INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge pour l’in­teropé­ra­bi­li­té. Cela signi­fie l’har­mo­ni­sa­ti­on des con­di­ti­ons cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler libre­ment sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

Le trans­port de mar­chan­di­ses suis­se ne con­naît pas de fron­tiè­res. Beau­coup de nos mem­bres sont actifs au niveau inter­na­tio­nal et des­ser­vent régu­liè­re­ment l’e­space de l’UE. Pour que nous puis­si­ons con­tin­uer à vous garan­tir cet accès à un potentiel de mar­ché inté­res­sant, nous nous enga­ge­ons sur la scène internationale.

 

  • La «Inter­na­tio­nal Union of Wag­on­kee­pers» – en abré­gé UIP – mène une poli­tique euro­pé­en­ne du trans­port de mar­chan­di­ses. Nous, à la VAP, avons fondé l’UIP en 1950 et fai­sons valoir depuis lors la per­spec­ti­ve suis­se en Europe.
  • La «Euro­pean Rail Freight Asso­cia­ti­on» résu­me son objec­tif en quel­ques mots: «We deli­ver com­pe­ti­ti­on!» (Nous liv­rons la com­pé­ti­ti­vi­té!). Nous som­mes éga­le­ment étroi­te­ment liés à cette orga­ni­sa­ti­on, dont nous assur­ons la vice-présidence.
Session d’hiver 2025 : beaucoup de questions, quelques réponses

Session d’hiver 2025 : beaucoup de questions, quelques réponses

Lors de la ses­si­on d’hi­ver 2025, qui s’est tenue du 1er au 19 décembre 2025, le Par­le­ment suis­se a débat­tu de divers pro­jets liés à la poli­tique des trans­ports. L’ac­cent a été mis sur les mesu­res déci­dées par l’Of­fice fédé­ral des trans­ports (OFT) à la suite du rap­port Sust sur l’ac­ci­dent de train de mar­chan­di­ses dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Le niveau de per­for­mance de CFF Cargo ainsi que, une fois de plus, l’a­li­men­ta­ti­on et la liqui­di­té du Fonds d’in­fra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re (FIF) ont éga­le­ment fait l’ob­jet de débats.


Les enjeux:

  • Le Con­seil fédé­ral s’ex­prime sur les con­sé­quen­ces des mesu­res de sécu­ri­té pri­ses par l’OFT
  • Dis­cus­sion con­tro­ver­sée sur la garan­tie du niveau de pre­sta­ti­ons chez CFF Cargo
  • La deu­xiè­me chambre adop­te la moti­on rela­ti­ve à l’a­li­men­ta­ti­on et à la liqui­di­té du FIF

Le Con­seil fédé­ral s’ex­prime sur les con­sé­quen­ces des mesu­res de sécu­ri­té pri­ses par l’OFT

Le 15 décembre 2025, le Con­seil des États a exami­né l’in­ter­pel­la­ti­on 25.4146 «Con­sé­quen­ces des mesu­res visa­nt à ren­forcer la sécu­ri­té du tra­fic fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses» dépo­sée par le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de l’AIFP Josef Ditt­li. L’ac­cent a été mis sur les ques­ti­ons rela­ti­ves aux mesu­res initia­le­ment ordon­nées par l’Of­fice fédé­ral des trans­ports (OFT) à la suite de l’ac­ci­dent sur­venu dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. L’ob­jec­tif de ces mesu­res était d’a­mé­lio­rer la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de marchandises.

Au début du débat au Con­seil, le con­seil­ler aux États Ditt­li a souli­g­né que ces mesu­res con­cer­nerai­ent iné­vi­ta­blem­ent aussi les pays de l’U­ni­on euro­pé­en­ne. Comme l’OFT n’a pas eu le temps de les coor­don­ner avec le sec­teur euro­pé­en du trans­port de mar­chan­di­ses, il esti­me que l’in­teropé­ra­bi­li­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal de mar­chan­di­ses est men­acée. Josef Ditt­li esti­me éga­le­ment que les ate­liers ne dis­po­sent pas des capa­ci­tés humain­es et tech­ni­ques néces­saires pour faire face à la réduc­tion des inter­val­les de main­ten­an­ce. Il a évo­qué le ris­que que la mise en œuvre de ces mesu­res ent­raî­ne une pénurie mas­si­ve de wagons de mar­chan­di­ses, avec les con­sé­quen­ces que cela impli­que pour la sécu­ri­té d’approvisionnement.

Le con­seil­ler aux États Ditt­li doute qu’il soit juste et per­ti­nent de recher­cher uni­la­té­ra­le­ment la responsa­bi­li­té des rup­tures de roues dans l’en­tre­ti­en des wagons, comme le fait la décis­i­on de l’OFT. Les cau­ses des rup­tures de roues serai­ent dues à la com­bi­nai­son de plu­s­ieurs fac­teurs, tels que le com­porte­ment de con­duite et de frei­na­ge du con­duc­teur de loco­mo­ti­ve, l’é­tat de l’in­fra­struc­tu­re, ainsi que la main­ten­an­ce et le maté­ri­el. Selon M. Ditt­li, «le mode de con­duite, les con­di­ti­ons de l’in­fra­struc­tu­re et la main­ten­an­ce dev­rai­ent être pris en comp­te de maniè­re appro­priée dans l’évaluation».

Dans son inter­ven­ti­on, le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti a souli­g­né la posi­ti­on prépon­dé­ran­te de l’é­co­no­mie de char­ge­ment dans le trans­port de mar­chan­di­ses. «Je pense qu’il est incon­test­a­ble ici dans cette salle que l’é­co­no­mie de char­ge­ment joue un rôle très important dans le trans­port de mar­chan­di­ses et que nous devons en même temps tout mett­re en œuvre pour que les mar­chan­di­ses restent sur le rail et que la sécu­ri­té soit garantie.»

Le con­seil­ler fédé­ral Rösti a éga­le­ment évo­qué la décis­i­on pro­vi­so­i­re du Tri­bu­nal admi­nis­tra­tif fédé­ral. Celle-ci réta­blit l’ef­fet sus­pen­sif qui avait été reti­ré par la décis­i­on. Le con­seil­ler fédé­ral Rösti con­sidè­re ce répit comme une occa­si­on bien­ve­nue pour tra­vail­ler à la mise en œuvre des mesu­res déci­dées et cla­ri­fier les incer­ti­tu­des rela­ti­ves à la ques­ti­on de la responsa­bi­li­té. Avec le pos­tu­lat Stor­ni 25.3177, le Con­seil fédé­ral a éga­le­ment reçu du Con­seil natio­nal le man­dat de dress­er un état des lieux de la situa­ti­on régle­men­tai­re en matiè­re de sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Le con­seil­ler fédé­ral Rösti a décla­ré à ce sujet : «Je pense que le pos­tu­lat offre une base pour exami­ner éga­le­ment les ques­ti­ons rela­ti­ves à la responsa­bi­li­té. […] À ce niveau, il dev­rait être pos­si­ble de pour­suiv­re la col­la­bo­ra­ti­on pour garan­tir la sécu­ri­té et le main­ti­en du trans­port de mar­chan­di­ses par rail.»

Vous pou­vez lire ici l’in­té­gra­li­té du bul­le­tin du débat du Con­seil des États sur l’in­ter­pel­la­ti­on 25.4146 du con­seil­ler aux États Josef Dittli.
 
Dis­cus­sion con­tro­ver­sée sur la garan­tie du niveau de pre­sta­ti­ons chez CFF Cargo

Avec les moti­ons 25.4147 de la con­seil­lè­re aux États Eva Her­zog et 25.4409 de la CTT‑E, le Con­seil des États a débat­tu de la «garan­tie du niveau des pre­sta­ti­ons de CFF Cargo, y com­pris le main­ti­en d’un réseau cen­tral dans le trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses». Ces inter­ven­ti­ons deman­dent au Con­seil fédé­ral de fixer diver­ses exi­gen­ces aux CFF pour la péri­ode de pre­sta­ti­ons 2026 à 2029. Le débat au Con­seil des États s’est con­cen­tré sur trois points : les con­tri­bu­ti­ons finan­ciè­res de la Con­fé­dé­ra­ti­on, l’a­mé­lio­ra­ti­on de l’ef­fi­ca­ci­té et donc les points de des­ser­te des­ser­vis par CFF Cargo, ainsi que les aug­men­ta­ti­ons de prix pro­por­ti­onnées à l’a­ve­nir. En accord avec la majo­ri­té de la CTT‑E, Eva Her­zog a reti­ré le pre­mier point de sa motion

La con­seil­lè­re aux États Esther Fried­li a pris la paro­le pour jus­ti­fier la pro­po­si­ti­on mino­ri­taire visa­nt à reje­ter le point deux de la moti­on 25.4409. Sa con­clu­si­on : « Je vous deman­de de lais­ser pas­ser un peu de temps afin que la nou­vel­le loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses puis­se être mise en œuvre. Dans un ou deux ans, nous pour­rons alors voir si elle a évo­lué dans la bonne direc­tion. Mais notre mino­ri­té esti­me qu’il n’est pas judi­cieux d’in­ter­ve­nir à nou­veau dès maintenant. »

Le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti s’est expri­mé comme suit lors du débat : «Nous avons défi­ni les points de des­ser­te dans la con­ven­ti­on de pre­sta­ti­ons, les prix ont été fixés con­trac­tu­el­le­ment, et le cadre est donc en fait tel que le Par­le­ment l’a défi­ni lors de l’ex­amen de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Je vous deman­de donc de ne pas inter­ve­nir dans la mise en œuvre et de lais­ser le con­cept fon­c­tion­ner dans un pre­mier temps, sach­ant que nous exi­ge­ons de CFF Cargo qu’el­le ne subis­se plus de per­tes dans tous ces domaines.»

Le Con­seil des États a approu­vé la pro­po­si­ti­on mino­ri­taire con­cer­nant le point deux de la moti­on 25.4409 par 21 voix cont­re 15 et a adop­té le point trois de la moti­on par 21 voix cont­re 19. Le Con­seil natio­nal doit enco­re déli­bé­rer sur ces pro­jets en tant que deu­xiè­me chambre.

Vous pou­vez lire ici l’in­té­gra­li­té du bul­le­tin du débat du Con­seil des États sur les moti­ons 25.4147 et 25.4409.

La deu­xiè­me chambre adop­te la moti­on rela­ti­ve à l’a­li­men­ta­ti­on et à la liqui­di­té du FIF

Avec la moti­on 25.3953 «Garan­tir l’a­li­men­ta­ti­on et les liqui­di­tés du fonds d’in­fra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re», la CTT‑E a char­gé le Con­seil fédé­ral de prend­re les mesu­res appro­priées pour amé­lio­rer et aug­men­ter l’a­li­men­ta­ti­on et la liqui­di­té du Fonds d’in­fra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re (FIF).

Con­for­mé­ment à la prise de posi­ti­on du Con­seil fédé­ral, le Dépar­te­ment fédé­ral de l’en­vi­ron­ne­ment, des trans­ports, de l’é­ner­gie et de la com­mu­ni­ca­ti­on a déci­dé d’ex­ami­ner et de hié­rar­chiser les pro­jets d’ex­ten­si­on pré­vus dans le cadre du pro­jet « Trans­ports 45 ». Il con­vi­ent en outre de cla­ri­fier com­ment la situa­ti­on finan­ciè­re du BIF peut être garan­tie à moyen terme. Le Con­seil fédé­ral ne tien­dra comp­te que des mesu­res qui n’af­fec­tent pas le paquet de mesu­res d’al­lè­ge­ment bud­gé­tai­re 27 et le frein à l’endettement.

Le Con­seil des États avait déjà adop­té la moti­on 25.3953 lors de la ses­si­on d’au­t­om­ne 2025 (cli­quez ici pour con­sul­ter le bul­le­tin offi­ci­el). Le Con­seil natio­nal a suivi la pre­miè­re chambre et a éga­le­ment adop­té la moti­on le 11 décembre 2025.

Les colosses d’acier ont-ils fait leur temps en tant que moteurs de l’économie ?

Les colosses d’acier ont-ils fait leur temps en tant que moteurs de l’économie ?

L’an­née tou­che bien­tôt à sa fin. On aime­rait tant pou­voir annon­cer de bon­nes nou­vel­les à l’appro­che des fêtes. Mal­heu­reu­se­ment, il n’est pas faci­le de tirer des con­clu­si­ons posi­ti­ves de l’ana­ly­se du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses en 2025. Au con­trai­re, les mau­vai­ses nou­vel­les se suc­cè­dent. Il faut se poser la ques­ti­on de l’im­portance future de ces colos­ses d’a­cier qui, année après année, trans­portent des mil­li­ons de ton­nes de mar­chan­di­ses d’un point A à un point B.


Les enjeux:

  • Plus de mar­chan­di­ses signi­fie plus de trans­ports, mais seu­le­ment sur le papier
  • La liste des exemp­les néga­tifs est longue
  • Les objec­tifs de déve­lo­p­pe­ment dura­ble de la Suis­se sont en jeu
  • Les excep­ti­ons con­fir­ment la règle
  • Agir au lieu de capituler

Plus de mar­chan­di­ses signi­fie plus de trans­ports, mais seu­le­ment sur le papier

Une éco­no­mie en plei­ne crois­sance ent­raî­ne néces­saire­ment une aug­men­ta­ti­on des beso­ins en matiè­re de trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, les mar­chan­di­ses sup­p­lé­men­tai­res doi­vent être ache­mi­nées d’une maniè­re ou d’une autre jus­qu’au con­som­ma­teur final. Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est indis­pensable à cet égard ; aujour­d’hui déjà, il ache­mi­ne chaque année des mil­li­ons de ton­nes de mar­chan­di­ses de A à B dans le respect du climat.

Selon les pré­vi­si­ons de l’Of­fice fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al (ARE) dans le cadre de ses per­spec­ti­ves de trans­port pour 2050, il faut s’at­tendre à une aug­men­ta­ti­on de 31 % du tra­fic mar­chan­di­ses d’ici 2050. Pen­dant cette péri­ode, la part des mar­chan­di­ses trans­por­tées par rail dev­rait pas­ser de 37 à 39 %. Les déve­lo­p­pe­ments actuels dans le domaine du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses vont à l’en­cont­re de ces per­spec­ti­ves et des inten­ti­ons poli­ti­ques clai­res en la matiè­re : bien que la deman­de de trans­port de mar­chan­di­ses aug­men­te, le rail ne cesse de perd­re des parts de marché.

La liste des exemp­les néga­tifs est longue

La sup­pres­si­on pré­ma­tu­rée de la chaus­sée rou­lan­te (Rola) illus­tre par­fai­te­ment cette ten­dance à la baisse. Le 11 décembre 2025, celle-ci a effec­tué son der­nier tra­jet entre Fri­­bourg-en-Bris­­gau et Nova­ra (IT). La liste des exemp­les néga­tifs simi­lai­res est longue. Citons par exemp­le la sup­pres­si­on de huit ter­minaux pour le trans­port com­bi­né, les aug­men­ta­ti­ons de prix par­fois dis­pro­por­ti­onnées pra­ti­quées par CFF Cargo en Suis­se ou les régle­men­ta­ti­ons dras­ti­ques et peu fon­dées de l’OFT à la suite de l’ac­ci­dent dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Tout aussi pré­oc­cu­p­an­te est la situa­ti­on désastreu­se de l’in­fra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re alle­man­de pour le trans­port com­bi­né tran­sal­pin non accom­pa­gné. Ces cas appa­rem­ment iso­lés s’ac­cu­mu­lent et con­dui­sent à un déclin insi­dieux et grave du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses, et donc à un trans­fert des trans­ports de la voie fer­rée vers la route.

Les objec­tifs de déve­lo­p­pe­ment dura­ble de la Suis­se sont en jeu

Cet affai­blis­se­ment du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses a éga­le­ment des con­sé­quen­ces gra­ves dans d’au­t­res domain­es. L’ob­jec­tif cli­ma­tique « zéro émis­si­on nette » de la Con­fé­dé­ra­ti­on devi­ent ainsi de plus en plus irré­a­lis­te. De même, la route a depuis long­temps att­eint ses limi­tes de capa­ci­té, comme en témoi­g­ne le nombre immense et expo­nentiel d’heu­res d’embouteillage : en 2024, il dépas­sait les 55 000 heu­res. Aucu­ne amé­lio­ra­ti­on n’est en vue. Au con­trai­re, car les élec­teurs ont clai­re­ment reje­té une aug­men­ta­ti­on de la capa­ci­té en novembre 2024.

Les excep­ti­ons con­fir­ment la règle

De nombreu­ses initia­ti­ves visa­nt à con­trer ces ten­dan­ces néga­ti­ves sont réjouis­san­tes. Le pro­jet Cargo-S-Bahn de rXp Inter­re­gio­Car­go est l’une de ces lueurs d’e­s­poir. Il reprend les élé­ments éprou­vés du trans­port com­bi­né et éli­mi­ne les obs­ta­cles qui le frei­nent. Grâce à un sys­tème simp­le et bien pensé, cette alli­ance inter­sec­to­ri­el­le d’entre­pri­ses soli­des sou­hai­te trans­fé­rer le trans­port de mar­chan­di­ses de la route vers le rail. Dans le domaine du trans­port com­bi­né tran­sal­pin, on fait éga­le­ment de néces­si­té vertu : sous la direc­tion de l’OFT, on ras­sem­ble du per­son­nel trans­fron­ta­lier et on exami­ne des appro­ches inno­van­tes pour sur­mon­ter la situa­ti­on dif­fi­ci­le actu­el­le, carac­té­ri­sée par une infra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re déso­lan­te et des chan­tiers en per­spec­ti­ve en Alle­ma­gne. Il est posi­tif de voir com­ment les acteurs du sec­teur se ser­rent les cou­des et recher­chent des solu­ti­ons de maniè­re pragmatique.

Agir au lieu de capituler

Ulrich Maix­ner, direc­teur géné­ral de la socié­té de trans­port Hoyer, a récem­ment tiré une con­clu­si­on dra­ma­tique dans le jour­nal Zuger Zei­tung con­cer­nant la situa­ti­on du trans­port com­bi­né : « Nous som­mes au bord du gouf­fre ». La situa­ti­on du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses en Suis­se n’est pas enco­re aussi dra­ma­tique. Cepen­dant, le sec­teur ne peut pas se per­mett­re une deu­xiè­me année 2025 avec une accu­mu­la­ti­on simi­lai­re de mau­vai­ses nouvelles.

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Transport transalpin de marchandises : l’objectif de transfert routier-rail s’éloigne

Transport transalpin de marchandises : l’objectif de transfert routier-rail s’éloigne

Le 19 novembre 2025, le Con­seil fédé­ral a publié le «Rap­port sur le trans­fert du tra­fic juil­let 2023 à juin 2025». Ce rap­port con­fir­me la situa­ti­on extrê­me­ment dif­fi­ci­le du tra­fic fer­ro­vi­ai­re com­bi­né de mar­chan­di­ses à tra­vers les Alpes. Le Con­seil fédé­ral entend con­trer ces évo­lu­ti­ons néga­ti­ves par diver­ses mesures.


Les enjeux:

  • Com­man­de de trans­fert obligatoire
  • Objec­tif de plus en plus man­qué, éga­le­ment par la faute d’autrui
  • Le Con­seil fédé­ral passe à l’action
  • Pro­blè­me iden­ti­fié, tâche tou­jours difficile

Com­man­de de trans­fert obligatoire

Avec le man­dat de trans­fert, la Suis­se dis­po­se d’un instru­ment uni­que, ancré dans la Con­sti­tu­ti­on. Celui-ci obli­ge les respons­ables poli­ti­ques à trans­fé­rer le tra­fic mar­chan­di­ses tran­sal­pin vers le rail. L’ob­jec­tif est de pro­té­ger les Alpes et de limi­ter le tra­fic poids lourds dans les val­lées alpines.

Objec­tif de plus en plus man­qué, éga­le­ment par la faute d’autrui

Mal­heu­reu­se­ment, la part des mar­chan­di­ses trans­por­tées par rail n’a cessé de dimi­n­uer ces der­niè­res années. L’ob­jec­tif de trans­fert de 650 000 tra­jets de cami­ons à tra­vers les Alpes sera enco­re lar­ge­ment dépas­sé en 2024, avec 960 000 tra­jets. L’un des prin­ci­paux pro­blè­mes à l’o­ri­gi­ne de cette évo­lu­ti­on est l’é­tat déla­b­ré des infra­struc­tures fer­ro­vi­ai­res dans les pays voi­sins, notam­ment en Alle­ma­gne. Bien que des mesu­res soi­ent pri­ses dans de nombreux end­roits pour remé­dier à ces pro­blè­mes, la moder­ni­sa­ti­on pré­vue dans les années à venir con­tin­uera de nuire à la fia­bi­li­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de marchandises.

Le Con­seil fédé­ral passe à l’action

Dans ce con­tex­te, ce n’est pas seu­le­ment l’é­co­no­mie du trans­port qui est mise à con­tri­bu­ti­on, mais aussi et sur­tout la Con­fé­dé­ra­ti­on. Il est réjouis­sant de con­stater que le Con­seil fédé­ral s’en­ga­ge en faveur de voies d’ac­cès moder­nes et bien amé­na­gées vers les tun­nels de base des nou­vel­les lignes fer­ro­vi­ai­res à tra­vers les Alpes (NLFA). Il sou­hai­te éga­le­ment atté­nuer les effets néga­tifs de la sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te (Rola) par des inci­ta­ti­ons finan­ciè­res et trans­fé­rer les trans­ports con­cer­nés vers le trans­port com­bi­né non accom­pa­gné. Il entend en outre s’en­ga­ger en faveur d’une moder­ni­sa­ti­on rapi­de de l’in­fra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re dans les pays voi­sins, de la mise en place d’i­tin­é­rai­res de con­tour­ne­ment per­for­mants et d’une coor­di­na­ti­on inter­na­tio­na­le des travaux de con­s­truc­tion entre les dif­fér­ents acteurs.

Pro­blè­me iden­ti­fié, tâche tou­jours difficile

L’ob­jec­tif de trans­fert inscrit dans la Con­sti­tu­ti­on est enco­re loin d’êt­re att­eint. Les rai­sons en sont mul­ti­ples. Elles tien­nent prin­ci­pa­le­ment à l’é­tat par­fois déplo­rable de l’in­fra­struc­tu­re fer­ro­vi­ai­re en Alle­ma­gne, qui ent­raî­ne l’an­nu­la­ti­on de près d’un train sur cinq. Dans ce con­tex­te, il faut saluer le fait que le Con­seil fédé­ral se sai­sis­se de la ques­ti­on et pré­sen­te des solu­ti­ons concrètes.

Il res­te­ra tou­te­fois extrê­me­ment dif­fi­ci­le de main­te­nir le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses à un niveau dura­ble dans les années à venir, jus­qu’à ce que les infra­struc­tures étran­gè­res soi­ent moder­ni­sées. Face à ces défis, il est d’au­tant plus cru­cial que le sec­teur du trans­port de mar­chan­di­ses se serre les cou­des et coopè­re étroi­te­ment tant sur le plan poli­tique qu’opé­ra­ti­on­nel. C’est la seule façon d’é­vi­ter d’au­t­res obs­ta­cles inutiles.

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Session d’automne 2025: des dossiers importants mis en route

Session d’automne 2025: des dossiers importants mis en route

Lors de la ses­si­on d’automne 2025, qui s’est tenue du 8 au 26 sep­tembre 2025, les Cham­bres fédé­ra­les ont inscrit à leur ordre du jour divers dos­siers rela­tifs à la poli­tique des trans­ports. L’accent a été mis sur les con­sé­quen­ces finan­ciè­res et struc­tu­rel­les de la sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te (CR ou Rola en alle­mand), sur l’extension de la ligne d’accès NLFA Anvers-Bâle sur la rive gau­che du Rhin, sur le fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re (FIF) et sur le trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses, plus connu sous le nom de Cargo sous ter­rain (CST).

 

Les enjeux:

    • La sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te soulè­ve des questions
    • Le Con­seil natio­nal garan­tit les moy­ens de la poli­tique de transfert
    • L’extension de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gau­che du Rhin à nou­veau débattue
    • Aut­res ques­ti­ons et répon­ses con­cer­nant Cargo sous terrain
    • Le finance­ment et les liqui­di­tés du fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re sont garantis

     

    La suppression de la chaussée roulante soulève des questions

    L’abandon annon­cé de la chaus­sée rou­lan­te fin 2025 prive la Suis­se de l’un des instru­ments cen­traux de sa poli­tique de trans­fert. Quel­que 70 000 tra­jets effec­tués jusqu’ici par rail ris­quent de se repor­ter sur la route, alors même que le pla­fond de 650 000 poids lourds auto­ri­sés par la Con­sti­tu­ti­on fédé­ra­le à tra­ver­ser les Alpes chaque année est déjà lar­ge­ment dépas­sé. Le nombre de poids lourds va donc mas­si­ve­ment aug­men­ter sur les axes de tran­sit cen­traux, ce qui ris­que for­te­ment de créer davan­ta­ge d’embouteillages. Par­al­lè­le­ment, le réseau fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal con­naît des gou­lets d’étranglement, notam­ment en rai­son du piteux état des infra­struc­tures fer­ro­vi­ai­res en Allemagne.

    Dans ce con­tex­te, le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li ainsi que la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen ont dépo­sé les inter­pel­la­ti­ons 25.3540 «Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te?» et 25.3541 «Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée roulante?»

    Le Con­seil fédé­ral a répon­du par écrit à ces ques­ti­ons avant la séan­ce du Con­seil. Glo­ba­le­ment, il esti­me que le ris­que d’un ren­ver­se­ment de ten­dance dans la poli­tique de trans­fert modal est réa­lis­te. Il pré­voit pour les années à venir une aug­men­ta­ti­on du nombre de tra­jets de poids lourds à tra­vers les Alpes par rap­port à aujourd’hui et un dépla­ce­ment du split modal au détri­ment du rail.

    Le pré­si­dent de la VAP, Josef Ditt­li, a remer­cié le Con­seil fédé­ral pour sa prise de posi­ti­on, mais a sou-ligné son man­que de détails. Lui-même et les mem­bres de la VAP aurai­ent notam­ment sou­hai­té con-naît­re l’influence du cent­re de con­trô­le du tra­fic lourd d’Erstfeld sur le tra­fic sup­p­lé­men­tai­re géné­ré par la fer­me­tu­re de la chaus­sée rou­lan­te. Le pré­si­dent de la VAP doute que le tra­fic sup­p­lé­men­tai­re puis­se être géré sans con­sé­quen­ces néga­ti­ves pour les embou­teil­la­ges devant le tun­nel du Got­hard, même avec une explo­ita­ti­on cohé­ren­te de ce potentiel de rétention.

    Le Conseil national garantit les moyens de la politique de transfert

    Avec la moti­on 25.3949 «Assurer les moy­ens de la poli­tique de trans­fert», la Com­mis­si­on des trans-ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal (CTT‑N) a char­gé le Con­seil fédé­ral d’utiliser l’intégralité des fonds libé­rés dans le pla­fond des dépen­ses 2024–2028 par l’abandon de la chaus­sée rou­lan­te, soit envi­ron 50 mil­li­ons de francs, pour pro­mou­voir des mesu­res sup­p­lé­men­tai­res de trans­fert sur le rail du fret tran­sal­pin de 2026 à 2030, et d’entreprendre les démar­ches néces­saires à cet effet. La Com­mis­si­on esti­me que des mesu­res ciblées sont indis­pens­ables pour empê­cher un retour immé-diat au trans­port par la route. Le Con­seil fédé­ral a recom­man­dé le rejet du pro­jet. Le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti décla­re à ce sujet: «Il est important pour moi de men­ti­on­ner que la pro­mo­ti­on accrue du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné tran­sal­pin deman­dée dans la moti­on n’est pas pos­si­ble, ou seu-lement de maniè­re très limi­tée, sans modi­fi­ca­ti­on de la loi. Le sou­ti­en finan­cier au trans­port fer­ro­vi­ai­re tran­sal­pin de mar­chan­di­ses est régi par l’article 8 de la loi sur le trans­fert du trans­port de marchan-dises.»

    Le Con­seil natio­nal a adop­té la moti­on par 123 voix cont­re 70. La VAP salue expres­sé­ment cette dé-cis­i­on, en par­ti­cu­lier dans le con­tex­te du recul quasi géné­ral du volu­me des mar­chan­di­ses trans­por-tées par rail.

    L’extension de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gauche du Rhin à nouveau débattue

    La NLFA a con­sidé­ra­blem­ent aug­men­té la capa­ci­té du trans­port de mar­chan­di­ses à tra­vers les Alpes sur le ter­ri­toire suis­se. Sa prin­ci­pa­le ligne d’accès côté nord, sur la rive droi­te du Rhin en Alle­ma­gne, est cepen­dant déjà surchar­gée et régu­liè­re­ment sujet­te à des per­tur­ba­ti­ons. Les retards pris dans son amé­nage­ment vien­nent enco­re aggra­ver le pro­blè­me. Afin de ren­forcer la rési­li­ence du sys­tème, il faut donc d’urgence éta­b­lir une deu­xiè­me ligne d’accès à la NLFA côté nord.

    Avec la moti­on 25.3543 «Amé­na­ger le tron­çon Anvers-Bâle pour créer une deu­xiè­me ligne d’accès à la NLFA côté nord et évi­ter le report sur la route du trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses», le con­seil­ler natio­nal Thier­ry Bur­kart a char­gé le Con­seil fédé­ral d’aménager rapi­de­ment la ligne d’accès NLFA An-vers-Bâle sur la rive gau­che du Rhin en tant que deu­xiè­me ligne d’accès côté nord. La Suis­se doit finan­cer inté­gra­le­ment l’adaptation du pro­fil des tun­nels des Vos­ges néces­saire à cet effet et uti­li­ser en prio­ri­té les fonds libé­rés par l’abandon de la chaus­sée rou­lan­te pour les années 2026 à 2028.

    Le Par­le­ment avait déjà con­fié au Con­seil fédé­ral, par les moti­ons 20.3003 (2020) et 24.3389 (2024), le man­dat visa­nt à faire avan­cer l’aménagement de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gau­che du Rhin entre Metz et Stras­bourg au moyen d’un futur trai­té inter­na­tio­nal et d’un sou­ti­en finan­cier de la Suis­se à l’aménagement du pro­fil d’espace libre. En outre, le Con­seil fédé­ral est d’avis que le cofi­nan-cement ne doit pas se faire par le biais du bud­get géné­ral de la Con­fé­dé­ra­ti­on, mais par le biais du fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re. La VAP par­ta­ge l’avis du Con­seil fédé­ral. Le Con­seil des États a trans­mis la moti­on à la com­mis­si­on com­pé­ten­te pour examen préalable.

    Autres questions et réponses concernant Cargo sous terrain

    Cargo sous ter­rain fait régu­liè­re­ment les gros tit­res dans les médi­as. Avec la loi fédé­ra­le sur le trans-port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses (LTSM), la Con­fé­dé­ra­ti­on a créé les con­di­ti­ons néces­saires à la mise en place d’un sys­tème entiè­re­ment auto­ma­ti­sé de trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses entre les gran­des agglo­mé­ra­ti­ons du Mit­tel­land. Le finance­ment, la con­s­truc­tion et l’exploitation doi­vent être assu­rés par le sec­teur privé.

    Dans l’interpellation 25.3631, le con­seil­ler aux États Hans Wicki a deman­dé au Con­seil fédé­ral de ré-pond­re à diver­ses ques­ti­ons con­cer­nant la suite de la pro­cé­du­re dans le dos­sier CST. Dans sa ré-ponse écri­te du 13 août 2025, le régu­la­teur a indi­qué qu’il avait approu­vé le trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses dans le cadre du plan sec­to­ri­el des trans­ports en juin 2025. Sur la base de diver­ses étu­des, il esti­me que le potentiel de CST pour sou­la­ger d’autres modes de trans­port, en par­ti­cu­lier les rou­tes natio­na­les, est plu­tôt fai­ble, et ne voit actu­el­le­ment aucu­ne néces­si­té d’agir.

    Le financement et les liquidités du fonds d’infrastructure ferroviaire sont garantis

    Avec la moti­on 25.3953, A. Gmür-Schö­nen­ber­ger deman­de au Con­seil fédé­ral de prend­re les mesu­res appro­priées pour amé­lio­rer et aug­men­ter le finance­ment et les liqui­di­tés du FIF. L’objectif de la moti­on est de garan­tir le finance­ment et les liqui­di­tés du FIF afin que les pro­jets déci­dés par le Par­le­ment et les pro­jets futurs puis­sent être réa­li­sés sans retard.

    La CTT des deux Con­seils ainsi que le Con­seil fédé­ral ont recom­man­dé l’adoption du pro­jet. Le Con­seil des États, en tant que pre­miè­re chambre, a accep­té le pro­jet. L’avis du Con­seil fédé­ral rela­tif à l’intervention est dis­po­nible. La VAP rejet­te la moti­on 25.3953, car le Parle-ment s’est déjà pro­non­cé en faveur de la moti­on 25.3949 de la commission.

Coup dur pour le fret ferroviaire

Coup dur pour le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a ordon­né des mesu­res de sécu­ri­té sup­p­lé­men­tai­res pour le fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se en répon­se au rap­port du SESE. Ces mesu­res sont radi­cal­es et ébran­lent les fon­de­ments mêmes du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Les respons­ables poli­ti­ques sont appelés à réa­gir rapi­de­ment et à mett­re immé­dia­te­ment un terme au déclin du fret ferroviaire.


Les enjeux::

  • Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP
  • Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question
  • Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus
  • Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis
  • Les CFF dou­blent la mise
  • Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP

Dans le cadre des deux tables ron­des orga­ni­sées en vue d’élaborer des mesu­res visa­nt à ren­forcer la sécu­ri­té dans le fret fer­ro­vi­ai­re, les mem­bres de l’Association des char­geurs (VAP) ont éga­le­ment sou­mis des pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves. Ils sou­hai­tent ainsi ren­forcer la sécu­ri­té, déjà très éle­vée actu­el­le­ment, du fret fer­ro­vi­ai­re par des mesu­res pro­por­ti­onnées et équi­li­brées, sans pour autant affai­blir la bran­che. Or, c’est pré­cis­é­ment ce qui s’est pro­duit: les nou­vel­les con­di­ti­ons-cad­res nui­sent à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail et ent­raî­nent un retour au trans­port rou­tier sans gain sup­p­lé­men­tai­re en matiè­re de sécu­ri­té. Mais sur­tout, la bran­che est con­s­ter­née par les mesu­res dis­pro­por­ti­onnées et les délais impo­sés. Il est en effet impos­si­ble de mett­re en œuvre les mesu­res dans les délais prévus.

Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question

L’attitude de l’OFT est sur­pren­an­te. En effet, tant le Par­le­ment que la popu­la­ti­on ont régu­liè­re­ment sou­tenu le fret fer­ro­vi­ai­re ces der­niè­res années. Il exis­te p. ex. un man­dat con­sti­tu­ti­on­nel pour le tran­sit tran­sal­pin. Le Par­le­ment a éga­le­ment encou­ra­gé à plu­s­ieurs repri­ses le fret fer­ro­vi­ai­re natio­nal avec la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Par ail­leurs, il est incon­test­a­ble qu’un fret fer­ro­vi­ai­re per­for­mant est néces­saire si la Suis­se veut att­eind­re l’objectif de zéro net d’ici 2050. Enfin, le rejet par la popu­la­ti­on de l’extension des auto­rou­tes mont­re à quel point le trans­fert des mar­chan­di­ses vers le rail est – et res­te­ra – essentiel pour déseng­or­ger les rou­tes. Avec les rest­ric­tions impo­sées par l’OFT, ces objec­tifs s’éloignent de plus en plus.

Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus

Avant que l’OFT ne rende sa décis­i­on, le sec­teur des char­geurs a adres­sé une lett­re à l’autorité com­pé­ten­te pour mett­re en évi­dence l’importance cru­cia­le du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’économie et la néces­si­té pour le légis­la­teur de prend­re de nou­vel­les mesu­res avec dis­cer­ne­ment. La lett­re souli­gnait les ris­ques de per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et la men­ace qui pèse sur l’approvisionnement du pays. Le fait que ces aver­tis­se­ments soi­ent res­tés lett­re morte auprès de l’OFT est incom­pré­hen­si­ble et soulè­ve des questions.

Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis

Le délai extrê­me­ment court impar­ti pour la mise en œuvre des mesu­res sus­ci­te éga­le­ment des fron­ce­ments de sourcils dans l’ensemble du sec­teur. Cel­les-ci doi­vent ent­rer en vigueur à par­tir du 1er jan­vier 2026. Pour des rai­sons pra­ti­ques, ce délai est irré­a­lis­te et incom­pré­hen­si­ble pour le sec­teur. L’OFT rejet­te la responsa­bi­li­té de la solu­ti­on appa­ren­te aux pré­ten­dus pro­blè­mes de sécu­ri­té sur les pro­prié­tai­res de wagons, sans éva­luer suf­fi­sam­ment la ques­ti­on sur le plan tech­ni­que ou éco­no­mi­que. Et ce, bien que l’OFT ait été infor­mé par les acteurs de la bran­che que les capa­ci­tés des ate­liers pour la main­ten­an­ce des wagons de mar­chan­di­ses sont déjà limi­tées aujourd’hui. Les con­sé­quen­ces de cet état de cho­ses n’ont pas été pri­ses en comp­te dans l’ordonnance. De plus, aucu­ne ana­ly­se d’impact (Impact Assess­ments) n’a été réa­li­sée au pré­alable con­cer­nant les mesu­res adop­tées, ce qui est pour­tant la norme dans l’Union euro­pé­en­ne pour les inter­ven­ti­ons éta­ti­ques tel­les que celle de l’OFT. Enfin, les mesu­res pri­ses par l’OFT remet­tent en ques­ti­on les inves­tis­se­ments réa­li­sés dans le passé pour amé­lio­rer la sécu­ri­té et éli­mi­nent de fait toute inci­ta­ti­on à pour­suiv­re dans cette voie à l’avenir.

Les CFF dou­blent la mise

La réac­tion immé­dia­te et eupho­ri­que des Chem­ins de fer fédé­raux suis­ses (CFF) à la com­mu­ni­ca­ti­on de l’OFT est sur­pren­an­te, notam­ment parce qu’elle invo­que une fois de plus le pré­tex­te d’une sécu­ri­té accrue pour jus­ti­fier la pro­chai­ne deman­de de par­ti­ci­pa­ti­on à la responsa­bi­li­té des pro­prié­tai­res de wagons. Cette der­niè­re vient d’être reje­tée par le Par­le­ment fin 2024.

Comp­te tenu notam­ment de la sup­pres­si­on signi­fi­ca­ti­ve des con­trô­les importants des trains avant leur départ par les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF), il est per­mis de se deman­der pour­quoi l’OFT déchar­ge pres­que entiè­re­ment CFF Cargo et les aut­res ETF de leur responsa­bi­li­té dans le cadre de ces mesures.

Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Le fret fer­ro­vi­ai­re est l’un des modes de trans­port les plus sûrs. L’OFT a igno­ré les mesu­res de sécu­ri­té fer­ro­vi­ai­re pro­po­sées par la VAP et éla­bo­rées en con­cer­ta­ti­on avec des comi­tés d’experts euro­pé­ens. Au lieu de cela, il a impo­sé des mesu­res qui rédui­sent con­sidé­ra­blem­ent la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Cette cam­pa­gne tou­che le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses dans une situa­ti­on où les volu­mes de fret fer­ro­vi­ai­re sont en baisse, pra­ti­quement sans excep­ti­on. Il est incon­ce­va­ble que cela se fasse dans l’intérêt des milieux poli­ti­ques et de la popu­la­ti­on. Les acteurs de la bran­che espè­rent que les respons­ables poli­ti­ques et admi­nis­tra­tifs ne lais­se­ront pas cet appel à la vigi­lan­ce res­ter sans répon­se. Sinon, le fret fer­ro­vi­ai­re ris­que fort de ne plus exis­ter que sous forme de trains minia­tures ou au Musée des trans­ports de Lucerne.

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a con­cré­ti­sé les mesu­res annon­cées en vue de ren­forcer la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. L’autorité fédé­ra­le réa­git ainsi au rap­port du Ser­vice suis­se d’enquête de sécu­ri­té (SESE) sur l’accident sur­venu dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025. Elles ébran­lent les fon­de­ments mêmes du fret fer­ro­vi­ai­re et les coûts sup­p­lé­men­tai­res qui en décou­lent sont énor­mes, en par­ti­cu­lier pour les pro­prié­tai­res de wagons. Par ail­leurs, ni ces der­niers ni les ate­liers ne savent clai­re­ment com­ment mett­re en œuvre ces mesu­res dans un délai aussi pro­che. À court terme, cela ris­que d’entraîner des per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et, à moyen terme, la com­pé­ti­ti­vi­té de l’ensemble du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sera con­sidé­ra­blem­ent réduite.


Les enjeux:

  • La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue
  • La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte
  • Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants
  • La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations
  • L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise
  • Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché
  • Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue

Le 11 sep­tembre 2025, l’OFT a com­mu­ni­qué les mesu­res con­crè­tes pri­ses en répon­se au rap­port du SESE. Cette annon­ce fait suite à deux tables ron­des orga­ni­sées par l’OFT avec des repré­sen­tants du sec­teur après la publi­ca­ti­on du rap­port du SESE. L’objectif de ce dia­lo­gue était de défi­nir des mesu­res visa­nt à amé­lio­rer enco­re la sécu­ri­té déjà éle­vée du fret fer­ro­vi­ai­re. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025.

La sécu­ri­té est éga­le­ment une prio­ri­té abso­lue pour les mem­bres de la VAP. Il est tou­te­fois faux et dan­ge­reux de sug­gé­rer une sécu­ri­té abso­lue. Il con­vi­ent de mett­re en balan­ce les avan­ta­ges de mesu­res sup­p­lé­men­tai­res et plus rest­ric­ti­ves avec les coûts sup­p­lé­men­tai­res qu’elles ent­raî­nent et de prend­re une décis­i­on réflé­chie. Il faut noter ce faisant que les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT sont sus­cep­ti­bles d’amenuiser la sécu­ri­té dans l’ensemble du trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, ces mesu­res et les coûts exor­bi­tants asso­ciés ent­raî­ne­ront à moyen terme un trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route, qui est beau­coup plus dangereuse.

La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte

La VAP con­sidè­re qu’il est de son devoir d’évaluer la pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té des mesu­res pour le sec­teur en géné­ral et pour les pro­prié­tai­res de wagons en par­ti­cu­lier. En outre, les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re doi­vent sup­port­er les coûts des mesu­res de maniè­re aussi équi­ta­ble que pos­si­ble. Cela con­cer­ne prin­ci­pa­le­ment les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) dans leur rôle de trans­por­teurs, les pro­prié­tai­res de wagons et les explo­itants d’infrastructures. Le niveau élevé de sécu­ri­té ne pour­ra être main­tenu et amé­lio­ré qu’à con­di­ti­on que tou­tes les par­ties impli­quées s’acquittent de leurs obli­ga­ti­ons. En effet, ce ne sont pas des mesu­res iso­lées, mais leur multi­tu­de et leur inter­ac­tion qui garan­tis­sent la sécu­ri­té de l’ensemble du système.

Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants

Avec ces nou­vel­les mesu­res, l’OFT impo­se aux pro­prié­tai­res de wagons des obli­ga­ti­ons dis­pro­por­ti­onnées par rap­port aux aut­res acteurs. La réduc­tion sub­stan­ti­el­le des inter­val­les de main­ten­an­ce, en par­ti­cu­lier, aura un impact mas­sif sur la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses et la ren­ta­bi­li­té des ent­re­pri­ses. En effet, les inter­val­les de main­ten­an­ce impo­sés par l’OFT ent­raî­ne­ront une réduc­tion extrê­me­ment importan­te, qui n’a pas enco­re pu être quan­ti­fiée de maniè­re défi­ni­ti­ve, de la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses. À court terme, cette mesu­re ent­raî­ne donc des gou­lets d’étranglement dans le sec­teur des char­geurs, qui ris­quent de com­pro­mett­re la sécu­ri­té d’approvisionnement du pays. Ce sujet a sou­vent été abor­dé en amont et à l’occasion des tables ron­des, mais il a éton­n­am­ment peu influen­cé la prise de décis­i­on de l’OFT.

À moyen terme, les mesu­res adop­tées con­tin­ue­ront de nuire à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route et accé­lé­re­ront for­te­ment le trans­fert du rail vers la route. Et tout cela à un moment où le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est déjà sou­mis à une forte pres­si­on sur de nombreux fronts. Ces con­sé­quen­ces sont en tota­le con­tra­dic­tion avec la volon­té d’augmenter le fret fer­ro­vi­ai­re, qui a une fois de plus été expri­mée au Par­le­ment avec l’adoption de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT vont à l’encontre de cette volonté.

La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations

Pour la VAP, il n’est aujourd’hui pas pos­si­ble de pré­voir com­ment les mesu­res pour­ront être mises en œuvre dans le délai extrê­me­ment court qui reste avant leur entrée en vigueur. En effet, les ent­re­pri­ses char­gées de la main­ten­an­ce man­quent déjà aujourd’hui de capa­ci­tés, de res­sour­ces et de com­po­sants. Cette situa­ti­on va enco­re s’aggraver à la suite des mesu­res pri­ses par l’OFT. Il est à cra­ind­re que les wagons de mar­chan­di­ses restent non seu­le­ment plus sou­vent, mais sur­tout plus long­temps dans les ent­re­pri­ses de main­ten­an­ce qu’auparavant. À cela s’ajoute le fait que le nombre de trans­ports de wagons vides à desti­na­ti­on et en pro­ven­an­ce des ate­liers aug­m­en­te­ra con­sidé­ra­blem­ent. Une fois enco­re, ce sont sur­tout les ent­re­pri­ses de char­ge­ment qui en res­sen­ti­ront les effets dans un pre­mier temps, car elles devront faire appel à davan­ta­ge de wagons pour trans­por­ter la même quan­ti­té de mar­chan­di­ses. En con­sé­quence, à moyen terme, de plus en plus de char­geurs dev­rai­ent se détour­ner du fret fer­ro­vi­ai­re et ache­mi­ner leurs mar­chan­di­ses par la route.

L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses étant inté­g­ré à l’échelle euro­pé­en­ne, les effets des mesu­res pri­ses par l’OFT ne s’arrêtent pas aux fron­tiè­res natio­na­les. Les pro­prié­tai­res de wagons hors de Suis­se peu­vent dif­fi­ci­le­ment déter­mi­ner si l’un de leurs wagons de mar­chan­di­ses loués cir­cu­le sur les voies suis­ses, car les cli­ents dis­po­sent libre­ment des wagons dis­po­nibles dans le cadre de l’interopérabilité. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT dev­rai­ent avoir pour con­sé­quence que les pro­prié­tai­res de wagons ne des­ser­vi­ront plus le mar­ché suis­se, ou alors uni­quement avec des flot­tes entre­te­nues spé­cia­le­ment pour ce pays. Cela ent­raî­ne­ra une char­ge admi­nis­tra­ti­ve sup­p­lé­men­tai­re qui fera grim­per les coûts et rédui­ra l’attractivité du fret ferroviaire.

Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché

Les pro­prié­tai­res de wagons doi­vent sup­port­er à eux seuls pres­que entiè­re­ment le finance­ment des coûts, indé­pen­dam­ment des char­ges orga­ni­sa­ti­on­nel­les sup­p­lé­men­tai­res en forte aug­men­ta­ti­on et qui ne sont pas enco­re défi­nies à ce jour. L’OFT n’a impo­sé aucu­ne mesu­re aussi radi­cale aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) en tant que trans­por­teurs ni aux explo­itants d’infrastructures. Cela est sur­pren­ant, car il n’existe aucu­ne rai­son plau­si­ble de les responsa­bi­li­ser moins que les pro­prié­tai­res de wagons. Sur ce sujet éga­le­ment, des mesu­res con­crè­tes ont été pré­sen­tées pour les deux acteurs à l’occasion des tables rondes.

Comme pour tou­tes les par­ties con­cer­nées, il est clair pour la VAP qu’après un acci­dent comme celui du tun­nel de base du Saint-Got­hard, qui a ent­raî­né des coûts con­sidé­ra­bles – heu­reu­se­ment uni­quement finan­ciers –, il est impos­si­ble de pas­ser sim­ple­ment à l’ordre du jour. Mais il est éga­le­ment vrai que les pro­prié­tai­res de wagons ont tou­jours beau­coup inves­ti et con­ti­nuent d’investir davan­ta­ge dans la sécu­ri­té de leurs wagons de mar­chan­di­ses. Par le passé déjà, ils ont mis en œuvre chaque année des mesu­res effi­caces pour un mon­tant de 40 mil­li­ons d’euros. Dès le début, la VAP, en tant que voix des pro­prié­tai­res de wagons, a pré­co­ni­sé des mesu­res qui aurai­ent enco­re ren­for­cé le niveau de sécu­ri­té déjà élevé du rail tout en ten­ant comp­te des prin­cipes de pro­por­ti­on­na­li­té, de via­bi­li­té et de faisabilité.

Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

Ces mesu­res ont des con­sé­quen­ces dra­ma­ti­ques pour la bran­che des char­geurs. Il n’est pas enco­re pos­si­ble d’évaluer de maniè­re défi­ni­ti­ve les con­sé­quen­ces et les coûts pour le fret fer­ro­vi­ai­re, car le sys­tème est trop com­ple­xe et les mesu­res déci­dées trop com­pli­quées. Il est tou­te­fois déjà clair aujourd’hui que le fret fer­ro­vi­ai­re tel que nous le con­nais­si­ons jusqu’à pré­sent va être pro­fon­dé­ment bouleversé.

À court terme, ce sont les pro­prié­tai­res de wagons qui devront sup­port­er les coûts plus éle­vés de main­ten­an­ce et d’acheminement vers les ate­liers. À moyen terme, cepen­dant, ces mesu­res auront un impact extrê­me­ment néga­tif sur le fret fer­ro­vi­ai­re. En effet, en rai­son de l’augmentation des coûts, d’autres ent­re­pri­ses trans­por­te­ront à l’avenir leurs mar­chan­di­ses par la route plu­tôt que par le rail. La sécu­ri­té n’en sera pas ren­for­cée, bien au con­trai­re: le trans­port rou­tier, plus acci­den­to­gè­ne, ren­dra le trans­port de mar­chan­di­ses glo­ba­le­ment moins sûr.

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Accords bilatéraux III: la Suisse doit participer à l’avenir du fret ferroviaire

Accords bilatéraux III: la Suisse doit participer à l’avenir du fret ferroviaire

Avec le man­dat de négo­cia­ti­on défi­ni­tif, le Con­seil fédé­ral a donné le signal de départ des accords bila­té­raux III. Les négo­cia­ti­ons sur les accords bila­té­raux III ont débu­té le 18 mars 2024. À la VAP, nous sou­te­nons les efforts du man­dat dans le domaine du trans­port ter­rest­re. La Suis­se doit pou­voir par­ti­ci­per au remo­del­age pro­fond du sys­tème de fret ferroviaire.

Les enjeux:

  • Sta­bi­li­ser les rela­ti­ons entre la Suis­se et l’UE
  • Le man­dat prend en comp­te les crain­tes des CFF et des syndicats
  • La VAP se féli­ci­te de la pour­suite du dialogue
  • Fédé­rer les forces favor­ables au rail en tant que mode de trans­port de l’avenir

 

Stabiliser les relations entre la Suisse et l’UE

Lors de sa séan­ce du 8 mars 2024, le Con­seil fédé­ral a adop­té le man­dat de négo­cia­ti­on avec l’Union euro­pé­en­ne (UE). Les négo­cia­ti­ons sur ce vaste train de dis­po­si­ti­ons ont pour but de sta­bi­li­ser et de déve­lo­p­per les rela­ti­ons bila­té­ra­les entre la Suis­se et l’Union euro­pé­en­ne. Elles ont débu­té le 18 mars 2024. Dans son man­dat, le Con­seil fédé­ral a repris une série de recom­man­da­ti­ons, parmi les­quel­les l’ouverture du mar­ché du sec­teur de l’électricité, la pré­ser­va­ti­on du modè­le de coopé­ra­ti­on dans le domaine des trans­ports ter­res­tres et le main­ti­en des tarifs doua­ni­ers dans le sec­teur agri­co­le. Les aut­res recom­man­da­ti­ons repri­ses con­cer­nent entre aut­res l’immigration, la pro­tec­tion des salai­res et des élé­ments institutionnels.

Le mandat prend en compte les craintes des CFF et des syndicats

Dans son «Rap­port sur les résul­tats de la con­sul­ta­ti­on du pro­jet de man­dat de négo­cia­ti­on entre la Suis­se et l’Union euro­pé­en­ne con­cer­nant la sta­bi­li­sa­ti­on et le déve­lo­p­pe­ment de leurs rela­ti­ons», le Con­seil fédé­ral con­sta­te que le modè­le des coopé­ra­ti­ons CFF reste pos­si­ble dans le domaine du trans­port fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs, que la Suis­se pour­ra con­tin­uer de déci­der de l’attribution de sil­lons et que les règles con­cer­nant le trans­port inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs ne doi­vent pas affec­ter la qua­li­té suis­se du trans­port public fer­ro­vi­ai­re. Le Con­seil fédé­ral garan­tit par ail­leurs dans son man­dat de négo­cia­ti­on l’intégration tarifai­re, l’horaire caden­cé ainsi que le trans­fert de la route au rail. Le dia­lo­gue règle­men­tai­re entre la Suis­se et l’UE dans le domaine des finan­ces va reprend­re. Le Con­seil fédé­ral dis­si­pe ainsi les crain­tes inju­s­ti­fiées des CFF et des syn­di­cats envers les «forces obscu­res» de la concurrence.

La VAP se félicite de la reprise du dialogue

Dans notre prise de posi­ti­on du 12 février 2024, nous, à la VAP, nous féli­ci­ti­ons que le gou­ver­ne­ment – notam­ment l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) et le Dépar­te­ment de l’environnement, des trans­ports, de l’énergie et de la com­mu­ni­ca­ti­on (DETEC) – con­ti­nue à s’efforcer, en dépit du blo­ca­ge poli­tique existant entre la Suis­se et l’UE, de faire avan­cer par étapes réa­lis­tes ce dos­sier clé pour le sec­teur fer­ro­vi­ai­re. En fin de comp­te, une ouver­tu­re du mar­ché offre à la Suis­se des chan­ces inté­res­san­tes tel­les qu’une garan­tie de l’interopérabilité, davan­ta­ge de force d’innovation et une per­for­mance plus éle­vée. Dans ce con­tex­te, nous sou­te­nons éga­le­ment la révi­si­on de la loi sur les chem­ins de fer et nous féli­ci­tons qu’il y ait déjà des pro­po­si­ti­ons de modi­fi­ca­ti­ons con­crè­tes à l’échelon de l’ordonnance.

Nous con­sidé­rons tout par­ti­cu­liè­re­ment la réa­li­sa­ti­on de l’adhésion à l’ERA, qui inter­vi­en­dra dans la foulée de l’aboutissement des négo­cia­ti­ons, comme la pro­chai­ne étape importan­te pour la Suis­se. En effet, l’ERA a créé spé­cia­le­ment pour la Suis­se le sta­tut d’expert, selon lequel les experts suis­ses peu­vent d’ores et déjà par­ti­ci­per aux orga­nes de l’ERA sur le déve­lo­p­pe­ment des spé­ci­fi­ca­ti­ons com­mu­nes. Par ail­leurs, la Suis­se reprend depuis des années sys­té­ma­ti­quement les règles de la direc­ti­ve sur l’interopérabilité et de la direc­ti­ve sur la sécu­ri­té de l’UE. Glo­ba­le­ment, la Suis­se est très dési­reu­se de s’assurer dura­blem­ent et dans les meil­leurs délais l’accès au sec­teur fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en en deven­ant un membre à part entiè­re de l’ERA – et donc de non seu­le­ment col­la­bo­rer, mais aussi par­ti­ci­per à la prise de décisions.

Nous sou­te­nons le pré­sent man­dat de négo­cia­ti­on dans le domaine des trans­ports ter­res­tres. L’ouverture du mar­ché dans le domaine du trans­port inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs, qui attend depuis des années d’être mise en œuvre, est de notre point de vue néces­saire et offre, mal­gré les rest­ric­tions impo­sées, des chan­ces pour des déve­lo­p­pe­ments inté­res­sants. La pro­cé­du­re d’intégration des élé­ments insti­tu­ti­on­nels dans les accords sec­to­ri­els est défen­da­ble sur la base de nos expé­ri­en­ces pas­sées en matiè­re de déve­lo­p­pe­ment juri­di­que si elle inclut la par­ti­ci­pa­ti­on des experts suisses.

Fédérer les forces favorables au rail en tant que mode de transport de l’avenir

Grâce à l’innovation, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses doit récup­é­rer des parts de mar­ché – c’est ce que veut l’UE et aussi la Suis­se. Tou­te­fois, il nous fait pour cela des stra­té­gies à long terme et des inves­tis­seurs forts. La sta­bi­li­té est la base indis­pensable de la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le en matiè­re de trans­ports (cf. artic­le du blog «La sta­bi­li­té comme base indis­pensable pour la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le en matiè­re de trans­ports»). L’innovation pour le fret fer­ro­vi­ai­re de demain, avec la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation, est en cours d’élaboration dans l’UE. La Suis­se veut par­ti­ci­per à l’organisation de ce remo­del­age pro­fond du sys­tème de fret fer­ro­vi­ai­re et aux pri­ses de décis­i­ons. Ceci ne sera pos­si­ble de maniè­re effi­cace et dura­ble que si l’on rés­out les diver­gen­ces poli­ti­ques et qu’il y a suf­fi­sam­ment de clar­té sur la coopé­ra­ti­on future. Cela impli­que une réin­té­gra­ti­on de la Suis­se dans le pro­gram­me de recher­che et d’innovation Hori­zon 2020, une actua­li­sa­ti­on de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres entre la Suis­se et l’UE et des accords bila­té­raux sur les lignes en zone fron­ta­liè­re avec nos pays voisins.

La stabilité comme base indispensable pour la coopération internationale en matière de transports

La stabilité comme base indispensable pour la coopération internationale en matière de transports

Une nou­vel­le fois, il a été pos­si­ble de sau­ver le statu quo au sein du Comi­té mixte sur l’accord sur les trans­ports ter­res­tres, en débit de per­spec­ti­ves som­bres. L’UE accor­de une nou­vel­le fois à la Suis­se en 2024 pour la durée d’un an un accès limi­té à OSS, la pla­te­for­me de don­nées de l’ERA. Com­bien de temps la Suis­se veut-elle con­tin­uer à tra­vail­ler avec ces négo­cia­ti­ons tou­jours sur le fil du rasoir?

Les enjeux:

  • Quel est l’objectif pour­suivi par l’Office fédé­ral des transports?
  • Pour­quoi la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le est-elle importante?
  • La Suis­se doit bouger
  • La sta­bi­li­té est cru­cia­le pour résoud­re les tâches qui vont se présenter

 

Quel est l’objectif poursuivi par l’Office fédéral des transports?

Les trains doi­vent pou­voir cir­cu­ler en fran­chis­sant des fron­tiè­res avec aussi peu d’obstacles que pos­si­ble. Le réseau suis­se à voie nor­ma­le con­sti­tue une par­tie cen­tra­le du réseau euro­pé­en interopé­ra­ble (Sin­gle Euro­pean Rail­way Area). Pour que cela soit pos­si­ble, l’OFT adap­te péri­odi­quement les pre­scrip­ti­ons fer­ro­vi­ai­res suis­ses d’ordre supé­ri­eur aux règles euro­pé­en­nes actu­el­les de la direc­ti­ve sur l’interopérabilité et de la direc­ti­ve sur la sécu­ri­té. Dans le domaine de responsa­bi­li­té de la Com­mis­si­on des trans­ports de l’UE (DG MOVE), la Suis­se doit pou­voir agir aux côtés des États mem­bres en tant que par­ten­aire à part entiè­re. Dans cette coopé­ra­ti­on bila­té­ra­le, l’accord sur les trans­ports ter­res­tres joue un rôle cen­tral. La rati­fi­ca­ti­on des accords génè­rera de la sécu­ri­té juri­di­que et de la prévisibilité.

Pourquoi la coopération internationale est-elle importante?

L’UE veut réno­ver inté­gra­le­ment le sys­tème fer­ro­vi­ai­re existant, axé sur l’angle natio­nal, et en faire le mode de trans­port fort de l’avenir. Les trains moder­nes cir­cu­le­ront à l’avenir sans obs­ta­cle en fran­chis­sant les fron­tiè­res sur un réseau fer­ro­vi­ai­re per­for­mant et stan­dar­di­sé. Pour cette trans­for­ma­ti­on en pro­fon­deur, il est néces­saire de repen­ser l’exploitation fer­ro­vi­ai­re dans son inté­gra­li­té et de déve­lo­p­per et d’instaurer de nou­veaux sys­tè­mes stan­dar­di­sés dotés d’interfaces trans­pa­ren­tes. Cela ne pour­ra se faire qu’avec une coor­di­na­ti­on cen­tra­li­sée et une coopé­ra­ti­on trans­na­tio­na­le bien orchestrée. Le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re, entré en vigueur en 2019, con­sti­tuera la base juri­di­que de la démar­che. L’ERA, agence euro­pé­en­ne, est désor­mais responsable de la con­cep­ti­on tech­ni­que de pro­cé­du­res et règles uni­for­mes ainsi que de la ges­ti­on des pro­cé­du­res d’autorisation euro­pé­en­nes. Pour les déve­lo­p­pe­ments néces­saires, l’UE a créé de nou­vel­les orga­ni­sa­ti­ons éten­dues, «Europe’s Rail», dans le cadre d’«Horizon» et les a dotées de moy­ens finan­ciers con­sidé­ra­bles. Les minis­tères, les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res, les asso­cia­ti­ons pro­fes­si­on­nel­les et l’industrie sont invi­tés à par­ti­ci­per acti­ve­ment aux nombreux grou­pes de tra­vail de l’ERJU, com­po­sés du pilier sys­tème et du pilier inno­va­ti­on, et à appor­ter leur exper­ti­se à la con­cep­ti­on du futur sys­tème fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. Le thème du DAC fait du reste lui aussi par­tie inté­gran­te de cette organisation.

La Suisse doit bouger

Au cours de ces 25 der­niè­res années, la Suis­se a repris de nombreux élé­ments du monde fer­ro­vi­ai­re réa­mé­na­gé de l’UE. Grâce à la démons­tra­ti­on de l’équivalence, des étapes importan­tes ont été fran­chies sur le che­min de l’intégration dans le sys­tème fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. La décis­i­on du Con­seil fédé­ral d’interrompre les négo­cia­ti­ons sur un accord insti­tu­ti­on­nel a éga­le­ment eu pour con­sé­quence que dans le sec­teur des trans­ports, aucun déve­lo­p­pe­ment sub­stantiel de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres n’est plus pos­si­ble depuis 2021. La Suis­se doit main­ten­ant choi­sir entre iso­le­ment et coopération.

La stabilité est cruciale pour résoudre les tâches qui vont se présenter

La trans­for­ma­ti­on com­plè­te des chem­ins de fer euro­pé­ens existants, for­te­ment axés sur l’angle natio­nal, en un sys­tème de trans­port com­plet moder­ne et per­for­mant néces­si­te un effort com­mun et coor­don­né – faire cava­lier seul pour­rait avoir de gra­ves con­sé­quen­ces. Ceux qui s’associent à ce pro­ces­sus peu­vent par­ti­ci­per et con­tri­buer à la conception.

La Suis­se doit à pré­sent faire ses «devoirs à la maison»:

  • Éli­mi­ner les dif­fé­rends poli­ti­ques qui l’opposent à l’UE
  • Garan­tir à nou­veau sa par­ti­ci­pa­ti­on péren­ne au pro­gram­me de recher­che «Hori­zon 2020»
  • Actua­li­ser l’accord sur les trans­ports ter­res­tres UE-CH 
    • Mett­re en œuvre le 3epaquet fer­ro­vi­ai­re (ouver­tu­re du mar­ché au moins dans le trans­port inter­na­tio­nal de voyageurs)
    • Com­plé­ter le 4epaquet fer­ro­vi­ai­re (adapt­a­ti­on de l’OCF, adhé­si­on à l’ERA, recon­nais­sance des auto­ri­sa­ti­ons de l’ERA, règle­men­ta­ti­on des com­pé­ten­ces de l’ERA)
  • Réac­ti­ver les accords bila­té­raux sur les itin­é­rai­res des opé­ra­ti­ons frontalières

Les trans­ports et la logis­tique sont trans­na­ti­on­aux. La migra­ti­on pré­vue vers la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation des chem­ins de fer exige d’une part la volon­té de pro­cé­der à des chan­ge­ments pro­fonds et, d’autre part des inves­tis­se­ments importants. Les deux ne seront pos­si­bles de maniè­re effi­cace et dura­ble que si l’on a suf­fi­sam­ment de clar­té sur la coopé­ra­ti­on future.

 

Marco Rosso: «L’innovation dans le fret contribue à améliorer la qualité de vie et peut en même temps fonctionner de manière rentable.»

Marco Rosso: «L’innovation dans le fret contribue à améliorer la qualité de vie et peut en même temps fonctionner de manière rentable.»

VAP: Com­ment voyez-vous la rela­ti­on entre le fret fer­ro­vi­ai­re et CST dans l’avenir? Marco Rosso: Le rail et CST sont deux sys­tè­mes qui se com­plè­tent. CST coopè­re avec tous les modes de trans­port pour absor­ber con­join­te­ment la future crois­sance du fret, esti­mée à 30 % d’ici 2050, de maniè­re inno­van­te et dura­ble. Sach­ant que CST ne con­vi­ent pas à tous les trans­ports, l’entreprise sou­ti­ent par les tech­no­lo­gies nou­vel­les et le numé­ri­que les modè­les com­mer­ciaux du rail, des trans­por­teurs rou­tiers et d’autres acteurs de la logis­tique. Seu­les des coopé­ra­ti­ons (enca­drées par les règles de la con­cur­rence) per­mettront de garan­tir l’interopérabilité parmi les dif­fér­ents modes et ent­re­pri­ses de trans­port. C’est pour­quoi CST pré­voit de se rac­cor­der au che­min de fer, à la route, au bateau, au fret aéri­en et à d’autres sys­tè­mes enco­re. Au niveau des hubs CST, il y aura des rac­cor­de­ments mul­ti­mo­daux, notam­ment aussi un rac­cor­de­ment au che­min de fer. Lors de la phase de con­s­truc­tion, dès 2026 et jusqu’en 2045, CST uti­li­se­ra des trans­ports fer­ro­vi­ai­res d’un volu­me de 2000 trains de mar­chan­di­ses par an et sera ainsi un cli­ent important du rail. L’infrastructure ne dev­rait-elle pas être réa­li­sée par l’État? L’exploitation dans les tun­nels, de même que l’exploitation des ter­minaux et du premier/dernier kilo­mèt­re serai­ent alors libres et sou­mi­ses à la concurrence? CST est un sys­tème qui ne fon­c­tion­ne que comme un tout, parce que l’ensemble des pro­ces­sus sont gérés de bout en bout. Ce n’est qu’ainsi que les mar­chan­di­ses de détail pour­ront att­eind­re leur desti­na­ti­on de maniè­re fia­ble et dans les temps. Le sys­tème doit pour cette rai­son être géré par une seule et même ins­tance et pou­voir être rac­cor­dé à tou­tes les pla­te­for­mes par­ten­aires. CST a été dès le départ pla­ni­fié et conçu comme un pro­jet éma­n­ant du sec­teur privé. Comp­te tenu de ce con­cept de finance­ment, il est pos­si­ble et important d’avancer rapi­de­ment, et ce sans peser sur le bud­get fédé­ral. On comp­te aussi parmi les inves­tis­seurs d’importants futurs cli­ents. Ils aident à déve­lo­p­per le sys­tème pour qu’il soit adap­té au mar­ché. La Con­fé­dé­ra­ti­on a recon­nu qu’il ne serait pas effi­cace qu’elle agis­se elle-même comme con­s­truc­teur, mais qu’il est pré­fé­ra­ble qu’elle se limi­te à poser les con­di­ti­ons-cad­res léga­les. Avec des busi­ness plans éla­bo­rés avec soin, des prix con­cur­rentiels et s’appuyant sur la large base d’investisseurs qui porte le pro­jet, CST mont­re que l’innovation dans le fret con­tri­bue à amé­lio­rer la qua­li­té de vie dans les vil­les comme à la cam­pa­gne et peut en même temps fon­c­tion­ner de maniè­re ren­ta­ble. Quels sont à votre avis les prin­ci­paux défis ren­con­trés par votre projet? Un pro­jet de cette natu­re pré­sen­te les défis les plus divers, par exemp­le dans le domaine de la pla­ni­fi­ca­ti­on, des lois, du droit de l’environnement, des finan­ces et de la poli­tique. Ce qui distin­gue CST est le modè­le de l’innovation col­la­bo­ra­ti­ve, qui intèg­re tou­tes les par­ties pren­an­tes. Le pro­jet abor­de les défis de maniè­re prag­ma­tique et par étapes. Com­ment comp­tez-vous orga­nis­er un premier/dernier kilo­mèt­re non discriminatoire? La non-dis­cri­mi­na­ti­on a fait dès le départ par­tie de la pla­ni­fi­ca­ti­on de notre sys­tème, sans que la loi ne l’exige. Nous appli­quons de bout en bout la règle sui­van­te: tous ont accès au sys­tème pour le même prix et pour la même pre­sta­ti­on. Mais nous allons enco­re plus loin en déve­lo­pp­ant par exemp­le la logis­tique urbai­ne de CST sur un mode par­ten­ari­al et col­la­bo­ra­tif et en étant ouverts à toute col­la­bo­ra­ti­on avec des par­ten­aires de peti­te ou de gran­de tail­le, parmi les­quels des ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res et la Poste. Ici aussi, notre prin­ci­pe est l’innovation col­la­bo­ra­ti­ve, que nous pra­ti­quons quo­ti­di­en­ne­ment. Quel sont le prin­ci­pal avan­ta­ge ou plus gran­de moti­va­ti­on qu’apporte CST à la popu­la­ti­on suisse? Le prin­ci­pal effet de CST sera l’augmentation de la qua­li­té de vie pour tous les habi­tants et habi­tan­tes de la Suis­se. Nous mon­tre­rons com­ment la logis­tique du futur peut être dura­ble, com­ment faire dis­pa­raît­re le tra­fic lourd de la route grâce à un regrou­pe­ment inter­entre­pri­se des char­geurs et un pre­mier tri dans le tun­nel, ou com­ment pas­ser sous un bouchon pour assurer l’approvisionnement en mar­chan­di­ses ou com­ment tirer au mieux parti des res­sour­ces en matiè­re d’émissions de CO2, de bruit, etc. L’espace en sur­face, qui est pré­cieux, doit en pre­mier lieu reve­nir à la popu­la­ti­on. CST faci­li­te le déve­lo­p­pe­ment de l’infrastructure comme celui des éner­gies renou­vel­ables en Suis­se. CST est un moteur d’innovation finan­cé par des fonds pri­vés qui ser­vi­ra l’économie suis­se et appor­te­ra davan­ta­ge de qua­li­té de vie dans les vil­les et les vil­la­ges en garan­tis­sant la sécu­ri­té de l’approvisionnement et donc la pro­spé­ri­té en Suis­se. Y a‑t-il des points que nous devri­ons à votre avis com­mu­ni­quer à nos membres? Il va y avoir des ori­en­ta­ti­ons et des dis­cus­sions décisi­ves, par­ti­cu­liè­re­ment dans le con­tex­te des débats poli­ti­ques sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Nous som­mes fer­me­ment con­vain­cus qu’en adop­tant une atti­tu­de entre­pre­neu­ria­le, nous pour­rons effi­ca­ce­ment con­tri­buer à faire de la Suis­se au 21e siè­cle un excel­lent site éco­no­mi­que offrant une qua­li­té de vie éle­vée, y com­pris pour les géné­ra­ti­ons futures. Nous y tra­vail­lons avec ent­housi­as­me et implication.
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