cas d’écarts.

Et dans quelle mesure la digitalisation améliore-t-elle l’exploitation?

Tho­mas Küch­ler: Pour notre tra­fic voy­a­ge­urs, nous uti­li­sons en gran­de par­tie des rames auto­mo­tri­ces moder­nes. Ce sont de véri­ta­bles cen­tri­fu­geu­ses de don­nées, elles coll­ec­tent en per­ma­nence des don­nées d’état pen­dant leur fon­c­tion­ne­ment. Nous tra­vail­lons ici en col­la­bo­ra­ti­on avec le fabri­cant Stad­ler. Stad­ler coll­ec­te les don­nées pour nous. Nous avons la maî­tri­se des don­nées, nous rep­re­nons une gran­de par­tie des don­nées bru­tes, et nous les ana­ly­sons en par­tie nous-mêmes. Grâce à l’évaluation dite de l’état, nous pou­vons iden­ti­fier les ten­dan­ces en temps réel, prend­re des mesu­res effi­caces et les mett­re en œuvre en temps voulu. La digi­ta­li­sa­ti­on nous aide à réa­gir rapidement.

Qu’est-ce qui pousse les SOB à faire leur transition numérique?

Tho­mas Küch­ler: Une ent­re­pri­se fer­ro­vi­ai­re doit s’orienter vers les cli­ents. Leurs beso­ins évo­lu­ent con­stam­ment. Nous devons pou­voir iden­ti­fier rapi­de­ment les ten­dan­ces, et réa­gir cor­rec­te­ment grâce aux indi­ca­teurs cor­re­spond­ants. Les chif­fres clés sai­sis nous per­met­tent d’évaluer l’impact de nos mesu­res. Pour que notre modè­le com­mer­cial reste per­for­mant, nous devons amé­lio­rer l’efficacité tout en garan­tis­sant la sécu­ri­té. De cette maniè­re, nous assur­ons la via­bi­li­té com­mer­cia­le de notre ent­re­pri­se. La digi­ta­li­sa­ti­on est un outil idéal pour mener à bien notre activité.

Monsieur Küchler, merci beaucoup pour cet entretien intéressant.
Session d’hiver 2024: des décisions qui feront date

Session d’hiver 2024: des décisions qui feront date

Du 2 au 20 décembre 2024, le Con­seil des États et le Con­seil natio­nal se sont réunis pour le der­nier tour de déli­bé­ra­ti­ons par­le­men­tai­res de l’année 2024. D’importants sujets de poli­tique des trans­ports étai­ent à l’ordre du jour des deux conseils.

 

Les enjeux

  • 16,4 mil­li­ards de francs pour l’exploitation fer­ro­vi­ai­re et la pro­mo­ti­on des voies de raccordement
  • Débat enflam­mé à pro­pos des beso­ins sup­p­lé­men­tai­res pour l’étape d’aménagement 2035
  • Refus d’un ren­force­ment de la responsa­bi­li­té des déten­teurs de wagons de marchandises

 

16,4 milliards de francs pour l’exploitation ferroviaire et la promotion des voies de raccordement

Après le Con­seil natio­nal, c’est au tour du Con­seil des États de vali­der le cadre finan­cier pour l’exploitation et le main­ti­en de la qua­li­té des instal­la­ti­ons fer­ro­vi­ai­res pour les années 2025 à 2028, à hauteur de 16,4 mil­li­ards de francs. Le Con­seil des États a ainsi approu­vé deux aut­res arrêtés fédé­raux portant sur 185 mil­li­ons de francs pour la pro­lon­ga­ti­on des con­tri­bu­ti­ons aux inves­tis­se­ments dans les instal­la­ti­ons pri­vées de fret.

Débat enflammé à propos des besoins supplémentaires pour l’étape d’aménagement 2035

L’étape d’aménagement n’a rien à voir avec le finance­ment de l’exploitation fer­ro­vi­ai­re évo­qué plus haut. Le Con­seil des États a néan­mo­ins mené un débat hou­leux sur les coûts sup­p­lé­men­tai­res, qui ont été lar­ge­ment thé­ma­ti­sés dans les médi­as. La pro­po­si­ti­on de ren­voy­er le pro­jet à la com­mis­si­on d’examen pré­alable pour cette rai­son a fina­le­ment été reti­rée. Le fait que les CFF soi­ent respons­ables de la pla­ni­fi­ca­ti­on des étapes d’aménagement sur man­dat de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) n’a pas été men­ti­onné dans la discussion.

Refus d’un renforcement de la responsabilité des détenteurs de wagons de marchandises

Avec la moti­on 24.3823 «Responsa­bi­li­té en matiè­re de ris­que des déten­teurs de wagons. Révi­si­on», la Com­mis­si­on des trans­ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal vou­lait obli­ger le Con­seil fédé­ral à intro­dui­re une responsa­bi­li­té pour ris­que et une obli­ga­ti­on d’assurance. Le Con­seil natio­nal a reje­té la moti­on par 91 voix cont­re 89 et 4 abst­en­ti­ons, ce qui équiv­aut à une décis­i­on de bon sens. Une majo­ri­té de con­seil­lè­res et con­seil­lers nati­on­aux a mis de côté les émo­ti­ons liées à l’accident du 10 août 2023 dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard, et s’est pro­non­cée en faveur d’une poli­tique cli­ma­tique et de trans­fert réussie.

Nos argu­ments en tant que voix de l’économie des char­geurs ont appa­rem­ment réus­si à con­vain­cre: les déten­teurs de wagons de mar­chan­di­ses sont déjà respons­ables aujourd’hui dans le cadre de la responsa­bi­li­té pour faute avec ren­ver­se­ment de la char­ge de la preuve à leur dépens. Ils dis­po­sent actu­el­le­ment de cou­ver­tures d’assurance éle­vées, et inves­tis­sent des som­mes importan­tes dans l’entretien et l’acquisition de nou­veaux wagons con­for­mes aux der­niè­res avan­cées tech­no­lo­gi­ques. La moti­on aurait for­te­ment com­pli­qué le fret fer­ro­vi­ai­re tout en le rendant plus cher. Une adop­ti­on de la moti­on aurait remis en ques­ti­on la poli­tique cli­ma­tique et de trans­fert réus­sie de la Suisse.

Ne pas mettre inutilement en péril le système de fret ferroviaire

Ne pas mettre inutilement en péril le système de fret ferroviaire

En août 2024, la Com­mis­si­on des trans­ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal a dépo­sé, par 13 voix cont­re 8 et 4 abst­en­ti­ons, la moti­on 24.3823 «Révi­si­on de la responsa­bi­li­té en matiè­re de ris­que des déten­teurs de wagons». La moti­on veut intro­dui­re une responsa­bi­li­té pour ris­que et une assu­rance obli­ga­toire pour les déten­teurs de wagons, y com­pris la fix­a­ti­on du mon­tant de la cou­ver­tu­re. Ceci au motif d’aug­men­ter la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Le Con­seil natio­nal déb­at­tra de la moti­on le mardi 10 décembre 2024.

Les enjeux:

  • La moti­on est en con­tra­dic­tion avec le système
  • La moti­on n’augmente pas la sécurité
  • La moti­on tor­pil­le la poli­tique de trans­fert de la Suisse
  • La moti­on ent­raî­ne une iné­ga­li­té de traitement

 

La motion est en contradiction avec le système

Dans le sys­tème actuel, les déten­teurs de wagons sont respons­ables de l’im­ma­tri­cu­la­ti­on et de la main­ten­an­ce de ces der­niers. En cas de sinist­re, en pré­sence de défauts sur le wagon, ils sont pré­su­més cou­pa­bles et respons­ables du dom­mage s’ils ne peu­vent pas prou­ver qu’ils ont pris tou­tes les mesu­res de sécu­ri­té néces­saires. Les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) sont respons­ables de l’ex­plo­ita­ti­on et de la sécu­ri­té des trains/wagons, tan­dis que les déten­teurs de wagons n’exercent aucu­ne influence sur les con­trô­les de sécu­ri­té lors de l’uti­li­sa­ti­on opé­ra­ti­on­nel­le de leurs wagons. Une exten­si­on de la responsa­bi­li­té aux déten­teurs de wagons nui­rait for­te­ment à l’ef­fi­ca­ci­té et à la ren­ta­bi­li­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et est donc en con­tra­dic­tion avec le système.

La motion n’augmente pas la sécurité

Une responsa­bi­li­té plus stric­te aug­men­te le coût du trans­port de mar­chan­di­ses et le rend plus com­pli­qué du fait que le trans­fert de wagons de mar­chan­di­ses entre dif­fér­ents domain­es de responsa­bi­li­té devi­ent plus com­ple­xe et plus coû­teux. De ce fait, la Suis­se dis­po­se d’un moins grand nombre de wagons, car la capa­ci­té des wagons en pro­ven­an­ce de l’étran­ger ferait défaut. Cela dimi­nue l’attrait du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et tor­pil­le la poli­tique de trans­fert de la Suis­se. En faisant cava­lier seul, la Suis­se sape le cadre régle­men­tai­re euro­pé­en éla­bo­ré et équi­li­bré au fil des décen­nies, et con­duit à une solu­ti­on iso­lée, pro­pre à la Suis­se. De plus, notre pays met ainsi en péril son rôle important dans le trans­port de mar­chan­di­ses euro­pé­en, ce qui men­ace fina­le­ment la sécu­ri­té de l’approvisionnement.

La motion torpille la politique de transfert de la Suisse

une responsa­bi­li­té plus stric­te aug­men­te le coût du trans­port de mar­chan­di­ses et le rend plus com­pli­qué du fait que le trans­fert de wagons de mar­chan­di­ses entre dif­fér­ents domain­es de responsa­bi­li­té devi­ent plus com­ple­xe et plus coû­teux. De ce fait, la Suis­se dis­po­se d’un moins grand nombre de wagons, car la capa­ci­té des wagons en pro­ven­an­ce de l’étran­ger ferait défaut. Cela dimi­nue l’attrait du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et tor­pil­le la poli­tique de trans­fert de la Suis­se. En faisant cava­lier seul, la Suis­se sape le cadre régle­men­tai­re euro­pé­en éla­bo­ré et équi­li­bré au fil des décen­nies, et con­duit à une solu­ti­on iso­lée, pro­pre à la Suis­se. De plus, notre pays met ainsi en péril son rôle important dans le trans­port de mar­chan­di­ses euro­pé­en, ce qui men­ace fina­le­ment la sécu­ri­té de l’approvisionnement.

La motion entraîne une inégalité de traitement

Des opé­ra­ti­ons iden­ti­ques – trac­ter des véhi­cu­les par un véhi­cu­le de trac­tion – ne sont pas trai­tées de la même maniè­re si la moti­on est adop­tée. Cela se pro­duit dans la rela­ti­on entre un trac­teur rou­tier et un train de mar­chan­di­ses, mais aussi dans la rela­ti­on entre un train de voy­a­ge­urs et un train de marchandises.

La moti­on 24.3823 «Révi­si­on de la responsa­bi­li­té en matiè­re de ris­que des déten­teurs de wagons» man­que donc sa véri­ta­ble cible. Elle est oné­reu­se pour tou­tes les par­ties con­cer­nées et réduit la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route. Le sys­tème actuel garan­tit déjà la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses et offre les con­di­ti­ons-cad­res les plus effi­caces pour la poli­tique de trans­fert de la Suisse.

La CTT‑N renforce le fret ferroviaire grâce à une concurrence et une transparence accrues

La CTT‑N renforce le fret ferroviaire grâce à une concurrence et une transparence accrues

Dans le cadre de l’objet 24.0017, la com­mis­si­on d’examen pré­alable du Con­seil natio­nal (CTT‑N) deman­de à son con­seil d’entrer en matiè­re et d’approuver les cré­dits desti­nés au déploie­ment du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) ainsi que l’indemnisation limi­tée dans le temps du trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI) ainsi que la com­man­de du trans­port de mar­chan­di­ses. Elle effec­tue éga­le­ment quel­ques pré­cis­i­ons décisi­ves dans le texte de loi: la con­cur­rence doit être davan­ta­ge encou­ra­gée et des finance­ments croi­sés entre les pre­sta­ti­ons sub­ven­ti­onnées et cel­les auto­fi­nan­cées doi­vent être empê­chés en publi­ant des chif­fres-clés et des flux finan­ciers dans les rap­ports d’activité des ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re. Par ail­leurs, la CTT‑N veut ancrer expres­sé­ment la navi­ga­ti­on inté­ri­eu­re dans le pro­jet de loi afin de créer davan­ta­ge de sécu­ri­té juridique.

En revan­che, l’objectif com­plé­té dans la loi d’augmenter la part du fret fer­ro­vi­ai­re est moins per­ti­nent. Ce mes­sa­ge dev­rait plu­tôt être adres­sé à la com­pa­gnie éta­tique CFF domi­nant le mar­ché qui con­ti­nue de chas­ser des trans­ports du rail de par sa poli­tique actu­el­le en matiè­re d’offre et de prix. Cela enterre la der­niè­re con­fi­ance des cli­ents dans la com­pé­ti­ti­vi­té et la volon­té des chem­ins de fer publics. En fait, les mesu­res pré­vues dans le pro­jet de loi sont plus effi­caces que des objec­tifs ambi­ti­eux: le fret fer­ro­vi­ai­re peut gagner des parts de mar­ché grâce à la digi­ta­li­sa­ti­on pré­vue et à la muta­ti­on d’un sys­tème du 19e siè­cle vers le 21e siè­cle. L’encouragement désor­mais enco­re ren­for­cé de la con­cur­rence entre les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re, com­bi­né à l’indemnisation limi­tée dans le temps du TWCI pour­rait bien­tôt ent­raî­ner une offre élar­gie et des parts de mar­ché crois­san­tes pour le rail. Les pro­po­si­ti­ons de la CTT‑N, qui apportent des pré­cis­i­ons, dev­rai­ent à cet égard être bien plus effi­caces que des objec­tifs de trans­fert non con­traignants, qui sont en outre con­trai­res à la Constitution.

Mal­heu­reu­se­ment, les deman­des pour plus de trans­pa­rence et de con­cur­rence lors de la con­s­truc­tion et l’exploitation d’installations de trans­bor­de­ment n’ont pas trou­vé de majorité.

129 nouvelles locs pour CFF Cargo: comment ça marche?

129 nouvelles locs pour CFF Cargo: comment ça marche?

CFF Cargo veut renou­ve­ler sa flot­te d’ici 2035 avec jusqu’à 129 locs de ligne moder­nes. Dans le même temps, elle déplo­re des coûts fixes éle­vés dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI), a aug­men­té ses tarifs de façon dis­pro­por­ti­onnée ces der­niers mois tout en rédui­sant son offre. Cette situa­ti­on pré­sen­te un ris­que majeur de retrans­fert vers la route. À la VAP, nous remet­tons en ques­ti­on cette gros­se com­man­de et deman­dons plus de transparence.

Les enjeux:

  • CFF Cargo inves­tit dans l’avenir du fret ferroviaire.
  • Les haus­ses de prix et la réduc­tion de l’offre font fuir les cli­ents du fret ferroviaire.
  • VAP remet en ques­ti­on le rai­son­ne­ment éco­no­mi­que et deman­de de la transparence.
 
CFF Cargo investit dans l’avenir du fret ferroviaire

CFF Cargo veut moder­nis­er sa flot­te et garan­tir ainsi l’avenir du trans­port de mar­chan­di­ses par rail. Dans un com­mu­ni­qué de pres­se du 26 sep­tembre 2024 , l’entreprise a annon­cé l’achat de jusqu’à 129 nou­vel­les locs de ligne. Elles dev­rai­ent être liv­rées entre 2027 et 2035 et rem­pla­cer les véhi­cu­les trac­teurs vieil­lis­sants. CFF Cargo pré­sen­te sa décis­i­on comme néces­saire afin de prépa­rer le fret fer­ro­vi­ai­re à l’avenir, ce qui est une bonne chose. Les nou­vel­les locs sont plus effi­caces, plus per­for­man­tes et équi­pées de tech­no­lo­gies inno­van­tes comme un sys­tème d’entraînement sur piles pour le der­nier kilo­mèt­re. Ainsi, CFF Cargo veut rédui­re les coûts d’exploitation de 60 % et con­tri­buer à l’automatisation du fret ferroviaire.

Les hausses de prix et la réduction de l’offre font fuir les clients du fret ferroviaire

Pour nous, à la VAP, une ques­ti­on cen­tra­le se pose: com­ment l’acquisition mas­si­ve de 129 loco­mo­ti­ves est-t-elle com­pa­ti­ble avec le déve­lo­p­pe­ment et les pra­ti­ques com­mer­cia­les actu­el­les de CFF Cargo? Ces der­niers mois, CFF Cargo a expo­sé ses cli­ents du fret fer­ro­vi­ai­re à des haus­ses de prix signi­fi­ca­ti­ves et à une réduc­tion de l’offre (cf. l’article du blog VAP «Révi­si­on tota­le de la LTM: le moral du sec­teur men­ace de s’effondrer». Ce com­porte­ment de dis­tor­si­on du mar­ché pour­rait ent­raî­ner une réduc­tion des volu­mes dans le fret fer­ro­vi­ai­re et un trans­fert accru vers la route. Si ce cas de figu­re se pré­sen­te effec­ti­ve­ment, un inves­tis­se­ment aussi important ne se jus­ti­fie pas.

VAP remet en question le raisonnement économique et demande de la transparence

CFF Cargo reste mal­heu­reu­se­ment dis­cret sur les effets opé­ra­ti­on­nels et finan­ciers de ce grand pro­jet. Cela ne favo­ri­se pas la con­fi­ance dans la filia­le de fret de l’État. On parle tout de même d’investissements de plu­s­ieurs cen­tai­nes de mil­li­ons, qui doi­vent être sup­port­és par les cli­ents du fret fer­ro­vi­ai­re, dans l’hypothèse de l’autofinancement. C’est pour­quoi nous esti­mons qu’il est indis­pensable que CFF Cargo fasse part de ses réfle­xi­ons. Par ail­leurs, nous lui sug­gé­rons de recon­sidé­rer le nombre de loco­mo­ti­ves et d’envisager, en com­plé­ment de l’achat, une loca­ti­on ou un achat partiel avec une opti­on sur un plus grand nombre de locs.

La digitalisation du fret ferroviaire s’accélère

La digitalisation du fret ferroviaire s’accélère

La sphè­re poli­tique adap­te les con­di­ti­ons-cad­res pour la migra­ti­on vers le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) et la tech­no­lo­gie pour la future norme est déter­mi­né pas à pas. La Suis­se coor­don­ne son pro­ces­sus d’introduction avec celui de l’Europe. En tant qu’acteurs de la bran­che, nous vou­lons, à la VAP, faire pro­gresser l’autorisation pour le tra­fic com­mer­cial et assu­mons par con­sé­quent un rôle clé dans la coor­di­na­ti­on et la docu­men­ta­ti­on des pro­jets correspondants.

Les enjeux:

  • Le Con­seil des États donne le feu vert au DAC et au tra­fic par wagons com­plets isolés.
  • La LTM har­mo­ni­sée avec la feuille de route européenne.
  • La tech­no­lo­gie doit faire ses preu­ves en tant que norme.
  • La bran­che suis­se joue le rôle de pionnier.
  • Deux étapes, un objec­tif: la mise en réseau avec le futur.
  • La VAP trans­for­me son expé­ri­ence en solu­ti­ons adap­tées à la pratique.
 
Le Conseil des États donne le feu vert au DAC et au trafic par wagons complets isolés.

Les déve­lo­p­pe­ments autour de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re se dérou­lent lit­té­ra­le­ment sur plu­s­ieurs voies. Des jalons importants ont été posés le 24 sep­tembre 2024 dans le pro­ces­sus poli­tique. Lors de cette jour­née de déli­bé­ra­ti­on durant le ses­si­on d’automne du Par­le­ment suis­se, le Con­seil des États a déli­bé­ré sur la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses et a approu­vé le cré­dit d’engagement rela­tif au déploie­ment du DAC à hauteur de 180 mil­li­ons de francs ainsi que celui rela­tif à la moder­ni­sa­ti­on du tra­fic par wagons com­plets iso­lés d’un mon­tant de 260 mil­li­ons de francs. Le con­seil prio­ri­taire a ainsi pris en comp­te les prin­ci­paux élé­ments-clés du mes­sa­ge du Con­seil fédé­ral du 10 jan­vier 2024 et s’est à une large majo­ri­té expli­ci­te­ment décla­ré en faveur de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re grâce à l’innovation per­fec­tion­née depuis de longues années. Voici ce qu’a décla­ré le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti lors de son expo­sé devant le plé­num du Con­seil: «Outre le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal, d’autres étapes con­crè­tes de moder­ni­sa­ti­on sont pré­vues, comme des pla­te­for­mes de réser­va­ti­on.» Nous expli­quons pour­quoi cette remar­que reflè­te une per­spec­ti­ve holis­tique du DAC dans l’article de notre blog «Éco­sys­tè­mes de don­nées: le sec­teur par­ti­ci­pe à une table ronde avec le con­seil­ler fédé­ral Rösti».

La LTM harmonisée avec la feuille de route européenne.

La pla­ni­fi­ca­ti­on de la LTM révi­sée et de l’ordonnance cor­re­spond­an­te est en har­mo­nie avec la feuille de route euro­pé­en­ne. La mise en œuvre est pré­vue entre fin 2026 et début 2027. À par­tir de là, les fonds fédé­raux bud­gé­ti­sés seront dis­po­nibles pour la migra­ti­on vers le DAC. Les acteurs du Euro­pean DAC Deli­very Pro­gram­me (EDDP) d’Europe’s Rail sou­hai­tent déploy­er à gran­de échel­le la migra­ti­on vers le DAC à par­tir de 2028. Ce pro­gram­me de mise en œuvre réu­nit les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re, les explo­itants d’infrastructure, les déten­teurs de wagons ainsi que les four­nis­seurs d’équipements fer­ro­vi­ai­res, les orga­nis­mes respons­ables de la main­ten­an­ce, les orga­ni­sa­ti­ons du sec­teur, les cen­tres de recher­che fer­ro­vi­ai­re et les insti­tu­ti­ons poli­ti­ques. Ce pro­gram­me com­mun inté­g­ré s’appuie sur les résul­tats de la recher­che et du déve­lo­p­pe­ment ainsi que sur des pro­jets pilo­tes et vise à garan­tir les mesu­res néces­saires à un déploie­ment rapi­de, tech­ni­quement et éco­no­mi­quement réa­li­sable du DAC à l’échelle européenne.

La technologie doit s’imposer en tant que norme.

Pour att­eind­re cet objec­tif ambi­ti­eux, il faut une tech­no­lo­gie déve­lo­p­pée et tes­tée en ent­re­pri­se. Là aussi, l’EDDP a déjà effec­tué un tra­vail pré­pa­ra­toire con­sidé­ra­ble et a annon­cé début 2024 le «DAC Basis Packa­ge» comme future norme de sys­tème pour le fret fer­ro­vi­ai­re en Euro­pe. L’EDDP pré­voit des trains pilo­tes dans toute l’Europe afin d’affiner et de tes­ter dans son inté­gra­li­té la tech­no­lo­gie du «DAC Basis Packa­ge». Le paquet de lance­ment com­prend les élé­ments suivants:

  • DAC (méca­ni­que / pneu­ma­tique) y com­pris sys­tème éner­gé­tique / de données
  • Iden­ti­fi­ca­ti­on de la com­po­si­ti­on de train
  • Essai de frein automatique
  • Con­trô­le de la com­plétu­de du train
  • Décou­pla­ge auto­ma­tique (dans le train depuis la loco­mo­ti­ve ou le côté du wagon)

Une décis­i­on importan­te doit enco­re être prise con­cer­nant le sys­tème: pour la tech­no­lo­gie de trans­mis­si­on de don­nées dans le train, il reste enco­re à choi­sir entre Sin­gle per Ether­net et Power­line+. Comme des tests avec Power­line+ ont déjà été réa­li­sés avec suc­cès en Suis­se, il s’agit main­ten­ant de réa­li­ser rapi­de­ment un train pilo­te homo­logab­le embar­quant cette technologie.

La branche suisse joue le rôle de pionnier.

La Suis­se veut con­tri­buer signi­fi­ca­ti­ve­ment au pro­jet de déve­lo­p­pe­ment euro­pé­en DAC coor­don­né par l’EDDP et le com­bi­ner étroi­te­ment avec les orga­ni­sa­ti­ons euro­pé­en­nes d’EDDP. Ainsi, le sec­teur fer­ro­vi­ai­re suis­se s’apprête à faire avan­cer l’intégration du sys­tème pour auto­ri­ser les uti­li­sa­ti­ons com­mer­cia­les. Les spé­ci­fi­ca­ti­ons tech­ni­ques et l’étendue des pre­sta­ti­ons fon­c­tion­nel­les du «DAC Basis Packa­ge» et la tech­no­lo­gie de trans­mis­si­on Power­line+ for­ment la base des futurs travaux de l’équipe de pro­jet suis­se. De là, l’OFT, la VAP et l’UTP élar­gi­ront en con­sé­quence leur décla­ra­ti­on d’intention signée con­join­te­ment sur l’automatisation dans le fret ferroviaire.

Deux étapes, un objectif: la mise en réseau avec le futur.

La con­tri­bu­ti­on de la Suis­se au déploie­ment du DAC se déroule en deux étapes. Au pré­alable, il con­vi­ent de faire avan­cer rapi­de­ment l’intégration du sys­tème sur le train pionnier suis­se jusqu’à ce qu’il soit prêt pour l’homologation, puis de démon­trer son apti­tu­de à être uti­li­sé au quo­ti­di­en dans le cadre d’une appli­ca­ti­on com­mer­cia­le. La Con­fé­dé­ra­ti­on sou­ti­en­dra le déve­lo­p­pe­ment par un finance­ment con­for­mé­ment à l’article 10 de la loi sur le trans­port de marchandises.

  • Le pro­jet de déve­lo­p­pe­ment PD3 pour la réa­li­sa­ti­on de l’homologation d’un pre­mier train pionnier avec les fon­c­tions selon le «DAC Basic Packa­ge» a com­men­cé. L’objectif est d’obtenir d’ici mi-2026 une auto­ri­sa­ti­on d’exploitation de l’OFT pour des tra­jets com­mer­ciaux défi­nis sur le réseau suis­se à voie nor­ma­le. Pour ce faire, une tren­taine de mem­bres moti­vés de Swiss­rail, de CFF Cargo et de l’OFT ainsi que des repré­sen­tants de la VAP ont mani­fes­té le 30 août 2024 leur inten­ti­on de rend­re ensem­ble le fret fer­ro­vi­ai­re com­pé­ti­tif et de faire con­naît­re la tech­no­lo­gie suis­se DAC à l’extérieur. Avec le PD3, les acteurs du sec­teur veu­lent con­tri­buer de maniè­re signi­fi­ca­ti­ve à la défi­ni­ti­on de la future norme euro­pé­en­ne en matiè­re de fret fer­ro­vi­ai­re. Il est temps de sor­tir des débats de fond et d’élaborer des solu­ti­ons opé­ra­ti­on­nel­les. Les nou­veaux sys­tè­mes doi­vent être robus­tes, fon­c­tion­nels et finan­ça­bles, afin que les trains de mar­chan­di­ses puis­sent à l’avenir cir­cu­ler de façon rentable.
  • Le pro­jet de déve­lo­p­pe­ment PD4 vise à mett­re en ser­vice plu­s­ieurs trains avec DAC sur le réseau fer­ro­vi­ai­re suis­se pour des tra­jets com­mer­ciaux entre 2026 et 2027, une fois le PD3 ache­vé. Les pre­miè­res dis­cus­sions avec les char­geurs ont déjà eu lieu. On recher­che des tra­fics iso­lés qui se prêtent à une con­ver­si­on pré­co­ce au DAC en tant que trains pionniers. L’objectif de cette deu­xiè­me étape est d’acquérir de l’expérience en matiè­re d’exploitation et de pour­suiv­re le ren­force­ment en situa­ti­on réel­le. Les trains pionniers doi­vent don­ner aux par­ties pren­an­tes et aux inves­tis­seurs impli­qués une image con­crè­te des pos­si­bi­li­tés futures offer­tes par le DAC et la digi­ta­li­sa­ti­on qui l’accompagne dans le fret ferroviaire.
La VAP transforme son expérience en solutions adaptées à la pratique.

La VAP va coor­don­ner et docu­men­ter les pro­jets men­ti­onnés pour tou­tes les per­son­nes inté­res­sées et impli­quées. Nous vou­lons ainsi garan­tir un vaste éch­an­ge d’expériences et une com­pa­ti­bi­li­té tota­le avec la pra­tique jus­que dans les voies de rac­cor­de­ment et la logis­tique de l’économie. Nos mem­bres – en pre­mier lieu les char­geurs et les déten­teurs de wagons – par­ti­ci­pent acti­ve­ment aux deux étapes de déve­lo­p­pe­ment. Cela per­met de mett­re à l’échelle les con­nais­sances acqui­ses dans le cadre de pro­jets pilo­tes et de faire pro­fi­ter tous les acteurs de la bran­che des synergies.

UNE VISIBILITÉ SOUHAITÉE

10.–11.4. 2025 – Swiss Shippers’ Forum Interlaken

Des obs­ta­cles aux oppor­tu­ni­tés: sur­mon­ter les bar­riè­res de com­mer­ce
Nos chaî­nes d’ap­pro­vi­si­on­ne­ment sont-elles prêtes à affron­ter les tur­bu­len­ces de l´avenir ?

Offre: les mem­bres du VAP béné­fi­ci­ent du rabais pour les mem­bres du SSC

 

14 mai 2025 – VAP FORUM FRET FERROVIAIRE, Zurich

Le pro­chain Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re aura lieu le 14 mai 2025 à Zurich. Des infor­ma­ti­ons suivront.

 

Médias

Vous trou­verez ici la liste chro­no­lo­gi­que de nos com­mu­ni­qués de pres­se et des rap­ports publiés par les médias.
 

Com­mu­ni­qué de pres­se du 24 novembre 2024
Schlag gegen Mul­ti­mo­da­li­tät und Verkehrsverlagerung

fokus-oev-schweiz du 9. sep­tembre 2024
Star­ke Zei­chen – Gene­ral­ver­samm­lung 2024 des Ver­ban­des der ver­la­den­den Wirt­schaft (VAP)

bahnonline.ch du 31. août 2024
VAP-Gene­ral­ver­samm­lung 2024

Ship2Shore du 28. août 2024
Simon Wey è il nuovo diret­to­re ope­ra­tivo di VAP

verkehr.co.at du 27. août 2024
VAP bekommt neuen Geschäftsführer

DVZ du 27. août 2024
Ver­la­der­ver­band VAP: Simon Wey wird neuer Geschäftsführer

Com­mu­ni­qué de pres­se du 27 août 2024
Assem­blée géné­ra­le 2004 de la VAP: L’avenir du rail est entre les mains de tous les acteurs

Com­mu­ni­qué de pres­se du 27 août 2024
Le Dr Simon Wey reprend la direc­tion de la VAP

Indus­trie Woche du 4.6.2024
Daten-Eco-Sys­te­me als Schlüs­sel für effi­zi­en­te Logistiklösungen

Logis­tik News 24 du 28.5.2024
Poli­ti­sche und finan­zi­el­le Unter­stüt­zung für den Wagen­la­dungs­ver­kehr gefordert

Indus­try Press du 23.5.2024
Zukunft des Wagen­la­dungs­ver­kehrs: Her­aus­for­de­run­gen und Chan­cen diskutiert

Logis­tik Woche du 23.5.2024
Magnet­bahn­tech­nik: Poten­zi­al für auto­no­mes Fah­ren von Güterwagen

verker.co.at du 20.5.2024
Forum Güter­ver­kehr: Wagen­la­dungs­ver­kehr kann wett­be­werbs­fä­hig werden

Ver­kehrs­rund­schau du 17.5.2024
Wagen­la­dungs­ver­kehr kann wett­be­werbs­fä­hig werden

Com­mu­ni­qué de pres­se du 17 mai 2024
Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re: Le tra­fic par wagons com­plets peut deve­nir compétitif

Ent­re­pri­se vom 26.4.2024
Berne veut remett­re le fret sur les rails

Ver­kehrs­Mo­ni­tor du 23 avril 2024
Güter­bran­che ärgert sich über «intrans­pa­ren­te» SBB Cargo

NZZ du 4 avril 2024
Güter­zü­ge fah­ren chro­nisch Ver­lus­te ein

Rail Busi­ness du 18 mars 2024
SBB Cargo France soll links­rhei­ni­sche Ver­keh­re sichern

verkehr.co.at du 17 mars 2024
VAP-Stel­lung­nah­me zum SBB-Jah­res­er­geb­nis 2023

Com­mu­ni­qué de pres­se du 14 mars 2024
Bilan annu­el 2023 des CFF

Com­mu­ni­qué de pres­se du 31 jan­vier 2024
Ver­ab­schie­dung Gleis­an­schluss-Char­ta 2024 in Deutschland

Com­mu­ni­qué de pres­se du 10 jan­vier 2024
Pla­cer le bon aiguil­la­ge pour le tra­fic inté­ri­eur de mar­chan­di­ses sur le rail

SRF «Ein­stein» du 14 decembre 2024
Unfall im Gott­hard Basis­tun­nel: Wie wird die Bahn sicherer?

SRF «10 vor 10» du 19 octobre 2023
Kon­se­quen­zen nach Unfall im Gotthard-Basistunnel

 

Thèmes

Vous trou­verez ici diver­ses publi­ca­ti­ons de la VAP ou de nos orga­ni­sa­ti­ons partenaires:

SECTEUR DU FRET

  • Com­ment con­ce­voir l’a­ve­nir du trans­port de mar­chan­di­ses?
  • Qu’est-ce qui fait bouger le sec­teur du fret?
  • Un aper­çu des acteurs du fret ferroviaire.

RÉSEAU

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons uti­les sur les voies fer­rées, leur orga­ni­sa­ti­on et l’ac­cès au réseau.

FINANCEMENT

Infor­ma­ti­ons sur les aides finan­ciè­res et les taxes dans le trans­port de marchandises.

SITES

Tout sur le char­ge­ment libre, les ter­minaux, les instal­la­ti­ons de voies de rac­cor­de­ment ou enco­re les hubs logis­ti­ques mul­ti­mo­daux.

INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge à har­mo­nis­er les con­di­ti­ons-cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler sans dif­fi­cul­té sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

DURABILITÉ

Pour un ave­nir clair­voy­ant, il con­vi­ent de con­ce­voir dif­fér­ents domain­es de maniè­re durable.

Innovation

Com­ment pou­vons-nous faire avan­cer l’in­no­va­ti­on dans le trans­port de marchandises?

EXPLOITATION

En faveur d’une con­cur­rence loya­le, nous vou­lons uti­li­ser la force de tous les modes de trans­port et les com­bi­ner de maniè­re opti­ma­le. Car c’est ainsi que le tra­jet sera plus court – et plus éco­no­mi­que – pour chacun d’ent­re nous.

ÉVÉNEMENTS

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons com­plé­men­tai­res et de la docu­men­ta­ti­on sur nos mani­fes­ta­ti­ons Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re, notre Assem­blée géné­ra­le et autres.

INFORMATION CIBLÉE ET À JOUR

Nous vous infor­mons régu­liè­re­ment par voie élec­tro­ni­que sur les évo­lu­ti­ons les plus récen­tes de notre tra­vail asso­cia­tif et de la poli­tique des trans­ports. En tant que membre de la VAP avec une inscrip­ti­on pour la zone mem­bres, vous aurez aussi accès à des artic­les limi­tés pour les membres.

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