La VAP promouvoit le fret ferroviaire.

La VAP Asso­cia­ti­on des char­geurs s’en­ga­ge en faveur de con­di­ti­ons-cad­res adap­tées au mar­ché et d’un sys­tème fer­ro­vi­ai­re suis­se pour le trans­port de mar­chan­di­ses per­for­mant. Thè­mes actuels:

SECTEUR DU FRET

  • Com­ment con­ce­voir l’a­ve­nir du trans­port de mar­chan­di­ses?
  • Qu’est-ce qui fait bouger le sec­teur du fret?
  • Un aper­çu des acteurs du fret ferroviaire.

RÉSEAU

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons uti­les sur les voies fer­rées, leur orga­ni­sa­ti­on et l’ac­cès au réseau.

FINANCEMENT

Infor­ma­ti­ons sur les aides finan­ciè­res et les taxes dans le trans­port de marchandises.

SITES

Tout sur le char­ge­ment libre, les ter­minaux, les instal­la­ti­ons de voies de rac­cor­de­ment ou enco­re les hubs logis­ti­ques mul­ti­mo­daux.

INTEROPÉRABILITÉ

La VAP s’en­ga­ge à har­mo­nis­er les con­di­ti­ons-cad­res afin que les trains puis­sent cir­cu­ler sans dif­fi­cul­té sur les réseaux fer­ro­vi­ai­res européens.

DURABILITÉ

Pour un ave­nir clair­voy­ant, il con­vi­ent de con­ce­voir dif­fér­ents domain­es de maniè­re durable.

Innovation

Com­ment pou­vons-nous faire avan­cer l’in­no­va­ti­on dans le trans­port de marchandises?

EXPLOITATION

En faveur d’une con­cur­rence loya­le, nous vou­lons uti­li­ser la force de tous les modes de trans­port et les com­bi­ner de maniè­re opti­ma­le. Car c’est ainsi que le tra­jet sera plus court – et plus éco­no­mi­que – pour chacun d’ent­re nous.

ÉVÉNEMENTS

Vous trou­verez ici des infor­ma­ti­ons com­plé­men­tai­res et de la docu­men­ta­ti­on sur nos mani­fes­ta­ti­ons Forum Fret Fer­ro­vi­ai­re, notre Assem­blée géné­ra­le et autres.

Accords bilatéraux III: la Suisse doit participer à l’avenir du fret ferroviaire

Accords bilatéraux III: la Suisse doit participer à l’avenir du fret ferroviaire

Avec le man­dat de négo­cia­ti­on défi­ni­tif, le Con­seil fédé­ral a donné le signal de départ des accords bila­té­raux III. Les négo­cia­ti­ons sur les accords bila­té­raux III ont débu­té le 18 mars 2024. À la VAP, nous sou­te­nons les efforts du man­dat dans le domaine du trans­port ter­rest­re. La Suis­se doit pou­voir par­ti­ci­per au remo­del­age pro­fond du sys­tème de fret ferroviaire.

Les enjeux:

  • Sta­bi­li­ser les rela­ti­ons entre la Suis­se et l’UE
  • Le man­dat prend en comp­te les crain­tes des CFF et des syndicats
  • La VAP se féli­ci­te de la pour­suite du dialogue
  • Fédé­rer les forces favor­ables au rail en tant que mode de trans­port de l’avenir

 

Stabiliser les relations entre la Suisse et l’UE

Lors de sa séan­ce du 8 mars 2024, le Con­seil fédé­ral a adop­té le man­dat de négo­cia­ti­on avec l’Union euro­pé­en­ne (UE). Les négo­cia­ti­ons sur ce vaste train de dis­po­si­ti­ons ont pour but de sta­bi­li­ser et de déve­lo­p­per les rela­ti­ons bila­té­ra­les entre la Suis­se et l’Union euro­pé­en­ne. Elles ont débu­té le 18 mars 2024. Dans son man­dat, le Con­seil fédé­ral a repris une série de recom­man­da­ti­ons, parmi les­quel­les l’ouverture du mar­ché du sec­teur de l’électricité, la pré­ser­va­ti­on du modè­le de coopé­ra­ti­on dans le domaine des trans­ports ter­res­tres et le main­ti­en des tarifs doua­ni­ers dans le sec­teur agri­co­le. Les aut­res recom­man­da­ti­ons repri­ses con­cer­nent entre aut­res l’immigration, la pro­tec­tion des salai­res et des élé­ments institutionnels.

Le mandat prend en compte les craintes des CFF et des syndicats

Dans son «Rap­port sur les résul­tats de la con­sul­ta­ti­on du pro­jet de man­dat de négo­cia­ti­on entre la Suis­se et l’Union euro­pé­en­ne con­cer­nant la sta­bi­li­sa­ti­on et le déve­lo­p­pe­ment de leurs rela­ti­ons», le Con­seil fédé­ral con­sta­te que le modè­le des coopé­ra­ti­ons CFF reste pos­si­ble dans le domaine du trans­port fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs, que la Suis­se pour­ra con­tin­uer de déci­der de l’attribution de sil­lons et que les règles con­cer­nant le trans­port inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs ne doi­vent pas affec­ter la qua­li­té suis­se du trans­port public fer­ro­vi­ai­re. Le Con­seil fédé­ral garan­tit par ail­leurs dans son man­dat de négo­cia­ti­on l’intégration tarifai­re, l’horaire caden­cé ainsi que le trans­fert de la route au rail. Le dia­lo­gue règle­men­tai­re entre la Suis­se et l’UE dans le domaine des finan­ces va reprend­re. Le Con­seil fédé­ral dis­si­pe ainsi les crain­tes inju­s­ti­fiées des CFF et des syn­di­cats envers les «forces obscu­res» de la concurrence.

La VAP se félicite de la reprise du dialogue

Dans notre prise de posi­ti­on du 12 février 2024, nous, à la VAP, nous féli­ci­ti­ons que le gou­ver­ne­ment – notam­ment l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) et le Dépar­te­ment de l’environnement, des trans­ports, de l’énergie et de la com­mu­ni­ca­ti­on (DETEC) – con­ti­nue à s’efforcer, en dépit du blo­ca­ge poli­tique existant entre la Suis­se et l’UE, de faire avan­cer par étapes réa­lis­tes ce dos­sier clé pour le sec­teur fer­ro­vi­ai­re. En fin de comp­te, une ouver­tu­re du mar­ché offre à la Suis­se des chan­ces inté­res­san­tes tel­les qu’une garan­tie de l’interopérabilité, davan­ta­ge de force d’innovation et une per­for­mance plus éle­vée. Dans ce con­tex­te, nous sou­te­nons éga­le­ment la révi­si­on de la loi sur les chem­ins de fer et nous féli­ci­tons qu’il y ait déjà des pro­po­si­ti­ons de modi­fi­ca­ti­ons con­crè­tes à l’échelon de l’ordonnance.

Nous con­sidé­rons tout par­ti­cu­liè­re­ment la réa­li­sa­ti­on de l’adhésion à l’ERA, qui inter­vi­en­dra dans la foulée de l’aboutissement des négo­cia­ti­ons, comme la pro­chai­ne étape importan­te pour la Suis­se. En effet, l’ERA a créé spé­cia­le­ment pour la Suis­se le sta­tut d’expert, selon lequel les experts suis­ses peu­vent d’ores et déjà par­ti­ci­per aux orga­nes de l’ERA sur le déve­lo­p­pe­ment des spé­ci­fi­ca­ti­ons com­mu­nes. Par ail­leurs, la Suis­se reprend depuis des années sys­té­ma­ti­quement les règles de la direc­ti­ve sur l’interopérabilité et de la direc­ti­ve sur la sécu­ri­té de l’UE. Glo­ba­le­ment, la Suis­se est très dési­reu­se de s’assurer dura­blem­ent et dans les meil­leurs délais l’accès au sec­teur fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en en deven­ant un membre à part entiè­re de l’ERA – et donc de non seu­le­ment col­la­bo­rer, mais aussi par­ti­ci­per à la prise de décisions.

Nous sou­te­nons le pré­sent man­dat de négo­cia­ti­on dans le domaine des trans­ports ter­res­tres. L’ouverture du mar­ché dans le domaine du trans­port inter­na­tio­nal de voy­a­ge­urs, qui attend depuis des années d’être mise en œuvre, est de notre point de vue néces­saire et offre, mal­gré les rest­ric­tions impo­sées, des chan­ces pour des déve­lo­p­pe­ments inté­res­sants. La pro­cé­du­re d’intégration des élé­ments insti­tu­ti­on­nels dans les accords sec­to­ri­els est défen­da­ble sur la base de nos expé­ri­en­ces pas­sées en matiè­re de déve­lo­p­pe­ment juri­di­que si elle inclut la par­ti­ci­pa­ti­on des experts suisses.

Fédérer les forces favorables au rail en tant que mode de transport de l’avenir

Grâce à l’innovation, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses doit récup­é­rer des parts de mar­ché – c’est ce que veut l’UE et aussi la Suis­se. Tou­te­fois, il nous fait pour cela des stra­té­gies à long terme et des inves­tis­seurs forts. La sta­bi­li­té est la base indis­pensable de la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le en matiè­re de trans­ports (cf. artic­le du blog «La sta­bi­li­té comme base indis­pensable pour la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le en matiè­re de trans­ports»). L’innovation pour le fret fer­ro­vi­ai­re de demain, avec la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation, est en cours d’élaboration dans l’UE. La Suis­se veut par­ti­ci­per à l’organisation de ce remo­del­age pro­fond du sys­tème de fret fer­ro­vi­ai­re et aux pri­ses de décis­i­ons. Ceci ne sera pos­si­ble de maniè­re effi­cace et dura­ble que si l’on rés­out les diver­gen­ces poli­ti­ques et qu’il y a suf­fi­sam­ment de clar­té sur la coopé­ra­ti­on future. Cela impli­que une réin­té­gra­ti­on de la Suis­se dans le pro­gram­me de recher­che et d’innovation Hori­zon 2020, une actua­li­sa­ti­on de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres entre la Suis­se et l’UE et des accords bila­té­raux sur les lignes en zone fron­ta­liè­re avec nos pays voisins.

L’avenir appartient au trafic combiné

L’avenir appartient au trafic combiné

Quel est l’avenir des ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se? C’est – entre aut­res – de cette ques­ti­on que s’entretiendra la VAP dans sa dou­ble inter­view avec Peter Knaus, direc­teur de la Bünd­ner Güter­bahn (Che­min de fer de fret des Gri­sons) appar­ten­ant aux Chem­ins de fer rhé­ti­ques (RhB) et Peter Lug­in­bühl, direc­teur de l’exploitation du che­min de fer Mat­ter­horn-Gott­hard (MGBahn). Lors de leur débat, les experts par­lent d’exploitation pro­pre et d’externalisation, d’autofinancement, d’innovation, de con­cur­rence et d’une fle­xi­bi­li­sa­ti­on du trans­port ferroviaire.

 

Mon­sieur Lug­in­bühl, à la MGBahn, la logis­tique de fret fer­ro­vi­ai­re est exter­na­li­sée. Pourquoi?

Peter Lug­in­bühl: Sach­ant que nos acti­vi­tés tour­nent essen­ti­el­le­ment autour du tou­ris­me, notre prio­ri­té est la mobi­li­té des per­son­nes. Le trans­port de mar­chan­di­ses repré­sen­te envi­ron 2 % du résul­tat d’exploitation glo­bal du domaine du ser­vice public. En 2011, nous avons déci­dé, pour le trans­port de mar­chan­di­ses, de nous con­cen­trer sur le trans­port fer­ro­vi­ai­re. Nous avons con­fié la responsa­bi­li­té des inter­faces en amont et en aval vis-à-vis du cli­ent à Alpin Cargo SA en tant que presta­tai­re géné­ra­lis­te de ser­vices logis­ti­ques. Nous pou­vons ainsi tous deux nous con­cen­trer sur nos com­pé­ten­ces clés: nous som­mes respons­ables du trans­port par rail, Alpin Cargo de l’interface avec le cli­ent, ce qui eng­lo­be donc aussi le der­nier kilo­mèt­re. À Zer­matt, par exemp­le, la dis­tri­bu­ti­on fine est assu­rée par des véhi­cu­les élec­tri­ques et des calèches.

Peter Lug­in­bühl est direc­teur de l’exploitation de la MGBahn

Dans quel­le mesu­re cette exter­na­li­sa­ti­on est-elle un atout?

Peter Lug­in­bühl: Ce modè­le d’exploitation a fait ses preu­ves dans notre situa­ti­on de départ, avec une ent­re­pri­se de tail­le limi­tée où la con­tri­bu­ti­on du trans­port de mar­chan­di­ses au résul­tat glo­bal est assez mode­s­te. Du point de vue des cli­ents de fret, c’est éga­le­ment idéal.

Si c’était à refai­re, opte­riez-vous enco­re pour l’externalisation?

Peter Lug­in­bühl: Oui. Notre modè­le d’exploitation fon­c­tion­ne très bien. Néan­mo­ins, tous les cinq ans, nous le réétu­dio­ns et fai­sons le point. Par la tail­le, nous ne repré­sen­tons qu’environ un quart de la Bünd­ner Güter­bahn des RhB. Cela n’a donc aucun sens d’assurer nous-mêmes l’exploitation.

Mon­sieur Knaus, vous exploi­tez vous-même le sec­teur du fret fer­ro­vi­ai­re. Com­ment se pré­sen­te cette explo­ita­ti­on propre?

Peter Knaus: Nous avons reçu des man­dats de la part du can­ton des Gri­sons, notam­ment celui d’offrir le ser­vice public. Aupa­ra­vant, on for­çait lit­té­ra­le­ment les ent­re­pri­ses de trans­port à uti­li­ser le rail. Aujourd’hui, c’est dif­fé­rent. Nous trans­por­tons les mar­chan­di­ses par rail dans la mesu­re où cela est éco­no­mi­quement rai­sonnable. Pour nous et nos cli­ents, cela débou­che sur une situa­ti­on gag­nant-gag­nant. Pour les cour­tes distances ou le der­nier kilo­mèt­re, nous col­la­bo­rons avec des ent­re­pri­ses de trans­port rou­tier. Nous éch­an­ge­ons régu­liè­re­ment avec ces par­ten­aires com­mer­ciaux lors de notre pla­te­for­me de trans­port annuel­le et par des cont­acts personnels.

À votre avis, quels sont les incon­vé­ni­ents de votre modèle?

Peter Knaus: Un inves­tis­se­ment énor­me en ter­mes de temps, de moy­ens et d‘argent pour le maté­ri­el rou­lant de l’entreprise. Pre­nons un exemp­le: l’ensemble de notre parc de wagons, soit envi­ron 320 wagons, est équi­pé de freins à vide. Or, pour des rai­sons stra­té­giques, les RhB ont déci­dé d’équiper tous les wagons de freins à air com­pri­mé d’ici 2040. Con­for­mé­ment à notre stra­té­gie 2023–2030, nous allons moder­nis­er la moi­tié du parc et renou­ve­ler l’autre moi­tié, car c’est l’option la plus économique.

Selon quels cri­tères clés le mode de trans­port est-il choi­si chez vous?

Peter Lug­in­bühl: Nous som­mes con­vain­cus que bien que le rail soit opti­mal pour tou­tes les mar­chan­di­ses, il ne l’est pas autant pour tou­tes. Nous trans­por­tons actu­el­le­ment entre Viège et Zer­matt envi­ron 40 à 50 % des mar­chan­di­ses par rail. Les atouts de celui-ci par rap­port à la route sont ses gran­des capa­ci­tés et sa gran­de dis­po­ni­bi­li­té et fia­bi­li­té. Nous pou­vons garan­tir l’heure exac­te d’arrivée à Zer­matt à 99 %. Pour chaque mode de trans­port, il faut éva­luer quel est le meil­leur split modal éco­no­mi­quement et éco­lo­gi­quement parlant.

Peter Knaus: Les cami­ons sont eux aussi de plus en plus éco­lo­gi­ques. Cela signi­fie par con­sé­quent que les rou­tes con­ti­nuent d’être bien fré­quen­tées. Le can­ton se réjouit de la sup­pres­si­on de chaque cami­on sur la route, ce qui con­tri­bue à rédui­re les embou­teil­la­ges du tra­fic individuel.

Peter Knaus, responsable du tra­fic mar­chan­di­ses de la Bünd­ner Güterbahn

Quels sont les pro­duits les plus adap­tés au rail, pour les­quels y a‑t-il enco­re un potentiel de croissance?

Peter Knaus: Les mar­chan­di­ses pour les longues distances tri­bu­tai­res de la pon­c­tua­li­té et de la fia­bi­li­té, par exemp­le les den­rées ali­men­tai­res. Il en va de même pour le cour­ri­er, les colis et les mar­chan­di­ses en vrac, qui doi­vent être liv­rés dans les délais. Les expé­di­ti­ons à dates fixes, que nous trans­por­tons à par­tir de 4 heu­res du matin. Les ordu­res et les maté­riaux recy­clés doi­vent être enle­vés dans les 24 heu­res. Les maté­riaux de con­s­truc­tion comme le ciment ou le sel con­vi­en­nent éga­le­ment très bien au trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. De plus, nous ache­mi­nons une quan­ti­té extrê­me­ment importan­te de gru­mes, envi­ron 95 %, vers Tira­no. Nous som­mes pré­des­ti­nés à cela, car les droits de doua­ne aussi sont plus éco­no­mi­ques qu’avec un cami­on. Nous trans­por­tons la plu­part des mar­chan­di­ses en trans­port com­bi­né, sauf les gru­mes et les mar­chan­di­ses en vrac. Le trans­port com­bi­né recè­le un grand potentiel pour l’avenir. Dans notre domaine, je vois un potentiel dans le trans­port des pellets.

Peter Lug­in­bühl: Nous avons des prio­ri­tés de pro­duits très simi­lai­res à cel­les des RhB. Il n’y a que le bois que nous ne trans­por­tons pas. À cela vient s’ajouter chez nous du mazout en gran­des quan­ti­tés. Par ail­leurs, nous trans­por­tons beau­coup de baga­ges pour la desti­na­ti­on tou­ris­tique de Zer­matt. Au cours des der­niè­res décen­nies, les expé­di­ti­ons sont deve­nues plus peti­tes, notam­ment en rai­son de la vente par correspondance.

Si je vous dis fia­bi­li­té et pon­c­tua­li­té: que vous évo­quent ces mots-clés?

Peter Lug­in­bühl: En tant qu’entreprise de trans­port fer­ro­vi­ai­re de peti­te tail­le, nous som­mes par­fai­te­ment à même de garan­tir la sta­bi­li­té et la pon­c­tua­li­té. 95 % de nos cli­ents ou plus sont extrê­me­ment satis­faits de notre fia­bi­li­té. Dans le sys­tème de fret fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en ou suis­se, la situa­ti­on est très dif­fé­ren­te. À ce niveau, la pon­c­tua­li­té est un énor­me pro­blè­me. Le sec­teur doit enco­re amé­lio­rer plu­s­ieurs cho­ses dans ce domaine et deve­nir un par­ten­aire plus fiable.

Peter Knaus: Je suis d’accord. Nous som­mes extrê­me­ment pon­c­tuels, en par­ti­cu­lier pour les trans­ports de den­rées ali­men­tai­res ou les expé­di­ti­ons à dates fixes. Lors­que nous tra­vail­lons avec les gran­des ent­re­pri­ses, il devi­ent plus dif­fi­ci­le de respec­ter les délais sou­hai­tés. Pour le pro­jet de trans­port WEF, par exemp­le, nous éti­ons tri­bu­tai­res de four­nis­seurs de la voie nor­ma­le. Si les con­teneurs n’arrivent pas à temps chez nous à Land­quart, nous ne pour­rons pas non plus les liv­rer à temps à Davos. Cela pose un gros pro­blè­me à nos cli­ents, car les cré­neaux horai­res attri­bués au WEF doi­vent impé­ra­ti­ve­ment être respectés.

Quel­le évo­lu­ti­on con­sta­tez-vous dans la production?

Peter Lug­in­bühl: Actu­el­le­ment, nous avons enco­re une pro­duc­tion mixte, où nous tra­vail­lons prin­ci­pa­le­ment avec des trains de mar­chan­di­ses entiers. Nous nous éloi­gnons de plus en plus de l’idée d’accrocher des wagons de mar­chan­di­ses aux trains de voy­a­ge­urs. D’une part, les nou­veaux trains auto­mo­teurs et les capa­ci­tés de nos voies fer­rées ne répon­dent plus à ces exi­gen­ces. D’autre part, nous per­dons des sur­faces logis­ti­ques pour le trans­bor­de­ment. Nous nous con­cen­tre­rons de plus en plus sur les trains de mar­chan­di­ses complets.

Peter Knaus: Sur le réseau prin­ci­pal, nous fai­sons cir­cu­ler 52 trains de mar­chan­di­ses purs par jour. Les nou­veaux trains à cou­pla­ge auto­ma­tique ne sont con­çus que pour se dépla­cer eux-mêmes. La quan­ti­té de trains de mar­chan­di­ses nous per­met à elle seule de con­ser­ver une cer­taine fle­xi­bi­li­té. Pour les expé­di­ti­ons à date fixe, nous avons des horai­res annu­els fixes, tout est pla­ni­fié. Nous n’avons plus de tra­fic mixte qu’en direc­tion d’Arosa et de la Ber­ni­na, car dans ces deux cas, les sil­lons ne suf­fi­sent pas pour les trains de mar­chan­di­ses purs.

À pro­pos de sil­lons: quels sont les pro­blè­mes que vous ren­cont­rez à cet égard?

Peter Knaus: Pen­dant la jour­née, c’est le tra­fic régio­nal de voy­a­ge­urs qui donne la cadence chez nous. Nous devons nous y adap­ter. Il en va de même pour les trains de pres­ti­ge comme le Gla­cier-Express et le Ber­ni­na-Express. Nos cré­neaux horai­res les plus fle­xi­bles sont ceux qui vont de 4 h à 6 h 30. À par­tir de 21 heu­res, ce sont les travaux pré­do­mi­nent, et nous ne pou­vons cir­cu­ler que de maniè­re très limi­tée. Les RhB et le can­ton nous sou­ti­en­nent bien en matiè­re de sil­lons et impli­quent les dif­fér­ents grou­pes d’intérêt.

Peter Lug­in­bühl: En ce qui con­cer­ne les sil­lons, je vois quat­re pro­blè­mes. Pre­miè­re­ment, la ren­ta­bi­li­té. Les sil­lons que nous sou­hai­tons nous voir attri­buer sont sou­vent occu­p­és par des trains tou­ris­ti­ques, qui ont une ren­ta­bi­li­té plus éle­vée. Deu­xiè­me­ment, l’autofinancement. Nous avons des inves­tis­se­ments énor­mes et de gros pro­blè­mes de finance­ment. Nous appor­tons une con­tri­bu­ti­on importan­te à la sécu­ri­té d’approvisionnement de notre région. Troi­siè­me­ment, la fle­xi­bi­li­té que per­met la vites­se. Nous ne pou­vons pas réa­gir aussi rapi­de­ment aux chan­ge­ments de l’offre qu’une ent­re­pri­se de trans­port peut le faire. Qua­triè­me­ment, la capa­ci­té d’innovation. Nous pro­dui­sons tou­jours comme il y a 30 ans. Je suis curieux de voir si nous pour­rons réel­le­ment nous trans­for­mer grâce à la digitalisation.

Quels sont les cas de bon­nes pra­ti­ques dont vous et les aut­res pou­vez tirer des enseignements?

Peter Lug­in­bühl: À mes yeux, la dis­tri­bu­ti­on fine sur le der­nier kilo­mèt­re est un modè­le de réus­si­te. Notre par­ten­aire fait les cho­ses de telle sorte que de plus en plus de cli­ents vien­nent, jus­tem­ent parce qu’il est si fle­xi­ble. Enfin, je con­sidè­re que l’élimination des ordu­res ména­gè­res est un modè­le com­mer­cial pas­si­on­nant du point de vue éco­lo­gi­que et économique.

Peter Knaus: L’exemple du chan­ge­ment de mode de trans­port des bois­sons illus­tre à mon avis très bien cela. Depuis plus de 40 ans, l’entreprise Val­ser trans­por­te ses bois­sons de Vals à Unter­vaz via Ilanz. Le trans­bor­de­ment effec­tué tôt le matin à Ilanz sur le quai géné­rait d’importantes émis­si­ons sono­res. C’est alors qu’est née l’idée d’effectuer le trans­bor­de­ment avec des cais­ses mobi­les. En col­la­bo­ra­ti­on avec la socié­té mère, Coca-Cola, et le can­ton, nous avons fait l’acquisition de cais­ses mobi­les adap­tées. Cel­les-ci se sont avé­rées très effi­caces. Dans un ave­nir pro­che, nous les trans­porte­rons même au moyen de cami­ons élec­tri­ques avec remor­que. Nous avons à cet effet obtenu, en dia­lo­gue avec le can­ton et la poli­ce, une auto­ri­sa­ti­on spé­cia­le pour les remor­ques sur le tra­jet Schnaus-Ilanz. Le seul point d’achoppement reste pour l’instant le rem­bour­se­ment de la RPLP dans le tra­fic com­bi­né route-rail. Ce rem­bour­se­ment est enco­re lié à la RPLP. Dans l’avenir, celle-ci devra être cou­plée au trans­port com­bi­né. Il fau­dra que le cadre légal évolue.

Quel­les sont les inno­va­tions qui feront leurs preu­ves dans le fret fer­ro­vi­ai­re au cours des années à venir?

Peter Knaus: Les power­packs, c’est-à-dire les bat­te­ries mon­tées sur les wagons de mar­chan­di­ses, me sem­blent être une solu­ti­on dura­ble. Ceux-ci peu­vent être uti­li­sés comme source d’énergie pour les con­teneurs réf­ri­gé­rés, mais aussi pour les travaux de con­s­truc­tion dans les tun­nels. Nous avons même équi­pé des wagons à parois coulis­san­tes de power­packs moder­nes. Nous avons éga­le­ment fait de grands pro­grès dans le domaine du track­ing des wagons de mar­chan­di­ses. Désor­mais, nous savons où se trou­vent les wagons de mar­chan­di­ses, à quel­le vites­se ils rou­lent, quel est le niveau des bat­te­ries, quel­les sont les tempé­ra­tures dans les con­teneurs fri­go­ri­fi­ques, etc. Nous pou­vons exploi­ter ces don­nées dans un sys­tème de pla­ni­fi­ca­ti­on numé­ri­que. Nous avons éga­le­ment déjà réflé­chi à un sys­tème Uber pour les mar­chan­di­ses en vrac. Ce serait très inno­vant, mais le point d’achoppement est cette fois le prix de revi­ent et les par­ten­aires appropriés.

Peter Lug­in­bühl: Le fret fer­ro­vi­ai­re exis­te­ra enco­re dans 30 à 50 ans. Pour cela, nous devons nous éloi­g­ner des sys­tè­mes rigi­des que nous avons actu­el­le­ment. En com­men­çant par les super­s­truc­tures des wagons, en pas­sant par les pro­ces­sus logis­ti­ques rigi­des de trans­bor­de­ment des mar­chan­di­ses ou de ges­ti­on des wagons, jusqu’à la fle­xi­bi­li­té des wagons. Par­tout, il y a un potentiel d’innovation pour répond­re aux exi­gen­ces futures.

À quel­les con­di­ti­ons pour­ra-t-on mett­re en œuvre ces innovations? 

Peter Knaus: Je suis membre du comi­té d’experts de l’OFT pour les inno­va­tions tech­ni­ques. La Con­fé­dé­ra­ti­on est très ouver­te à cet égard et sou­ti­ent les inno­va­tions qui apportent des avan­ta­ges dur­a­bles. Le can­ton des Gri­sons est éga­le­ment très ouvert aux inno­va­tions et les sou­ti­ent autant que pos­si­ble lorsqu’elles pré­sen­tent un inté­rêt éco­no­mi­que et écologique.

Peter Lug­in­bühl: Dans le trans­port régio­nal de voy­a­ge­urs, il a fallu qu’un acteur éco­no­mi­que privé comme Goog­le fasse pres­si­on pour que les cho­ses bougent. Cela nous ferait pro­ba­blem­ent du bien à nous aussi. Il serait pas­si­on­nant qu’un acteur tiers du mar­ché fasse pression.

Que pen­sez-vous des pla­te­for­mes de don­nées inté­g­rées à l’échelle européenne?

Peter Knaus: Une situa­ti­on de départ pas­si­on­nan­te pour les acteurs du trans­port de mar­chan­di­ses, et pas seu­le­ment sur le rail. Le déve­lo­p­pe­ment qui con­di­ti­onne ces pla­te­for­mes recè­le bien des dif­fi­cul­tés, et je ne suis pas sûr que tout le monde met­trait ses don­nées à dis­po­si­ti­on. À l’heure actu­el­le, nos cli­ents peu­vent voir où se trou­vent les moy­ens de char­ge­ment à l’aide de trackings. Cela per­met par exemp­le à un cli­ent de trans­port de pétro­le d’organiser plus effi­ca­ce­ment sa pla­ni­fi­ca­ti­on et la nôtre. J’apprécierais notam­ment une plus gran­de con­ti­nui­té avec nos cli­ents en matiè­re de char­ge­ment du bois.

Peter Lug­in­bühl: Il fau­drait équi­per les wagons de dis­po­si­tifs de géo­lo­ca­li­sa­ti­on. Ce n’est qu’ensuite que nous pour­ri­ons fran­chir d’autres étapes en direc­tion de l’échange de don­nées, y com­pris entre les dif­fér­ents modes de trans­port. À la MGBahn, nous réflé­chis­sons moins à ces ques­ti­ons, car nous som­mes ori­en­tés vers le local.

Quels sont à votre avis les plus grands leviers pour faire pro­gresser le fret ferroviaire?

Peter Lug­in­bühl: Dans la fle­xi­bi­li­sa­ti­on du sys­tème de fret fer­ro­vi­ai­re. Nous ne serons jamais aussi fle­xi­bles que la route. Mais nous devons pou­voir réa­gir plus rapi­de­ment aux beso­ins des cli­ents et exploi­ter les atouts du rail. Le potentiel du trans­port par rail est énor­me. La pres­si­on pour le trans­fert modal vers le rail s’exerce d’elle-même.

Peter Knaus: Il faut cer­tai­ne­ment faire la dif­fé­rence entre les voies métri­ques et les voies nor­ma­les. Nous, les opé­ra­teurs fer­ro­vi­ai­res sur voies métri­ques, avons un réseau de tail­le mode­s­te. En com­pa­rai­son avec les CFF, nous som­mes à même de réa­gir très rapi­de­ment. Un chan­ge­ment de pla­ni­fi­ca­ti­on de deux semain­es est rapi­de par rap­port aux CFF – et lent par rap­port à une ent­re­pri­se de trans­port rou­tier. Celui-ci modi­fie sa pla­ni­fi­ca­ti­on en quel­ques jours. Plus nous avons d’argent, plus nous pou­vons inves­tir rapi­de­ment dans des véhi­cu­les moteurs et des wagons de mar­chan­di­ses ou moder­nis­er la flot­te, et plus nous pour­ri­ons réa­gir avec fle­xi­bi­li­té aux sou­haits de nos clients.

Dans quel­le mesu­re une con­cur­rence accrue entre les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re modi­fierait-elle la dyna­mi­que du mar­ché du fret ferroviaire? 

Peter Lug­in­bühl: Plus de con­cur­rence, plus de dyna­mis­me. Cepen­dant, le seuil d’entrée sur notre mar­ché est très élevé pour les nou­veaux acteurs. Pour exploi­ter un che­min de fer de mar­chan­di­ses, il faut un véhi­cu­le moteur aux règles et un maté­ri­el rou­lant coû­teux. Or c’est une tout autre paire de man­ches que d’acheter un cami­on pour quel­ques cen­tai­nes de mil­liers de francs. Des exemp­les comme Rail­ca­re ou La Poste mont­rent que la con­cur­rence con­duit à l’innovation et à une pres­si­on sur les prix.

Peter Knaus: La con­cur­rence fait du bien et inci­te à se déve­lo­p­per. Les respons­ables de Rail­ca­re ont un très bon con­cept de logis­tique de trans­port, ils com­bi­nent la route et le rail avec leur pro­pre flot­te. Les ent­re­pri­ses con­cur­ren­tes sur le rail sont elles aussi tri­bu­tai­res de sil­lons libres. Elles ne peu­vent pas sim­ple­ment démar­rer dès qu’elles ont ter­mi­né leur char­ge­ment. En ter­mes de prix, les petits opé­ra­teurs de fret fer­ro­vi­ai­re ont l’avantage de devoir prend­re en comp­te des frais géné­raux moins élevés.

Que pen­sez-vous de la VAP et que recom­man­de­riez-vous à notre association?

Peter Knaus: J’ai tou­jours eu un bon cont­act avec le secré­tai­re géné­ral, Frank Fur­rer. J’ai diri­gé le pro­jet de logis­tique de trans­port du Cent­re colis régio­nal d’Untervaz. Je tra­vail­lais en très étroi­te col­la­bo­ra­ti­on avec la VAP, qui était un membre indé­pen­dant et très pré­cieux du pro­jet. Je trouve que les éch­an­ges avec Frank Fur­rer, Jürg Lüt­scher et d’autres repré­sen­tants de la VAP qui apportent leur point de vue de char­geurs sont con­s­truc­tifs et passionnants.

Peter Lug­in­bühl: Jusqu’à récem­ment, je ne savais pas que cette asso­cia­ti­on exis­tait. Ma recom­man­da­ti­on serait que vous fas­siez mieux con­naît­re votre asso­cia­ti­on auprès des ent­re­pri­ses de trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, je trouve que ce que fait la VAP est génial.

Qu’est-ce qui n’a pas enco­re été dit?

Peter Lug­in­bühl: Cet ent­re­ti­en m’a donné de pré­cieu­ses impul­si­ons, merci pour cela.

Peter Knaus: Merci de nous avoir invi­tés à cet ent­re­ti­en et de nous avoir donné l’occasion de nous présenter.

 

À pro­pos de Peter Knaus et de la Bünd­ner Güterbahn

Peter Knaus est responsable du tra­fic mar­chan­di­ses de la Bünd­ner Güter­bahn (sec­teur fret des Chem­ins de fer rhé­ti­ques, RhB). Il repré­sen­te en outre les chem­ins de fer à voie étroi­te au sein de la com­mis­si­on Tra­fic Mar­chan­di­ses (CTM) de l’Union des trans­ports publics (UTP) et fait par­tie du grou­pe d’accompagnement Tra­fic mar­chan­di­ses fer­ro­vi­ai­re de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT). La Bünd­ner Güter­bahn pro­po­se sous l’égide des RhB une large palet­te de solu­ti­ons de trans­port pour les ent­re­pri­ses et les par­ti­cu­liers dans les Gri­sons. Avec son parc de wagons diver­si­fié – com­pren­ant entre aut­res des wagons porte-con­teneurs, des wagons à parois coulis­san­tes et des wagons-citer­nes – elle trans­por­te des mar­chan­di­ses de tou­tes sor­tes. Les points de des­ser­te s’étendent sur l’ensemble du ter­ri­toire gri­son et com­pren­nent d’importants cen­tres indus­tri­els, des cen­tres logis­ti­ques ainsi que des explo­ita­ti­ons agri­co­les. La Bünd­ner Güter­bahn garan­tit ainsi un appro­vi­si­on­ne­ment com­plet en mar­chan­di­ses de la région entiè­re et con­sti­tue un élé­ment indis­pensable de l’infrastructure logis­tique régionale.

À pro­pos de Peter Lug­in­bühl et de la MGBahn

Peter Lug­in­bühl est direc­teur de l’exploitation de la MGBahn depuis 2017. Aupa­ra­vant, ce con­trô­leur de ges­ti­on diplô­mé a tra­vail­lé quel­ques années comme responsable du déve­lo­p­pe­ment de l’entreprise RH aux CFF. La MGBahn gère son tra­fic de fret avec Alpin Cargo SA, une filia­le du grou­pe Plan­zer. Elle offre des ser­vices variés à l’artisanat et au com­mer­ce de la région, dont la manu­ten­ti­on des mar­chan­di­ses, la logis­tique de stocka­ge et les trans­ports, tant par rail que par route. L’approvisionnement en pétro­le repré­sen­te un autre ser­vice important. Sur le der­nier kilo­mèt­re, Alpin Cargo des­sert non seu­le­ment les ent­re­pri­ses, mais aussi les par­ti­cu­liers. Ceux-ci peu­vent faire appel à leurs ser­vices pour les démé­nage­ments, le stocka­ge d’effets ména­gers ainsi que les liv­rai­sons à domic­i­le avec mon­ta­ge et les e‑transports.

 

Satisfaction chez CFF, inquiétude chez CFF Cargo

Satisfaction chez CFF, inquiétude chez CFF Cargo

Les CFF sont en par­fai­te santé. C’est ce que la socié­té a com­mu­ni­qué le 11 mars 2024 en publi­ant son bilan 2023. Seule la filia­le CFF Cargo con­ti­nue à être source d’inquiétude et doit être sou­te­nue finan­ciè­re­ment. Notre avis, à la VAP: Cela ne doit pas reve­nir à sub­ven­ti­on­ner sur le long terme le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Et vu le bilan 2023, la pro­po­si­ti­on d’injecter 1,25 mil­li­ard de CHF est superflue.

Les enjeux:

  • Résul­tats 2023: des béné­fices fri­sant les records
  • La fra­gi­li­té chro­ni­que de CFF Cargo se tra­duit à nou­veau par un déficit
  • Des résul­tats record et des mil­li­ards d’aide: où est la logique?
  • Il faut instau­rer une responsa­bi­li­té entrepreneuriale

 

Résultats 2023: des bénéfices frisant les records

1,3 mil­li­on de voy­a­ge­urs, 269 mil­li­ons de CHF de béné­fices, 9,9 % de recet­tes sup­p­lé­men­tai­res dans le trans­port de voy­a­ge­urs, 92,5 % de trains pon­c­tuels mal­gré 20 000 chan­tiers, un endet­te­ment tombé à 11,3 mil­li­ards de CHF, et finance­ment de tous les inves­tis­se­ments sur le flux de tré­sore­rie: l’exercice 2023 des CFF reg­or­ge de bon­nes nou­vel­les et de super­la­tifs. Pour la pre­miè­re fois depuis l’ère post-covid, les CFF sortent du rouge. Ce résul­tat réjouis­sant est prin­ci­pa­le­ment dû à un nombre record de voy­a­ge­urs et aux béné­fices jute­ux géné­rés par les objets immo­bi­liers des CFF. Il n’est donc pas éton­nant que les respons­ables se mont­rent con­fi­ants pour abor­der l’avenir.

La fragilité chronique de CFF Cargo se traduit à nouveau par un déficit

Dans le sec­teur du fret de la socié­té rena­tio­na­li­sée CFF Cargo, la situa­ti­on finan­ciè­re est net­te­ment moins rose. Cer­tes, le résul­tat 2023 de CFF Cargo Suis­se s’est amé­lio­ré de 148 mil­li­ons de CHF par rap­port à celui de l’exercice pré­cé­dent pour att­eind­re moins 40 mil­li­ons de CF. Mais cela s’explique prin­ci­pa­le­ment par des cor­rec­tions de valeur de 2022. Le volu­me de tra­fic a bais­sé de 7,5 % par rap­port à l’exercice pré­cé­dent. Selon les CFF, les prin­ci­paux fac­teurs ont été la pres­si­on au niveau des prix, le défi­cit struc­tu­rel du TWCI et le refro­idis­se­ment de la conjoncture.

Reste à savoir com­ment chif­frer pré­cis­é­ment ce défi­cit, qua­li­fié de «struc­tu­rel». Dans le débat poli­tique, ces CFF par­lent de 80 à 100 mil­li­ons de CHF, tan­dis que le rap­port de ges­ti­on 2023 fait état de 40 mil­li­ons de CHF. CFF Cargo a‑t-il géné­ré des béné­fices de 40 à 60 mil­li­ons de CHF dans le tra­fic par trains complets?

Des résultats record et des milliards d’aide: où est la logique? 

Peter Füg­lis­ta­ler, direc­teur de l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT), répond à cette ques­ti­on en don­nant dans un com­men­tai­re sur Lin­ke­dIn une répon­se plau­si­ble: «Je ne sais pas». Les CFF vont finan­ciè­re­ment bien, et c’est effec­ti­ve­ment tout à leur hon­neur. Car enfin, les char­geurs sou­hai­tent avoir des par­ten­aires forts dans le sec­teur des trans­ports. À la VAP, nous res­tons fidè­les à notre posi­ti­on: la situa­ti­on finan­ciè­re cri­tique de CFF Cargo ne doit pas être con­fon­due avec la néces­si­té de moder­nis­er et de réor­ga­nis­er le TWCI. En jan­vier 2024, le Con­seil fédé­ral a récla­mé à rai­son dans son «Mes­sa­ge rela­tif à la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses» des mesu­res de moder­ni­sa­ti­on du TWCI sur l’ensemble du ter­ri­toire (cf. artic­le du blog «De bons jalons pour le fret fer­ro­vi­ai­re inté­ri­eur»). Au lieu d’une enve­lo­p­pe d’assainissement au TWCI, nous récla­mons le ver­se­ment d’un finance­ment tran­si­toire ciblé, dégres­sif et limi­té dans le temps, pour une trans­for­ma­ti­on dura­ble du TWCI sur le che­min de l’autonomie finan­ciè­re. Ce n’est qu’ainsi que le TWCI pour­ra se moder­nis­er et croître.

Il faut instaurer une responsabilité entrepreneuriale

Le Par­le­ment trai­te actu­el­le­ment le «Mes­sa­ge sur la modi­fi­ca­ti­on de la loi sur les Chem­ins de fer fédé­raux (Finance­ment dura­ble des CFF)». La Con­fé­dé­ra­ti­on doit pro­chai­ne­ment prend­re en char­ge les défi­ci­ts des CFF résul­tant de la pan­dé­mie dans le domaine des gran­des lignes. Cela fait dire Josef Ditt­li, pré­si­dent de la VAP et con­seil­ler aux États: «Pour­quoi la Con­fé­dé­ra­ti­on, qui vient d’annoncer des réduc­tions bud­gé­tai­res liné­ai­res et des plans d’austérité, doit-elle sou­te­nir avec l’argent des con­tri­bu­ables une ent­re­pri­se éta­tique qui génè­re des résul­tats record? J’en appel­le aujourd’hui avec insis­tance à la responsa­bi­li­té entre­pre­neu­ria­le des acteurs.»

Contrôles digitaux du matériel roulant: une situation win-win pour toutes les parties concernées

Contrôles digitaux du matériel roulant: une situation win-win pour toutes les parties concernées

Les instal­la­ti­ons fixes de con­trô­le de CFF Infra­struc­tu­re pour le con­trô­le digi­tal des trains en explo­ita­ti­on sont affi­nées en per­ma­nence. Le sys­tème de con­trô­le digi­tal Way­si­de Intel­li­gence (WIN) aug­men­te non seu­le­ment la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses, mais aide éga­le­ment les déten­teurs de wagons à pla­ni­fier plus effi­ca­ce­ment leurs travaux de main­ten­an­ce. Il est donc d’autant plus important que ces der­niers fas­sent part de leurs expé­ri­en­ces dans le cadre du déve­lo­p­pe­ment du système.

Les enjeux:

  • Main­ten­an­ce du maté­ri­el rou­lant: essen­ti­el­le pour la sécurité
  • Con­trô­les coû­teux entre les visi­tes de main­ten­an­ce régulières
  • La digi­ta­li­sa­ti­on amé­lio­re la planification
  • Uti­li­ser les don­nées de l’exploitant d’infrastructure de maniè­re ciblée
  • Main­te­nir l’état de la tech­ni­que et pla­ni­fier avec prévoyance
  • Tes­ter et déve­lo­p­per le WIN

 

Maintenance du matériel roulant: essentielle pour la sécurité

Les déten­teurs de wagons sont respons­ables de l’entretien pro­fes­si­on­nel de leurs véhi­cu­les, comme l’exige la direc­ti­ve actu­el­le sur la sécu­ri­té et l’interopérabilité. Ils con­tri­buent ainsi dans une large mesu­re à la sécu­ri­té du tra­fic fer­ro­vi­ai­re (voir l’article de blog «Tun­nel de base du Saint-Got­hard (#2): dis­po­si­tifs auto­ma­ti­ques de con­trô­le des trains»). L’élément cen­tral est la main­ten­an­ce péri­odi­que des wagons par des ate­liers spé­cia­li­sés cer­ti­fiés (Enti­ty in Char­ge of Main­ten­an­ce, ECM). Ceux-ci sont man­da­tés par le déten­teur. Les respons­ables doi­vent cal­cu­ler les séjours pro­gram­més en ate­lier du maté­ri­el rou­lant en se basant sur l’expérience d’exploitation, les objec­tifs et les métho­des de sécu­ri­té com­muns, de maniè­re à ce que les com­po­sants importants pour la sécu­ri­té, en sup­po­sant une usure con­for­me aux atten­tes, pré­sen­tent, selon l’expérience géné­ra­le et le cours nor­mal des cho­ses, un degré d’usure adap­té à l’exploitation jusqu’au pro­chain séjour péri­odi­que en atelier. 

Contrôles coûteux entre les visites de maintenance régulières 

Tou­te­fois, plu­s­ieurs années s’écoulent entre deux visi­tes régu­liè­res à l’atelier. Dans le tra­fic quo­ti­di­en de mar­chan­di­ses, les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) et les explo­itants d’infrastructures sont respons­ables de la sécu­ri­té d’exploitation des wagons de mar­chan­di­ses. Avant le départ des trains, les ETF con­trô­lent tous les wagons ran­gés en vue de détec­ter les dom­mages visi­bles et les défauts du char­ge­ment. Les wagons défec­tueux sont mis à l’écart et sou­mis à une main­ten­an­ce non pro­gram­mée con­for­mé­ment au Cont­rat uni­for­me d’utilisation des wagons (CUU). De tel­les manœu­vres extra­or­di­naires per­tur­bent le dérou­le­ment prévu de l’exploitation, peu­vent ent­raî­ner des retards et signi­fi­ent pour les ETF con­cer­nées un sur­croît de tra­vail et un man­que à gagner. 

La digitalisation améliore la planification

Pour que les déten­teurs puis­sent à l’avenir mieux assu­mer leur responsa­bi­li­té quant à l’aptitude au ser­vice de leurs wagons en explo­ita­ti­on, ils sont tenus de docu­men­ter tou­tes les mesu­res d’entretien et d’évaluer les expé­ri­en­ces fai­tes lors de la main­ten­an­ce. Pour l’évaluation con­ti­nue de leurs plans de main­ten­an­ce, ils ont beso­in de don­nées tech­ni­ques fia­bles sur le com­porte­ment et le degré d’usure actuel des com­po­sants importants pour le sys­tème. Grâce à la digi­ta­li­sa­ti­on crois­san­te, ces don­nées sont de plus en plus sou­vent à leur disposition.

Utiliser les données de l’exploitant d’infrastructure de manière ciblée

Sur le réseau suis­se à voie nor­ma­le, il exis­te des instal­la­ti­ons ou dis­po­si­tifs fixes de con­trô­le des trains (ICT ou DCT) de l’exploitant d’infrastructure CFF Infra­struc­tu­re. Ce sys­tème est appelé Way­si­de Intel­li­gence, ou WIN. Il sai­sit les valeurs de mesu­re importan­tes pour la sécu­ri­té de chaque train qui passe. Ces con­trô­les sont axés sur la sécu­ri­té de l’exploitation et la pré­ven­ti­on d’évènements dom­ma­ge­ables. Les écarts inad­mis­si­bles ent­raî­nent l’arrêt rapi­de du train et, le cas éché­ant, l’extraction du wagon défec­tueux ou mal chargé.

Les déten­teurs de wagons peu­vent éga­le­ment uti­li­ser ces don­nées sai­sies en con­tinu avec un mini­mum d’efforts d’initialisation afin d’obtenir une image réel­le de l’état des com­po­sants de leurs wagons qui sont importants pour le sys­tème. Pour ce faire, ils doi­vent équi­per leurs wagons d’un tag RFID (EN 17230) et mett­re en place une inter­face de trans­mis­si­on des don­nées coor­don­née avec CFF Infra­struc­tu­re, par exemp­le via une inter­face de pro­gram­ma­ti­on d’applications API ou une inter­face uti­li­sa­teur gra­phi­que GUI basée sur le web. 

Maintenir l’état de la technique et planifier avec prévoyance

Actu­el­le­ment, CFF Infra­struc­tu­re peut trans­mett­re à chaque déten­teur inscrit les don­nées sai­sies sur l’état des essieux de ses wagons iden­ti­fiés. Le déten­teur peut con­fi­gu­rer le flux de don­nées en fon­c­tion de ses beso­ins. La varia­ti­on dans le temps du coef­fi­ci­ent de char­ge dyna­mi­que de la roue per­met d’obtenir une image fia­ble de l’évolution de l’usure de la sur­face de rou­le­ment de la roue. Les don­nées coll­ec­tées per­met­tent au déten­teur du wagon de faire évo­luer en per­ma­nence les plans de main­ten­an­ce afin de tou­jours res­ter à la poin­te du pro­grès tech­ni­que. De plus, il peut anti­ci­per une mesu­re de main­ten­an­ce non péri­odi­que sans qu’il soit néces­saire de pro­cé­der à une mise à l’écart non programmée. 

Tester et développer le WIN

À l’heure actu­el­le, des travaux de déve­lo­p­pe­ment sont en cours afin d’évaluer auto­ma­ti­quement les images sai­sies par le sys­tème de camé­ra sur le site des ICT pour une ana­ly­se sys­té­ma­tique et une com­pa­rai­son des don­nées d’exploitation. Cela doit per­mett­re de détec­ter en par­ti­cu­lier les anoma­lies de l’équipement de frei­na­ge et du train de rou­le­ment pen­dant le fon­c­tion­ne­ment. Les per­son­nes inté­res­sées du milieu des chem­ins de fer de mar­chan­di­ses et des déten­teurs de wagons peu­vent par­ti­ci­per acti­ve­ment au déve­lo­p­pe­ment de ce sys­tème en par­ta­geant leurs beso­ins en infor­ma­ti­ons et en par­ti­ci­pant aux tests. Les per­son­nes inté­res­sées sont priées de s’adresser à:

Jörg Bisang
CFF SA, instal­la­ti­ons de con­trô­le des trains
+41 79 698 22 41
joerg.bisang@sbb.ch

De bons jalons pour le fret ferroviaire intérieur

De bons jalons pour le fret ferroviaire intérieur

En jan­vier, le Con­seil fédé­ral a publié son mes­sa­ge à l’attention du Par­le­ment con­cer­nant la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Il vise à moder­nis­er le tra­fic de wagons com­plets iso­lés (TWCI) sur l’ensemble du ter­ri­toire et pose ainsi les bases de son auto­fi­nance­ment. En dépit de nombreu­ses réser­ves, il pro­po­se pour cela des aides à l’investissement et des indem­ni­tés d’exploitation tem­po­rai­res ainsi que des inci­ta­ti­ons desti­nées aux chargeurs.

Les enjeux:

  • Le Con­seil fédé­ral vise l’autofinancement
  • Réor­ga­ni­sa­ti­on inté­gra­le et moder­ni­sa­ti­on du TWCI
  • Encou­ra­ge­ment limi­té dans le temps de l’exploitation du TWCI durant la phase de modernisation
  • L’OFT cri­tique les lignes direc­tri­ces du secteur
  • Aper­çu du projet
  • Et main­ten­ant

 

Le Conseil fédéral vise l’autofinancement

Lors de sa séan­ce du 10 jan­vier 2024, le Con­seil fédé­ral a adop­té le Mes­sa­ge rela­tif à la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses à l’at­ten­ti­on du Par­le­ment. La VAP accu­eil­le avec satis­fac­tion la pour­suite de la variante1, qu’elle favo­ri­se. Par ce pro­jet, le Con­seil fédé­ral entend moder­nis­er le fret fer­ro­vi­ai­re sur les plans tech­ni­que et orga­ni­sa­ti­on­nel, ren­forcer les chaî­nes de trans­port mul­ti­mo­da­les et mieux inté­grer la navi­ga­ti­on. Les objec­tifs géné­raux con­sis­tent à ren­forcer la sécu­ri­té de l’approvisionnement dans tout le pays et à pro­mou­voir la mul­ti­mo­da­li­té, afin de con­tri­buer aux objec­tifs envi­ron­ne­men­taux et éner­gé­ti­ques de la Con­fé­dé­ra­ti­on. Il s’agit ainsi de garan­tir la des­ser­te actu­el­le des sur­faces, d’augmenter la part du fret fer­ro­vi­ai­re à moyen terme et de poser les bases d’un autofinancement.

Réorganisation intégrale et modernisation du TWCI 

Cette réor­ga­ni­sa­ti­on repo­se sur une trans­for­ma­ti­on com­plè­te du TWCI, respec­ti­ve­ment du tra­fic de réseau avec la moder­ni­sa­ti­on tech­ni­que cor­re­spond­an­te (en par­ti­cu­lier la numé­ri­sa­ti­on) qui va de pair, l’intégration dans le sys­tème logis­tique suis­se et l’instauration d’une con­cur­rence intra­mo­da­le non dis­cri­mi­na­toire. Cette der­niè­re doit per­mett­re d’améliorer con­sidé­ra­blem­ent la qua­li­té des pre­sta­ti­ons logis­ti­ques et leur effi­ca­ci­té et de faci­li­ter les inno­va­tions futures. Le pro­jet pré­voit d’allouer des res­sour­ces d’investissement de 180 mil­li­ons de francs au finance­ment de l’introduction du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC). Des res­sour­ces d’investissement sup­p­lé­men­tai­res sont pré­vues pour finan­cer des opti­mi­sa­ti­ons de pro­ces­sus numé­ri­sés et des pla­te­for­mes d’échange de don­nées et d’autres inves­tis­se­ments comparables.

Encouragement limité dans le temps de l’exploitation du TWCI durant la phase de modernisation

Afin de pré­ser­ver son niveau actuel d’exploitation dans tout le ter­ri­toire, un sou­ti­en finan­cier de son explo­ita­ti­on est prévu pour une durée de huit ans. Cette mesu­re est cen­sée cou­vr­ir les coûts non cou­verts. Ces indem­ni­tés dimi­n­ue­ront au fur et à mesu­re de l’avancement de la réor­ga­ni­sa­ti­on et seront fixées dans des con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons plu­ri­an­nuel­les con­clues avec tou­tes ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re impli­quées dans le tra­fic de réseau.

L’OFT critique les lignes directrices du secteur 

Pour que cette trans­for­ma­ti­on réus­sis­se et que le TWCI puis­se être exploi­té de maniè­re sta­ble à son niveau actuel pen­dant la phase de trans­for­ma­ti­on, le sec­teur a pré­sen­té des lignes direc­tri­ces pour des mesu­res con­crè­tes et des acti­vi­tés d’encouragement. L’OFT con­sidè­re tou­te­fois qu’elles sont insuf­fi­san­tes et deman­de qu’elles soi­ent retra­vail­lées. Il déplo­re notam­ment l’absence de per­spec­ti­ve d’une réor­ga­ni­sa­ti­on glo­ba­le visa­nt à accroît­re l’efficience et les capa­ci­tés. Il obser­ve que la ten­dance est au main­ti­en des struc­tures et à la pour­suite de la réduc­tion de l’offre. Il con­sidè­re qu’il n’est actu­el­le­ment pas en mesu­re de con­clure des accords de pre­sta­ti­ons sur cette base. La VAP com­prend les réser­ves de l’OFT, puis­que ces lignes direc­tri­ces sont le fruit d’un com­pro­mis entre les char­geurs et les ent­re­pri­ses de fret fer­ro­vi­ai­re, dans le cadre duquel la VAP avait fait de gran­des con­ces­si­ons pour les beso­ins de la cause. Il est à pré­sent néces­saire de retra­vail­ler en sub­s­tance ces lignes direc­tri­ces, notam­ment du point de vue des cli­ents du trans­port de mar­chan­di­ses en tant qu’utilisateurs des ser­vices logistiques.

Nous som­mes prêts à sou­te­nir de maniè­re signi­fi­ca­ti­ve l’avancement de ce dos­sier. Nous esti­mons qu’un pilo­ta­ge opé­ra­ti­on­nel com­plet pour con­trô­ler l’efficacité des mesu­res et des inci­ta­ti­ons et la mise en place d’une pla­te­for­me numé­ri­que con­sti­tue une con­di­ti­on essen­ti­el­le à cette trans­for­ma­ti­on. Cela per­met­trait de reli­er tous les acteurs de façon fle­xi­ble et effi­cace dans la pla­ni­fi­ca­ti­on et le dérou­le­ment de leurs pre­sta­ti­ons. Cette trans­for­ma­ti­on doit être mise en œuvre de maniè­re struc­tu­rée, métho­di­que et ciblée sous la forme d’un projet.

Aperçu du projet
  • Les aides à l’investissement: Le Con­seil fédé­ral met à dis­po­si­ti­on 180 mil­li­ons de francs pour finan­cer l’introduction du DAC. Cela cou­vre envi­ron un tiers des coûts de trans­for­ma­ti­on. Le réé­qui­pe­ment du maté­ri­el rou­lant doit être coor­don­né à l’échelle euro­pé­en­ne et doit se réa­li­ser d’ici 2033. On attend du DAC qu’il se tra­dui­se par une amé­lio­ra­ti­on sub­stan­ti­el­le de la pro­duc­ti­vi­té et de la qua­li­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses.
    Fiche d’in­for­ma­ti­on DAC (PDF, 971 kB)
  • Indem­ni­tés d’exploitation: Afin de pré­ser­ver le niveau actuel de cou­ver­tu­re du ter­ri­toire du TWCI pen­dant la phase de trans­for­ma­ti­on, le Con­seil fédé­ral pré­voit de le sou­te­nir finan­ciè­re­ment pen­dant une durée limi­tée à huit ans et de maniè­re dégres­si­ve. L’autonomie finan­ciè­re doit être att­ein­te à l’issue de cette péri­ode. Pour les quat­re pre­miè­res années, il deman­de 260 mil­li­ons de francs.
    Fiche d’in­for­ma­ti­on sur le trans­port de mar­chan­di­ses (PDF, 712 kB)
  • Inci­ta­ti­ons pour les char­geurs: Des con­tri­bu­ti­ons au trans­bor­de­ment et au char­ge­ment ainsi qu’une indem­ni­sa­ti­on des coûts non cou­verts de l’offre com­man­dée de trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sont pré­vues pour une durée indé­ter­mi­née à hauteur de 60 mil­li­ons par an au total.

Mes­sa­ge com­plet sur la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses.

Et maintenant
  • Les points en sus­pens feront l’objet de dis­cus­sions entre l’OFT et le sec­teur avant la fin du pre­mier semes­t­re 2024, et les lignes direc­tri­ces seront com­plé­tées et pré­cis­ées en conséquence.
  • Dans ce con­tex­te et après l’adoption de la loi révi­sée, un pro­ces­sus d’appel d’offres doit être lancé d’ici la fin de l’an­née 2024 pour les  dif­fér­ents paquets de pre­sta­ti­ons au sein du tra­fic réseau.
  • Les négo­cia­ti­ons d’éventuelles con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons sont pré­vues pour 2025, afin que les éven­tu­el­les mesu­res d’encouragement puis­sent prend­re effet début 2026.

 

Pour de plus amp­les de détails, voir le pré­sent com­mu­ni­qué de pres­se com­mun de la VAP, de la LITRA, de l’AS­TAG, de la CI Tra­fic com­bi­né et de l’UTP.

Flexibilisation de la garantie des sillons dans le transport de marchandises

Flexibilisation de la garantie des sillons dans le transport de marchandises

Les enjeux:

  • La stra­té­gie d’utilisation du réseau et le plan d’utilisation du réseau (STUR/PLUR) garan­tis­sent des sil­lons pour les trains de mar­chan­di­ses sur le long terme
  • Sil­lons de fret inutili­sés – reven­dica­ti­on du trans­port de personnes
  • Moti­on 23.4259: une métho­de de fix­a­ti­on des sil­lons en cas de chan­tier de longue durée
  • Une fle­xi­bi­li­sa­ti­on limi­tée dans le temps uni­quement assor­tie d’un accord con­traignant sur la réso­lu­ti­on des gou­lets d’étranglement

 

La stratégie d’utilisation du réseau et le plan d’utilisation du réseau (STUR/PLUR) garantissent des sillons pour les trains de marchandises sur le long terme

Le pro­jet inti­tulé «Finance­ment de l’infrastructure fer­ro­vi­ai­re» a débou­ché en 2013 sur les objec­tifs d’aménagement de l’infrastructure de tra­fic de mar­chan­di­ses, fixés dans l’art. 48a let. b de la loi sur les chem­ins de fer LCdF. Cela com­prend des amé­lio­ra­ti­ons pour le tra­fic inté­ri­eur, d’importation et d’exportation ainsi que l’amélioration de la dis­po­ni­bi­li­té des sil­lons. Dans le cadre du pro­jet de révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses, il a été instau­ré en 2015 ce que l’on appel­le la stra­té­gie d’utilisation du réseau et le plan d’utilisation du réseau comme moyen de garan­tir la dis­po­ni­bi­li­té de sil­lons de fret. Ces instru­ments alignent la pla­ni­fi­ca­ti­on à long terme de l’aménagement et de l’utilisation de l’infrastructure fer­ro­vi­ai­re sur la dis­po­ni­bi­li­té d’un mini­mum de sil­lons par heure et par direc­tion sur les dif­fér­ents tron­çons de réseau pour le trans­port de mar­chan­di­ses et de per­son­nes. Les con­cepts d’offre ainsi que la pla­ni­fi­ca­ti­on rou­lan­te des horai­res doi­vent se déve­lo­p­per en s’alignant sur ces sil­lons dis­po­nibles. Si tant est qu’une pla­ni­fi­ca­ti­on habi­le des capa­ci­tés per­met­te en fin de comp­te d’avoir dans les horai­res annu­els plus de sil­lons dis­po­nibles que prévu dans la STUR et le PLUR, ceux-ci sont alors mis à la dis­po­si­ti­on du ser­vice d’attribution des sil­lons pour être attri­bués par ce dernier.

Sillons de fret inutilisés – revendication du transport de personnes

Étant donné que con­trai­re­ment, au trans­port de per­son­nes, le trans­port de mar­chan­di­ses n’est pas pla­ni­fia­ble sur le long terme et dépend de la con­jon­c­tu­re, il arri­ve régu­liè­re­ment que des sil­lons de fret ne soi­ent pas uti­li­sés. Cela ne pose pas pro­blè­me, tant qu’il n’y a pas de con­flits avec le trans­port de per­son­nes. En revan­che, s’il y a des chan­tiers tels qu’on en ren­cont­re régu­liè­re­ment sur le réseau suis­se en rai­son des amé­nage­ments en cours et des travaux de main­ten­an­ce néces­saires, les con­flits s’avèrent pra­ti­quement iné­vi­ta­bles. Si, dans ce genre de con­stel­la­ti­ons, les sil­lons de fret ne sont effec­ti­ve­ment pas uti­li­sés, on se heur­te fort logi­quement à l’incompréhension du sec­teur du trans­port de per­son­nes ainsi que des cantons.

Motion 23.4259: une méthode de fixation des sillons en cas de chantier de longue durée

La moti­on 23.4259 du CN Cot­tier PLR/NE deman­de au Con­seil fédé­ral une métho­de visa­nt à mieux répar­tir les sil­lons en cas de chan­tiers de longue durée, qui per­met­trait de créer pour la durée des chan­tiers la pos­si­bi­li­té d’attribuer les sil­lons de fret inutili­sés au trans­port de voy­a­ge­urs. Le Con­seil fédé­ral deman­de au Par­le­ment de reje­ter la moti­on, car la fle­xi­bi­li­té sou­hai­tée exis­te déjà dans le sys­tème de pla­ni­fi­ca­ti­on en vigueur. Les sil­lons de fret inutili­sés peu­vent être attri­bués au trans­port de personnes.

Une flexibilisation limitée dans le temps uniquement assortie d’un accord contraignant sur la résolution des goulets d’étranglement

La pré­oc­cu­pa­ti­on du moti­on­n­aire est com­pré­hen­si­ble. C’est pour­quoi la VAP a à plu­s­ieurs repri­ses signa­lé aux can­tons qu’elle ne se met­trait pas en tra­vers de la fle­xi­bi­li­sa­ti­on des sil­lons sou­hai­tée. Néan­mo­ins, cette fle­xi­bi­li­sa­ti­on ne doit pas impli­quer une renon­cia­ti­on par prin­ci­pe à la garan­tie des sil­lons de fret ad vitam aeter­nam. Au con­trai­re, il fau­dra con­ve­nir pour chaque con­flit d’une solu­ti­on appro­priée au cas par cas. Notam­ment dans le cas des con­flits struc­tu­rels résul­tant par exemp­le d’aménagements impré­vus de l’offre de trans­port de per­son­nes qui ne sont pas de natu­re pas­sa­gè­re et donc exclu­ent la garan­tie du sil­lon de fret en ques­ti­on dans l’avenir, il fau­dra con­ve­nir d’une solu­ti­on struc­tu­rel­le appro­priée dans le cadre de l’étape d’aménagement sui­van­te. Cela est tou­te­fois dif­fi­ci­le à mett­re en œuvre juri­di­quement, car c’est le Par­le­ment qui déci­de des étapes et des cré­dits d’aménagement et non les can­tons et les repré­sen­tants du sec­teur concernés.

Des solu­ti­ons pos­si­bles sont actu­el­le­ment recher­chées dans le cadre d’une table ronde tra­vail­lant sur l’exemple de l’offre reli­ant Neu­châ­tel et Genè­ve. La VAP y par­ti­ci­pe­ra pour repré­sen­ter les cli­ents, qui peu­vent eux aussi com­man­der des sil­lons, dans leur aspi­ra­ti­on à trou­ver des solu­ti­ons équilibrées.

Fin 2023, l’OFT a par ail­leurs lancé ses travaux d’évaluation de la STUR et du PLUR, qui se pro­po­sent d’évaluer les instru­ments uti­li­sés depuis déjà assez long­temps pour déter­mi­ner s’ils néces­si­tent des amé­lio­ra­ti­ons éven­tu­el­les. La VAP par­ti­ci­pe acti­ve­ment à ce cer­cle de travail.

Charte des raccordements ferroviaires 2024: une initiative très large pour un rail fort

Charte des raccordements ferroviaires 2024: une initiative très large pour un rail fort

Le 31 jan­vier 2024, le sec­teur fer­ro­vi­ai­re remet­tra la Char­te des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res au repré­sen­tant du gou­ver­ne­ment fédé­ral à Ber­lin. Cette initia­ti­ve signée à l’échelle euro­pé­en­ne par 56 fédé­ra­ti­ons pro­po­se des mesu­res con­crè­tes pour une trans­for­ma­ti­on réus­sie du fret fer­ro­vi­ai­re comme élé­ment de la logis­tique mul­ti­mo­da­le sur la base des voies de rac­cor­de­ment et des points d’accès pro­ches des clients.

Les enjeux:

  • Un meil­leur ave­nir pour les rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res et les points d’accès
  • Des champs d’action cen­traux et des pro­po­si­ti­ons de mise en œuvre concrètes
  • Explo­ita­ti­on des atouts du train sur le plan international

 

Un meilleur avenir pour les raccordements ferroviaires et les points d’accès

Le 31 jan­vier 2024, la nou­vel­le Char­te des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res a été remi­se à Micha­el Theu­rer, le secré­tai­re d’État par­le­men­tai­re et responsable du gou­ver­ne­ment fédé­ral pour le tra­fic fer­ro­vi­ai­re. C’est une étape importan­te pour l’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re en Euro­pe et en Suis­se. Les cosi­gna­tai­res sou­hai­tent ainsi amé­lio­rer les chan­ces d’avenir des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res et des points d’accès mul­ti­mo­daux. À la VAP, nous avons ici enga­gé plu­s­ieurs grou­pes de tra­vail et appor­té à l’initiative nos con­nais­sances et notre expé­ri­ence dans toute sa diver­si­té. Ces éch­an­ges régu­liers sont cru­ciaux pour amé­lio­rer les évo­lu­ti­ons sur l’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re suis­se et son rac­cor­de­ment international.

Des champs d’action centraux et des propositions de mise en œuvre concrètes

La char­te défi­nit cinq objec­tifs d’intérêt supé­ri­eur et con­cré­ti­se les mesu­res décisi­ves pour l’attractivité et la sur­vie du fret ferroviaire.

  • Sou­te­nir les per­son­nes qui pren­nent les décis­i­ons et les met­tent en œuvre. Dans le cadre de cette aspi­ra­ti­on, il s’agit de com­mu­ni­quer aux déci­deurs poli­ti­ques les con­nais­sances du sys­tème et les pos­si­bi­li­tés du fret fer­ro­vi­ai­re pour les chaî­nes logis­ti­ques multimodales.
  • Équi­per l’économie en points d’accès et en infra­struc­tu­re en amont en fon­c­tion de ses beso­ins. Outre la pré­ser­va­ti­on et l’éventuel amé­nage­ment de sites appro­priés, cela com­prend aussi leur sou­ti­en finan­cier ciblé.
  • Amé­lio­rer les con­di­ti­ons-cad­res pour les rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res et les points de char­ge­ment, c’est-à-dire, en pre­mier lieu, le déman­tèle­ment des pre­scrip­ti­ons règle­men­tai­res et de la bureaucratie.
  • Offrir des solu­ti­ons de trans­port mul­ti­mo­da­les via des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res et des points de char­ge­ment. Le fret fer­ro­vi­ai­re fait par­tie d’une chaî­ne logis­tique mul­ti­mo­da­le. Les cli­ents du fret ont donc beso­in d’incitations pour les off­res glo­ba­les com­portant une forte part de rail pro­po­sées par les dif­fér­ents prestataires.
  • Uti­li­ser des tech­no­lo­gies moder­nes et inno­van­tes. Pour le fret fer­ro­vi­ai­re, la trans­for­ma­ti­on et l’utilisation de nou­vel­les avan­cées tel­les cel­les du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) ou des pla­te­for­mes de don­nées sont abso­lu­ment néces­saires (cf. artic­le du blog «Prêts à pas­ser au pro­chain niveau de digi­ta­li­sa­ti­on»).
Exploitation des atouts du train sur le plan international

La char­te des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res 2024 est por­tée par 56 fédé­ra­ti­ons, uni­ons et initia­ti­ves des domain­es de l’industrie, du com­mer­ce, de la logis­tique, du bâti­ment, de l’agriculture, du bois, du recy­cla­ge et des com­mu­nes – dont la VAP. Ces acteurs con­tin­ue­ront dans l’avenir à par­ti­ci­per aux travaux pour affi­ner les solu­ti­ons et les mett­re en œuvre, et ce pas seu­le­ment en Alle­ma­gne. Car enfin, le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses doit pou­voir déploy­er ses atouts par-delà les fron­tiè­res. Les per­son­nes inté­res­sées de Suis­se sont invi­tées à se mani­fes­ter auprès de Jür­gen Maier.

Déclarations

Joa­chim Ber­ends, vice-pré­si­dent du VDV Ver­band Deut­scher Ver­kehrs­un­ter­neh­men e. V. (Fédé­ra­ti­on des ent­re­pri­ses de trans­port alle­man­des):
«Depuis sa pre­miè­re édi­ti­on en 2019, de nombreu­ses pro­po­si­ti­ons de la char­te ont déjà été mises en œuvre ou se trou­vent en cours de mise en œuvre, mais nous som­mes loin d’avoir att­eint l’objectif, et de nou­veaux champs thé­ma­ti­ques sont venus s’ajouter. 56 orga­ni­sa­ti­ons signa­tai­res pro­po­sent des mesu­res pour que, grâce à des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res plus nombreux et moder­nes, nous puis­si­ons ren­forcer le site éco­no­mi­que alle­mand, mais aussi pro­té­ger le climat.»

Dr Hele­na Mel­ni­kov, direc­tri­ce géné­ra­le du Bun­des­ver­band Mate­ri­al­wirt­schaft, Ein­kauf und Logis­tik e. V. (Asso­cia­ti­on fédé­ra­le de la ges­ti­on de maté­riaux, des achats et de la logis­tique, BME):
«Nous sou­te­nons les reven­dica­ti­ons clés de la char­te de tou­tes nos forces. L’objectif con­sis­te main­ten­ant sur­tout à déman­te­ler la bureau­cra­tie et à sim­pli­fier les règle­men­ta­ti­ons. En même temps, il faut amé­lio­rer le sub­ven­ti­on­ne­ment des rac­cor­de­ments fer­ro­vi­ai­res, rac­cor­der davan­ta­ge de sites indus­tri­els au rail et créer de nou­veaux con­cepts de trans­port inté­grant les rac­cor­de­ments ferroviaires.

Dr Frank Fur­rer, secré­tai­re géné­ral de la VAP, Asso­cia­ti­on des char­geurs:
«Les can­tons déve­lo­p­pent d’ores et déjà des con­cepts de logis­tique et de fret pour des sites bien pla­cés ayant un bon rac­cor­de­ment à la route et au rail. Le mes­sa­ge sur la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses se pro­po­se de sor­tir le fret fer­ro­vi­ai­re de con­di­ti­ons de pro­duc­tion archaï­ques et de le rend­re capa­ble de jouer un rôle cru­cial dans les chaî­nes logis­ti­ques mul­ti­mo­da­les. La char­te et le mes­sa­ge se com­plè­tent donc de maniè­re idéa­le pour les tra­fics à l’import comme à l’export.»

 

Focus RailCom: présentation des personnes clés

Focus RailCom: présentation des personnes clés

Les enjeux:

  • La Com­mis­si­on garan­tit un accès non discriminatoire
  • Qui se trouve der­riè­re la Com­mis­si­on? Nous fai­sons les présentations.

 

La Com­mis­si­on des chem­ins de fer Rail­Com garan­tit en Suis­se un accès non dis­cri­mi­na­toire au réseau fer­ro­vi­ai­re, aux instal­la­ti­ons de trans­bor­de­ment du tra­fic com­bi­né et aux pre­sta­ti­ons de fret de pro­xi­mi­té. La com­mis­si­on s’en­ga­ge acti­ve­ment en faveur d’une poli­tique d’ac­cès au mar­ché ouver­te et équi­ta­ble afin de pro­mou­voir une com­pé­ti­ti­vi­té saine et d’ac­croît­re l’ef­fi­ca­ci­té du sec­teur ferroviaire.

Dans cet artic­le de blog, nous pré­sen­tons les col­la­bo­ra­teurs qui s’en­gagent auprès de RailCom.

Présidence:
  • Pré­si­den­te: Patri­zia Danioth Hal­ter, licen­ciée en droit, avo­ca­te et notai­re, LL.M., Alt­dorf (UR)
  • Vice-pré­si­dent : Mar­kus Kern, Pr dr en droit, LL.M., pro­fes­seur en droit public, admi­nis­tra­tif et euro­pé­en à l’Université de Berne (BE)
Membres de la commission:
  • Cesa­re Brand, avo­cat, Forel (FR)
  • Anna Cia­ran­fi Zanet­ta, Licen­ciée en droit, avo­ca­te, Dépar­te­ment des finan­ces et de l’économie du Can­ton de Tes­sin, Dalpe (TI)
  • Bar­ba­ra Fur­rer, Dre en droit, avo­ca­te, responsable du ser­vice juri­di­que de DHL Express (Suis­se) SA, Hedin­gen (ZH)
  • Man­fred Hal­ler, EMBA, con­seil­ler indé­pen­dant, Unter­kulm (AG)

 

Le secré­ta­ri­at assis­te la com­mis­si­on sur le plan pro­fes­si­on­nel et tech­ni­que. Il suit les ins­truc­tions de la com­mis­si­on. Il est rat­ta­ché sur le plan admi­nis­tra­tif au Secré­ta­ri­at géné­ral du Dépar­te­ment fédé­ral de l’environnement, des trans­ports, de l’énergie et de la com­mu­ni­ca­ti­on (DETEC). Il se com­po­se comme suit:

Responsable:
  • Chris­tof Böh­ler, M.A. HSG rela­ti­ons internationales
  • Adjoin­te: Melis­sa Rick­li, lic. phil. hist.
Collaboratrices et collaborateurs:
  • Ana Dett­wi­ler, avo­ca­te, Aspects juridiques
  • Ursu­la Erb, doc­teu­re en sci­en­ces éco­no­mi­ques, Moni­to­ring du marché
  • Andre­as Opp­li­ger, lic. phil. nat., Moni­to­ring du marché
  • Kat­rin Suter-Burri, doc­teu­re en sci­en­ces natu­rel­les. EPF, Com­mu­ni­ca­ti­on, Agen­da et Recherche
La stabilité comme base indispensable pour la coopération internationale en matière de transports

La stabilité comme base indispensable pour la coopération internationale en matière de transports

Une nou­vel­le fois, il a été pos­si­ble de sau­ver le statu quo au sein du Comi­té mixte sur l’accord sur les trans­ports ter­res­tres, en débit de per­spec­ti­ves som­bres. L’UE accor­de une nou­vel­le fois à la Suis­se en 2024 pour la durée d’un an un accès limi­té à OSS, la pla­te­for­me de don­nées de l’ERA. Com­bien de temps la Suis­se veut-elle con­tin­uer à tra­vail­ler avec ces négo­cia­ti­ons tou­jours sur le fil du rasoir?

Les enjeux:

  • Quel est l’objectif pour­suivi par l’Office fédé­ral des transports?
  • Pour­quoi la coopé­ra­ti­on inter­na­tio­na­le est-elle importante?
  • La Suis­se doit bouger
  • La sta­bi­li­té est cru­cia­le pour résoud­re les tâches qui vont se présenter

 

Quel est l’objectif poursuivi par l’Office fédéral des transports?

Les trains doi­vent pou­voir cir­cu­ler en fran­chis­sant des fron­tiè­res avec aussi peu d’obstacles que pos­si­ble. Le réseau suis­se à voie nor­ma­le con­sti­tue une par­tie cen­tra­le du réseau euro­pé­en interopé­ra­ble (Sin­gle Euro­pean Rail­way Area). Pour que cela soit pos­si­ble, l’OFT adap­te péri­odi­quement les pre­scrip­ti­ons fer­ro­vi­ai­res suis­ses d’ordre supé­ri­eur aux règles euro­pé­en­nes actu­el­les de la direc­ti­ve sur l’interopérabilité et de la direc­ti­ve sur la sécu­ri­té. Dans le domaine de responsa­bi­li­té de la Com­mis­si­on des trans­ports de l’UE (DG MOVE), la Suis­se doit pou­voir agir aux côtés des États mem­bres en tant que par­ten­aire à part entiè­re. Dans cette coopé­ra­ti­on bila­té­ra­le, l’accord sur les trans­ports ter­res­tres joue un rôle cen­tral. La rati­fi­ca­ti­on des accords génè­rera de la sécu­ri­té juri­di­que et de la prévisibilité.

Pourquoi la coopération internationale est-elle importante?

L’UE veut réno­ver inté­gra­le­ment le sys­tème fer­ro­vi­ai­re existant, axé sur l’angle natio­nal, et en faire le mode de trans­port fort de l’avenir. Les trains moder­nes cir­cu­le­ront à l’avenir sans obs­ta­cle en fran­chis­sant les fron­tiè­res sur un réseau fer­ro­vi­ai­re per­for­mant et stan­dar­di­sé. Pour cette trans­for­ma­ti­on en pro­fon­deur, il est néces­saire de repen­ser l’exploitation fer­ro­vi­ai­re dans son inté­gra­li­té et de déve­lo­p­per et d’instaurer de nou­veaux sys­tè­mes stan­dar­di­sés dotés d’interfaces trans­pa­ren­tes. Cela ne pour­ra se faire qu’avec une coor­di­na­ti­on cen­tra­li­sée et une coopé­ra­ti­on trans­na­tio­na­le bien orchestrée. Le 4e paquet fer­ro­vi­ai­re, entré en vigueur en 2019, con­sti­tuera la base juri­di­que de la démar­che. L’ERA, agence euro­pé­en­ne, est désor­mais responsable de la con­cep­ti­on tech­ni­que de pro­cé­du­res et règles uni­for­mes ainsi que de la ges­ti­on des pro­cé­du­res d’autorisation euro­pé­en­nes. Pour les déve­lo­p­pe­ments néces­saires, l’UE a créé de nou­vel­les orga­ni­sa­ti­ons éten­dues, «Europe’s Rail», dans le cadre d’«Horizon» et les a dotées de moy­ens finan­ciers con­sidé­ra­bles. Les minis­tères, les ent­re­pri­ses fer­ro­vi­ai­res, les asso­cia­ti­ons pro­fes­si­on­nel­les et l’industrie sont invi­tés à par­ti­ci­per acti­ve­ment aux nombreux grou­pes de tra­vail de l’ERJU, com­po­sés du pilier sys­tème et du pilier inno­va­ti­on, et à appor­ter leur exper­ti­se à la con­cep­ti­on du futur sys­tème fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. Le thème du DAC fait du reste lui aussi par­tie inté­gran­te de cette organisation.

La Suisse doit bouger

Au cours de ces 25 der­niè­res années, la Suis­se a repris de nombreux élé­ments du monde fer­ro­vi­ai­re réa­mé­na­gé de l’UE. Grâce à la démons­tra­ti­on de l’équivalence, des étapes importan­tes ont été fran­chies sur le che­min de l’intégration dans le sys­tème fer­ro­vi­ai­re euro­pé­en. La décis­i­on du Con­seil fédé­ral d’interrompre les négo­cia­ti­ons sur un accord insti­tu­ti­on­nel a éga­le­ment eu pour con­sé­quence que dans le sec­teur des trans­ports, aucun déve­lo­p­pe­ment sub­stantiel de l’accord sur les trans­ports ter­res­tres n’est plus pos­si­ble depuis 2021. La Suis­se doit main­ten­ant choi­sir entre iso­le­ment et coopération.

La stabilité est cruciale pour résoudre les tâches qui vont se présenter

La trans­for­ma­ti­on com­plè­te des chem­ins de fer euro­pé­ens existants, for­te­ment axés sur l’angle natio­nal, en un sys­tème de trans­port com­plet moder­ne et per­for­mant néces­si­te un effort com­mun et coor­don­né – faire cava­lier seul pour­rait avoir de gra­ves con­sé­quen­ces. Ceux qui s’associent à ce pro­ces­sus peu­vent par­ti­ci­per et con­tri­buer à la conception.

La Suis­se doit à pré­sent faire ses «devoirs à la maison»:

  • Éli­mi­ner les dif­fé­rends poli­ti­ques qui l’opposent à l’UE
  • Garan­tir à nou­veau sa par­ti­ci­pa­ti­on péren­ne au pro­gram­me de recher­che «Hori­zon 2020»
  • Actua­li­ser l’accord sur les trans­ports ter­res­tres UE-CH 
    • Mett­re en œuvre le 3epaquet fer­ro­vi­ai­re (ouver­tu­re du mar­ché au moins dans le trans­port inter­na­tio­nal de voyageurs)
    • Com­plé­ter le 4epaquet fer­ro­vi­ai­re (adapt­a­ti­on de l’OCF, adhé­si­on à l’ERA, recon­nais­sance des auto­ri­sa­ti­ons de l’ERA, règle­men­ta­ti­on des com­pé­ten­ces de l’ERA)
  • Réac­ti­ver les accords bila­té­raux sur les itin­é­rai­res des opé­ra­ti­ons frontalières

Les trans­ports et la logis­tique sont trans­na­ti­on­aux. La migra­ti­on pré­vue vers la digi­ta­li­sa­ti­on et l’automatisation des chem­ins de fer exige d’une part la volon­té de pro­cé­der à des chan­ge­ments pro­fonds et, d’autre part des inves­tis­se­ments importants. Les deux ne seront pos­si­bles de maniè­re effi­cace et dura­ble que si l’on a suf­fi­sam­ment de clar­té sur la coopé­ra­ti­on future.