CFF Cargo réduit le transport par wagons complets isolés au lieu de le réorganiser

CFF Cargo réduit le transport par wagons complets isolés au lieu de le réorganiser

Avec la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM), le Par­le­ment sou­hai­tait ren­forcer le trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Avec sa poli­tique tarifai­re, CFF Cargo fait exac­te­ment le con­trai­re, et ce à toute vites­se. Et tout cela avant même que la loi révi­sée et l’or­don­nan­ce cor­re­spond­an­te n’ent­rent en vigueur.


Les enjeux:

  • Les haus­ses de prix exor­bi­tan­tes ent­raî­nent un trans­fert vers la route
  • Les char­geurs étai­ent prêts à payer des prix modé­ré­ment plus élevés
  • Cette réduc­tion va fon­da­men­ta­le­ment à l’en­cont­re de la volon­té du Parlement
  • Une lueur d’e­s­poir à l’ho­ri­zon : les respons­ables poli­ti­ques se sai­sis­sent de la question
  • Le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment doi­vent immé­dia­te­ment tirer le frein d’urgence

Les haus­ses de prix exor­bi­tan­tes ent­raî­nent un trans­fert vers la route

Le 20 sep­tembre 2025, CFF Cargo a publié un com­mu­ni­qué qui inter­pel­le. Les respons­ables y évo­quent la pré­ser­va­ti­on du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses respec­tueux de l’en­vi­ron­ne­ment et des emplois en Suis­se. Mal­heu­reu­se­ment, c’est actu­el­le­ment le con­trai­re qui se pro­duit. Au cours des der­niers mois, CFF Cargo a pro­cé­dé à des aug­men­ta­ti­ons de prix par­fois exor­bi­tan­tes. Cela con­duit de nombreux cli­ents du sec­teur du trans­port à miser enco­re davan­ta­ge, voire exclu­si­ve­ment, sur le trans­port rou­tier à l’a­ve­nir. Cela est con­fir­mé par d’in­nom­bra­bles retours d’in­for­ma­ti­on des mem­bres de la VAP. Ceux-ci sont unani­mes : les char­geurs con­tin­uer­ai­ent à miser sur le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses à l’a­ve­nir, mais celui-ci n’est plus com­pé­ti­tif par rap­port au trans­port rou­tier comp­te tenu des prix exi­gés par CFF Cargo.

Les char­geurs étai­ent prêts à payer des prix modé­ré­ment plus élevés

À l’o­ri­gi­ne, le Par­le­ment sou­hai­tait rend­re le TWCI auto­no­me finan­ciè­re­ment. Pour ce faire, celle-ci devait béné­fi­ci­er d’un sou­ti­en finan­cier pen­dant huit ans, avec 260 mil­li­ons de francs suis­ses mis à dis­po­si­ti­on pour les quat­re pre­miè­res années. En outre, la Con­fé­dé­ra­ti­on a all­oué une aide uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses pour l’at­telage auto­ma­tique numé­ri­que (DAC) dans le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Le che­min vers l’au­to­fi­nance­ment était envi­sa­gé comme suit : les char­geurs con­tri­buent par des aug­men­ta­ti­ons de prix modé­rées, CFF Cargo par une pro­duc­ti­vi­té et une effi­ca­ci­té accrues et la Con­fé­dé­ra­ti­on par un sou­ti­en tem­po­rai­re. La VAP et ses mem­bres aurai­ent appor­té leur con­tri­bu­ti­on ; les char­geurs aurai­ent été pour la plu­part prêts à payer ce prix pour un TWCI auto­no­me financièrement.

La réduc­tion du défi­cit de CFF Cargo se fait pres­que exclu­si­ve­ment au détri­ment des char­geurs. Pour la plu­part d’ent­re eux, il n’y a donc plus d’in­ci­ta­ti­on à miser sur le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Cela ent­raî­ne une réduc­tion dras­tique des infra­struc­tures fer­ro­vi­ai­res desti­nées au trans­port de mar­chan­di­ses. Comp­te tenu des inves­tis­se­ments initiaux éle­vés, ces ent­re­pri­ses ne dev­rai­ent plus jamais se tour­ner vers le rail à l’a­ve­nir, ce qui ent­raî­ne­ra un déman­tèle­ment dura­ble de le TWCI et donc du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Pour le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment, cette réduc­tion irré­ver­si­ble des volu­mes de mar­chan­di­ses trans­por­tées par rail sera visi­ble au plus tard dans quat­re ans.

Cette réduc­tion va fon­da­men­ta­le­ment à l’en­cont­re de la volon­té du Parlement

Les déve­lo­p­pe­ments actuels ne cor­re­spon­dent pas à la volon­té du Par­le­ment. Ce der­nier sou­hai­tait ren­forcer e TWCI, notam­ment afin de faire pro­gresser la décar­bo­ni­sa­ti­on des trans­ports et d’att­eind­re l’ob­jec­tif de zéro émis­si­on nette d’ici 2050. Sans un TWCI per­for­mant, cet objec­tif s’é­loi­g­ne de plus en plus. Enfin, le rejet par le peu­ple de l’ex­ten­si­on de l’au­to­rou­te en novembre 2024 a éga­le­ment con­tri­bué à ce que l’ef­fondre­ment du réseau rou­tier ne puis­se être évité que si le plus grand nombre pos­si­ble de mar­chan­di­ses sont trans­por­tées par rail.

Une lueur d’e­s­poir à l’ho­ri­zon : les respons­ables poli­ti­ques se sai­sis­sent de la question

Il est réjouis­sant de con­stater que les respons­ables poli­ti­ques se sai­sis­sent de la ques­ti­on. Ainsi, la con­seil­lè­re aux États Eva Her­zog a dépo­sé le 25 sep­tembre 2025 la moti­on 25.4147 « Garan­tie du niveau de pre­sta­ti­ons de CFF Cargo, y com­pris le main­ti­en d’un réseau cen­tral pour le trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses ». Cette moti­on deman­de que CFF Cargo ne puis­se plus aug­men­ter ses prix au-delà du taux d’in­fla­ti­on à par­tir de 2026. CFF Cargo dev­rait donc assurer sa ren­ta­bi­li­té prin­ci­pa­le­ment par une explo­ita­ti­on plus pro­duc­ti­ve et plus effi­cace, comme le pré­voy­a­it le Par­le­ment dans la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Mal­heu­reu­se­ment, CFF Cargo a entre-temps créé un fait accom­pli : une par­tie con­sidé­ra­ble de la cli­entèle de le TWCI s’est déjà détour­née du rail.

Le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment doi­vent immé­dia­te­ment tirer le frein d’urgence

La VAP appel­le le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment à mett­re immé­dia­te­ment un terme à la pra­tique de CFF Cargo con­sistant à aug­men­ter ses prix, en par­tie à deux chif­fres. Cette démar­che arbi­trai­re de CFF Cargo pous­se de plus en plus de char­geurs à délais­ser le trans­port fer­ro­vi­ai­re au pro­fit du trans­port rou­tier, ce qui va à l’en­cont­re de la volon­té poli­tique et des efforts de la Suis­se en matiè­re de décarbonisation.

 

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Session d’automne 2025: des dossiers importants mis en route

Session d’automne 2025: des dossiers importants mis en route

Lors de la ses­si­on d’automne 2025, qui s’est tenue du 8 au 26 sep­tembre 2025, les Cham­bres fédé­ra­les ont inscrit à leur ordre du jour divers dos­siers rela­tifs à la poli­tique des trans­ports. L’accent a été mis sur les con­sé­quen­ces finan­ciè­res et struc­tu­rel­les de la sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te (CR ou Rola en alle­mand), sur l’extension de la ligne d’accès NLFA Anvers-Bâle sur la rive gau­che du Rhin, sur le fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re (FIF) et sur le trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses, plus connu sous le nom de Cargo sous ter­rain (CST).

 

Les enjeux:

    • La sup­pres­si­on de la chaus­sée rou­lan­te soulè­ve des questions
    • Le Con­seil natio­nal garan­tit les moy­ens de la poli­tique de transfert
    • L’extension de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gau­che du Rhin à nou­veau débattue
    • Aut­res ques­ti­ons et répon­ses con­cer­nant Cargo sous terrain
    • Le finance­ment et les liqui­di­tés du fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re sont garantis

     

    La suppression de la chaussée roulante soulève des questions

    L’abandon annon­cé de la chaus­sée rou­lan­te fin 2025 prive la Suis­se de l’un des instru­ments cen­traux de sa poli­tique de trans­fert. Quel­que 70 000 tra­jets effec­tués jusqu’ici par rail ris­quent de se repor­ter sur la route, alors même que le pla­fond de 650 000 poids lourds auto­ri­sés par la Con­sti­tu­ti­on fédé­ra­le à tra­ver­ser les Alpes chaque année est déjà lar­ge­ment dépas­sé. Le nombre de poids lourds va donc mas­si­ve­ment aug­men­ter sur les axes de tran­sit cen­traux, ce qui ris­que for­te­ment de créer davan­ta­ge d’embouteillages. Par­al­lè­le­ment, le réseau fer­ro­vi­ai­re inter­na­tio­nal con­naît des gou­lets d’étranglement, notam­ment en rai­son du piteux état des infra­struc­tures fer­ro­vi­ai­res en Allemagne.

    Dans ce con­tex­te, le con­seil­ler aux États et pré­si­dent de la VAP Josef Ditt­li ainsi que la con­seil­lè­re aux États Heidi Z’graggen ont dépo­sé les inter­pel­la­ti­ons 25.3540 «Aires de sta­ti­on­ne­ment, cen­tres de con­trô­le, report modal. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée rou­lan­te?» et 25.3541 «Ave­nir du tra­fic tran­sal­pin. Com­ment la Con­fé­dé­ra­ti­on gérera-t-elle la hausse du nombre de poids lourds sur les rou­tes après la fin de la chaus­sée roulante?»

    Le Con­seil fédé­ral a répon­du par écrit à ces ques­ti­ons avant la séan­ce du Con­seil. Glo­ba­le­ment, il esti­me que le ris­que d’un ren­ver­se­ment de ten­dance dans la poli­tique de trans­fert modal est réa­lis­te. Il pré­voit pour les années à venir une aug­men­ta­ti­on du nombre de tra­jets de poids lourds à tra­vers les Alpes par rap­port à aujourd’hui et un dépla­ce­ment du split modal au détri­ment du rail.

    Le pré­si­dent de la VAP, Josef Ditt­li, a remer­cié le Con­seil fédé­ral pour sa prise de posi­ti­on, mais a sou-ligné son man­que de détails. Lui-même et les mem­bres de la VAP aurai­ent notam­ment sou­hai­té con-naît­re l’influence du cent­re de con­trô­le du tra­fic lourd d’Erstfeld sur le tra­fic sup­p­lé­men­tai­re géné­ré par la fer­me­tu­re de la chaus­sée rou­lan­te. Le pré­si­dent de la VAP doute que le tra­fic sup­p­lé­men­tai­re puis­se être géré sans con­sé­quen­ces néga­ti­ves pour les embou­teil­la­ges devant le tun­nel du Got­hard, même avec une explo­ita­ti­on cohé­ren­te de ce potentiel de rétention.

    Le Conseil national garantit les moyens de la politique de transfert

    Avec la moti­on 25.3949 «Assurer les moy­ens de la poli­tique de trans­fert», la Com­mis­si­on des trans-ports et des télé­com­mu­ni­ca­ti­ons du Con­seil natio­nal (CTT‑N) a char­gé le Con­seil fédé­ral d’utiliser l’intégralité des fonds libé­rés dans le pla­fond des dépen­ses 2024–2028 par l’abandon de la chaus­sée rou­lan­te, soit envi­ron 50 mil­li­ons de francs, pour pro­mou­voir des mesu­res sup­p­lé­men­tai­res de trans­fert sur le rail du fret tran­sal­pin de 2026 à 2030, et d’entreprendre les démar­ches néces­saires à cet effet. La Com­mis­si­on esti­me que des mesu­res ciblées sont indis­pens­ables pour empê­cher un retour immé-diat au trans­port par la route. Le Con­seil fédé­ral a recom­man­dé le rejet du pro­jet. Le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti décla­re à ce sujet: «Il est important pour moi de men­ti­on­ner que la pro­mo­ti­on accrue du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné tran­sal­pin deman­dée dans la moti­on n’est pas pos­si­ble, ou seu-lement de maniè­re très limi­tée, sans modi­fi­ca­ti­on de la loi. Le sou­ti­en finan­cier au trans­port fer­ro­vi­ai­re tran­sal­pin de mar­chan­di­ses est régi par l’article 8 de la loi sur le trans­fert du trans­port de marchan-dises.»

    Le Con­seil natio­nal a adop­té la moti­on par 123 voix cont­re 70. La VAP salue expres­sé­ment cette dé-cis­i­on, en par­ti­cu­lier dans le con­tex­te du recul quasi géné­ral du volu­me des mar­chan­di­ses trans­por-tées par rail.

    L’extension de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gauche du Rhin à nouveau débattue

    La NLFA a con­sidé­ra­blem­ent aug­men­té la capa­ci­té du trans­port de mar­chan­di­ses à tra­vers les Alpes sur le ter­ri­toire suis­se. Sa prin­ci­pa­le ligne d’accès côté nord, sur la rive droi­te du Rhin en Alle­ma­gne, est cepen­dant déjà surchar­gée et régu­liè­re­ment sujet­te à des per­tur­ba­ti­ons. Les retards pris dans son amé­nage­ment vien­nent enco­re aggra­ver le pro­blè­me. Afin de ren­forcer la rési­li­ence du sys­tème, il faut donc d’urgence éta­b­lir une deu­xiè­me ligne d’accès à la NLFA côté nord.

    Avec la moti­on 25.3543 «Amé­na­ger le tron­çon Anvers-Bâle pour créer une deu­xiè­me ligne d’accès à la NLFA côté nord et évi­ter le report sur la route du trans­port com­bi­né de mar­chan­di­ses», le con­seil­ler natio­nal Thier­ry Bur­kart a char­gé le Con­seil fédé­ral d’aménager rapi­de­ment la ligne d’accès NLFA An-vers-Bâle sur la rive gau­che du Rhin en tant que deu­xiè­me ligne d’accès côté nord. La Suis­se doit finan­cer inté­gra­le­ment l’adaptation du pro­fil des tun­nels des Vos­ges néces­saire à cet effet et uti­li­ser en prio­ri­té les fonds libé­rés par l’abandon de la chaus­sée rou­lan­te pour les années 2026 à 2028.

    Le Par­le­ment avait déjà con­fié au Con­seil fédé­ral, par les moti­ons 20.3003 (2020) et 24.3389 (2024), le man­dat visa­nt à faire avan­cer l’aménagement de la ligne d’accès à la NLFA sur la rive gau­che du Rhin entre Metz et Stras­bourg au moyen d’un futur trai­té inter­na­tio­nal et d’un sou­ti­en finan­cier de la Suis­se à l’aménagement du pro­fil d’espace libre. En outre, le Con­seil fédé­ral est d’avis que le cofi­nan-cement ne doit pas se faire par le biais du bud­get géné­ral de la Con­fé­dé­ra­ti­on, mais par le biais du fonds d’infrastructure fer­ro­vi­ai­re. La VAP par­ta­ge l’avis du Con­seil fédé­ral. Le Con­seil des États a trans­mis la moti­on à la com­mis­si­on com­pé­ten­te pour examen préalable.

    Autres questions et réponses concernant Cargo sous terrain

    Cargo sous ter­rain fait régu­liè­re­ment les gros tit­res dans les médi­as. Avec la loi fédé­ra­le sur le trans-port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses (LTSM), la Con­fé­dé­ra­ti­on a créé les con­di­ti­ons néces­saires à la mise en place d’un sys­tème entiè­re­ment auto­ma­ti­sé de trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses entre les gran­des agglo­mé­ra­ti­ons du Mit­tel­land. Le finance­ment, la con­s­truc­tion et l’exploitation doi­vent être assu­rés par le sec­teur privé.

    Dans l’interpellation 25.3631, le con­seil­ler aux États Hans Wicki a deman­dé au Con­seil fédé­ral de ré-pond­re à diver­ses ques­ti­ons con­cer­nant la suite de la pro­cé­du­re dans le dos­sier CST. Dans sa ré-ponse écri­te du 13 août 2025, le régu­la­teur a indi­qué qu’il avait approu­vé le trans­port sou­ter­rain de mar­chan­di­ses dans le cadre du plan sec­to­ri­el des trans­ports en juin 2025. Sur la base de diver­ses étu­des, il esti­me que le potentiel de CST pour sou­la­ger d’autres modes de trans­port, en par­ti­cu­lier les rou­tes natio­na­les, est plu­tôt fai­ble, et ne voit actu­el­le­ment aucu­ne néces­si­té d’agir.

    Le financement et les liquidités du fonds d’infrastructure ferroviaire sont garantis

    Avec la moti­on 25.3953, A. Gmür-Schö­nen­ber­ger deman­de au Con­seil fédé­ral de prend­re les mesu­res appro­priées pour amé­lio­rer et aug­men­ter le finance­ment et les liqui­di­tés du FIF. L’objectif de la moti­on est de garan­tir le finance­ment et les liqui­di­tés du FIF afin que les pro­jets déci­dés par le Par­le­ment et les pro­jets futurs puis­sent être réa­li­sés sans retard.

    La CTT des deux Con­seils ainsi que le Con­seil fédé­ral ont recom­man­dé l’adoption du pro­jet. Le Con­seil des États, en tant que pre­miè­re chambre, a accep­té le pro­jet. L’avis du Con­seil fédé­ral rela­tif à l’intervention est dis­po­nible. La VAP rejet­te la moti­on 25.3953, car le Parle-ment s’est déjà pro­non­cé en faveur de la moti­on 25.3949 de la commission.

Coup dur pour le fret ferroviaire

Coup dur pour le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a ordon­né des mesu­res de sécu­ri­té sup­p­lé­men­tai­res pour le fret fer­ro­vi­ai­re en Suis­se en répon­se au rap­port du SESE. Ces mesu­res sont radi­cal­es et ébran­lent les fon­de­ments mêmes du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Les respons­ables poli­ti­ques sont appelés à réa­gir rapi­de­ment et à mett­re immé­dia­te­ment un terme au déclin du fret ferroviaire.


Les enjeux::

  • Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP
  • Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question
  • Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus
  • Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis
  • Les CFF dou­blent la mise
  • Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Des mesu­res aux con­sé­quen­ces fata­les – mal­gré les pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves de la VAP

Dans le cadre des deux tables ron­des orga­ni­sées en vue d’élaborer des mesu­res visa­nt à ren­forcer la sécu­ri­té dans le fret fer­ro­vi­ai­re, les mem­bres de l’Association des char­geurs (VAP) ont éga­le­ment sou­mis des pro­po­si­ti­ons con­s­truc­ti­ves. Ils sou­hai­tent ainsi ren­forcer la sécu­ri­té, déjà très éle­vée actu­el­le­ment, du fret fer­ro­vi­ai­re par des mesu­res pro­por­ti­onnées et équi­li­brées, sans pour autant affai­blir la bran­che. Or, c’est pré­cis­é­ment ce qui s’est pro­duit: les nou­vel­les con­di­ti­ons-cad­res nui­sent à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail et ent­raî­nent un retour au trans­port rou­tier sans gain sup­p­lé­men­tai­re en matiè­re de sécu­ri­té. Mais sur­tout, la bran­che est con­s­ter­née par les mesu­res dis­pro­por­ti­onnées et les délais impo­sés. Il est en effet impos­si­ble de mett­re en œuvre les mesu­res dans les délais prévus.

Les objec­tifs de poli­tique cli­ma­tique et des trans­ports remis en question

L’attitude de l’OFT est sur­pren­an­te. En effet, tant le Par­le­ment que la popu­la­ti­on ont régu­liè­re­ment sou­tenu le fret fer­ro­vi­ai­re ces der­niè­res années. Il exis­te p. ex. un man­dat con­sti­tu­ti­on­nel pour le tran­sit tran­sal­pin. Le Par­le­ment a éga­le­ment encou­ra­gé à plu­s­ieurs repri­ses le fret fer­ro­vi­ai­re natio­nal avec la révi­si­on de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Par ail­leurs, il est incon­test­a­ble qu’un fret fer­ro­vi­ai­re per­for­mant est néces­saire si la Suis­se veut att­eind­re l’objectif de zéro net d’ici 2050. Enfin, le rejet par la popu­la­ti­on de l’extension des auto­rou­tes mont­re à quel point le trans­fert des mar­chan­di­ses vers le rail est – et res­te­ra – essentiel pour déseng­or­ger les rou­tes. Avec les rest­ric­tions impo­sées par l’OFT, ces objec­tifs s’éloignent de plus en plus.

Les appels lan­cés pré­cé­dem­ment par la bran­che ne sont pas entendus

Avant que l’OFT ne rende sa décis­i­on, le sec­teur des char­geurs a adres­sé une lett­re à l’autorité com­pé­ten­te pour mett­re en évi­dence l’importance cru­cia­le du fret fer­ro­vi­ai­re pour l’économie et la néces­si­té pour le légis­la­teur de prend­re de nou­vel­les mesu­res avec dis­cer­ne­ment. La lett­re souli­gnait les ris­ques de per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et la men­ace qui pèse sur l’approvisionnement du pays. Le fait que ces aver­tis­se­ments soi­ent res­tés lett­re morte auprès de l’OFT est incom­pré­hen­si­ble et soulè­ve des questions.

Les mesu­res ne peu­vent être mises en œuvre dans les délais impartis

Le délai extrê­me­ment court impar­ti pour la mise en œuvre des mesu­res sus­ci­te éga­le­ment des fron­ce­ments de sourcils dans l’ensemble du sec­teur. Cel­les-ci doi­vent ent­rer en vigueur à par­tir du 1er jan­vier 2026. Pour des rai­sons pra­ti­ques, ce délai est irré­a­lis­te et incom­pré­hen­si­ble pour le sec­teur. L’OFT rejet­te la responsa­bi­li­té de la solu­ti­on appa­ren­te aux pré­ten­dus pro­blè­mes de sécu­ri­té sur les pro­prié­tai­res de wagons, sans éva­luer suf­fi­sam­ment la ques­ti­on sur le plan tech­ni­que ou éco­no­mi­que. Et ce, bien que l’OFT ait été infor­mé par les acteurs de la bran­che que les capa­ci­tés des ate­liers pour la main­ten­an­ce des wagons de mar­chan­di­ses sont déjà limi­tées aujourd’hui. Les con­sé­quen­ces de cet état de cho­ses n’ont pas été pri­ses en comp­te dans l’ordonnance. De plus, aucu­ne ana­ly­se d’impact (Impact Assess­ments) n’a été réa­li­sée au pré­alable con­cer­nant les mesu­res adop­tées, ce qui est pour­tant la norme dans l’Union euro­pé­en­ne pour les inter­ven­ti­ons éta­ti­ques tel­les que celle de l’OFT. Enfin, les mesu­res pri­ses par l’OFT remet­tent en ques­ti­on les inves­tis­se­ments réa­li­sés dans le passé pour amé­lio­rer la sécu­ri­té et éli­mi­nent de fait toute inci­ta­ti­on à pour­suiv­re dans cette voie à l’avenir.

Les CFF dou­blent la mise

La réac­tion immé­dia­te et eupho­ri­que des Chem­ins de fer fédé­raux suis­ses (CFF) à la com­mu­ni­ca­ti­on de l’OFT est sur­pren­an­te, notam­ment parce qu’elle invo­que une fois de plus le pré­tex­te d’une sécu­ri­té accrue pour jus­ti­fier la pro­chai­ne deman­de de par­ti­ci­pa­ti­on à la responsa­bi­li­té des pro­prié­tai­res de wagons. Cette der­niè­re vient d’être reje­tée par le Par­le­ment fin 2024.

Comp­te tenu notam­ment de la sup­pres­si­on signi­fi­ca­ti­ve des con­trô­les importants des trains avant leur départ par les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF), il est per­mis de se deman­der pour­quoi l’OFT déchar­ge pres­que entiè­re­ment CFF Cargo et les aut­res ETF de leur responsa­bi­li­té dans le cadre de ces mesures.

Le déclin du fret fer­ro­vi­ai­re se poursuit

Le fret fer­ro­vi­ai­re est l’un des modes de trans­port les plus sûrs. L’OFT a igno­ré les mesu­res de sécu­ri­té fer­ro­vi­ai­re pro­po­sées par la VAP et éla­bo­rées en con­cer­ta­ti­on avec des comi­tés d’experts euro­pé­ens. Au lieu de cela, il a impo­sé des mesu­res qui rédui­sent con­sidé­ra­blem­ent la com­pé­ti­ti­vi­té du rail. Cette cam­pa­gne tou­che le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses dans une situa­ti­on où les volu­mes de fret fer­ro­vi­ai­re sont en baisse, pra­ti­quement sans excep­ti­on. Il est incon­ce­va­ble que cela se fasse dans l’intérêt des milieux poli­ti­ques et de la popu­la­ti­on. Les acteurs de la bran­che espè­rent que les respons­ables poli­ti­ques et admi­nis­tra­tifs ne lais­se­ront pas cet appel à la vigi­lan­ce res­ter sans répon­se. Sinon, le fret fer­ro­vi­ai­re ris­que fort de ne plus exis­ter que sous forme de trains minia­tures ou au Musée des trans­ports de Lucerne.

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Les mesures de l’OFT remettent en question le fret ferroviaire

Le 11 sep­tembre 2025, l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) a con­cré­ti­sé les mesu­res annon­cées en vue de ren­forcer la sécu­ri­té du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. L’autorité fédé­ra­le réa­git ainsi au rap­port du Ser­vice suis­se d’enquête de sécu­ri­té (SESE) sur l’accident sur­venu dans le tun­nel de base du Saint-Got­hard. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025. Elles ébran­lent les fon­de­ments mêmes du fret fer­ro­vi­ai­re et les coûts sup­p­lé­men­tai­res qui en décou­lent sont énor­mes, en par­ti­cu­lier pour les pro­prié­tai­res de wagons. Par ail­leurs, ni ces der­niers ni les ate­liers ne savent clai­re­ment com­ment mett­re en œuvre ces mesu­res dans un délai aussi pro­che. À court terme, cela ris­que d’entraîner des per­tur­ba­ti­ons éco­no­mi­ques et, à moyen terme, la com­pé­ti­ti­vi­té de l’ensemble du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses sera con­sidé­ra­blem­ent réduite.


Les enjeux:

  • La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue
  • La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte
  • Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants
  • La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations
  • L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise
  • Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché
  • Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

La sécu­ri­té est une prio­ri­té absolue

Le 11 sep­tembre 2025, l’OFT a com­mu­ni­qué les mesu­res con­crè­tes pri­ses en répon­se au rap­port du SESE. Cette annon­ce fait suite à deux tables ron­des orga­ni­sées par l’OFT avec des repré­sen­tants du sec­teur après la publi­ca­ti­on du rap­port du SESE. L’objectif de ce dia­lo­gue était de défi­nir des mesu­res visa­nt à amé­lio­rer enco­re la sécu­ri­té déjà éle­vée du fret fer­ro­vi­ai­re. Selon l’OFS, la mise en œuvre des mesu­res doit débu­ter immé­dia­te­ment et être plei­ne­ment appli­quée au plus tard le 31 décembre 2025.

La sécu­ri­té est éga­le­ment une prio­ri­té abso­lue pour les mem­bres de la VAP. Il est tou­te­fois faux et dan­ge­reux de sug­gé­rer une sécu­ri­té abso­lue. Il con­vi­ent de mett­re en balan­ce les avan­ta­ges de mesu­res sup­p­lé­men­tai­res et plus rest­ric­ti­ves avec les coûts sup­p­lé­men­tai­res qu’elles ent­raî­nent et de prend­re une décis­i­on réflé­chie. Il faut noter ce faisant que les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT sont sus­cep­ti­bles d’amenuiser la sécu­ri­té dans l’ensemble du trans­port de mar­chan­di­ses. En effet, ces mesu­res et les coûts exor­bi­tants asso­ciés ent­raî­ne­ront à moyen terme un trans­fert du trans­port de mar­chan­di­ses du rail vers la route, qui est beau­coup plus dangereuse.

La pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té ne sont pas pri­ses en compte

La VAP con­sidè­re qu’il est de son devoir d’évaluer la pro­por­ti­on­na­li­té, la via­bi­li­té et la faisa­bi­li­té des mesu­res pour le sec­teur en géné­ral et pour les pro­prié­tai­res de wagons en par­ti­cu­lier. En outre, les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re doi­vent sup­port­er les coûts des mesu­res de maniè­re aussi équi­ta­ble que pos­si­ble. Cela con­cer­ne prin­ci­pa­le­ment les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) dans leur rôle de trans­por­teurs, les pro­prié­tai­res de wagons et les explo­itants d’infrastructures. Le niveau élevé de sécu­ri­té ne pour­ra être main­tenu et amé­lio­ré qu’à con­di­ti­on que tou­tes les par­ties impli­quées s’acquittent de leurs obli­ga­ti­ons. En effet, ce ne sont pas des mesu­res iso­lées, mais leur multi­tu­de et leur inter­ac­tion qui garan­tis­sent la sécu­ri­té de l’ensemble du système.

Les man­ques de capa­ci­tés dans l’économie dev­rai­ent être importants

Avec ces nou­vel­les mesu­res, l’OFT impo­se aux pro­prié­tai­res de wagons des obli­ga­ti­ons dis­pro­por­ti­onnées par rap­port aux aut­res acteurs. La réduc­tion sub­stan­ti­el­le des inter­val­les de main­ten­an­ce, en par­ti­cu­lier, aura un impact mas­sif sur la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses et la ren­ta­bi­li­té des ent­re­pri­ses. En effet, les inter­val­les de main­ten­an­ce impo­sés par l’OFT ent­raî­ne­ront une réduc­tion extrê­me­ment importan­te, qui n’a pas enco­re pu être quan­ti­fiée de maniè­re défi­ni­ti­ve, de la dis­po­ni­bi­li­té des wagons de mar­chan­di­ses. À court terme, cette mesu­re ent­raî­ne donc des gou­lets d’étranglement dans le sec­teur des char­geurs, qui ris­quent de com­pro­mett­re la sécu­ri­té d’approvisionnement du pays. Ce sujet a sou­vent été abor­dé en amont et à l’occasion des tables ron­des, mais il a éton­n­am­ment peu influen­cé la prise de décis­i­on de l’OFT.

À moyen terme, les mesu­res adop­tées con­tin­ue­ront de nuire à la com­pé­ti­ti­vi­té du rail par rap­port à la route et accé­lé­re­ront for­te­ment le trans­fert du rail vers la route. Et tout cela à un moment où le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est déjà sou­mis à une forte pres­si­on sur de nombreux fronts. Ces con­sé­quen­ces sont en tota­le con­tra­dic­tion avec la volon­té d’augmenter le fret fer­ro­vi­ai­re, qui a une fois de plus été expri­mée au Par­le­ment avec l’adoption de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT vont à l’encontre de cette volonté.

La mise en œuvre soulè­ve de gran­des interrogations

Pour la VAP, il n’est aujourd’hui pas pos­si­ble de pré­voir com­ment les mesu­res pour­ront être mises en œuvre dans le délai extrê­me­ment court qui reste avant leur entrée en vigueur. En effet, les ent­re­pri­ses char­gées de la main­ten­an­ce man­quent déjà aujourd’hui de capa­ci­tés, de res­sour­ces et de com­po­sants. Cette situa­ti­on va enco­re s’aggraver à la suite des mesu­res pri­ses par l’OFT. Il est à cra­ind­re que les wagons de mar­chan­di­ses restent non seu­le­ment plus sou­vent, mais sur­tout plus long­temps dans les ent­re­pri­ses de main­ten­an­ce qu’auparavant. À cela s’ajoute le fait que le nombre de trans­ports de wagons vides à desti­na­ti­on et en pro­ven­an­ce des ate­liers aug­m­en­te­ra con­sidé­ra­blem­ent. Une fois enco­re, ce sont sur­tout les ent­re­pri­ses de char­ge­ment qui en res­sen­ti­ront les effets dans un pre­mier temps, car elles devront faire appel à davan­ta­ge de wagons pour trans­por­ter la même quan­ti­té de mar­chan­di­ses. En con­sé­quence, à moyen terme, de plus en plus de char­geurs dev­rai­ent se détour­ner du fret fer­ro­vi­ai­re et ache­mi­ner leurs mar­chan­di­ses par la route.

L’interopérabilité euro­pé­en­ne est compromise

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses étant inté­g­ré à l’échelle euro­pé­en­ne, les effets des mesu­res pri­ses par l’OFT ne s’arrêtent pas aux fron­tiè­res natio­na­les. Les pro­prié­tai­res de wagons hors de Suis­se peu­vent dif­fi­ci­le­ment déter­mi­ner si l’un de leurs wagons de mar­chan­di­ses loués cir­cu­le sur les voies suis­ses, car les cli­ents dis­po­sent libre­ment des wagons dis­po­nibles dans le cadre de l’interopérabilité. Les mesu­res pre­scri­tes par l’OFT dev­rai­ent avoir pour con­sé­quence que les pro­prié­tai­res de wagons ne des­ser­vi­ront plus le mar­ché suis­se, ou alors uni­quement avec des flot­tes entre­te­nues spé­cia­le­ment pour ce pays. Cela ent­raî­ne­ra une char­ge admi­nis­tra­ti­ve sup­p­lé­men­tai­re qui fera grim­per les coûts et rédui­ra l’attractivité du fret ferroviaire.

Répar­ti­ti­on iné­ga­le des char­ges entre les acteurs du marché

Les pro­prié­tai­res de wagons doi­vent sup­port­er à eux seuls pres­que entiè­re­ment le finance­ment des coûts, indé­pen­dam­ment des char­ges orga­ni­sa­ti­on­nel­les sup­p­lé­men­tai­res en forte aug­men­ta­ti­on et qui ne sont pas enco­re défi­nies à ce jour. L’OFT n’a impo­sé aucu­ne mesu­re aussi radi­cale aux ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re (ETF) en tant que trans­por­teurs ni aux explo­itants d’infrastructures. Cela est sur­pren­ant, car il n’existe aucu­ne rai­son plau­si­ble de les responsa­bi­li­ser moins que les pro­prié­tai­res de wagons. Sur ce sujet éga­le­ment, des mesu­res con­crè­tes ont été pré­sen­tées pour les deux acteurs à l’occasion des tables rondes.

Comme pour tou­tes les par­ties con­cer­nées, il est clair pour la VAP qu’après un acci­dent comme celui du tun­nel de base du Saint-Got­hard, qui a ent­raî­né des coûts con­sidé­ra­bles – heu­reu­se­ment uni­quement finan­ciers –, il est impos­si­ble de pas­ser sim­ple­ment à l’ordre du jour. Mais il est éga­le­ment vrai que les pro­prié­tai­res de wagons ont tou­jours beau­coup inves­ti et con­ti­nuent d’investir davan­ta­ge dans la sécu­ri­té de leurs wagons de mar­chan­di­ses. Par le passé déjà, ils ont mis en œuvre chaque année des mesu­res effi­caces pour un mon­tant de 40 mil­li­ons d’euros. Dès le début, la VAP, en tant que voix des pro­prié­tai­res de wagons, a pré­co­ni­sé des mesu­res qui aurai­ent enco­re ren­for­cé le niveau de sécu­ri­té déjà élevé du rail tout en ten­ant comp­te des prin­cipes de pro­por­ti­on­na­li­té, de via­bi­li­té et de faisabilité.

Une décis­i­on avec des con­sé­quen­ces à long terme

Ces mesu­res ont des con­sé­quen­ces dra­ma­ti­ques pour la bran­che des char­geurs. Il n’est pas enco­re pos­si­ble d’évaluer de maniè­re défi­ni­ti­ve les con­sé­quen­ces et les coûts pour le fret fer­ro­vi­ai­re, car le sys­tème est trop com­ple­xe et les mesu­res déci­dées trop com­pli­quées. Il est tou­te­fois déjà clair aujourd’hui que le fret fer­ro­vi­ai­re tel que nous le con­nais­si­ons jusqu’à pré­sent va être pro­fon­dé­ment bouleversé.

À court terme, ce sont les pro­prié­tai­res de wagons qui devront sup­port­er les coûts plus éle­vés de main­ten­an­ce et d’acheminement vers les ate­liers. À moyen terme, cepen­dant, ces mesu­res auront un impact extrê­me­ment néga­tif sur le fret fer­ro­vi­ai­re. En effet, en rai­son de l’augmentation des coûts, d’autres ent­re­pri­ses trans­por­te­ront à l’avenir leurs mar­chan­di­ses par la route plu­tôt que par le rail. La sécu­ri­té n’en sera pas ren­for­cée, bien au con­trai­re: le trans­port rou­tier, plus acci­den­to­gè­ne, ren­dra le trans­port de mar­chan­di­ses glo­ba­le­ment moins sûr.

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Venu pour rester: le fret ferroviaire

Venu pour rester: le fret ferroviaire

L’avenir du fret fer­ro­vi­ai­re fait actu­el­le­ment l’objet de débats très ani­més. Il était éga­le­ment au cœur du forum Fret fer­ro­vi­ai­re qui s’est tenu le 14 mai 2025 au Glo­cken­hof à Zurich. Dans cet artic­le de blog, le Dr Simon Wey, direc­teur de la VAP, affi­ne les prin­ci­pa­les con­clu­si­ons de ce forum en par­ta­geant ses réfle­xi­ons sur la vites­se, le tracé des lignes et la signa­li­sa­ti­on dans le cadre de l’évolution struc­tu­rel­le et tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses vers l’avenir.


Les enjeux:

  • Le retrans­fert ne fon­c­tion­ne pas
  • Crois­sance cont­re progrès
  • Un énor­me bond en avant grâce au DAC
  • Main­ten­ant ou jamais!
Le retransfert ne fonctionne pas

Le trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses est véri­ta­blem­ent poly­va­lent: assi­du, prin­ci­pa­le­ment noc­turne, dyna­mi­que. Nous le remar­quons à peine, mais notre pro­spé­ri­té serait ini­ma­gi­nable sans lui. Il con­sti­tue ainsi l’épine dor­sa­le de notre éco­no­mie natio­na­le: effi­cace, respec­tueux de l’environnement et indis­pensable. La ques­ti­on n’est donc pas de savoir si l’on peut ren­forcer le fret fer­ro­vi­ai­re, mais com­ment le faire afin qu’il puis­se répond­re à l’augmentation du volu­me des mar­chan­di­ses. Car un trans­fert vers la route ne fon­c­tion­ner­ait pas, même si on le vou­lait. Les rou­tes suis­ses sont déjà encom­brées et le sont de plus en plus chaque jour.

Croissance contre progrès

Pour mieux com­prend­re l’importance du fret fer­ro­vi­ai­re, pre­nons l’exemple sta­tis­tique sui­vant: il fau­drait envi­ron 650 000 cour­ses de cami­on sup­p­lé­men­tai­res pour com­pen­ser le volu­me annu­el de mar­chan­di­ses trans­por­tées par wagons com­plets iso­lés (TWCI) en Suis­se par la route. Un nombre tel de cami­ons sup­p­lé­men­tai­res pro­vo­quer­ait des embou­teil­la­ges per­ma­nents et le sys­tème rou­tier s’effondrerait pure­ment et sim­ple­ment.
Dans ses «Per­spec­ti­ves d’évolution du trans­port 2050», l’Office fédé­ral du déve­lo­p­pe­ment ter­ri­to­ri­al pré­voit une aug­men­ta­ti­on de 31 % du tra­fic de mar­chan­di­ses en ton­nes-kilo­mè­tres d’ici 2050. Il table tou­te­fois sur un léger recul de la part de la route au pro­fit du rail. À l’heure actu­el­le l’importance du rail et l’état tech­no­lo­gi­que dans lequel il se trouve con­tras­tent for­te­ment. Depuis le 19e siè­cle, les wagons sont dotés d’un cou­pla­ge méca­ni­que et d’un sys­tème de frei­na­ge pneu­ma­tique, et fon­c­tion­nent donc selon le prin­ci­pe ana­lo­gi­que: marche/arrêt. Dans le même temps, les déve­lo­p­pe­ments tech­no­lo­gi­ques dans le domaine des loco­mo­ti­ves avan­cent à gran­de vitesse.

Un énorme bond en avant grâce au DAC

Les acteurs du fret fer­ro­vi­ai­re s’accordent à dire qu’il n’y a pas d’alternative à la trans­for­ma­ti­on (numé­ri­que) du maté­ri­el rou­lant existant. Les avan­cées tech­no­lo­gi­ques doi­vent enfin avoir le champ libre, et ce, le plus tôt pos­si­ble. C’est la seule maniè­re de rele­ver les défis à venir et d’éviter un retrans­fert vers la route.

L’introduction du cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) per­met de faire un véri­ta­ble bond en avant. Pour sa mise en place, les respons­ables poli­ti­ques ont pro­mis à la bran­che une sub­ven­ti­on uni­que de 180 mil­li­ons de francs suis­ses à par­tir de 2026. Les 260 mil­li­ons de francs suis­ses all­oués pour les quat­re pre­miè­res années pour­suivent le même objec­tif. Ce sou­ti­en finan­cier doit con­tri­buer à rend­re le TWCI ren­ta­ble (cf. artic­le du blog «Ses­si­on de prin­temps 2025: peut-être la der­niè­re chan­ce pour le tra­fic par wagons com­plets iso­lés»).

Maintenant ou jamais!

Tout cela mont­re que, pour une fois, les par­tis poli­ti­ques de gau­che et de droi­te s’accordent sur l’importance et la trans­for­ma­ti­on tech­no­lo­gi­que du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses. Reste à savoir si le sec­teur sera en mesu­re de tirer parti de cette oppor­tu­ni­té pen­dant les quat­re ou huit années que durera l’aide tem­po­rai­re. Si le TWCI est tou­jours défi­ci­taire au-delà de cette péri­ode, les appels en faveur d’une sub­ven­ti­on illi­mi­tée devi­en­dront iné­vi­ta­bles. Pour la VAP, ce n’est tou­te­fois pas une opti­on via­ble à long terme. Elle met­tra plu­tôt tout en œuvre pour que les acteurs du trans­port fer­ro­vi­ai­re de mar­chan­di­ses se rappro­chent de l’autosuffisance finan­ciè­re au cours des pro­chai­nes années, kilo­mèt­re après kilomètre.

Retrou­vez ici l’intégralité du Dis­cours d’ouverture du Dr Simon Wey pro­non­cé à l’occasion du forum Fret fer­ro­vi­ai­re du 14 mai 2025 (en allemand).

Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le Conseil fédéral met en consultation l’ordonnance sur le transport de marchandises

Le 30 avril 2025, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on les dis­po­si­ti­ons d’exécution de la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). Il con­cré­ti­se ainsi le man­dat du Par­le­ment qui, lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, s’était pro­non­cé en faveur d’un ren­force­ment du fret fer­ro­vi­ai­re. La VAP et d’autres acteurs du sec­teur s’exprimeront con­join­te­ment sur ce dos­sier clé.


Darum geht’s:

  • Le Con­seil fédé­ral suit une feuille de route ambitieuse
  • Feu vert pour divers instru­ments d’encouragement
  • Les exi­gen­ces ne doi­vent pas deve­nir une pierre d’achoppement
  • Pas de déla­ya­ge des inci­ta­ti­ons au trans­fert du tra­fic sur le rail
  • Entre le suc­cès et l’échec, il n’y a qu’un pas
Le Conseil fédéral suit une feuille de route ambitieuse

Dans sa der­niè­re séan­ce d’avril, le Con­seil fédé­ral a mis en con­sul­ta­ti­on le pro­jet d’ordonnance sur le trans­port de mar­chan­di­ses (OTM) ainsi que d’autres dis­po­si­ti­ons d’exécution. Cette con­sul­ta­ti­on durera jusqu’au 12 août 2025. Selon ce cal­en­drier, le gou­ver­ne­ment con­cré­ti­se à la vites­se grand V les mesu­res déci­dées par le Par­le­ment. Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États avai­ent éli­mi­né leurs diver­gen­ces et adop­té défi­ni­ti­ve­ment la LTM révi­sée. Le Par­le­ment s’est ainsi pro­non­cé en faveur d’un fret fer­ro­vi­ai­re ren­for­cé et com­pé­ti­tif. La LTM et les dis­po­si­ti­ons d’exécution dev­rai­ent ent­rer en vigueur dès le 1er jan­vier 2026.

Feu vert pour divers instruments d’encouragement

Le pro­jet de con­sul­ta­ti­on com­prend une série de mesu­res desti­nées à ren­forcer le trans­port de mar­chan­di­ses par train et par bateau. Voici un résu­mé de ses prin­ci­paux élé­ments per­tin­ents pour notre secteur:

  1. Con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons avec les presta­tai­res de trans­port par wagons com­plets iso­lés (TWCI)
  2. Ver­se­ment des con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment aux explo­itants ou aux uti­li­sa­teurs d’installations
  3. Ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons à l’investissement aux instal­la­ti­ons de fret privées
  4. Con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires à l’investissement desti­nées à mett­re en place le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC)
Les exigences ne doivent pas devenir une pierre d’achoppement

Des con­ven­ti­ons de pre­sta­ti­ons pas­sées entre la Con­fé­dé­ra­ti­on et les four­nis­seurs pré­voi­ent le ver­se­ment de 260 mil­li­ons de francs de sub­ven­ti­ons aux ent­re­pri­ses de TWCI. Le gou­ver­ne­ment a pour l’instant limi­té cet encou­ra­ge­ment finan­cier à huit ans, sach­ant que celui-ci sera mis en œuvre en deux temps de quat­re ans. L’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) va émett­re une direc­ti­ve pour déter­mi­ner la procédure.

Parmi les can­di­dats à ces sub­ven­ti­ons, on retrouve un poids lourd du mar­ché: CFF Cargo. Le ris­que est que les exi­gen­ces pour l’obtention des sub­ven­ti­ons soi­ent si éle­vées qu’elles devi­en­nent une bar­riè­re à l’entrée sur le mar­ché de potentiels nou­veaux four­nis­seurs de TWCI. Or on a vu par le passé que les con­di­ti­ons d’entrée sur ce mar­ché sont déjà dra­co­ni­en­nes aujourd’hui. Il ne faut pas faire des con­di­ti­ons d’obtention de cette sub­ven­ti­on une pierre d’achoppement sup­p­lé­men­tai­re pour les prestataires.

Pas de délayage des incitations au transfert du trafic sur le rail

Les con­tri­bu­ti­ons de trans­bor­de­ment et de char­ge­ment doi­vent être finan­cées par une sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds liée aux pre­sta­ti­ons (RPLP) dans les par­cours initiaux et ter­minaux du trans­port com­bi­né non accom­pa­gné (TCNA). À cet égard, le casse-tête con­sis­te à déter­mi­ner les exi­gen­ces pour l’obtention de ces con­tri­bu­ti­ons de maniè­re à inci­ter au maxi­mum les desti­na­tai­res à opter pour un char­ge­ment des mar­chan­di­ses sur le rail. Dans le cadre de la prise de posi­ti­on, nous exami­nerons l’utilité des limi­tes infé­ri­eu­res et supé­ri­eu­res dans ce contexte.

Entre le succès et l’échec, il n’y a qu’un pas

La VAP et ses mem­bres feront ensem­ble tout leur pos­si­ble pour dépo­ser une prise de posi­ti­on bien étayée auprès de l’Office fédé­ral des trans­ports. Les ques­ti­ons au cœur de ce débat sont les con­tri­bu­ti­ons for­fai­taires accor­dées, la con­ven­ti­on de pre­sta­ti­ons pour les presta­tai­res de TWCI ainsi que le ver­se­ment de con­tri­bu­ti­ons aux pro­prié­tai­res de voies de rac­cor­de­ment et aux explo­itants d’installations. En effet, la sup­pres­si­on du rem­bour­se­ment de la RPLP dans les par­cours initiaux et ter­minaux du TCNA n’entraînera pas le déblo­ca­ge de nou­vel­les sub­ven­ti­ons, mais en chan­ge­ra sim­ple­ment les destinataires.

Nous nous féli­ci­tons que 180 mil­li­ons de francs aient été pré­vus pour la migra­ti­on vers le DAC. Non seu­le­ment la mise en place de celui-ci aug­m­en­te­ra for­te­ment la pro­duc­ti­vi­té de l’ensemble du sys­tème de TWCI, mais elle per­met­tra aussi de se rappro­cher de l’objectif d’autofinancement. En défi­ni­ti­ve, cela vaut la peine d’examiner pré­cis­é­ment les dis­po­si­ti­ons d’exécution, car la dif­fé­rence entre le suc­cès et l’échec de la révi­si­on de la loi peut se jouer sur modi­fi­ca­ti­ons mineures.

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Session de printemps 2025: peut-être la dernière chance pour le trafic par wagons complets isolés

Lors de la ses­si­on de prin­temps 2025, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des États ont éli­mi­né les diver­gen­ces qui les oppo­sai­ent dans leurs efforts pour révi­ser la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses (LTM). À la VAP, nous nous féli­ci­tons de l’adoption défi­ni­ti­ve de ce dos­sier. Le Par­le­ment ouvre ainsi la voie à l’autofinancement, à davan­ta­ge de mar­ché et à plus de con­cur­rence dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI). Il appar­tient désor­mais à tous les acteurs de sai­sir cette chan­ce, qui est peut-être la dernière.

 

Les enjeux:

  • Le Par­le­ment déb­lo­que des sub­ven­ti­ons conséquentes
  • Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences
  • Un pas décisif vers plus de trans­pa­rence et de con­cur­rence est franchi
  • Tous les acteurs du TWCI sont sol­li­ci­tés – tout par­ti­cu­liè­re­ment l’un d’entre eux
Le Parlement débloque des subventions conséquentes

Le 17 mars 2025, les deux cham­bres ont ache­vé leurs déli­bé­ra­ti­ons sur la révi­si­on de la LTM. En révi­sa­nt inté­gra­le­ment la loi, le Con­seil fédé­ral et le Par­le­ment sou­hai­tent sou­te­nir le sec­teur du fret fer­ro­vi­ai­re pour une durée limi­tée dans le temps (cf. artic­le du blog «LTM: le cap est le bon, mais le che­min reste par­se­mé d’embûches.») En déb­lo­quant 260 mil­li­ons de CHF sur quat­re ans à comp­ter 2026, l’organe légis­la­tif donne au sec­teur du temps pour aug­men­ter son effi­ca­ci­té avec de nou­veaux instru­ments. L’encouragement du TWCI est limi­té à huit ans.

Des sub­ven­ti­ons seront éga­le­ment all­ouées au cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC), dont l’instauration sera sou­te­nue par un cré­dit uni­que de 180 mil­li­ons de CHF. Les mesu­res pré­vues ne dev­rai­ent pas peser davan­ta­ge sur le bud­get, car elles sont finan­cées par des fonds pro­ven­ant de la rede­van­ce sur le tra­fic des poids lourds.

Les con­seils éli­mi­nent défi­ni­ti­ve­ment leurs divergences

Un objec­tif de trans­fert pro­po­sé au Con­seil natio­nal par le cent­re gau­che a été peu de temps après à nou­veau sup­p­ri­mé par le Con­seil des États. Une pro­po­si­ti­on mino­ri­taire, qui visa­it une sta­bi­li­sa­ti­on de la part des trans­ports de mar­chan­di­ses par le rail, n’a elle non plus pas obtenu la majo­ri­té. À l’instar du Con­seil des États, une majo­ri­té de cent­re droit a aussi sup­p­ri­mé le 16 mars 2025 au Con­seil natio­nal cet objec­tif du pro­jet de loi, qui est ainsi défi­ni­ti­ve­ment aban­don­né. Le Con­seil fédé­ral a actu­el­le­ment déjà un man­dat de trans­fert du tra­fic route-rail pour le fret tran­sal­pin, mais pas pour le TWCI.

Un pas décisif vers plus de transparence et de concurrence est franchi

Fort heu­reu­se­ment, le Par­le­ment a approu­vé d’autres pro­po­si­ti­ons du Con­seil des États desti­nées à ren­forcer la con­cur­rence dans le TWCI, encou­ra­ger la trans­pa­rence et limi­ter les dépen­ses. Il fau­dra ainsi empê­cher les sub­ven­ti­on­ne­ments trans­ver­saux pro­ven­ant de l’offre de TWCI sou­te­nue par l’État vers les domain­es non sub­ven­ti­onnés des ent­re­pri­ses ainsi que les aut­res dis­tor­si­ons du mar­ché de la part des four­nis­seurs de TWCI. À cet effet, la Con­fé­dé­ra­ti­on défi­ni­ra et sur­veil­lera les mesu­res orga­ni­sa­ti­on­nel­les cor­re­spond­an­tes. Par ail­leurs, CFF Cargo devra offrir les pre­sta­ti­ons four­nies en TWCI à des con­di­ti­ons de mar­ché et publier chaque année dans son rap­port d’activité les flux finan­ciers, l’évolution des coûts et des recet­tes dans le TWCI ainsi que des indi­ca­teurs d’autofinancement. C’est l’Office fédé­ral des trans­ports (OFT) qui sera responsable de mett­re en place les dis­po­si­ti­ons néces­saires pour le suivi de la réa­li­sa­ti­on des objectifs.

Tous les acteurs du TWCI sont sollicités – tout particulièrement l’un d’entre eux

Le DAC ne pour­ra mener à lui seul le TWCI à l’autofinancement. Pour que la LTM révi­sée déploie ses effets, il est néces­saire que tou­tes les forces impli­quées con­tri­buent à l’augmentation de la pro­duc­ti­vi­té. La responsa­bi­li­té prin­ci­pa­le de la réus­si­te de la réa­li­sa­ti­on des objec­tifs incom­be à CFF Cargo. En effet, la filia­le de fret du grou­pe CFF dis­po­se sans aucun doute du plus puis­sant levier per­met­tant d’atteindre l’autofinancement dans le TWCI.

129 nouvelles locs pour CFF Cargo: comment ça marche?

129 nouvelles locs pour CFF Cargo: comment ça marche?

CFF Cargo veut renou­ve­ler sa flot­te d’ici 2035 avec jusqu’à 129 locs de ligne moder­nes. Dans le même temps, elle déplo­re des coûts fixes éle­vés dans le tra­fic par wagons com­plets iso­lés (TWCI), a aug­men­té ses tarifs de façon dis­pro­por­ti­onnée ces der­niers mois tout en rédui­sant son offre. Cette situa­ti­on pré­sen­te un ris­que majeur de retrans­fert vers la route. À la VAP, nous remet­tons en ques­ti­on cette gros­se com­man­de et deman­dons plus de transparence.

Les enjeux:

  • CFF Cargo inves­tit dans l’avenir du fret ferroviaire.
  • Les haus­ses de prix et la réduc­tion de l’offre font fuir les cli­ents du fret ferroviaire.
  • VAP remet en ques­ti­on le rai­son­ne­ment éco­no­mi­que et deman­de de la transparence.
 
CFF Cargo investit dans l’avenir du fret ferroviaire

CFF Cargo veut moder­nis­er sa flot­te et garan­tir ainsi l’avenir du trans­port de mar­chan­di­ses par rail. Dans un com­mu­ni­qué de pres­se du 26 sep­tembre 2024 , l’entreprise a annon­cé l’achat de jusqu’à 129 nou­vel­les locs de ligne. Elles dev­rai­ent être liv­rées entre 2027 et 2035 et rem­pla­cer les véhi­cu­les trac­teurs vieil­lis­sants. CFF Cargo pré­sen­te sa décis­i­on comme néces­saire afin de prépa­rer le fret fer­ro­vi­ai­re à l’avenir, ce qui est une bonne chose. Les nou­vel­les locs sont plus effi­caces, plus per­for­man­tes et équi­pées de tech­no­lo­gies inno­van­tes comme un sys­tème d’entraînement sur piles pour le der­nier kilo­mèt­re. Ainsi, CFF Cargo veut rédui­re les coûts d’exploitation de 60 % et con­tri­buer à l’automatisation du fret ferroviaire.

Les hausses de prix et la réduction de l’offre font fuir les clients du fret ferroviaire

Pour nous, à la VAP, une ques­ti­on cen­tra­le se pose: com­ment l’acquisition mas­si­ve de 129 loco­mo­ti­ves est-t-elle com­pa­ti­ble avec le déve­lo­p­pe­ment et les pra­ti­ques com­mer­cia­les actu­el­les de CFF Cargo? Ces der­niers mois, CFF Cargo a expo­sé ses cli­ents du fret fer­ro­vi­ai­re à des haus­ses de prix signi­fi­ca­ti­ves et à une réduc­tion de l’offre (cf. l’article du blog VAP «Révi­si­on tota­le de la LTM: le moral du sec­teur men­ace de s’effondrer». Ce com­porte­ment de dis­tor­si­on du mar­ché pour­rait ent­raî­ner une réduc­tion des volu­mes dans le fret fer­ro­vi­ai­re et un trans­fert accru vers la route. Si ce cas de figu­re se pré­sen­te effec­ti­ve­ment, un inves­tis­se­ment aussi important ne se jus­ti­fie pas.

VAP remet en question le raisonnement économique et demande de la transparence

CFF Cargo reste mal­heu­reu­se­ment dis­cret sur les effets opé­ra­ti­on­nels et finan­ciers de ce grand pro­jet. Cela ne favo­ri­se pas la con­fi­ance dans la filia­le de fret de l’État. On parle tout de même d’investissements de plu­s­ieurs cen­tai­nes de mil­li­ons, qui doi­vent être sup­port­és par les cli­ents du fret fer­ro­vi­ai­re, dans l’hypothèse de l’autofinancement. C’est pour­quoi nous esti­mons qu’il est indis­pensable que CFF Cargo fasse part de ses réfle­xi­ons. Par ail­leurs, nous lui sug­gé­rons de recon­sidé­rer le nombre de loco­mo­ti­ves et d’envisager, en com­plé­ment de l’achat, une loca­ti­on ou un achat partiel avec une opti­on sur un plus grand nombre de locs.

La digitalisation du fret ferroviaire s’accélère

La digitalisation du fret ferroviaire s’accélère

La sphè­re poli­tique adap­te les con­di­ti­ons-cad­res pour la migra­ti­on vers le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal (DAC) et la tech­no­lo­gie pour la future norme est déter­mi­né pas à pas. La Suis­se coor­don­ne son pro­ces­sus d’introduction avec celui de l’Europe. En tant qu’acteurs de la bran­che, nous vou­lons, à la VAP, faire pro­gresser l’autorisation pour le tra­fic com­mer­cial et assu­mons par con­sé­quent un rôle clé dans la coor­di­na­ti­on et la docu­men­ta­ti­on des pro­jets correspondants.

Les enjeux:

  • Le Con­seil des États donne le feu vert au DAC et au tra­fic par wagons com­plets isolés.
  • La LTM har­mo­ni­sée avec la feuille de route européenne.
  • La tech­no­lo­gie doit faire ses preu­ves en tant que norme.
  • La bran­che suis­se joue le rôle de pionnier.
  • Deux étapes, un objec­tif: la mise en réseau avec le futur.
  • La VAP trans­for­me son expé­ri­ence en solu­ti­ons adap­tées à la pratique.
 
Le Conseil des États donne le feu vert au DAC et au trafic par wagons complets isolés.

Les déve­lo­p­pe­ments autour de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re se dérou­lent lit­té­ra­le­ment sur plu­s­ieurs voies. Des jalons importants ont été posés le 24 sep­tembre 2024 dans le pro­ces­sus poli­tique. Lors de cette jour­née de déli­bé­ra­ti­on durant le ses­si­on d’automne du Par­le­ment suis­se, le Con­seil des États a déli­bé­ré sur la révi­si­on tota­le de la loi sur le trans­port de mar­chan­di­ses et a approu­vé le cré­dit d’engagement rela­tif au déploie­ment du DAC à hauteur de 180 mil­li­ons de francs ainsi que celui rela­tif à la moder­ni­sa­ti­on du tra­fic par wagons com­plets iso­lés d’un mon­tant de 260 mil­li­ons de francs. Le con­seil prio­ri­taire a ainsi pris en comp­te les prin­ci­paux élé­ments-clés du mes­sa­ge du Con­seil fédé­ral du 10 jan­vier 2024 et s’est à une large majo­ri­té expli­ci­te­ment décla­ré en faveur de la digi­ta­li­sa­ti­on du fret fer­ro­vi­ai­re grâce à l’innovation per­fec­tion­née depuis de longues années. Voici ce qu’a décla­ré le con­seil­ler fédé­ral Albert Rösti lors de son expo­sé devant le plé­num du Con­seil: «Outre le cou­pla­ge auto­ma­tique digi­tal, d’autres étapes con­crè­tes de moder­ni­sa­ti­on sont pré­vues, comme des pla­te­for­mes de réser­va­ti­on.» Nous expli­quons pour­quoi cette remar­que reflè­te une per­spec­ti­ve holis­tique du DAC dans l’article de notre blog «Éco­sys­tè­mes de don­nées: le sec­teur par­ti­ci­pe à une table ronde avec le con­seil­ler fédé­ral Rösti».

La LTM harmonisée avec la feuille de route européenne.

La pla­ni­fi­ca­ti­on de la LTM révi­sée et de l’ordonnance cor­re­spond­an­te est en har­mo­nie avec la feuille de route euro­pé­en­ne. La mise en œuvre est pré­vue entre fin 2026 et début 2027. À par­tir de là, les fonds fédé­raux bud­gé­ti­sés seront dis­po­nibles pour la migra­ti­on vers le DAC. Les acteurs du Euro­pean DAC Deli­very Pro­gram­me (EDDP) d’Europe’s Rail sou­hai­tent déploy­er à gran­de échel­le la migra­ti­on vers le DAC à par­tir de 2028. Ce pro­gram­me de mise en œuvre réu­nit les ent­re­pri­ses de trans­port fer­ro­vi­ai­re, les explo­itants d’infrastructure, les déten­teurs de wagons ainsi que les four­nis­seurs d’équipements fer­ro­vi­ai­res, les orga­nis­mes respons­ables de la main­ten­an­ce, les orga­ni­sa­ti­ons du sec­teur, les cen­tres de recher­che fer­ro­vi­ai­re et les insti­tu­ti­ons poli­ti­ques. Ce pro­gram­me com­mun inté­g­ré s’appuie sur les résul­tats de la recher­che et du déve­lo­p­pe­ment ainsi que sur des pro­jets pilo­tes et vise à garan­tir les mesu­res néces­saires à un déploie­ment rapi­de, tech­ni­quement et éco­no­mi­quement réa­li­sable du DAC à l’échelle européenne.

La technologie doit s’imposer en tant que norme.

Pour att­eind­re cet objec­tif ambi­ti­eux, il faut une tech­no­lo­gie déve­lo­p­pée et tes­tée en ent­re­pri­se. Là aussi, l’EDDP a déjà effec­tué un tra­vail pré­pa­ra­toire con­sidé­ra­ble et a annon­cé début 2024 le «DAC Basis Packa­ge» comme future norme de sys­tème pour le fret fer­ro­vi­ai­re en Euro­pe. L’EDDP pré­voit des trains pilo­tes dans toute l’Europe afin d’affiner et de tes­ter dans son inté­gra­li­té la tech­no­lo­gie du «DAC Basis Packa­ge». Le paquet de lance­ment com­prend les élé­ments suivants:

  • DAC (méca­ni­que / pneu­ma­tique) y com­pris sys­tème éner­gé­tique / de données
  • Iden­ti­fi­ca­ti­on de la com­po­si­ti­on de train
  • Essai de frein automatique
  • Con­trô­le de la com­plétu­de du train
  • Décou­pla­ge auto­ma­tique (dans le train depuis la loco­mo­ti­ve ou le côté du wagon)

Une décis­i­on importan­te doit enco­re être prise con­cer­nant le sys­tème: pour la tech­no­lo­gie de trans­mis­si­on de don­nées dans le train, il reste enco­re à choi­sir entre Sin­gle per Ether­net et Power­line+. Comme des tests avec Power­line+ ont déjà été réa­li­sés avec suc­cès en Suis­se, il s’agit main­ten­ant de réa­li­ser rapi­de­ment un train pilo­te homo­logab­le embar­quant cette technologie.

La branche suisse joue le rôle de pionnier.

La Suis­se veut con­tri­buer signi­fi­ca­ti­ve­ment au pro­jet de déve­lo­p­pe­ment euro­pé­en DAC coor­don­né par l’EDDP et le com­bi­ner étroi­te­ment avec les orga­ni­sa­ti­ons euro­pé­en­nes d’EDDP. Ainsi, le sec­teur fer­ro­vi­ai­re suis­se s’apprête à faire avan­cer l’intégration du sys­tème pour auto­ri­ser les uti­li­sa­ti­ons com­mer­cia­les. Les spé­ci­fi­ca­ti­ons tech­ni­ques et l’étendue des pre­sta­ti­ons fon­c­tion­nel­les du «DAC Basis Packa­ge» et la tech­no­lo­gie de trans­mis­si­on Power­line+ for­ment la base des futurs travaux de l’équipe de pro­jet suis­se. De là, l’OFT, la VAP et l’UTP élar­gi­ront en con­sé­quence leur décla­ra­ti­on d’intention signée con­join­te­ment sur l’automatisation dans le fret ferroviaire.

Deux étapes, un objectif: la mise en réseau avec le futur.

La con­tri­bu­ti­on de la Suis­se au déploie­ment du DAC se déroule en deux étapes. Au pré­alable, il con­vi­ent de faire avan­cer rapi­de­ment l’intégration du sys­tème sur le train pionnier suis­se jusqu’à ce qu’il soit prêt pour l’homologation, puis de démon­trer son apti­tu­de à être uti­li­sé au quo­ti­di­en dans le cadre d’une appli­ca­ti­on com­mer­cia­le. La Con­fé­dé­ra­ti­on sou­ti­en­dra le déve­lo­p­pe­ment par un finance­ment con­for­mé­ment à l’article 10 de la loi sur le trans­port de marchandises.

  • Le pro­jet de déve­lo­p­pe­ment PD3 pour la réa­li­sa­ti­on de l’homologation d’un pre­mier train pionnier avec les fon­c­tions selon le «DAC Basic Packa­ge» a com­men­cé. L’objectif est d’obtenir d’ici mi-2026 une auto­ri­sa­ti­on d’exploitation de l’OFT pour des tra­jets com­mer­ciaux défi­nis sur le réseau suis­se à voie nor­ma­le. Pour ce faire, une tren­taine de mem­bres moti­vés de Swiss­rail, de CFF Cargo et de l’OFT ainsi que des repré­sen­tants de la VAP ont mani­fes­té le 30 août 2024 leur inten­ti­on de rend­re ensem­ble le fret fer­ro­vi­ai­re com­pé­ti­tif et de faire con­naît­re la tech­no­lo­gie suis­se DAC à l’extérieur. Avec le PD3, les acteurs du sec­teur veu­lent con­tri­buer de maniè­re signi­fi­ca­ti­ve à la défi­ni­ti­on de la future norme euro­pé­en­ne en matiè­re de fret fer­ro­vi­ai­re. Il est temps de sor­tir des débats de fond et d’élaborer des solu­ti­ons opé­ra­ti­on­nel­les. Les nou­veaux sys­tè­mes doi­vent être robus­tes, fon­c­tion­nels et finan­ça­bles, afin que les trains de mar­chan­di­ses puis­sent à l’avenir cir­cu­ler de façon rentable.
  • Le pro­jet de déve­lo­p­pe­ment PD4 vise à mett­re en ser­vice plu­s­ieurs trains avec DAC sur le réseau fer­ro­vi­ai­re suis­se pour des tra­jets com­mer­ciaux entre 2026 et 2027, une fois le PD3 ache­vé. Les pre­miè­res dis­cus­sions avec les char­geurs ont déjà eu lieu. On recher­che des tra­fics iso­lés qui se prêtent à une con­ver­si­on pré­co­ce au DAC en tant que trains pionniers. L’objectif de cette deu­xiè­me étape est d’acquérir de l’expérience en matiè­re d’exploitation et de pour­suiv­re le ren­force­ment en situa­ti­on réel­le. Les trains pionniers doi­vent don­ner aux par­ties pren­an­tes et aux inves­tis­seurs impli­qués une image con­crè­te des pos­si­bi­li­tés futures offer­tes par le DAC et la digi­ta­li­sa­ti­on qui l’accompagne dans le fret ferroviaire.
La VAP transforme son expérience en solutions adaptées à la pratique.

La VAP va coor­don­ner et docu­men­ter les pro­jets men­ti­onnés pour tou­tes les per­son­nes inté­res­sées et impli­quées. Nous vou­lons ainsi garan­tir un vaste éch­an­ge d’expériences et une com­pa­ti­bi­li­té tota­le avec la pra­tique jus­que dans les voies de rac­cor­de­ment et la logis­tique de l’économie. Nos mem­bres – en pre­mier lieu les char­geurs et les déten­teurs de wagons – par­ti­ci­pent acti­ve­ment aux deux étapes de déve­lo­p­pe­ment. Cela per­met de mett­re à l’échelle les con­nais­sances acqui­ses dans le cadre de pro­jets pilo­tes et de faire pro­fi­ter tous les acteurs de la bran­che des synergies.

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